Mgr Rifan émet un avertissement sérieux et
grave aux milieux réputés "traditionalistes" |
 |
Le 28 février 2008 - Dom Antônio de Castro Mayer, s’exprimant au
sujet des groupes traditionalistes, nous a aussi prévenus contre cet
esprit sectaire exclusiviste : « La secte est exclusiviste : ses
membres seront les élus, ils savent que peu nombreux sont les élus, et
ce petit nombre, c’est eux… Ils sont les dépositaires de la Vérité. Sans
eux, point de salut »
|
Mgr Rifan
Mgr Rifan émet un avertissement sérieux et grave aux milieux réputés
"traditionalistes"
Extrait du livre de
Mgr Rifan que vous pouvez-vous procurer dans la boutique en ligne sur ►
www.barroux.org
(pages
précédentes)
1)
Introduction :
Le magistère vivant de l’Église
2)
Le pape, guide de l’Église
universelle, successeur de saint Pierre :
Jésus a institué le collège apostolique
3) La réforme de la réforme
liturgique :Le pape Benoît XVI et la réforme de la réforme liturgique - 16.02.08
4) Application de ces principes théologiques à la
question de la messe : La
beauté et de la profondeur du missel de saint Pie V
5)
Critères et limites à observer :
Jean-Paul II a souvent répété que la diversité ne doit pas nuire à l’unité
(suite)
§ 5. Un très grave avertissement
Je fais ici une petite pause pour émettre un avertissement sérieux et grave.
Beaucoup de catholiques pensent, de manière erronée, parfois avec la crainte
de tomber dans le libéralisme ou le progressisme, qu’il est toujours
meilleur de prendre la position la plus dure et la plus radicale,
soupçonnant tout et tout le monde. Ce n’est cependant pas toujours la
position la plus dure et la plus radicale qui est la vraie, la meilleure, la
plus certaine et la plus efficace.
Pour prendre une comparaison de type philosophique, en logique, on apprend
que pour combattre une proposition déterminée, il faut lui opposer la
proposition contradictoire et non la proposition contraire. Apparemment, la
contraire nie davantage, elle est plus radicale. Pourtant, elle peut être
aussi fausse que celle qu’elle cherche à combattre, en effet, elle nie de
trop. Alors que la proposition contradictoire, bien qu’elle paraisse ne pas
être autant opposée, est plus efficace, vu qu’elle nie juste ce qui doit
être nié et pas plus que ce qui est nécessaire.
L’abbé Didier Bonneterre, de la Fraternité Saint-Pie X, dans l’avant-propos
de son livre Le Mouvement liturgique, [Préfacé par Mgr
Marcel Lefebvre. (Abbé Didier Bonneterre, Le mouvement
liturgique, Broût-Vernet, Fideliter, 1980, p. 12)] émet un grave
avertissement : « Nous voudrions aussi mettre nos lecteurs en garde
contre une certaine mode intellectuelle qui se répand comme une peste dans
nos milieux réputés “traditionalistes” : l’esprit de
surenchère dans l’opinion la plus extrême qui fait rechercher, à tout prix,
la position la plus “dure”, comme si la vérité d’une
proposition souffrait d’être influencée par un parti pris volontariste
d’anti-quoi-que-ce-soit ».
Souvent la position radicale, qui généralise, est aussi plus commode que
celle qui fait les distinctions requises. Mais elle n’en est pas davantage
d’accord avec la vérité, la justice et l’honnêteté, qui doivent régler notre
pensée, notre manière de procéder et notre combat pour le bien, comme nous
l’avons dit plus haut.
Beaucoup de ceux qui ont lutté pour la tradition liturgique et doctrinale de
l’Église, pour n’avoir pas respecté ces limites requises, ont abouti à
tomber dans le schisme et dans l’hérésie. Beaucoup de ceux qui considéraient
la Nouvelle Messe, en elle-même, comme invalide ou hérétique, sacrilège,
hétérodoxe, non catholique, peccamineuse, et, par conséquent, illégitime,
ont fini dans la réalité par tirer logiquement les conséquences théologiques
de cette position et l’ont appliquée au pape et à tout l’Épiscopat
résidentiel du monde, c’est-à-dire à toute l’Église enseignante : ou, en
d’autres termes, ils eurent à soutenir que l’Église a promulgué
officiellement, a conservé depuis des décennies et offre tous les jours à
Dieu un culte illégitime et peccamineux.
De là, logiquement, ils conclurent que l’Église hiérarchique telle qu’elle
existe aujourd’hui n’est plus l’Église catholique, puisqu’elle est tombée
officiellement dans l’erreur et qu’elle ne subsiste plus que dans un petit
groupe, dont évidemment ils font partie. À partir de cette argumentation, ex
absurdo, c’est-à-dire à partir de l’absurdité où mènent ces idées, on doit
conclure à leur opposé : l’Église ne peut pas adopter (a priori) et n’a pas
(a posteriori) adopté une Messe invalide ou hérétique, sacrilège,
hétérodoxe, non catholique, peccamineuse, et donc, illégitime.
Il faut noter que la majorité des critiques radicales contre le Novus Ordo
provient de personnes inclinées au sédévacantisme. [Le Dr Arnaldo Vidigal Xavier da Silveira, dans l’introduction de son
livre La
Nouvelle Messe de Paul VI : qu’en penser ?, Introduction, Chiré-en-Montreuil
–
Vouillé, DPF, p. 6) Considérations sur l’“Ordo Missae” de Paul VI, pour
répondre à
l’éventuelle objection qu’on ne peut pas mettre en doute l’orthodoxie
d’un tel acte
papal, insinue la supposition d’un pape hérétique ou schismatique et de la
perte du
pontificat, objet de la moitié de son livre. Réellement, pour beaucoup, le
sédévacantisme finit par être une tentative erronée de refuge, due à
l’impasse
théologique sans issue qui consiste à soutenir l’hétérodoxie de la nouvelle
Messe.] Beaucoup d’entre eux
ensuite ont fini par adhérer publiquement à cette position, sinon à un
schisme formel. [Nous pourrions comme exemple, citer
simplement le Père Guérard des
Lauriers,
connu comme l’auteur principal du Bref examen critique, présenté à Paul VI
par les
cardinaux Ottaviani et Bacci. Il proclama formellement vacant le Saint-Siège
et se fit
sacrer évêque schismatique.]
Moi-même j’ai connu, et je connais certains de ceux qui combattaient avec
nous, et qui, pour être tombés dans ce radicalisme, ont perdu complètement
la foi dans l’Église, [L’un d’eux, quelques années avant de mourir, me dit textuellement : «
Pour
moi, l’Église catholique, comme institution, a disparu »] d’autres ont participé à l’élection d’un faux pape
et d’autres encore ont apostasié complètement la foi catholique, [Quand j’ai tenté, par charité, de convaincre certains d’entre eux,
ils me
répondirent : « Cette messe est un théâtre ; et l’Église qui soutient
cette messe est un théâtre aussi, elle est fausse ». Ensuite, ils m’affirmèrent qu’ils
ne croyaient
plus dans l’Eucharistie ni en aucun sacrement. Ils avaient perdu la foi.
Ils tombèrent
dans l’hérésie et dans le schisme] ou sont
tombés dans le schisme formel et dans l’hérésie. Ils pensent garder la
tradition, mais en dehors de l’Église hiérarchique. [Je
viens de recevoir de l’un d’entre nos anciens amis «
traditionalistes » un livre
intitulé : « Rome : siège de l’Antéchrist — une nouvelle fausse Église
catholique » !
Dans la dédicace, il ne reconnaît pas mon épiscopat. Dans le livre, il
attaque Monsieur
G. Montini, Monsieur K. Wojtyla et Monsieur J. Ratzinger (sic) !]
Elle est pour eux la grave admonestation du Saint-Père Pie XII : « Ceux-là
se trompent donc dangereusement qui croient pouvoir s’attacher au Christ
Tête de l’Église sans adhérer fidèlement à son Vicaire sur la terre. Car en
supprimant ce Chef visible et en brisant les liens visibles de l’unité, ils
obscurcissent et déforment le Corps mystique du Rédempteur au point qu’il ne
puisse plus être reconnu ni trouvé par les hommes en quête du port du salut
éternel ».[Pie XII, Encyclique Mystici corporis, 29 juin 1943, n° 40 [orig. lat. :
AAS, 1943,
211. Cf. EP, L’’Église, n° 1041 (comme le texte portugais, nous remplaçons «
lumineux » par « visibles »)]
Aucun hérétique ou schismatique d’aucune époque n’a jamais pensé qu’il se
trompait. Tous pensaient que c’était l’Église qui se trompait et eux qui
avaient raison. Et ils se vantaient d’avoir conservé la saine doctrine. Pour
cette raison, pour que personne ne se fasse illusion en pensant avoir raison
pour avoir préservé de bonnes choses traditionnelles, mais en dehors de la
communion avec l’Église hiérarchique, rappelons les propos de saint Augustin
: « Personne ne peut trouver le salut sinon en étant dans l’Église
catholique. En dehors de l’Église, on peut avoir tout, sauf le salut. On
peut avoir l’honneur, on peut avoir les sacrements, on peut chanter
l’alléluia, on peut répondre Amen, on peut avoir la foi au nom du Père et du
Fils et du Saint-Esprit, et prier celui-ci aussi, mais jamais on ne peut,
sauf dans l’Église catholique, trouver le salut ». [Sermo ad Caesariensis Ecclesiae plebem]
C’est contre ce très grave péril et risque d’hérésie et de schisme que je
désire alerter tous ceux qui luttent en faveur de la tradition catholique.
Le Magistère de l’Église nous rappelle la nécessité de la communion avec la
hiérarchie pour qu’il y ait légitime célébration de la Sainte Messe.
Le pape Jean-Paul II nous enseigne cela dans son encyclique
Ecclesia De Eucharistia : « C’est seulement dans ce contexte qu’il y a la célébration
légitime de l’Eucharistie et la véritable participation à ce Sacrement.
»
Saint Ignace d’Antioche dit : « Que cette eucharistie seule soit regardée
comme légitime, qui se fait sous la présidence de l’évêque ou de celui qu’il
en aura chargé. » [Ignace d’Antioche, s., Epist. ad Smyrnenses viii, 1 ; [trad. franç. :
Les Écrits
(Les) des Pères Apostoliques. Texte intégral, Introd. Bertrand Dominique,
s.j., Paris,
Cerf, 1990, 548 p. (Foi Vviante, 244), p. 207-208]. Voir aussi tout le n°
1369 du CEC]
Je cite à nouveau l’éminent écrivain catholique traditionaliste Michael
Davies : « On peut paraphraser le pape Paul VI et déplorer que la fumée de
Satan ait pénétré le mouvement traditionaliste pour étrangler sa défense de
l’orthodoxie. Quand nous nous rappelons que nous avons affaire à un
adversaire surnaturel d’une énorme ruse et intelligence, nous devons être
bien sûrs qu’il est prêt à faire tout ce qui serait en son pouvoir pour
diviser et détruire ces groupes qui ont été très efficaces pour s’opposer à
la destruction de l’Église. Quels moyens plus efficaces pourrait-il employer
que de les tenter de faire schisme ? En dehors de l’Église, leur défense de
la Tradition serait privée d’effet. Une fois que de telles personnes ont
abandonné l’Église, bien que, comme tous les hérétiques et schismatiques
elles prétendent constituer la vraie Église, il apparaît que seul un miracle
peut les amener à prendre conscience de leur vraie situation. L’orgueil qui
a amené la chute de Satan est évident ici. Il y a beaucoup de satisfaction
attachée au fait de faire partie des élus, ce qui, comme le Père van der
Ploeg remarque dans sa préface, [Voir au § 7
(que nous publierons demain)
de l’appendice I de la présente Orientation pastorale, la citation des
théologiens approuvés, parmi lesquels le Père John P. M. van der Ploeg,
O.P.] “est toujours la caractéristique la plus
voyante d’une secte” ». [Michael Davies, Introduction à la 1e édition de son livre I am with you
always
[reproduite dans la 2e éd.], Longprairie (Minnesota), The Neumann Press, p.
13.]
Dom Antônio de Castro Mayer, s’exprimant au sujet des groupes
traditionalistes, nous a aussi prévenus contre cet esprit sectaire
exclusiviste : « La secte est exclusiviste : ses membres seront les élus,
ils savent que peu nombreux sont les élus, et ce petit nombre, c’est eux…
Ils sont les dépositaires de la Vérité. Sans eux, point de salut »
(Monitor Campista des 13 avril 1983 et 22 décembre 1985).
Concernant ceux qui critiquent et attaquent la position de notre
Administration apostolique et de son Évêque, le même Michael Davies
m’écrivit, le 2 mai 2004 : « Il est très triste qu’il y en ait tant qui
affirment être traditionalistes qui sont davantage intéressés à attaquer
d’autres membres de notre mouvement que de lutter pour la tradition.
L’apostolat unique et courageux de Votre Excellence est une inspiration pour
les catholiques traditionalistes dans le monde entier… Je suis sûr que tous
ceux qui aiment la tradition l’honorent et l’admirent, et apprécient
l’immense contribution que V. Exc. a apporté à la cause que nous aimons…
Ceux qui répandent ces méchantes rumeurs sont seulement une minorité
insignifiante et malicieuse qui a davantage besoin de nos prières que de
notre condamnation ».
(à suivre...) § 6.
Pour en revenir à la question de la légitimité de la Nouvelle Messe
Sources:
barroux.org
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 28.02.2008 -
T/doctrine
de l'Église - T/théologie - T/Liturgie |