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Pour Benoît XVI le pasteur n'a pas le droit de lier les hommes à son petit ego

 

Rome, le 27 août 2007 - (E.S.M.) - Dans cette page, Benoît XVI fait observer que le pasteur se manifeste comme le propriétaire des brebis justement dans la mesure où il les connaît, où il les aime et où il les veut dans la liberté de la vérité.

Nous avons trahi le Christ, par égoïsme, par faiblesse  -  Pour agrandir l'image: C'est ici

Pour Benoît XVI le pasteur n'a pas le droit de lier les hommes à son petit ego

Chapitre 8 : Les grandes images de l'Évangile de Jean  -  Pages précédentes concernant ce chapitre, voir à la fin du texte

13) Le pasteur (3/4) - Connaître et appartenir sont imbriqués  (p.306 à 309)

Dans ce passage, Benoît XVI aborde un troisième thème essentiel du discours du pasteur qui est la connaissance qu'ont l'un de l'autre le pasteur et le troupeau : « Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a conduit dehors toutes ses brebis... et elles le suivent, car elles connaissent sa voix » (Jn 10, 3-4). « Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis » (Jn 10, 14-15). Dans ces deux versets, on est frappé par deux articulations intellectuelles qu'il nous faudra méditer si nous voulons comprendre ce que signifie cette « connaissance ». Tout d'abord, connaître et appartenir sont imbriqués. Le pasteur connaît les brebis, parce qu'elles lui appartiennent, et elles le connaissent parce qu'elles sont les siennes. Connaître et appartenir (le texte grec dit ta idia, être propre à) sont au fond une seule et même chose. Le vrai pasteur ne possède pas les brebis comme n'importe quel objet qu'on utilise en l'usant. Elles lui « appartiennent » par cette connaissance mutuelle, et cette « connaissance » est une acceptation intérieure. Elle signifie, précise Benoît XVI, une appartenance intérieure qui plonge beaucoup plus en profondeur que le fait de posséder des objets.  

Essayons d'y voir plus clair grâce à un exemple tiré de la vie. Aucun homme n'appartient à un autre homme comme un objet peut lui appartenir. Les enfants ne sont pas la « propriété » des parents. Les époux ne sont pas « propriété » l'un de l'autre. Mais ils s'appartiennent l'un à l'autre de façon beaucoup plus profonde que par exemple un bout de bois ou un terrain ou n'importe quelle autre chose qu'on nomme « propriété ». Les enfants « appartiennent » aux parents tout en étant de libres créatures de Dieu, chacune avec sa vocation, avec sa nouveauté et sa singularité devant Dieu. Ils ne s'appartiennent pas en tant que propriété, mais en tant que responsabilité. Ils s'appartiennent justement, comme le fait si souvent remarquer Benoît XVI, par le fait qu'ils acceptent la liberté de l'autre, qu'ils se portent l'un l'autre dans l'amour comme dans la connaissance, et qu'ils sont dans cette réciprocité à la fois libres et un pour l'éternité.

Ainsi, « les brebis », qui sont des personnes créées par Dieu et donc à son image, n'appartiennent pas au pasteur comme des objets, car c'est le brigand et le voleur qui se les approprient ainsi. Telle est précisément la différence entre le propriétaire, le vrai pasteur et le brigand. Pour le brigand, pour les idéologues et les dictateurs, les hommes ne sont que des choses qu'ils possèdent. Pour le vrai pasteur par contre, ils sont des êtres libres, car orientés vers la vérité et l'amour. Le pasteur se manifeste comme le propriétaire des brebis justement dans la mesure où il les connaît, où il les aime et où il les veut dans la liberté de la vérité. Elles lui appartiennent, insiste Benoît XVI, parce qu'elles sont unies par la « connaissance » et dans la communion de la vérité qu'il est lui-même. C'est pourquoi il ne les utilise pas, mais il donne sa vie pour elles. Tout comme le Logos et l'Incarnation, le Logos et la Passion sont indissociables, la connaissance et le don de soi ne font qu'un. 

Écoutons encore une fois la phrase décisive : « Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis » (Jn 10, 14-15). Cette phrase contient une seconde interdépendance dont nous devons tenir compte. La connaissance mutuelle entre le Père et le Fils est étroitement imbriquée avec la connaissance mutuelle entre le pasteur et les brebis. La connaissance qui lie Jésus aux siens est placée à l'intérieur de son identité connaissante avec le Père. Les siens sont tissés dans le dialogue trinitaire. Nous le verrons encore lorsque nous méditerons la prière sacerdotale de Jésus. Et nous verrons alors que l'Église et la Trinité sont également imbriquées. Cette imbrication de deux niveaux de la connaissance est de la plus grande importance si l'on veut comprendre la nature de la « connaissance » dont parle l'Évangile de Jean.

Benoît XVI en vient à conclure qu'en transposant tout cela dans notre horizon de vie, nous pouvons dire : c'est seulement en Dieu et à partir de Dieu que nous avons une connaissance juste de l'homme. Une connaissance de soi qui enferme l'homme dans la dimension empirique et pragmatique n'arrive pas à rencontrer la véritable profondeur de l'homme. L'homme se connaît seulement dans la mesure où il apprend à se comprendre à partir de Dieu, et il connaît l'autre seulement dans la mesure où il voit en lui le mystère de Dieu.

Pour le pasteur au service de Jésus, cela signifie qu'il n'a pas le droit de lier les hommes à lui-même, à son petit ego. La connaissance de soi qui le lie aux « brebis » dont il a la charge doit viser à s'aider les uns les autres à entrer en Dieu, à orienter vers lui, ce qui doit conduire à se trouver soi-même dans l'identité de la connaissance et de l'amour de Dieu. Le pasteur au service de Jésus doit toujours conduire au-delà de lui-même, afin que l'autre trouve toute sa liberté. C'est pourquoi il doit toujours se dépasser lui-même pour entrer dans l'union avec Jésus et avec le Dieu trinitaire.
(à suivre)

Chapitre 8 : Les grandes images de l'Evangile de Jean  -  Pages précédentes
1) Introduction : la question johannique
 (p. 245 à 249)
L'image de Jésus proposée par Jean
2) C'est le Paraclet qui interprète et conduit à la vérité (p. 249 à 255) Benoît XVI
3) Le caractère Ecclésial du 4e Évangile (p. 255 à 259) Benoît XVI
4) L'Évangile de Jean repose entièrement sur l'Ancien Testament (p. 260 à 264) Benoît XVI
5) L'eau (1) - Les grandes images de l'Évangile de Jean (p. 265 à 268) Benoît XVI
6) L'eau (2) - Jésus est le rocher vivant, dont jaillira l'eau nouvelle (p. 269 à 274) Benoît XVI
7) La vigne et le vin (1) - Les éléments fondamentaux des sacrements de l'Église (p. 275 à 279) Benoît XVI
8) La vigne et le vin (2) - Le chant de la vigne (p. 280 à 284) Benoît XVI
9) Le pain de vie (1) - Moïse n'aperçoit que le dos de Dieu (p. 290 à 293) Benoît XVI
10) Le pain de vie (2) - Moi, je suis le pain de la vie (o. 294 à 299) Benoît XVI

11) Le pasteur (1/4) - Le pasteur qui devient l'agneau (p.299 à 302) Benoît XVI
12) Le pasteur (2/4) - Je suis la porte des brebis  (p.302 à 306) Benoît XVI
13) Le pasteur (3/4) - Connaître et appartenir sont imbriqués  (p.306 à 309)

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Sources:  www.vatican.va - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 27.08.2007 - BENOÎT XVI

 

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