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Benoît XVI : l'Eglise doit s'opposer à
l'avortement et continuer à protéger la vie
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Le 27 janvier 2025 -
E.S.M.
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Dans ce nouvel extrait d'un entretien de Peter Seewald avec le
Cardinal Ratzinger/Benoît XVI, le Saint-Père est interrogé sur
l'avortement, Les divorcés remariés et l'ordination des femmes et il
est certain que l'Église continuera à s'opposer avec véhémence à
toutes les mesures qui blessent la dignité de l'être humain en tant
qu'image de Dieu.
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Le chapitre qui suit est le prolongement d'un entretien de Peter Seewald avec
le Cardinal Ratzinger/Benoît XVI, alors préfet de
la congrégation pour la doctrine de la foi et traduit de
l'allemand par Nicole Cazanova
Pages précédentes:
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Appartenir à l'Église a t'il encore un sens ?
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Le bien de l'Église est plus important que ses biens
-
Les leitmotivs de la critique
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1) Les leitmotivs de la critique
-
2) Le dogme de l'infaillibilité
-
3) Mauvaise Nouvelle au lieu de Bonne Nouvelle
- 4)
Nous sommes le peuple de Dieu
-
5) Autorité sacrée et amour fraternel
-
6) Le célibat des prêtres
-
7) La contraception
8) L'avortement
L'Église, dit le pape, continuera à
s'opposer avec véhémence à toutes les mesures
« qui favorisent l'avortement, la stérilisation et aussi la
contraception ». De telles mesures blessent la dignité de l'être
humain en tant qu'image de Dieu et sapent ainsi les bases de la société. Il
en va fondamentalement de la protection de la vie. D'un autre côté
: pourquoi alors la peine de mort, en tant que « droit de l'Etat », comme il
est dit dans le catéchisme, n'est-elle pas exclue ?
Dans la peine de mort, quand elle est appliquée de droit, on
punit quelqu'un qui s'est rendu coupable de crimes très graves prouvés, et
qui représente aussi un danger pour la paix sociale ; c'est donc un coupable
qui est puni. Tandis que, dans le cas de l'avortement, la peine de mort
frappe quelqu'un d'absolument innocent. Et ce sont deux choses totalement
différentes, que l'on ne peut pas comparer.
Il est vrai que l'enfant non né est considéré par beaucoup
comme un agresseur injuste, qui réduit mon espace vital, s'impose dans ma
vie et que je dois abattre comme un agresseur qu'il est. Mais c'est là
l'optique dont nous avons parlé précédemment : l'enfant n'est plus considéré
comme une créature de Dieu, à l'image de Dieu, avec son propre droit à la
vie, mais, en tout cas tant qu'il n'est pas né, il apparaît soudain comme un
ennemi ou comme une chose encombrante dont je peux disposer moi-même. Je
crois qu'il s'agit simplement de faire comprendre à la conscience qu'un
enfant une fois conçu est un être humain, un individu.
Mais peut-on dire que si quelqu'un, dans une
extrême détresse de conscience, se décide pour une interruption de
grossesse, il commet un attentat contre la vie ?
La manière dont la culpabilité est répartie entre les
différentes personnes, on ne peut jamais en décider de manière abstraite.
Mais l'acte en tant que tel — quel que soit le responsable de la situation,
ce peut être aussi la pression des hommes — reste essentiellement ceci :
pour régler une situation de conflit, un être humain est tué. Et le conflit
n'est jamais réglé. Nous savons aussi par des psychologues combien un tel
acte reste gravé dans l'âme de la mère, car elle sait bien qu'un être humain
était en elle, que ce serait son enfant, peut-être quelqu'un dont elle
serait fière à présent. Naturellement, la société doit aider, fournir
d'autres moyens d'arranger la situation, faire cesser la pression sur les
futures mères,
afin que s'éveille un nouvel amour pour les enfants.
9) Les divorcés remariés
L'excommunication prononcée contre les gens mariés
qui, divorcés, vivent dans une union civile non reconnue par l'Église n'est
plus guère comprise aujourd'hui que par des catholiques extrêmement fidèles.
Elle fait l'effet d'être injuste, humiliante et en fin de compte aussi non
chrétienne. Vous-même, vous constatiez en 1972 : « Le mariage est un
sacrement. .. cela n'exclut pas que la communauté de l'Eglise accueille
aussi ces êtres humains qui reconnaissent cette doctrine et ces principes de
vie, mais qui sont dans une situation de détresse particulière où ils ont
spécialement besoin d'une pleine communauté avec le corps du Seigneur. »
Je dois préciser, du point de vue du droit, que ces gens
mariés ne sont pas excommuniés au sens formel du mot. L'excommunication est
tout un faisceau de mesures punitives dont dispose l'Église, c'est la
restriction de l'affiliation à l'Église. Ce châtiment administré par
l'Église ne les
frappe pas.
Même si le signe qui saute tout de suite aux yeux, l'interdiction de
communier, les concerne. Mais, comme je l'ai dit, ils ne
sont pas excommuniés au sens juridique du mot. Ils sont toutefois des
membres de l'Église, qui en raison de la situation particulière où ils
vivent, ne peuvent pas participer à la communion. Qu'il s'agisse là d'un
poids lourd à porter, précisément dans notre monde où le nombre de mariages
rompus devient de plus en plus grand, cela ne fait aucun doute.
Je pense que l'on peut porter ce fardeau tout d'abord si l'on
pense que bien d'autres gens n'ont pas non plus le droit de communier. Le
problème n'est devenu si dramatique que parce que la communion est pour
ainsi dire un rite social et que l'on est vraiment stigmatisé quand on n'y
participe pas. Si l'on comprend que de nombreuses personnes doivent aussi se
dire : j'ai commis une mauvaise action, je ne peux pas, tel que je suis,
aller communier, et si, comme le dit saint Paul, on apprend ainsi à «
discerner le corps du Christ », on verra aussitôt cela autrement. C'est une
condition. Le second point, c'est qu'ils doivent sentir qu'ils sont quand
même acceptés par l'Église, que l'Église souffre avec eux.
Cela ressemble à un vœu pieux...
Naturellement, cela devrait pouvoir être rendu visible dans la vie de la
communauté. Car, à l'inverse, il arrive qu'en assumant ce renoncement on
puisse faire quelque chose pour l'Église et pour l'humanité, en donnant pour
ainsi dire un témoignage de
l'indissolubilité du mariage. Je crois que cela
implique à son tour quelque chose de très important : la reconnaissance que
la souffrance et le renoncement peuvent être quelque chose de positif, que
nous devons trouver avec eux un nouveau rapport. Et enfin, que nous devons
aussi avoir conscience que l'on peut participer utilement à la célébration
de la messe, de l'eucharistie, sans aller chaque fois communier. C'est donc
toujours une chose difficile, mais je pense que si quelques autres facteurs
connexes rentrent un peu mieux dans l'ordre, cela deviendra aussi plus
facilement supportable.
Quoi qu'il en soit, le prêtre prononce ces paroles
: « Heureux ceux qui sont invités à la table du Seigneur. » En conséquence,
les autres devraient se sentir malheureux.
La traduction a malheureusement un peu obscurci le sens. Cela
ne se rapporte pas directement à l'eucharistie. C'est tiré de l'Apocalypse
et concerne l'invitation au repas de noce définitif, dont l'eucharistie est
l'image. Donc, celui qui ne peut pas communier pour le moment ne doit pas
pour autant être exclu de l'éternel repas de noce. Il s'agit d'inciter pour
ainsi dire à un examen de conscience, afin que je pense à être digne un jour
de ce repas éternel, et que je communie à présent en vue de me diriger vers
l'autre table. Celui qui ne peut pas communier pour le moment est donc ainsi
averti par ces paroles, en même temps que tous les autres, de penser au
chemin qu'il doit faire, afin d'être un jour admis à l'éternel repas de
noce. Et peut-être, parce qu'il a souffert, y sera-t-il d'autant mieux
accepté.
Cette question sera-t-elle encore discutée, ou
est-elle déjà décidée et réglée une fois pour toutes ?
Fondamentalement, elle est décidée, mais bien sûr il peut
toujours y avoir des problèmes factuels, des questions individuelles. Par
exemple,
on pourrait à l'avenir constater juridiquement que le premier mariage a été
nul. Cela pourrait ensuite être établi par la paroisse locale,
si elle est expérimentée. De tels développements juridiques, qui peuvent
ôter la complexité du problème, sont concevables. Mais le principe de
l'indissolubilité du mariage, l'impossibilité de communier pour celui qui a
abandonné le seul
mariage valable de sa vie, le sacrement, et a contracté un autre mariage, ce
principe-là en tant que tel est en fait définitivement maintenu.
On en revient toujours à ce point : qu'est-ce que
l'Église doit sauver de sa tradition et que doit-elle, dans certains cas,
abandonner ? Comment décide-t-on de cette question ? Y a-t-il une liste avec
deux colonnes ? À droite ce qui est toujours valable, à gauche ce qui peut
être rénové ?
Non, naturellement, ce n'est pas aussi simple.
Mais il y a des valeurs qui pèsent un poids différent dans la tradition.
Autrefois, on parlait en théologie de degrés de certitude, et ce n'était pas
tellement faux. Beaucoup disent que nous devrions y revenir. Les mots «
hiérarchie des vérités » vont déjà dans la même direction : ils disent que
tout n'a pas le même poids, qu'il y a des choses essentielles, les grandes
décisions du concile, ce qui est dit dans le credo. Ces vérités-là sont le
chemin et en tant que telles appartiennent au fonds vital de l'Église, à son
identité intérieure. Et ensuite il y a les ramifications qui sont reliées
les unes aux autres et appartiennent certes à l'arbre tout entier, mais ne
sont pas de la même importance. L'identité de l'Eglise a des signes de
reconnaissance très clairs, elle n'est pas pétrifiée, elle est identité du
vivant,
qui dans son développement reste fidèle à soi-même.
10) L'ordination des femmes
A propos d'une autre question, l'ordination des
femmes, un « non » absolu a été prononcé « de manière infaillible par le
magistère ». Cela fut une fois encore confirmé par le pape en automne 1995.
« Nous n'avons pas le droit de changer cela », est-il dit dans la
déclaration. C'est de nouveau l'argument historique qui compte. Mais si l'on
prend cela au sérieux, il n'y aurait jamais dû y avoir un saint Paul, car
tout ce qui est nouveau doit aussi supprimer un peu de ce qui était
considéré autrefois comme sacré. Paul a innové. La question est la suivante
: quand peut-on cesser d'observer certaines réglementations ? Que faire de
la nouveauté ? Et encore : la réduction à l'Histoire ne peut-elle pas
devenir un culte des idoles, et ne plus s'accorder avec la liberté d'un
chrétien ?
Je crois que là, quelques précisions sont nécessaires. La
première, c'est que saint Paul a agi au nom du Christ, non au sien propre.
Et il a aussi très clairement mis en évidence que celui qui d'un côté
reconnaît la révélation de l'Ancien Testament comme valable, et d'autre part
en modifie quelques points de sa propre initiative, agit mal. La nouveauté
pouvait venir, parce que Dieu l'avait placée dans le Christ. Et en serviteur
de cette nouveauté, il savait qu'il ne l'avait pas inventée, mais que cela
émanait de la nouveauté de Jésus-Christ lui-même. Et cette nouveauté est
elle-même liée à ce qui la précède ; et à ce propos il a été très sévère.
Dans son récit de la Cène, par exemple, il dit expressément : « J'ai reçu du
Seigneur ce qu'à mon tour je vous ai transmis », et il explique avec netteté
qu'il est lié à ce que le Seigneur a fait la dernière nuit et à ce qu'il a
reçu de la tradition. De même, quand il parle de l'annonce de la
Résurrection, il dit de nouveau : Je vous ai transmis ce que j'avais
moi-même reçu, et il m'est apparu à moi aussi. Et c'est ainsi que nous
enseignons, et que nous enseignons tous ; et celui qui ne le fait pas
s'éloigne du Christ. Paul distingue très nettement entre la nouveauté qui
vient du Christ et le lien qui le relie au Christ, et qui seul habilite Paul
à prêcher cette nouveauté. Voici le premier point.
Le second point, c'est qu'en fait dans tous les domaines qui
ne sont pas réellement fixés par le Seigneur et par la tradition
apostolique, des changements s'opèrent continuellement. Il faut alors se
demander : cela vient-il du Seigneur ou non ? Et à quoi le reconnaît-on ? La
réponse que nous, la Congrégation pour la doctrine de la foi, nous avons
donnée au sujet de l'ordination des femmes, et qui a été confirmée par le
pape, ne dit pas que le pape s'est prononcé ici infailliblement sur un point
de doctrine. Le pape a plutôt constaté que l'Église, les évêques de tous les
lieux et de tous les temps, ont toujours prêché cette doctrine et s'y sont
tenus. Le second concile du Vatican dit ceci : là où il arrive que des
évêques enseignent une doctrine unique et agissent en conséquence pendant un
très long temps, c'est un cas d'infaillibilité, c'est l'expression d'un lien
qu'ils n'ont pas créé eux-mêmes. La réponse du pape s'appuie sur ce passage
du concile.
Lumen gentium, (25) Ce n'est donc pas une infaillibilité établie par le
pape ; l'obligation est ici fondée sur la continuité de la tradition. Et
cette continuité de l'origine est déjà quelque chose d'important. Car cela
n'est jamais allé de soi. Les religions antiques ont fort bien eu des
prêtresses, et dans les mouvements gnostiques cela s'est reproduit de
nouveau. Un chercheur italien a découvert récemment que dans l'Italie du
Sud, aux Ve et VIe siècles, il y a eu différents groupes de prêtresses, et que les évêques et le pape s'y sont
immédiatement opposés. La tradition
n'est pas née dans l'environnement, mais de l'intérieur du christianisme.
J'ajouterais encore une information qui me paraît très
intéressante. C'est le diagnostic qu'a prononcé sur ce problème l'une des
féministes catholiques les plus importantes, Elizabeth Schuster-Fiorenza.
C'est une Allemande, une exégète renommée, qui a étudié l'exégèse à Munster,
a épousé là un Italo-Américain de Florence et enseigne à présent en
Amérique. Elle a d'abord participé violemment elle aussi au combat pour
l'ordination des femmes, mais à présent elle dit que le but était faux.
L'expérience faite avec les prêtres féminins de l'Église anglicane l'a
conduite à reconnaître que « Ordination is not a solution », l'ordination
n'est pas une solution, ce n'est pas cela que nous voulons. Elle explique
aussi pourquoi. Elle dit : « Ordination is subordination », l'ordination est
une subordination — cela implique que l'on s'aligne dans les rangs et se
soumette, et c'est justement cela que nous ne voulons pas. Et là, elle
établit un diagnostic parfaitement juste.
Entrer dans un ordo signifie toujours entrer dans une
relation d'ordre et de soumission. Dans notre mouvement de libération, dit
Mme Schuster-Fiorenza, nous ne voulons pas entrer dans un ordo, dans un
subordo, une subordination, mais surmonter ce phénomène lui-même. Notre
combat - dit-elle - ne doit pas viser à obtenir l'ordination des femmes,
mais à supprimer l'ordination en général, pour que l'Église devienne une
société entre égaux avec juste un shifting leadership, une direction mobile.
Si l'on considère les motifs intérieurs au nom desquels on lutte pour
l'ordination des femmes - il s'agit en fait de participer au pouvoir et de
se délivrer d'une subordination —, elle a vu juste. Il faut alors poser la
vraie question qui sous-tend le conflit : qu'est-ce que le sacerdoce ? Y
a-t-il là un sacrement, ou ne doit-il y avoir qu'une direction mobile ne
permettant à personne d'accéder durablement au « pouvoir » ? Je crois que
c'est dans ce sens que la discussion s'orientera peut-être au cours des
prochains temps.
Toutes les questions que nous venons d'aborder sont
sans cesse « réorchestrées » depuis des années, avec tantôt plus, tantôt
moins d'écho dans la population. Comment jugez-vous des initiatives telles
que les référendums sur des sujets religieux comme en a organisé l'Allemagne
?
Nous en avons déjà dit un mot quand nous avons parlé de la
situation de l'Église en Italie et dans d'autres pays. Je trouve que ce
qu'en a dit Metz est sur bien des points objectif. Il a, si je me rappelle
bien, dénoncé le fait que l'on ne cherche ainsi à guérir que les symptômes,
mais que le fond du problème qui provoque la crise de l'Église — il
l'appelle d'un terme peut-être pas très heureux la « crise de Dieu » - est
laissé entre parenthèses. Dans cette affaire, il a mis en évidence le point
décisif. Quand nous avons parlé du consensus général moderne qui s'est créé
autour de la foi, je l'ai défini ainsi : Dieu ne compte pas, même s'il
existait. Quand on vit de cette manière, alors l'Église devient un club qui
n'a plus qu'à se chercher des buts et des significations de remplacement. Et
on a des difficultés avec tout ce qui demeure inexplicable sans Dieu. On met
donc entre parenthèses le point essentiel. Metz fait ensuite remarquer —
toujours d'après mes souvenirs — que les postulats des référendums sur des
sujets religieux sont déjà réalisés en gros dans les Églises protestantes.
Elles n'en sont pas pour autant épargnées par la crise, c'est notoire. On en
revient donc à la question - dit-il à peu près — de savoir pourquoi nous
voulons faire de nous un double de la chrétienté protestante. Je ne peux
qu'approuver tout cela.
Il s'est formé ici manifestement quelque chose
comme un christianisme pour civilisation occidentale-libérale, une sorte de
foi sécularisée, indifférente à bien des choses. Cette culture, qui n'a
souvent presque plus rien à voir avec l'essence du christianisme — ou ici du
catholicisme — semble nettement plus attrayante. On a l'impression qu'au
moins du point de vue théologique la doctrine de l'Eglise n'a guère
d'objections à opposer à cette philosophie, représentée spécialement par
Eugen Drewermann.
La vague Drewermann faiblit déjà. Il expose seulement une
variante de cette culture générale dont vous avez parlé, inspirée par une
foi sécularisée. On ne voudrait pas se passer de religion, mais il faudrait
qu'elle se borne à exister, à ne pas, de son côté, poser d'exigences à
l'homme. On veut bien prendre ce que la religion a de mystérieux, à
condition de s'épargner les labeurs de la foi. Les formes multiples de cette
nouvelle religion, de sa religiosité et de sa philosophie sont aujourd'hui
largement regroupées sous le nom de New Age. Une sorte d'union mystique avec
le principe divin du monde est le but auquel diverses techniques doivent
mener. On croit ainsi pouvoir vivre la religion sous sa forme la plus haute,
sans sortir d'une image scientifique du monde. Lutter contre cela paraît,
pour la foi chrétienne, compliqué ; elle a sans aucun doute fort à faire.
Mais grâce à Dieu il n'a pas manqué dans notre siècle de grands penseurs
chrétiens et de personnages qui ont mené une vie chrétienne exemplaire.
L'actualité de la foi chrétienne transparaît en eux, et laisse voir qu'elle
aide à former des êtres humains accomplis. Aussi remarque-t-on dans les
nouvelles générations de nouveaux départs vers une vie résolument
chrétienne, même si cela ne peut pas devenir un mouvement de masse.
Les « leitmotivs de la
critique » dont nous avons précédemment parlé
ne sont manifestement pas aussi faciles à faire disparaître du monde. Si
cela est, comment procéder avec eux ? Peut-on laisser de côté toutes ces
questions ? En sera-t-on jamais délivré ?
Elles perdront en tout cas de leur insistance dès l'instant
où l'on ne considérera plus l'Église comme un but final et un lieu de
conquête du pouvoir ; dès l'instant où, étayé sur une foi forte, le célibat
sera de nouveau vécu de manière convaincante ; où l'on regardera comme
finalité du christianisme la vie éternelle et non le moyen de s'intégrer à
un groupe où l'on peut aussi exercer un pouvoir. Je suis persuadé que ces
questions, lors d'une évolution spirituelle qui se produira à un moment
quelconque, perdront leur insistance tout aussi brusquement qu'elles sont
apparues. Parce que, en fin de compte, elles ne sont pas les vraies
questions de l'être humain.
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Benoît XVI et le concept « peuple de Dieu »E.S.M.
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Sources :Texte original des pensées du Cardinal J.
Ratzinger-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 27.01.2025
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