Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

François sans Benoît XVI : et maintenant ?

Le 16 janvier 2023 - (E.S.M.) - Voici la chronique hebdomadaire d’Andrea Gagliarducci. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, François n’a rien gagné à la disparition de Benoît XVI. Ce dernier, avec la sagesse pondérée qui était la marque de son caractère, a fait office de « tampon », et a maintenu une sorte de pax ecclessiae en absorbant les critiques et les doléances sur sa personne, mais désormais, les bergogliens les plus progressistes ne pourront plus imputer à la présence d’un « pape émérite » les/l’absence de décisions de François. Aujourd’hui, François seul maître à bord doit affronter la situation SEUL. Et même de plus en plus seul, si l’on en juge à la maigre affluence aux manifestations qu’il préside.

Benoît XVI - Pour agrandir l'image ► Cliquer

François sans Benoît XVI : et maintenant ?

Le 16 janvier 2023 - E. S. M. - La mort de Benoît XVI a inauguré la deuxième phase du pontificat du pape François. Pour la première fois depuis qu’il est pape, François n’aura pas à cohabiter avec le pape émérite.

Benoît XVI avait toujours fait savoir qu’il n’était plus pape et que de ce point de vue, il n’était plus un point de référence pour qui que ce soit. Mais c’est le pape François lui-même qui a donné au pape émérite un rôle essentiel dans la vie de l’Église : il l’avait voulu dans les consistoires, et lorsqu’il devenait difficile pour Benoît XVI de se déplacer, il a toujours voulu que les nouveaux cardinaux lui rendent visite et il les a accompagnés ; il a souvent cité Benoît en exemple, notamment sur la question de la lutte contre les abus sexuels ; il lui a constamment rendu visite.

En définitive, dans cette nouvelle phase, le pape François se retrouve aussi un peu plus seul car la présence de Benoît XVI, avec sa prière d’intercession, restait un point de référence.

Ainsi commence une nouvelle ère dans ce pontificat, du moins du point de vue de la perception. Le pape François, au fil des ans, n’a pas manqué de prendre des décisions personnelles qui ont marqué une discontinuité manifeste avec le pontificat précédent. La plus récente est la promulgation de  Traditionis Custodes, qui annule la décision antérieure de Benoît XVI de libéraliser l’usage de l’ancien rite pour la célébration de la messe, Summorum Pontificum.

Cette décision avait suscité la perplexité de Benoît XVI, du moins selon le récit qu’en a fait son secrétaire particulier, Mgr Georg Gaenswein, dans le livre « Nient’altro che la verità ».

Mais l’absence de Benoît XVI ouvre une nouvelle phase. Non seulement le pape François n’aura plus à se soucier de la présence du pape émérite, mais même ceux qui ne partagent pas les idées de François ne seront pas entravés par la présence du pape émérite.

En réalité, Benoît XVI a toujours préféré l’unité et l’harmonie à la dialectique. Dans ses décisions, il a toujours essayé de trouver une synthèse entre plusieurs points de vue, en cherchant des solutions élégantes dans lesquelles personne ne se sent exclu ou marginalisé. Et il a toujours demandé cela à tous, même lorsqu’il n’était plus pontife.

La présence de Benoît XVI a donc équilibré le front conservateur le plus contestataire et a permis d’éviter une confrontation en rase campagne et une attaque directe contre le Pape. Les hésitations concernant le Pape n’étaient pas seulement d’ordre doctrinal mais concernaient surtout le gouvernement. La présence de Benoît XVI a garanti une pax ecclesiae qui a aidé le Pape François lui-même.

Sans la figure de Benoît XVI, le risque est de se retrouver sur un champ de bataille ouvert. Le pape émérite enseignait que l’histoire de l’Église se déroulait en continuité avec le passé et nous invitait à évaluer les raisons des autres sans pour autant les contrecarrer.

Le pape François, au contraire, est un homme de division, de décisions fortes et parfois même dures. Il en a toujours été ainsi. C’était un de ses traits caractéristiques, même en tant que jeune provincial des jésuites en Argentine.

Le clash peut naître précisément à partir des célébrations des Funérailles de Benoît XVI. Soucieux de montrer à tout prix que Benoît XVI n’était plus le Pape en fonction, le Pape François s’est montré froid, détaché, et presque agacé par l’affection des gens pour son prédécesseur. Il n’existe aucune photo du pape priant devant le cercueil de Benoît XVI dans la basilique vaticane, et François n’est pas non plus descendu dans les grottes du Vatican pour l’inhumation.

Ce comportement n’a laissé personne indifférent et entraîne plusieurs conséquences. Même les responsables de la Curie ont vu une injustice dans la manière dont s’est déroulée la célébration des funérailles. Et le raisonnement est que, si le pape François parvient à se détacher même de la mémoire d’un défunt, il pourrait le faire avec n’importe qui. Par conséquent, toute déférence est abandonnée, et toute critique sera laissée libre.

À la mort de Benoît XVI, deux  interviews de Mgr Gänswein ont été publiées, puis est sorti un livre de mémoires qui était prêt à être publié précisément à la fin de la vie du pape émérite.

Certaines des déclarations contenues dans le livre et les interviews ont fait l’objet d’une attention mondiale. Mgr Gänswein, avec une totale franchise, a également abordé des aspects controversés du pontificat, notamment sa rétrogradation / non rétrogradation de son poste de préfet de la Maison pontificale.

Nous pouvons discuter longuement de l’opportunité pour Mgr Gänswein d’accorder immédiatement ces entretiens et de publier ce livre. Mais d’un autre côté, le secrétaire personnel du pape émérite fournit une série de détails sur le modus operandi du pape François, qui sont révélateurs. Comme le fait que lorsqu’on dit au pape François que ses décisions peuvent représenter une humiliation pour certaines personnes, le pape répond : « Les humiliations sont bonnes » ou « cette humiliation m’a fait du bien dans ma vie ».

Cette histoire en corrobore d’autres sur la personnalité du Pape et suggère que peu de gens voudront accepter d’être maltraités. Le Pape est le Pape, et personne ne le remet en question, mais maintenant il n’y a plus la crainte d’être écarté.

C’est aussi parce que le pape François a presque toujours pris des décisions provisoires avec des documents « légers », auxquels il était donc difficile de s’opposer. Lorsqu’il y avait des réformes qui nécessitaient une grande analyse, comme la réforme de la Curie ou celle, récente, sur le Vicariat de Rome, le pape François publiait à l’improviste les textes définitifs, presque par surprise.

Le cardinal Georg Pell avait noté ce modus operandi du pape dans un mémorandum distribué à tous les cardinaux en mars dernier, signé Demos. près la mort du cardinal Pell, le vaticaniste Sandro Magister a révélé que Demos était bien le cardinal Pell. Son point de vue est donc toujours d’actualité.

Par ailleurs, parce que c’est un point de vue partagé par les cardinaux, il suffit de dire qu’une vingtaine de cardinaux d’orientations très différentes auraient – selon les rumeurs – envoyé une lettre au Pape il y a deux semaines pour empêcher la nomination de l’évêque Heiner Wilmer comme préfet du Dicastère de la Foi. Le fait que la lettre ait existé (ou ait été rapportée) et semble avoir été apportée au Pape par le Cardinal Parolin en dit long sur le climat qui régnait déjà à la fin de l’année dernière.

Le Pape François voudra prendre les décisions lui-même, et dans certains cas, il accordera à d’autres l’honneur des armes. Mais cela ne sera probablement pas suffisant. Si le pape ne fait pas quelques pas en arrière, au moins sur le plan dialectique, on trouvera une opposition encore plus évidente et bruyante.

Cette opposition pourrait être le symptôme d’une mentalité peut-être trop séculière qui s’est emparée de l’Église. Une mentalité qu’en tout cas, le pape François a soutenue et approuvée. L’avenir de l’Église dépendra désormais de la capacité du pape François à maintenir la pax ecclesiae dans une période de turbulence. La mort de Benoît XVI ne l’y aidera pas car sa tâche sera plus difficile. Il est maintenant vraiment un pape seul aux commandes.

Andrea Gagliarducci

Articles les plus récents :

- Benoît XVI théologien ardent défenseur de la Foi
- Le pape Benoît XVI était un grand économiste
- Un ami au Ciel, un grand merci à Benoît XVI
- Mort du Pape Benoît XVI, son secrétaire Mgr Georg Gänswein est expulsé
- Cher Benoît XVI, théologien donc serviteur, Alexia Vidot témoigne
 

Sources : Benoit-et-moi -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 16.01.2023

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante