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19 Avril 2005
 

Sainte Faustine : Jésus est le Message de la miséricorde infinie à la misère de l'homme

Le 15 décembre 2023 - E.S.M. -  Il ne s'agit pas du Petit Journal que vous trouverez en intégralité sur notre site et comme diffusé aujourd'hui dans le monde entier, mais d'une lecture du parcours de Sœur Faustine Kowalska en relatant ses grâces et ses faits extraordinaires extraits de ses six cahiers. Ce travail a reçu l'imprimatur en 1953 et a été diffusé par les prêtres du Sacré Cœur - Apostolat de la Miséricorde - Tervuren (Belgique).  

Un des six cahiers de Sœur Faustine Kowalska - Pour agrandir l'image ► Cliquer  

 

Ce livret de 123 pages contient, une introduction du Vice-Postulateur de la Cause de béatification, une préface et VII chapitres que nous exposerons au gré des jours. Les liens des chapitres précédents seront actifs au début de chaque nouveau chapitre.

INTRODUCTION

    De plus en plus il est question de la Miséricorde divine. Jamais, il ne s'est fait sentir davantage le besoin de voir se manifester la bonté de Dieu, tant dans notre âme, que dans la vie familiale et sociale. Dom Columba Marmion a résumé remarquablement ainsi la mission de Jésus sur la terre : « Jésus est le Message de la miséricorde infinie à la misère de l'homme. » (Le Christ, idéal du prêtre, p. 125.) Or, dit Saint Paul : « Jésus est le même hier et aujourd'hui, et il l'est pour l'éternité. » (Héb. XIII, 8.) Aussi, en tant que Tête du Corps mystique, l' Église, Notre Seigneur, poursuit à travers le temps, son action salvatrice et sanctifiante. Puisse ce livre nous aider à apprécier, aimer et exalter, ici comme au ciel, cet immense don de Dieu : son infinie Miséricorde !
    Sœur Faustine Kowalska passa peu de temps ici-bas (1905-1938). « Arrivé en peu de temps à la perfection, il a produit les œuvres d'une longue carrière », (Sag. IV, 13.) chante l'Église en la fête de Saint Stanislas Kostka. On pourrait également appliquer ce passage de l'Ecriture à l'humble Sœur converse du couvent de Lagiewniki, près de Cracovie.
    En effet, durant sa courte vie - apparemment identique à celle des simples religieuses - elle remplit la mission que la Providence même lui confia : « O mon Dieu, écrit-elle le 30 janvier 1938, ma seule mission pendant cette vie, dans l'au-delà et au cours de toute l'éternité, c'est de glorifier Ton insondable Miséricorde. »  (Cahier V, p. 61).
    Dans les pages qui suivent, il n'est pas tant question de la mission, et encore moins des grâces spéciales (si recherchées des âmes exaltées) dont elle fut comblée : nous soumettons simplement au lecteur une esquisse de sa vie, vie en vérité fructueuse, et sainte, pleine de richesses.
    Cette âme élue atteignit un degré de sainteté exceptionnel. Malgré ses imperfections - on ne naît pas saint, on le devient - elle a vécu, non seulement comme l'enfant chérie du Père céleste, la confidente du Cœur de Jésus, mais encore comme l'instrument le plus docile de l'opération sanctificatrice, quoique mystérieuse, de l'Esprit-Saint.
    Cette courte biographie a pour but de faire connaître spécialement les beautés d'une âme angélique. Nous ne pouvons pas rester indifférents en face des vertus héroïques de cette âme cachée, méconnue de son entourage, bien que riche à l'extrême en valeur surnaturelle. Puissions-nous, du moins, essayer de l'imiter !
    Quiconque prend connaissance de ses écrits, est surpris, étonné : le charme qui s'en dégage persuade la raison, envahit le cœur, stimule la volonté à l'action. Cinq mois avant sa mort, elle note ces paroles du Christ : « Secrétaire de mon mystère le plus profond, sache que tu es ma confidente exclusive. Ta mission est d'écrire tout ce que Je te fais connaître sur ma Miséricorde, pour le bien des âmes. Ceux qui te liront éprouveront une consolation et s'approcheront de Moi plus facilement. » ( Ib.. p. 28).
    Qu'il me soit permis ici de m'attarder un peu sur la toute-puissante et aussi condescendante activité de Dieu en l'âme, même lente à suivre ses inspirations. Car, à l'heure actuelle, on oublie trop d'ordinaire que la sainteté n'est pas surtout le fruit des efforts personnels, que l'effet de la grâce en nous.
    Qui est tant soit peu expérimenté dans les voies de la perfection, c'est-à-dire de la vie surnaturelle dans l'âme, n'ignore pas que la sainteté de chaque jour exige de l'héroïsme. Sœur Faustine était de cette trempe, consciente de sa tâche, perpétuellement soumise aux exigences divines. Ayant passé par la purification passive, se frayant rapidement un chemin jusqu'aux cimes de la perfection, elle est parvenue au cours de sa dernière maladie, à l'état de sainteté, prévu par Dieu.
    Voici pourquoi, avant même sa béatification, Sœur Faustine peut être un modèle de perfection chrétienne. Ne voulant en rien prévenir les décisions de l'Église, nous pouvons toutefois espérer que, d'ici peu, elle figurera au nombre des saints. (NDLR : Le document que nous vous présentons date de 1953. [ Ndlr. Elle fut béatifiée le 30 avril 1993 et Canonisée le Dimanche 30 avril 2000 par le pape Jean Paul II ]
    Frappant sous ce rapport est le songe qu'elle eut tout au début de sa vie religieuse. Véritable songe prophétique, dont le récit est digne d'être rapporté dans son entier : « Je voudrais mentionner un rêve. Pendant mon noviciat, je vis en songe Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. J'avais certaines difficultés où je ne pouvais me tirer d'affaire. Ces difficultés étaient d'ordre intérieur et aussi extérieur. J'ai récité bien des neuvaines à différents Saints, néanmoins la situation se faisait de plus en plus grave. Ma souffrance était telle que je ne savais comment poursuivre ma vie. Tout à coup, j'eus, l'idée d'invoquer Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et je lui commençais une neuvaine, car j'avais pour elle une grande dévotion avant mon entrée au noviciat. Je m'étais quelque peu relâchée vis-à-vis d'elle ; mais dans la nécessité, je recommençais mes prières avec ferveur.»
    « C'est au cinquième jour de cette neuvaine que Sainte Thérèse m'apparut en songe ; mais comme étant encore sur cette terre. Elle voila sa sainteté à mes yeux et se mit à me réconforter : « Ne t'afflige pas de cette affaire, dit-elle, mais augmente ta confiance en Dieu; mois aussi, j'ai terriblement souffert. » .
    «  Cependant, je n'attachais pas une entière confiance à ses paroles.
    « II me semble, lui dis-je, que tu ne souffres pas. »
    — « Ma Sœur, répondit-elle d'une manière convaincante, sache que, dans trois jours, tout s'arrangera pour le mieux. »
    « Et comme je persistais dans mon incrédulité, elle me découvrit sa sainteté. Alors, mon âme fut remplie de joie.
    « Tu es sainte ? »
    — « Oui, je le suis, aie confiance que la difficulté sera aplanie au troisième jour. »
    — « Dis-moi, chère Sainte Thérèse, irai-je au ciel ?
    — « Tu seras une sainte. »
    — « Mais, chère Sainte Thérèse, serai-je sainte comme toi, sur les autels ? »
    — « Oui, tu seras sainte comme moi, mais auparavant, tu dois avoir une grande confiance en Jésus.  »
    — « Ma mère, mon père, iront-ils au ciel ? »
    — « Oui. »
    — « Et mes sœurs, mes frères ? »
    — « Prie beaucoup pour eux », répondit Sainte Thérèse, sans me donner de réponse précise. Et je compris qu'ils avaient besoin de ferventes prières.
        « C'était un rêve, et le rêve n'est qu'une chimère, seul Dieu est digne de foi, dit le proverbe. Toutefois, au troisième jour, l'affaire s'arrangea et tout se passa exactement comme elle me l'avait prédit. Je le répète, ce n'était qu'un, rêve, mais il avait quand même sa signification. » (Cahier 1 pp. 70-72)
    Sainte ! Combien ce mot avait de prix pour Sœur Faustine ! Un extrait de ses notes nous le montre : «  Je remarquais que, dès mon entrée au couvent, on me faisait le reproche d'être sainte, et ce mot était prononcé d'une façon ironique. Au début, cela me faisait mal ; dans la. suite, je n'y accordais plus d'attention. Un jour, pourtant, à cause de ma «  sainteté », on inquiéta une personne. J'en éprouvais une grande peine, de ce qu'à cause de moi, le prochain pouvait avoir des ennuis. Je m'en plaignis à Notre Seigneur, Lui demandant pourquoi il en était ainsi. Jésus me répondit : Tu t'attristes de cela, pourtant tu l'es, sainte ; bientôt, Je le montrerai Moi-même en toi et les gens prononceront ce même mot « sainte », mais cette fois avec amour. » (Cahier V, P 67)
    Ce qui se passe sur sa tombe aujourd'hui le prouve suffisamment.
    Sœur Faustine a accompli sa mission d'apôtre de la Miséricorde divine et, dans sa vie personnelle, elle s'efforça d'être ce que le Christ voulait qu'elle fut : une grande sainte : « Ma fille, regarde mon Cœur miséricordieux, et imprime sa compassion dans ton propre cœur. Je fais que ma miséricorde, que tu annonces au monde, t'embrase toi-même. » (Cahier VI. p. 20.)
    Toutefois, avant d'arriver à cette union avec Dieu, Sœur Faustine dut subir auparavant un véritable purgatoire terrestre, que beaucoup de personnes ont peine à s'imaginer. Longtemps, elle s'opposa aux voies de Dieu (Elle entendit les « voix » dès sa première année), se défendant avec acharnement contre sa vocation exceptionnelle. C'est qu'elle se sentait la dernière de toutes et passait, pour telle aux yeux des autres religieuses, à l'exception de la Supérieure et de la Maîtresse des novices, laquelle lui ordonna : « Ma Sœur, ne vous affligez de rien, je vous l'ordonne au nom de la sainte obéissance. » Et elle ajouta, note Sœur Faustine : « A présent, je vois que Dieu vous appelle à une sainteté élevée. Il vous veut tout près de Lui, puisqu'il permet de telles choses. Ma Sœur, soyez fidèle à Dieu. Ses faveurs marquent qu'il veut vous placer très haut dans le Ciel. »
    La jeune novice résolut donc de devenir une sainte, une grande sainte qui a un témoignage à porter. Il ne s'agit pas ici de sa mission, du Message de la Miséricorde, mais du rôle que doit remplir toute âme dans cette grande famille qu'est l'Église. L'humble religieuse de la Congrégation de Notre-Dame de la Miséricorde (Cette Congrégation fut fondée en 1818, à Lavai, par Thérèse-Agathe Rondeau (1793-1868).) en Pologne, appelée « Les Madeleines », par son existence, sa vie, son exemple et le modèle de sa sainteté, devait être le guide et le modèle de bien des âmes faibles, dont le seul recours à Dieu se trouve dans une confiance illimitée en la Miséricorde divine. Les luttes, les chutes de faiblesse, encore moins les imperfections ne doivent pas nous décourager sur la route de la plus haute sainteté.
    « Mon Jésus, note Sœur Faustine au cours de sa dernière retraite annuelle ( Du 20 au 29 octobre 1937, donc un an avant sa mort, 5.10.1938), tes grâces ennoblissent ma nature, il est vrai, mais elle ne s'en prévaut pas et ma vigilance est continuelle. Je lutte sans cesse contre bien des défauts, et pourtant je sais que la lutte n'amoindrit personne ; ce serait, au contraire, le fait de la poltronnerie et des chutes. » (Cahier V, p. 5)
    L'idéal de la sainteté lui est toujours présent, puisqu'elle note à la fin de cette même retraite : « Je veux à la fin de cette retraite devenir sainte, malgré tout, c'est-à-dire malgré ma misère. Il faut que je devienne une sainte. J'ai confiance en la miséricorde divine ; du rien que je suis, elle pourra faire une sainte, puisque j'ai de la bonne volonté. En dépit de toutes les défaites, je veux lutter à la manière des saints et me comporter comme ils l'ont fait. Je ne me découragerai jamais, car rien ne doit décourager une âme sainte. Je veux vivre et mourir ainsi que l'ont fait les saints : les yeux fixés sur Toi, Jésus crucifié, mon divin Modèle. » (Ibid, pp. 3 -4.)

En quoi consistait donc la perfection envisagée de la sorte ?

   
« Ma fille, lui dit le Seigneur, Je te recommande vivement de satisfaire fidèlement aux désirs de Dieu, c'est ce qu'il y a de plus agréable à ses yeux. Je désire ardemment que tu te distingues par le fidèle accomplissement de la volonté divine. » (Cahier IV, p. 4) : « Ce ne sont pas les grâces, les révélations, les extases, ou les dons reçus qui perfectionnent mon âme, mais son union intime avec Dieu. Ses dons ne sont que la parure de mon âme, ils ne forment pas la substance de la perfection, ni de la sainteté. Celle-ci consiste, en réalité, dans un accord parfait de la volonté avec celle de Dieu. Dieu ne fait jamais violence à notre volonté, il dépend de nous d'accepter sa grâce, ou non, de collaborer avec elle ou de la gaspiller. » (Elle note ceci au Cahier III, p. 2.)
    Or, la volonté de Dieu envers Sœur Faustine fut très exigeante.
    La pauvre converse, n'ayant qu'une instruction élémentaire, fuyait à la lettre les grâces qui l'assaillaient ; par tous les moyens, elle voulait échapper à l'acceptation et à, l'accomplissement de la mission dont Dieu désirait charger ses épaules, d'autant plus qu'immédiatement l'attention des autres religieuses fut éveillée. Dans cette délicate situation, elle écrit : J'ai compris qu'une femme n'est pas. appelée à saisir de tels mystères. Je me suis exposée à beaucoup de souffrances inutiles. Longtemps, j'ai été considérée comme une possédée dont on avait pitié. Je cherchais donc à éviter les grâces divines, mais quoi ! il n'était pas en mon pouvoir d'y résister. Subitement, un si profond recueillement me saisissait, que, malgré moi, je m'abîmais en Dieu. » (Cahier I, p. 58.)
    Un peu plus loin, elle rappelle encore cette fuite, craignant que « Jésus ne fût un spectre ». « Je commençais à me dissiper, en ne portant aucune attention aux inspirations intérieures ; je faisais des efforts pour m'en distraire ; mais, malgré le tumulte et la dissipation, je gardais conscience de ce qui se passait en moi. La voix de Dieu reste distincte et rien ne peut l'étouffer. Fuyant donc les rencontres avec le Seigneur, pour ne pas être victime d'une illusion, j'éprouvais, de ce fait, du soulagement et de la joie. Néanmoins, Jésus me poursuivait de ses dons. » (Ibid, p. 61.) En lisant ces paroles, nous pouvons remarquer un singulier rapprochement avec la conduite d'une Catherine de Sienne ou d'une Sainte Thérèse d'Avila.
    Elle fut grondée un jour par une Sœur plus âgée, qui la jeta dehors en ces termes : « Hystérique, visionnaire, fiche le camp que je ne te voie plus. » « Je voulus tout abandonner; lorsque je rentrais dans ma cellule, avoue-t-elle, je tombais la face contre terre, les bras en croix, et je regardais Jésus. Je ne pouvais articuler un seul mot. Pourtant, je tus la scène aux autres Sœurs et je ne laissais rien paraître de ce qui s'était passé entre nous. Satan profite toujours de ces moments-là, et voilà que les pensées de découragement me gagnèrent : « Regarde ce que tu gagnes à être fidèle. Comment peut-on être sincère quand on est à ce point incomprise ? » — « Jésus, Jésus, je n'en puis plus. » Sous ce poids, je tombais de nouveau à terre, la. sueur m'inonda et la peur me saisit. Soudain une voix intérieure se fit entendre :  Ne crains rien, Je suis avec toi. » Et une soudaine lumière éclaira mon esprit. Je compris alors que je ne devais pas me laisser aller à une telle tristesse. Retrouvant toute mon énergie, je quittais ma cellule, armée d'une force et d'un courage célestes pour la souffrance. » (Cahier I, p. 60.)
    Une autre fois, elle fit au Seigneur cette remarque : « Jésus, il paraît que Tu ne te mets pas en relation avec les âmes petites et faibles. » Aussitôt, elle reçut cette réponse significative : « Sois calme, ma fille, c'est précisément par une telle misère que Je veux manifester vraiment ma Miséricorde. » (Cahier II, p. 62) La belle prière ci-dessous montre à merveille la vraie noblesse de cette âme : « Jésus, je comprends parfaitement que la perfection n'est pas dans la réalisation de Ta Grande Œuvre, oh ! non là n'est pas la grandeur de l'âme ; mais dans un sincère amour pour Toi. O Jésus, je comprends au plus profond de l'être qu'il n'y a aucune comparaison entre les plus grandes œuvres et un seul acte de pur amour. Je désire T'être fidèle et remplir tes désirs. Pour cela, j'applique toutes mes forces et mon intelligence à accomplir tout ce que Tu m'ordonnes, ô Seigneur. Mais je n'y ai pas le moindre attachement ; je l'accomplis, car telle est Ta volonté. Mon amour entier s'engloutit non dans les œuvres, mais dans Ta propre Personne, mon Créateur et Seigneur. (Cahier II, p. 64.)
    Je n'évoquerai pas les difficultés qu'elle rencontra dans l'accomplissement de sa mission. « Mon Jésus, note t'elle, malgré tes grâces, je sens et je vois toute ma misère. Je commence la journée dans la lutte et je la termine sur le champ de bataille. A peine me suis-je débarrassée d'une difficulté que dix autres surgissent à sa place ; mais je ne m'en afflige pas trop, car.je sais bien que c'est le temps de la lutte et non du repos. Chaque fois que la peine dépasse mes forces, je me jette comme une enfant dans les bras du Père céleste, et j'ai confiance qu'il ne permettra pas ma perte. » (Cahier II, p. 29.)
    En mars 1936, une religieuse de Wilno s'est prononcée, fort à propos, sur ces difficultés : « Sœur Faustine est une folle ou une sainte, car véritablement une personne ordinaire n'aurait pas supporté d'être sans cesse contrecarrée. »
    Plus que les manifestations extraordinaires, des épreuves de ce genre montrent d'une manière probante la force surnaturelle de notre héroïne. De fait, incomprise de son entourage, longtemps éprouvée par ses confesseurs, persécutée par Satan, même physiquement, elle a persévéré virilement dans sa mission (Cahier II, p. 6 ) : « Satan, quel horrible personnage ! Qu'il est triste le sort des damnés obligés de vivre en sa compagnie ! Son seul aspect leur répugne bien davantage que toutes les souffrances infernales. ». Etant elle-même « l'œuvre de la Miséricorde divine, elle allait cette fois, en devenir son puissant instrument. La voir hostie et victime de son amour à l'égard de l'humanité tout entière : tel était le désir de Dieu. L'extrait suivant de ses Notes nous donne un tableau très précis de la beauté surnaturelle de cette âme privilégiée : « Au cours de ma troisième probation (en 1931), le Seigneur me fit savoir que je devais m'offrir à Lui, afin qu'il puisse se servir de moi comme II l'entendait : je devais avoir toujours envers Lui une attitude de victime. Au premier instant, je m'effrayais, consciente de ma misère sans fond et connaissant bien ma valeur Je répondis : « Seigneur, encore une fois, je suis la misère même. Comment puis-je être victime et caution ? » — « Aujourd'hui, tu ne comprends pas cela, mais demain Je te le ferai connaître pendant l'adoration. »
    « Mon cœur et mon âme tremblaient, tant ces paroles avaient remué le fond de moi-même, car la voix de Dieu est vive et pénétrante. Lorsque je vins à l'adoration, je sentis que j'étais entrée dans le sanctuaire du Dieu vivant dont la majesté est immense et inconcevable. Il me montra quel prix ont à ses yeux les âmes les plus pures. Je ne voyais rien en dehors de moi ; la présence de Dieu m'avait pénétrée de part en part. A ce moment, mon esprit fut étrangement illuminé. C'est la connaissance de Dieu infuse, un des sept Dons du Saint-Esprit dont jouissent les âmes arrivées au plus haut degré de la vie mystique. [ « En introduisant l'âme dans cette vie, le Saint-Esprit la prend sous sa direction d'une manière toute spéciale. Dès le premier degré, il lui fait connaître d'une-manière très évidente qu'il se charge désormais de sa conduite intérieure. Il s'efforce de la retirer, dans la mesure où son devoir d'état le lui permet, de tous les tracas de la vie extérieure, en l'attirant de plus en plus à soi dans son intérieur. » (« La vie mystique », par Jérôme Joegen.) ] Devant les yeux de mon âme, se déroula la vision qu'avait eue Jésus au Jardin des Oliviers, cela relativement à moi : en premier lieu, je vis les souffrances physiques qui m'attendaient, avec toutes les circonstances qui les augmentent; puis les souffrances morales dans toute leur étendue ; et celles, enfin, que personne ne verra jamais. (II s'agit des souffrances d'ordre mystique propres à toute âme privilégiée.) Dans cette vision, tous les soupçons, les atteintes à la réputation étaient détaillés.
    « Ceci est un résumé de la vision, mais la connaissance en était si pleine et si claire que les illuminations ultérieures n'ont rien ajouté à celle-là ; j'eus la grande conviction que ma vocation, c'est-à-dire ma raison d'être, était véritablement celle de victime. (Sœur Faustine devait remplir un rôle expiatoire en tant qu'instrument et apôtre de la Miséricorde divine. Lorsqu'un jour, pleurant et se flagellant, elle faisait pénitence pour une âme en danger de péché mortel, elle laissa échapper ces paroles douloureuses et combien éloquentes : « Ah I quel prix, coûte un seul et unique péché I » (Cahier II, p. 52.) Lorsque la vision prit fin, une sueur froide coulait de mon front.
    « Jésus continua : « Même si tu ne Me donnes pas ton assentiment, tu pourras quand même être sauvée et Je ne diminuerai en rien les grâces que Je t'accordais. A l'avenir, tu seras dans une intimité semblable avec Moi ; si tu n'acceptes pas ce sacrifice, la générosité de Dieu n'en sera pas diminuée. Cependant, sache-le bien : tout le mystère dépend de toi, de ta libre acceptation du sacrifice dans une parfaite lucidité d'esprit. C'est dans cet acte consenti librement et en pleine connaissance que résident sa grandeur, sa vertu et sa valeur. Même si le sacrifice que tu as accepté ne se réalisait pas, pour toi, pour Moi, c'est comme s'il avait été accompli. »
    « Alors, je sentis que j'entrais en union avec la Majesté infinie. Par la connaissance infuse, je compris que Dieu attendait mon libre consentement. Soudain mon âme se perdit dans le Seigneur et ma décision fut prise : « Dispose de moi comme il te plaira, je me soumets entièrement à Ta volonté ; elle sera seule, dès lors, mon aliment. Seigneur, je serai fidèle à Ta demande, avec l'aide de Ta grâce : fais de moi ce qu'il Te plaira. Je T'en supplie, Jésus, sois avec moi, à tout instant de ma vie. »

    « Aussitôt que ma volonté et mon cœur eurent accepté ce sacrifice, la présence de Dieu me pénétra jusqu'au fond, mon âme resta abîmée en Dieu et baigna dans un si grand bonheur qu'il m'est impossible de le décrire, même en partie. Je sentais que sa Majesté m'enveloppait étrangement. Je demeurais unie à Dieu, [ « L'essentiel dans la vie mystique; écrit encore Jérôme Jaegen, c'est précisément ce sentiment, cette impression de la présence de Dieu, ce don de Dieu à l'âme, cette rencontre de. Dieu avec l'âme ; c'est le commerce spirituel qui en résulte entre Dieu et l'âme, et qui devient de plus en plus clairement saisissable. » (Op. cit., p. 50.) ] voyant en moi la grande satisfaction divine, et mon âme s'absorba en Lui. Consciente de cette union avec Dieu, je sens que je suis particulièrement aimée et, à mon tour, j'aime de toutes mes forces, de toute mon âme.
    « Le mystère qui eut lieu pendant cette adoration était un profond mystère entre le Seigneur et moi. Il me semblait que j'allais mourir d'amour sous Son regard. Ce fut dans cet entretien avec le Seigneur, en silence, qu'il me dit : « Tu es les délices de mon Cœur ; à partir d'aujourd'hui, le moindre de tes actes est une vraie jouissance à mes yeux, quoi que tu fasses. » A ce moment, je me sentais comme consacrée. Les aspects extérieurs étaient les mêmes, mais l'âme avait changé. Maintenant, le Seigneur y demeure avec prédilection. Ce n'est pas un vague sentiment, une perception quelconque, mais une réalité consciente que rien, absolument rien ne parviendra à obscurcir. Ainsi donc un profond secret me lie à Dieu. » (Cahier I, pp. 63-64.) [ Ndlr :Dans le petit journal le même paragraphe correspond au N° 137, simple confirmation.]
    Grâce aux progrès constants de son âme, Sœur Faustine parvint au degré ascétique et mystique le plus haut de l'échelle de la perfection. Les huit dernières années de sa vie s'écoulèrent au milieu de souffrances de plus en plus atroces, d'épreuves morales de toutes sortes.
    Dans ses notes, la douce victime nous donne une idée de cette union mystique avec Dieu : A présent, mes relations avec le Seigneur se passent au plus profond de mon âme ; celle-ci est touchée par Dieu et se perd en Lui jusqu'à s'oublier. Oui, elle est absolument imprégnée de Dieu, submergée par sa beauté, presque engloutie en Lui. Je ne sais pas décrire ces états d'âme, car pour les manifester, je fais appel à mes sens, alors qu dans cette union, les sens n'agissent pas. C'est vraiment une fusion entre Dieu et l'âme.
    « La vie en Dieu à laquelle participe alors l'âme est si profonde que les mots ne suffisent pas à la décrire. Lorsque l'âme revient à la vie ordinaire, elle constate que la vie présente est un crépuscule, une brume, un rêve, un petit enfant au maillot. Dans ces moments, l'âme ne fait qu'accepter de Dieu, elle ne fait pas le moindre effort d'elle-même, tout ce qui se passe en elle vient de Dieu. Et, de fait, revenue à l'état normal, elle constate qu'il n'est pas en son pouvoir de persister dans une telle union; ces moments sont de courte durée, mais ils laissent une impression durable.
    «  Mon âme ne peut rester longtemps dans cet état ; autrement, par la force des choses, elle se libérerait des liens de son corps pour toujours, bien que, par sa Providence, (On l'appelle « ordinaire » ou encore «  naturelle ».), Dieu la soutienne par miracle. Il montre donc à l'âme d'une façon nette combien II l'aime, comme si elle était le seul objet de sa prédilection, et l'âme, de son côté, en prend connaissance, comme si rien ne Le voilait. Elle s'élance à toute vitesse vers Dieu, se sent une enfant, et sait parfaitement que tout cela n'est pas en sa puissance ; c'est pourquoi Dieu s'abaisse jusqu'à elle, de cette manière, et s'unit spirituellement à elle... Je dois passer le reste sous silence, car je n'arrive pas à exprimer ce que l'âme éprouve. » (Cahier II, pp. 74-75.)
     A quel point la servante de Dieu a compris la valeur de son existence et l'importance de chaque jour dans, la marche vers les sommets de la sainteté ? Laissons-la, encore une fois, parler :
    « O Jésus, Tu sais que, depuis ma plus tendre enfance, j'ai désiré devenir une grande sainte, c'est-à-dire de T'aimer comme ne l'a encore fait aucune âme. Au début, c'était mon plus profond désir, que Jésus seul connaissait ; à présent, je ne puis plus le contenir dans mon cœur. Je voudrais clamer au monde entier : « Aimez Dieu, car II est bon et sa miséricorde est éternelle !
    « O vie quotidienne et grise, je te considère d'un regard solennel et joyeux. C'est le temps qui nous donne la possibilité d'amasser des trésors pour l'éternité. Ah ! comme il est important et solennel, ce temps ! Je comprends maintenant combien les saints en ont tiré profit. » (Cahier V, p. ?)
    De son côté, la Sainte Vierge, sa Maîtresse céleste, lui recommandait la pratique quotidienne des vertus que l'on trouve chez les âmes les plus avancées. Elle note les paroles de sa bonne Mère du Ciel : « Ma fille, sur la recommandation de Dieu, je dois être, pour toi, Mère d'une façon spéciale. Mais je désire aussi que tu sois mon enfant privilégiée et que tu pratiques ces trois vertus qui me sont les plus chères : la première, c'est l'humilité, l'humilité, et encore l'humilité ; la seconde, c'est la pureté ; enfin, la troisième, c'est l'amour de Dieu. » (Cahier V, p. 20.) Elle reçut également de la Sainte Vierge cet avertissement : « Maintenant, c'est le temps de la miséricorde, parle aux âmes de cette grande grâce ; si tu gardes le silence, au jour du jugement tu auras à répondre d'un grand nombre d'âmes. » (Cahier II, p. 37.)
    Et, de fait, plus une âme se purifie et s'unit à son Dieu, plus elle devient humble et simple dans ses rapports avec Lui. Lisons sa confession à ce sujet : « Tout ce qui est hors de Toi, mon Jésus, n'est rien pour moi... A cet instant, je ne vis rien, mais une force animait mon âme et un feu étrange la consumait. J'agonisais, pour ainsi dire, de nostalgie après Dieu. Alors, j'entendis ces mots : « Avec aucune autre âme, Je n'entre en contact aussi étroit qu'avec toi, et cela, à cause de ta profonde humilité, et de l'amour ardent que tu as envers moi. » (Cahier II, p. 22.)
    Un autre aveu de sa petitesse ne manque pas de charme poétique : « Jésus, Tu sais comme je désire ardemment me cacher pour que personne ne me connaisse, si ce n'est ton Cœur, le plus doux des cœurs. Je désire être une toute petite violette cachée sous l'herbe, totalement inconnue, dans un magnifique jardin fermé, où poussent les roses et les lis. Une belle rose et un lis merveilleux se voient de loin, mais pour apercevoir une minuscule violette il faut se pencher très bas, seul son parfum la trahit. Oh ! comme je suis contente de pouvoir me cacher de la sorte, mon divin Époux ! La fleur de mon cœur et le parfum d'un amour sans tache T'appartiennent Dieu éternel, mon âme est noyée en Toi ! » (Cahier II, p. 23.)
    L'humilité ne cache pourtant pas à ses yeux la beauté de son âme, beauté qu'elle doit à l'action toute-puissante de la grâce : « Sainte Trinité, Dieu éternel, je désire briller, dans la couronne de Ta miséricorde, comme une toute petite pierre, dont le reflet dépend des rayons de Ta lumière et de Ton inconcevable miséricorde. Toute la beauté qui orne mon âme est à Toi, mon Dieu ! Par moi-même, je ne suis jamais qu'un néant. » (Ibid. p. 33.) « Fecit mihi magna qui potens est », pouvait-elle chanter avec la Sainte Vierge.
Pour ce qui est de la seconde vertu : la pureté, les exigences de Dieu dépassaient également le stade commun. Sœur Faustine devait se détacher totalement des créatures, s'unir mystiquement à Lui, pour être les délices du Cœur divin. Un jour, après la Communion, elle entendit ces mots : « Tu es mon épouse pour l'éternité ; ta pureté doit dépasser celle des Anges, car à l'égard d'aucun Ange, Je ne manifeste une si profonde intimité. Le moindre acte de toi a une valeur, en sorte infinie, puisqu'une âme pure a devant Dieu un pouvoir inconcevable. » (Ibid, p. 4)  Dès lors, nous comprenons pourquoi les prières de Sœur Faustine avaient tant d'efficacité, et pourquoi tous la priaient d'intercéder auprès de Dieu : « Ton grand amour pour Moi, lui disait le Seigneur, Me contraint d'accorder sans cesse des grâces. Tu as des droits immenses sur mon Cœur, parce que tu es pleine de confiance. » (Cahier II, p. 61) Et encore : « Sache, mon enfant, qu'à cause de toi, J'accorde des grâces à toute la région ; mais c'est toi qui devrais m'en remercier, car eux ne Me remercient pas pour les bienfaits que Je leur envoie. En vertu de ta reconnaissance, Je continuerai à te bénir. » (Ibid)
    Enfin, l'amour de Dieu ! La vie de Sœur Faustine n'était-elle pas, outre un incessant acte d'amour de Dieu, un miracle d'amour de la part du Créateur ? Les vertus ne sont rien, si elles n'ont, pour moteur, substance et but, l'amour de Dieu. « Mais la plus grande entre toutes les vertus, disait bien Saint Paul, c'est la charité. » (I Cor, XIII, 13)
    « Ma fille, lui avait dit le Seigneur, si tu savais quelle récompense attend un acte de pur amour accompli envers Moi, tu en mourrais de joie. Je te dis cela pour que tu te lies continuellement d'amour avec Moi : c'est la raison d'être de ton âme... ». (Cahier II, p. 19.)
    « Je désire que tu te transfigures en amour et que le feu te dévore, comme une offrande sans tache de l'amour. » (Ibid., p. 63.) Du reste, ce n'est ni pour les grâces, ni pour les dons ou privilèges que Sœur Faustine aimait son Dieu ; elle le faisait par pur amour. (Cf. Cahier II, p. 58.)
    Disons encore quelques mots de l'obéissance de Sœur Faustine envers ses Supérieures et Directeurs : elle a été parfaite. C'est d'ailleurs, sur les voies élevées de la perfection chrétienne, la meilleure preuve de la sainteté et la garantie de l'authenticité de sa mission. « L'âme qui fait la volonté de mon Père, dit plusieurs fois le Sauveur à sa petite servante, est vraiment sainte et la plus parfaite : malheureusement, ces âmes sont rares. » (Cahier II, p. 27. et tout le Cahier V.)
    Elle s'en rendait bien compte, lorsqu'elle écrivait : « Après ces purifications et ces épreuves, Dieu habite dans l'âme d'une manière spéciale ; mais celle-ci ne collabore pas toujours avec la grâce; non qu'elle veuille ne pas travailler, mais elle se trouve parfois en face de telles difficultés d'ordre intérieur et d'ordre extérieur qu'il faut vraiment un miracle pour qu'une telle âme puisse se maintenir sur les cimes de la sainteté. Dans ces cas, un Directeur de conscience est nécessaire. Mon âme errait souvent dans le doute, et quelquefois je m'alarmais. Après tout, pensais-je, je ne suis qu'une ignorante, et je ne m'y entends pas en bien des choses, surtout en matière spirituelle. Chaque fois que les doutes allaient croissant, j'allais chercher la lumière près de, mon confesseur. »  (Cahier I, p. 56.)
    Notre bonne sœur trouve un excellent Directeur de conscience en la personne de M. l'Abbé S..., professeur à l'Université de Wilno. [ Ndlr : Il s'agit vraisemblablement de
L’abbé Michał (Michel) Sopocko. En 1928 il se vit aussi confier la tâche de professeur de théologie pastorale à l’Université Etienne Batory de Wilno.  Le 28 septembre 2008 a eu lieu la cérémonie de béatification de L’abbé Michał (Michel) Sopocko.pdf.  ] D'une main sûre mais sévère, il guida son âme depuis ses vœux perpétuels jusqu'à la mort Mais, lui non plus, ne la crut pas tout de suite.
    Il éprouvait moralement son obéissance, interrogeait l'entourage, scrutait l'opinion des Supérieures, la faisait à maintes reprises consulter par le médecin de la maison. Enfin, après trois ans, il crut au caractère surnaturel de sa mission, devenant dès lors l'infatigable propagateur et l'Apôtre zélé de la dévotion à la Miséricorde divine.
    Bien qu'elle eût connu en vision (II s'agit des visions semblables de nature corporelle.) son Directeur spirituel, des années auparavant, avant même de l'avoir vu à Wilno pour la première fois, elle ne se soumit cependant à sa direction qu'avec une certaine contrainte intérieure. Voici ce qu'elle écrit à ce sujet : « Par la suite, Jésus me donna un autre prêtre, et. m'ordonna de lui ouvrir mon âme. Au début, je le faisais avec une certaine lenteur, mais, à la suite d'une admonestation de Jésus, mon âme devint humble profondément. Sous sa direction, elle progressa rapidement dans l'amour de Dieu et de nombreux désirs divins furent exécutés sur le plan extérieur. Quant à mon confesseur, j'ai plus d'une fois réfléchi sur son courage et la profondeur de son humilité. » (Cahier I, p. 56)
    Vers la fin de sa vie, elle laisse ce témoignage : « Ce prêtre est une âme sublime, débordante de Dieu. » (Cahier IV, p. 2) Et quelques pages plus loin, sur son lit d'hôpital, elle poursuit : « Cette âme est si agréable à Dieu qu'elle est crucifiée de souffrances de toutes sortes. Cela ne m'étonne pas : Dieu agit ainsi avec ceux qu'il a en affection spéciale.» (Ibid, p. 6.)
    Paroles pleines de consolation, certes, pour les âmes petites, faibles et pauvres, à plus forte raison pour les âmes cachées, inconnues du grand monde ; mais combien puissantes dans les desseins de la miséricorde divine.
    Tel était le prêtre qui conduisit l'âme d'une simple Sœur converse au sommet de l'héroïsme. Aussi Sœur Faustine le vénérait comme un saint, l'aimant comme un père, se souvenant des paroles du Sauveur : « C'est un prêtre selon mon Cœur. Ses efforts me sont agréables ; tu vois, ma fille, ma volonté doit s'accomplir et ce qu'elle promet, elle l'observe. Par lui, Je verse mes consolations dans les âmes souffrantes et tourmentées. Par lui, Je me complais à répandre la vénération envers ma miséricorde, et par cette œuvre de Miséricorde, les âmes pourront s'approcher plus nombreuses de Moi qu'il n'aurait pu le faire en donnant l'absolution, jours et nuits, jusqu'à la fin de sa vie. Il ne pouvait, en effet, travailler de la sorte que jusqu'à la fin de ses jours, tandis que, par cette Œuvre, il continuera à se dévouer jusqu'à la fin des temps. » (Cahier IV, p. 7.)
    C'est ainsi que son confesseur devint pratiquement l'exécuteur du Message au monde. C'est lui qui, par la parole et la plume, propagea le culte de la Miséricorde divine ; c'est lui qui contribua à la reproduction du tableau du Christ miséricordieux, selon les indications données par sa pénitente; c'est lui enfin qui lutte encore, depuis des années, pour l'institution d'une fête spéciale en l'honneur de la Miséricorde.
    A ma demande si la vénérable défunte connaissait les œuvres des mystiques, ou si elle avait entendu parler des « révélations », il me répondit que non. « Selon moi — je cite textuellement ses paroles — elle a tout reçu cela d'en-haut. » Cette déclaration, faite quatorze ans après la mort de Sœur Faustine, a sa valeur.
    Un autre témoin attesta : « Tous ceux qui l'ont connue, la considéraient comme le modèle de la jeune fille chrétienne et comme une religieuse exemplaire, enfin, comme une sainte. »
    De quel jugement plus élogieux avons-nous besoin ?
    Que le lecteur ne s'attende pas à trouver dans ces pages une biographie complète de la pieuse Sœur. Une vie détaillée, certainement plus élevée et bien plus vaste, est en préparation. Elle aura pour source les six « cahiers » du Journal de Sœur Faustine. Journal écrit souvent contre son gré, avec répulsion et seulement, par obéissance. Voici l'avis de son confesseur à ce sujet :
    « Sœur Faustine écrivait son Journal, non pas de sa propre initiative, mais elle commença à le faire sur ma recommandation. De plus, elle le fit : « à contrecœur », ne sachant pas écrire. (Elle a fréquenté l'école deux ans seulement.)
    « Je lui ai demandé d'écrire ce journal, afin que je ne perde pas de temps à écouter en confession le récit de ses épreuves vécues, et pour qu'elle n'attire pas l'attention des autres religieuses, en restant trop longtemps au confessionnal.
    « Elle ne rédigea pas ces pages scrupuleusement, nais elle notait simplement ses visions. Succombant à la tentation du démon [« Tout comme les bons Anges, écrit Jérôme Jaegen, les démons peuvent former des corps éthérés et apparaître aux hommes, soit comme démons, sous différentes formes, soit sous forme d'Anges, ou telle personne défunte. Cela afin de nous tromper et de nous égarer. »] (Op. cit, p. 57.) qui s'était manifesté sous les traits d'un Ange, elle brûla le premier cahier. C'était durant mon absence, alors que je séjournais en Palestine plusieurs mois ; ma pénitente ne voulait pas confier ses peines ni ses visions à des confesseurs de passage.
    « Je lui demandai d'écrire un nouveau mémoire, mais déjà certains détails furent omis. » (Extraits d'une lettre.)
    La prochaine biographie contiendra également quelques poésies, ainsi que les lettres laissées par Sœur Faustine. En outre, nous sommes déjà en possession d'un important recueil de « souvenirs » de personnes qui la connurent, et de « témoignages » contemporains. Ils constituent une riche documentation, mais ne nous révèlent pourtant pas le fond de l'âme de l'apôtre de la Miséricorde divine.
    Que personne ne nous en veuille de ne pas oser, avant les décisions de Rome, publier « in extenso » le Journal. (Ce Journal, un volume de 500 pages, a été commencé en juillet 1934 à Wilno; terminé en juin 1938 à Cracovie. Sœur Faustine dut l'interrompre quatre mois avant sa mort, ne pouvant plus tenir la plume.) II a d'ailleurs besoin d'être commenté (au point de vus historique et ascétique), car il a été rédigé fragmentairement et dans un style assez peu littéraire. Néanmoins, c'est, à mon avis, une perle de la littérature ascétique et mystique de notre siècle. On peut, avec grand profit, se servir de ces cahiers, ainsi que des poésies, comme manuel de méditation et même d'oraison. Ces notes spirituelles impressionnent; ce n'est pas assez dire, elles font vibrer les cœurs, agissent sur la volonté, avec une force pénétrante et presque irrésistible, provoquant une emprise de l'esprit; oui, ces pages font et feront du bien.
    La présente biographie a été rédigée, en 1953, à Cracovie, par un prêtre savant, et pieux, qui désire garder l'anonymat. [ Ndlr : Le fascicule porte en couverture les initiales Dr H. W.  En 1953 la Pologne est sous domination communiste et en 1953
le cardinal primat Wyszyński est arrêté à Varsovie par l’UB (bureau de la sureté soviétique) pour trois années d’emprisonnement arbitraire, jonchées de mauvais traitements et de nombreuses vexations. Il a été solennellement proclamé bienheureux le
    Elle veut donner au public une esquisse, portrait vivant et fidèle d'une âme morte en odeur de sainteté, dont la tombe est perpétuellement garnie de fleurs nouvelles  les murs de la chapelle monastique sont, par ailleurs, tapissés de milliers d'ex-voto. Les grâces obtenues sur le plan spirituel et temporel ne se comptent plus. Les paroles exprimées peu avant sa mort bienheureuse se réalisent déjà : « Je sens que ma mission ne prendra pas fin avec ma mort, mais qu'elle commencera, au contraire... ». Sainte Thérèse n'avait-elle pas prédit une pluie de rosés ?
    La protection de la vénérable Sœur nous est donc assurée, même après sa mort ; elle continue sa mission : « Mon Jésus, — telle était sa fréquente prière — apprends-moi à combler de miséricorde et d'amour quiconque s'adressera à moi.» (Cahier II, p. 70.) Aimons cette belle âme, pour la consolation de nos cœurs et comme un gage assuré de l'amour de Dieu. Le Sauveur ne lui avait-il pas dit : « J'affectionne particulièrement ceux que tu aimes d'une façon spéciale, et, par égard pour toi, Je les comble de grâces. Qu'il m'est agréable de t'entendre Me parler d'eux !» (Ibid.. p. 65.)
     Cette biographie sera complétée par quelques passages de son Journal : ceux-ci ont été choisis à dessein, afin de mieux illustrer la beauté de cette âme élue et la profondeur de la divine Miséricorde, dont Sœur Faustine fut la « Secrétaire », « l'Apôtre » et la dispensatrice.
    En fin de livre, nous insérons un article destiné à la presse. Il traite des fondements dogmatiques d'une nouvelle forme adaptée aux temps modernes, de la dévotion à la divine Miséricorde.
Il convient d'ajouter que S. E. le Cardinal Hlond, Primat de Pologne, sur son lit de mort (octobre 1948), recommandait de propager cette dévotion et de multiplier les démarches qui hâteraient la béatification de son apôtre.
    Puisse cet ouvrage contribuer à la diffusion du Message de la Miséricorde divine, en bien des cœurs ! Puissent les âmes tièdes se ranimer au feu de la grâce et les âmes ferventes devenir, à leur tour, les instruments de sa réalisation.
« Je sais bien, avait prédit Sœur Faustine, que, plus une œuvre est belle et grande, plus les tempêtes qui feront rage contre elle seront terribles. » — « Ne crains rien, assurait le bon Maître, tous les adversaires se briseront à mes pieds. » (Ibid, p. 70.) Mais que ces paroles sorties de la bouche même du Sauveur nous réconfortent : « Les âmes qui propageront la dévotion à ma Miséricorde seront protégées toute leur vie, tout comme la mère veille sur son enfant. A l'heure de la mort Je viendrai à elles, non comme un Juge, mais comme Sauveur miséricordieux. A cette heure suprême, l'âme n'a qu'une seule défense : ma Miséricorde. Bienheureuse l'âme qui, au cours de sa vie, s'abreuvait à la fontaine de ma Miséricorde, car la Justice ne l'atteindra pas. » Oui, ce sont les bras de la Miséricorde divine qui nous porteront vers ce Dieu « dont nous chanterons éternellement les faveurs. »  (PS. 88. 2.)

                   
Le Père Alois MISIAK, S.A.C. (Société de l'apostolat catholique), vice-postulateur de la Cause de Sœur Faustine, présente cette biographie de Faustine.

    Osny, le 25 octobre 1953,
    en la fête du Christ-Roi

A SUIVRE : 
 
- CHAPITRE I - UNE VIE COMME LA NOTRE
 - CHAPITRE II - ELLE A SU AIMER
 -
CHAPITRE III - LES PROFONDEURS DE L'AME
 - CHAPITRE IV - VICTIME DE L'AMOUR ETERNEL
 
- CHAPITRE V - LE GRAND ET SAINT MESSAGE
 - CHAPITRE VI - UNE MISSION A CONTINUER

 -
CHAPITRE VII - UNE VIE A IMITER


 

Si vous souhaitez répandre la dévotion au Christ Miséricordieux, nous mettons gracieusement à votre disposition des images avec des prières, soit sous forme de triptyque : cliquez ici soit l'image traditionnelle (pdf) cliquez ici comprenant le chapelet à la Miséricorde divine et des prières.
Seuls les frais de port seront à votre charge. Pour une lettre de 20 gr soit 7 images ou 2 triptyques en courrier vert, la poste applique à partir du 1er janvier 2024 le tarif de 1,29 €. Pour 35 images soit 100 gr, de 21 à 100 gr : 2,58 € ; Pour une quantité plus importante par exemple 90 images soit 250 gr (de 101 gr à 250 gr) : 4,30 €, 180 images soit 500 gr : 6,30 ;  etc. (tarif la poste janvier 2024)
Pour commander des images, merci de nous adresser un mail à p.francart@orange.fr et nous vous enverrons par retour le lien vers paypal pour vous acquitter des frais d'envoi.

Si vous désirez nous écrire par courrier poste : 18, rue du Général de Gaulle -  65700 Maubourguet

Promesses du Christ à ceux qui répandent la Dévotion aux Christ Miséricordieux


Il est bon de rappeler que le Christ a promis (P.J. 1074-1075) que les âmes qui propagent la vénération de ma miséricorde, je les protège durant toute leur vie, comme une tendre mère son nourrisson, et à l’heure de la mort, je ne serai pas pour elles un Juge, mais le Sauveur miséricordieux. En cette dernière heure, l’âme n’a plus rien pour sa défense si ce n’est ma miséricorde ; heureuse l’âme qui, sa vie durant, se plongeait dans la source de la miséricorde, car la justice ne l’atteindra pas.

Petit Journal de Sœur Faustine en intégral
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Texte original des écrits du Père Alois MISIAK-  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 00.08.2023

 

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