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19 Avril 2005
 

Benoît XVI évoque le visage du Christ , Dieu fait homme pour nous sauver.

 

 Icône de la Sainte Famille

VENDREDI, 21 AVRIL 2006. Septième et dernier entretien inspirée par la lettre encyclique « Deus Caritas Est ».  L’évocation de la Mère de Dieu avec laquelle le saint Père Benoît XVI clôt sa lettre prendra place dans cette merveilleuse histoire d’amour commencée chez Dieu et vécue par le Christ parmi nous et avec nous.

 

Benoît XVI évoque le visage du Christ , Dieu fait homme pour nous sauver.

Septième et dernier entretien - Dieu est Amour, du le Père Jacques Sylvestre , Dominicain   (1)  

 

Les chiffres renvoient à la numérotation de l'Encyclique.

Pour lire ou enregistrer l'Encyclique du pape Benoît XVI: "Deus Caritas Est"

 

Notre Dame de Pâques.

Avec ce 7e entretien et la fête de Pâques, prend fin notre réflexion inspirée par la lettre encyclique « Deus Caritas Est ». « Lecture de l’évangile selon Benoît XVI », tel était le titre donné à cette série quadragésimale. Commencée dans une certaine euphorie, cette dernière pensée se terminera dans la joie. L’évocation de la Mère de Dieu avec laquelle le saint Père clôt sa lettre prendra place dans cette merveilleuse histoire d’amour commencée chez Dieu et vécue par le Christ parmi nous et avec nous.

Avant tout, un résumé succinct de la lettre. Il ne sera jamais superflu de repasser l’enseignement que le Vicaire du Christ a voulu nous livrer au nom de l’Église et en Église. « Celui qui aime connaît Dieu parce que Dieu est amour ». Ainsi préludait-il cette belle leçon d’amour avec les termes mêmes de l’apôtre Jean. Il termine son message au monde par cers mots : « L’amour est possible, et nous sommes en mesure de le mettre en pratique parce que nous sommes créés à l’image de Dieu. Par la présente encyclique, voici ce à quoi je voulais vous inviter : vivre l’amour et de cette manière faire entrer la lumière de Dieu dans le monde » (39) : « Le programme du chrétien – le programme du bon Samaritain, le programme de Jésus - est un cœur qui voit . » (31) Benoît XVI avait au préalable bien pris soin de souligner : « Il n’est plus question d’un « commandement » qui nous prescrit l’impossible de l’extérieur, mais au contraire d’une expérience d’amour, donnée de l’intérieur, un amour qui, de par sa nature, doit être par la suite partagée avec d’autres. L’amour grandit par l’amour. L’amour est divin parce qu’il vient de Dieu et qu’il nous unit à Dieu, et par ce processus de communion, il nous transforme en un Nous.» (18)

« Celui qui aime ». Qu’est-ce donc qu’aimer, qu’est-ce que l’amour ? Tant de sens divers ont été accolés à ce mot déclencheur de rêves, alors que tant de commandements et interdits ont rendu amère la plus belle chose de la vie. (3) Comme point de départ sur ce qui peut nous conduire à l’expérience de Dieu, - « celui qui aime connaît Dieu » - le pape Benoît XVI évoque l’« éros » de la civilisation grecque, l’amour entre homme et femme. Même mis de côté pour une nouvelle vision qui s’exprime à travers cet autre mot grec, « agapè », le christianisme n’a vraiment pas détruit l’« éros » et son ivresse, son dépassement de la raison provenant d’une folie divine qui arrache l’homme à la finitude de son existence et qui, dans cet être bouleversé par une puissance divine, lui permet de faire l’expérience de la plus haute béatitude. L’Ancien Testament, même s’il s’est opposé avec la plus grande rigueur à cette forme de religion, n’a cependant nullement refusé l’ « éros » comme tel, bien qu’il ait déclaré la guerre à sa déformation destructrice qui le prive de sa dignité, le déshumanise. » (4) De ce regard rapide sur la conception de l’« éros » dans l’histoire et le temps présent, apparaît clairement une certaine relation entre l’amour et le divin, à condition que nul ne se laisse dominer par l’instinct. (5) Le mariage, fondé sur un amour exclusif et définitif, devient l’icône de la relation de Dieu avec l’humanité. Mais, précision essentielle, « l’homme devient vraiment lui-même quand le corps et l’âme se trouvent dans une profonde unité : le défi de l’« éros » est vraiment surmonté lorsque cette unification est réussie. Il n’est pas rare de reprocher au christianisme du passé d’avoir été l’adversaire de la corporéité. Ce n’était vraiment pas le « grand oui de l’homme à son corps. » Aussi l’apparente exaltation du corps s’est bien vite transformée en haine envers la corporéité. Pourtant, la foi chrétienne a toujours considéré l’homme comme un être un, formé à la fois d’un corps et d’une âme. (5) Et Benoît XVI d’évoquer ici les merveilleux chants du Cantique des Cantiques, exaltations de l’amour conjugal. L’amour « éros » devient alors « agapè » : soin de l’autre et pour l’autre ; il ne se cherche plus lui-même, il cherche au contraire le bien de l’aimé ; et pour ce faire, il devient renoncement, prêt au sacrifice qu’il le recherche même » (6).

Comme preuve du bien-fondé de son enseignement, inusité peut-être jusqu’à ce jour, Benoît XVI évoque le visage du Christ , Dieu fait homme pour nous sauver , expression vivante de la passion de Dieu pour nous. À l’interrogation du psalmiste : « Qu’est-ce que l’homme pour tu en fasses si grand cas et que tu en prennes souci ? », l’apôtre Jean répond : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a livré son Fils pour nous sauver » (Jn. 3,16), cet homme né de la femme, » précise l’apôtre Paul. (Ga 4,4). « Voulant conduire à la gloire un grand nombre de fils, il convenait que Celui pour qui et par qui sont toutes choses rendit parfait par des souffrances le chef qui devait les guider vers leur salut. » (He. 2.10) Tout dans le Christ, à cause de son « grand oui à la corporéité », exprime de façon incarnée cet amour de Dieu. Après l’expérience que nous pouvons faire en condition humaine, l’amour passionné, qui dépasse toute raison et devient presque communion au divin, la vie entière du Christ, Dieu fait homme, en témoigne. Et la passion de « son heure », sans rien anticiper ni soustraire quant au moment, n’est pas le moindre des gages : « La preuve que Dieu nous aime, écrivait Paul aux Romains, c’est qu’ alors que nous étions sans force, au temps fixé, le Christ est mort pour des impies. » (Rom. 5,5-8). Cette passion de Dieu, Jésus l’a révélée par sa vie entière, ses paroles et certaines paraboles comme la brebis perdue, l’enfant prodigue, et non moins par ses gestes de miséricorde envers le bon larron, la femme adultère et Zachée. Il faudrait être aveugles ou obstinés pour ne point déceler en cette vie humaine du Christ, en son corps et son âme, - ce corps qui a souffert l’ignoble passion et cette âme au prise avec une infinie tristesse - l’amour dépassant toute raison, une communion au mystère divin de l’amour de son Père. Le tout devient grâce de communion par l’Eucharistie qui fond en un « nous » tous les êtres à cause du Christ devenu ainsi présence durable et locale de l’amour du Père par sa Passion et sa résurrection.

Mais cet amour infini, nul ne pourra en faire l’expérience et moins encore la connaissance sans s’impliquer lui-même dans le « service de la charité ». Tel a été le menu de la seconde partie de l’encyclique. Comme le Christ, « serviteur de Yahvé », venu pour servir et non pour être servi, l’Église se doit d’être la « servante de la charité ». Le programme du chrétien comme le programme de Jésus, est un « cœur qui voit, » pour reprendre la belle expression du pape. Comme mesure et motivation de cet engagement, Benoît XVI évoque ici la parabole de Lazare et du riche, le bon samaritain et par-dessus tout la description du jugement dernier (Mt. 26).

Mais avant de mettre un point final à sa première encyclique sur « L’Amour de Dieu », Benoît XVI réaffirme l’importance de la prière face à l’activisme et au sécularisme dominant chez nombre de chrétiens engagés dans le travail caritatif. (37) « Bien sûr, le chrétien qui prie ne prétend pas changer les plans de Dieu ni corriger ce que Dieu a prévu. Il cherche plutôt à rencontrer le Père de Jésus Christ, pour lui demander d’être présent en lui et dans son action par le secours de son Esprit. La familiarité avec le Dieu personnel et l’abandon à sa volonté empêchent la dégradation de l’homme et l’influence de doctrines fanatiques et terroristes. Une attitude authentiquement religieuse évite que l’homme s’érige en juge de Dieu, l’accusant de permettre la misère sans éprouver de compassion pour ses créatures . » (37)

Mais ! Où donc situer et comment situer Marie dans cette fresque éternelle et temporelle de l’amour. Une auteur québécoise dans une pièce « Les fées ont soif » dénonçait, au nom des femmes du 20e siècle, l’absence totale de référence à un modèle susceptible de l’inspirer dans la quête de sens de sa vie féminine. « Marie, s’écriait-elle, un beau plâtre ! » Séduit incontestablement par l’enseignement de l’encyclique, qui ne demeurerait sur son appétit par le peu de place attribuée à Marie. Il est vrai que Benoît XVI relit avec les fidèles du monde entier quelques extraits de l’évangile selon Luc. (41) Il évoque la visite de Marie à sa cousine Élisabeth et non moins, lors de l’Annonciation, la mise en disponibilité de Marie qui ne veut rien d’autre qu’être servante du Seigneur. « Femme d’espérance, elle croit aux promesses divines et attend le salut d’Israël. Femme de foi, elle croit même si elle ne comprend rien à ce qui se passe, mais gardait toutes ces choses dans son cœur pour les méditer. Dans la Parole de Dieu, Marie est vraiment chez elle, elle en sort et y rentre avec un grand naturel. Elle parle et pense au moyen de la parole de Dieu, la parole de Dieu devient sa parole, et sa parole naît de la parole de Dieu. Ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, sa volonté consiste à vouloir avec Dieu. Ainsi peut-elle devenir mère de la Parole incarnée. Marie est une femme qui aime. Comment peut-il en être autrement  ? » (41) Ces mots sont à retenir et à méditer longuement.

Mais, « Une femme qui aime », selon l’expression de Benoît XVI, qu’est-ce à dire ? Voilà où j’aurais espéré un certain développement. Sans doute le saint Père laisse-t-il soupçonner la réponse quand il écrit : « Comme croyante, dans la foi, Marie pense avec les pensées de Dieu et veut avec la volonté de Dieu . » Nous le percevons à travers ses gestes silencieux, auxquels se réfèrent les récits de l’enfance. Nous le voyons à travers la délicatesse avec laquelle à Cana, elle perçoit la pénurie de vin à laquelle font face les époux. Nous le voyons dans l’humilité avec laquelle elle accepte d’être délaissée durant la période de la vie publique de Jésus. Et à « l’heure » de Jésus, quand les disciples auront fui, elle demeurera debout près de la croix. Plus tard, à l’heure de la Pentecôte, les disciples se rassembleront autour d’elle dans l’attente de l’Esprit Saint. » Et le pape Benoît XVI de terminer : « Marie, la Vierge. la Mère, nous montre ce qu’est l’amour et d’où il tire son origine, sa force toujours renouvelée. C’est à elle que nous confions l’Église, sa mission au service de l’Amour. » (41)

Sur la lancée des réflexions qui ont précédées, qu’on me permette, motivé par l’encyclique, de plonger sur la personne de la Mère de Dieu ces mêmes lumières qui nous ont permis d’apprécier la passion de l’Amour de Dieu en son Fils Jésus, Parole incarnée dans un corps et une âme. Voilà ce que nous avons jusqu’ici encore peine à concevoir : que Marie ait aimé comme celle qui a dit « un grand oui à son corps ». La grâce de l’Immaculée conception semble l’avoir totalement désincarnée aux yeux des chrétiens. D’elle, on ne peut dire que « plus admirable qu’imitable ». De merveilleux chefs d’œuvre de sculpture ont traduit cette perfection de la Mère de Dieu, d’inoubliables toiles ont exprimé davantage la femme plus céleste qu’humaine. Même la fameuse « Pieta » de Michel-Ange se situe loin de la réalité : « Debout, près de la croix, se tenait Marie, sa mère ».On a prêté à la Vierge Mère un visage hiératique. Fra Angelico, peintre dominicain, n’a pu échapper à la tentation. Mais « la femme qui aime » susceptible d’être imitée, où se livre-t-elle ?

Est-il possible de soupçonner qu’il y ait eu en Marie, mère de Jésus, épouse de Joseph, une quelconque passion, une certaine ivresse dans l’amour, un dépassement de la raison, une communion au divin dans l’amour incarné, et totale offrande d’elle-même à l’autre, Dieu et l’humanité ? Suite à cette réflexion sur l’encyclique de Benoît XVI, réalise-t-on suffisamment que Dieu a incarné en son propre Fils cette passion pour l’autre ? Et qu’a-t-il réalisé en Marie sa Mère de telle sorte que nous puissions être entraînés par elle, à la suite de Jésus, à aimer à la folie, avec passion, goûtant l’ivresse de l’amour, et, par cette expérience humaine, connaître Dieu qui est amour ? Peut-être faudrait-il un jour nous représenter la Vierge Marie plus humaine dans sa relation avec Joseph son époux, avec Jésus son Fils et tous ses concitoyens de Nazareth et de Cana. Serons-nous jamais capables de sortir de ce contexte « angélique » au milieu duquel semble se dérouler l’existence humaine de la Mère de Dieu, et de retrouver en elle ce grand combat quotidien de la liberté, ce « service de la charité », ainsi que de la fidélité à l’amour et par amour ?

Avant tout, n’entrons pas dans la petite maison de Nazareth comme on entrerait dans une église imprégnée de silence, de recueillement et des odeurs d’encens. Les relents de cuisine où Marie s’affaire, le tablier à la taille, essuyant parfois les gouttes de sueur qui perlent sur son front, devaient bien s’harmoniser avec les cris et les rires de l’enfant qui s’amuse avec les copeaux de bois tombés de l’établi de son père. Une voix de femme qui appelle avec un amour à peine voilé ses deux hommes à table. Et la conversation sur le progrès du mobilier auquel Joseph travaille et peut être aussi les potins du jour. La tendresse avec laquelle la maman aide le petit à manger, et son regard sur son cher Joseph dégustant avec appétit le met préparé avec tant de soin. J’aime aussi entendre de loin la salutation de Marie à Élisabeth et Zacharie, et surprendre leurs confidences de futurs père et mère de Jean Baptiste. Comment figurer la présence de la Vierge aux noces de Cana ? Surtout, ne la découvrons pas humblement dissimulée dans un coin de la salle, observant d’un regard discret le bon déroulement de la fête, sans trop y prendre part et exécuter un pas de danse avec le nouveau marié. Ce ne serait pas Marie, la femme « amoureuse », passionnément amoureuse, la mère de Jésus, l’épouse de Joseph, hélas ! déjà réuni par la mort à ses ancêtres, et une créature humaine. Comment expliquer enfin que « Marie, sa mère, se tenait debout au pied de la croix » où Jésus son Fils se meurt au milieu d’atroces et infinies souffrances ? « Celui, celle qui écoute la Parole de Dieu et la met en pratique, voilà ma mère. » La croix, l’ambon par excellence de la Parole, de l’amour devenu chair. Que ne pourrions-nous ajouter à cette réflexion sur l’amour telle que livrée par le pape Benoît XVI en sa première encyclique !

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Pâques ! La vie recommence, l’amour est sauvé. Et pour Marie, la vie, la vie humaine intégralement vécue en son corps et en son âme, la vie continue : « Femme, voici ton fils », avait confié Jésus du haut de la croix, avant de mourir. Comme l’amour s’est incarné en la personne du Fils de Dieu, fait homme, comme il a été vécu passionnément en Marie, puissions dans la lumière de l’enseignement de Benoît, pasteur de l’Église, croire en l’amour possible et le mettre en pratique parce que nous sommes crées à l’image de Dieu, et que ce message pontifical a fait de l’amour la plus belle chose au monde. Puisse se réaliser le vœu exprimé en conclusion par le pape : « Je voudrais vous inviter à vivre l’amour, et de cette manière faire entrer la lumière de Dieu dans le monde. » (41).

Jacques Sylvestre , o.p.


 
(1)

Première partie:      Lecture de l'évangile selon Benoît XVI,

Deuxième partie :    Benoît XVI évoque l’amour humain comme « la plus belle chose de la vie »

Troisième partie:     Benoît XVI, un nouveau langage ecclésiastique !

Quatrième partie :   Le Christ , passion de Dieu selon Benoît XVI

Cinquième partie:    Benoît XVI évoque le dévouement personnel plein d’amour

Sixième partie:         Benoît XVI, a raison, "Dieu est amour "15.04.2006

 

Pour compléter votre méditation: Rosarium Virginis Mariae   Lettre Apostolique de Jean-Paul II – Contemplation du visage du Christ avec le regard et le cœur de Marie, " Femme Eucharistique "

 

Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 21.04 .2006 - MEDITATION - BENOÎT XVI

 

 

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