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Après
Benoît XVI, le pape François en Afrique
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Le 31 janvier 2023 -
(E.S.M.)
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Après celui de Benoît XVI en 2009, le déplacement du
pape François sur le continent africain revêt une
importance particulière. Le pape entame ce mardi un
périple africain.
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Benoît XVI -
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Après
Benoît XVI, le pape François en Afrique
Les quatre défis du voyage du pape François en Afrique
Le 31 janvier 2023 - E.
S. M. - Après celui de
Benoît XVI en 2009, le déplacement du pape François sur le
continent africain revêt une importance particulière. Le pape entame
ce mardi un périple africain qui doit d’abord le conduire en
République démocratique du Congo, jusqu’à vendredi, puis au Soudan
du Sud. Il doit rentrer à Rome dimanche soir. Ce voyage aurait dû
avoir lieu en juillet 2022, mais il avait été annulé à la dernière
minute suite, officiellement, aux problèmes de genou de François,
mais les questions de sécurité avaient pesé. À 86 ans, toujours
handicapé, François n’a donc pas voulu trahir sa promesse de venir
au Soudan du Sud, notamment, pays pour lequel il s’est
personnellement impliqué pour la paix. Un accord fut signé à Rome en
2020, mais peu respecté depuis. Ce dossier lui tient à cœur - et à
celui de la communauté Sant Egidio qui agit en coulisses - au point
que François, lors d’une réunion préparatoire à Rome, le 19 avril
2019, s’était prosterné devant le président Salva Kiir et le chef
des rebelles, Riek Machar, du Soudan du Sud pour leur… embrasser les
pieds. Un geste totalement inédit pour un pape, hors liturgie.
François aime les actes marquants. Il en faudra pour répondre aux
quatre défis de son quarantième voyage international.
Premier défi: honorer le continent africain. François le visite pour
la cinquième fois depuis son élection, il y a presque dix ans, le 13
mars 2013, mais l’Afrique n’a pas vraiment été sa priorité. Ses
nominations romaines le démontrent: il n’a plus aucun cardinal
africain à la tête des dicastères. Il en a remercié deux, les
cardinaux Robert Sarah et Peter Turkson, sans les remplacer de ce
point de vue. Ce que les Africains n’apprécient pas compte tenu de
ce qu’ils représentent dans l’Église. Quant à ses voyages, l’Afrique
est le continent que François aura le moins visité, alors qu’il est
allé six fois, par exemple, en Asie centrale et Asie, sa priorité
géo-ecclésiale, avec la Chine en ligne de mire.
Deuxième défi: l’affermissement des catholiques pour contenir la
montée des évangéliques. Si la République démocratique du Congo est
encore le premier pays catholique francophone du monde, en termes de
fidèles, la situation s’altère. Avec 52 millions de catholiques sur
plus de 105 millions d’habitants, cette religion vient de passer
sous la barre des 50 % de la population parce que la montée des
protestants évangéliques est plus rapide que la progression des
catholiques. 22 % des Congolais sont protestants, un sur cinq est
évangélique. Comme partout, ces derniers font preuve d’un grand
dynamisme. L’Église est puissante mais elle ne peut se reposer sur
ses lauriers. Elle peut compter sur 77.000 «catéchistes», qui sont
très importants en Afrique, ce sont eux les véritables vecteurs des
communautés, et 6 162 prêtres, deux fois moins qu’en France pour des
besoins bien supérieurs. Elle gère aussi 40 % des établissements de
santé et 30 % des écoles publiques.(*)
Un pontificat très bousculé ces derniers
temps
Troisième défi: le soutien de l’Église dans son rôle de
stabilisateur politique. La réalité de la République démocratique du
Congo (RDC) et celle du Soudan du Sud, où les catholiques sont
majoritaires à 52,4 %, ne sont pas comparables, mais l’implication
de l’Église dans la vie sociale et politique a des similitudes,
applicables à d’autres pays du continent. En RDC l’Église jouit
d’une autorité hors norme, parce qu’elle a toujours été l’une des
figures de résistance aux régimes autoritaires depuis les années
1960. Seulement indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud semble
n’avoir connu que la guerre, l’instabilité, les morts par millions,
agité qu’il est à présent par plusieurs ethnies rivales, les Dinka,
les Nuer et aujourd’hui les Murle. Avec un sous-sol… d’une richesse
extrême! Les accords de paix (Addis
Abeba en 2018, Rome en 2020) soutenus par l’Église semblent
caducs. Les élections, prévues en 2023, ont été reportées à 2025.
Mais l’Église veut concourir au dialogue entre ennemis, envers et
contre tout.
Quatrième défi: la confirmation du leadership du pape François. La
mort de Benoît XVI, la grogne de certains
cardinaux, le scandale du jésuite
Rupnik (où François nie toute responsabilité), la santé du pape,
nourrissent un climat romain délétère. Sur la défensive, François
vient de se justifier point par point dans une longue
interview accordée à l’agence Associated Press, le 24 janvier.
La chaleur des catholiques africains ne sera pas de trop pour
redonner de l’élan à un pontificat très bousculé ces derniers temps.
(Le Figaro) »
(*) S’agissant des confessions religieuses, traitées au "deuxième
défi": à défaut de recensions rigoureuses postérieures au régime
colonial (1960) la fiabilité des chiffres avancés de l’une à l’autre
source varie considérablement: la remarque vaut tout spécialement
pour les sectes protestantes volatiles du type « églises du réveil »
et autres (NdBelgicatho).
(Jean-Marie Guénois, Le Figaro) ANALYSE :
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Sources : belgicatho.be
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 31.01.2023
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