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François sans Benoît XVI : et maintenant ?
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Le 16 janvier 2023 -
(E.S.M.)
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Voici la chronique hebdomadaire d’Andrea Gagliarducci. Contrairement
à ce qu’on pourrait penser, François n’a rien gagné à la disparition
de Benoît XVI. Ce dernier, avec la sagesse pondérée qui était la
marque de son caractère, a fait office de « tampon », et a maintenu
une sorte de pax ecclessiae en absorbant les critiques et les
doléances sur sa personne, mais désormais, les bergogliens les plus
progressistes ne pourront plus imputer à la présence d’un « pape
émérite » les/l’absence de décisions de François. Aujourd’hui,
François seul maître à bord doit affronter la situation SEUL. Et
même de plus en plus seul, si l’on en juge à la maigre affluence aux
manifestations qu’il préside.
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Benoît XVI -
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François sans Benoît XVI : et maintenant ?
Le 16 janvier 2023 - E.
S. M. - La mort de Benoît XVI a inauguré la deuxième phase du
pontificat du pape François. Pour la première fois depuis qu’il est
pape, François n’aura pas à cohabiter avec le pape émérite.
Benoît XVI avait toujours fait savoir qu’il n’était plus pape et que
de ce point de vue, il n’était plus un point de référence pour qui
que ce soit. Mais c’est le pape François lui-même qui a donné au
pape émérite un rôle essentiel dans la vie de l’Église : il l’avait
voulu dans les consistoires, et lorsqu’il devenait difficile pour
Benoît XVI de se déplacer, il a toujours voulu que les nouveaux
cardinaux lui rendent visite et il les a accompagnés ; il a souvent
cité Benoît en exemple, notamment sur la question de la lutte contre
les abus sexuels ; il lui a constamment rendu visite.
En définitive, dans cette nouvelle phase, le pape François se
retrouve aussi un peu plus seul car la présence de Benoît XVI, avec
sa prière d’intercession, restait un point de référence.
Ainsi commence une nouvelle ère dans ce pontificat, du moins du
point de vue de la perception. Le pape François, au fil des ans, n’a
pas manqué de prendre des décisions personnelles qui ont marqué une
discontinuité manifeste avec le pontificat précédent. La plus
récente est la promulgation de
Traditionis Custodes, qui annule la décision antérieure de
Benoît XVI de libéraliser l’usage de l’ancien rite pour la
célébration de la messe,
Summorum Pontificum.
Cette décision avait suscité la perplexité de Benoît XVI, du moins
selon le récit qu’en a fait son secrétaire particulier, Mgr Georg
Gaenswein, dans le
livre « Nient’altro che la verità ».
Mais l’absence de Benoît XVI ouvre une nouvelle phase. Non seulement
le pape François n’aura plus à se soucier de la présence du pape
émérite, mais même ceux qui ne partagent pas les idées de François
ne seront pas entravés par la présence du pape émérite.
En réalité, Benoît XVI a toujours préféré l’unité et l’harmonie à la
dialectique. Dans ses décisions, il a toujours essayé de trouver une
synthèse entre plusieurs points de vue, en cherchant des solutions
élégantes dans lesquelles personne ne se sent exclu ou marginalisé.
Et il a toujours demandé cela à tous, même lorsqu’il n’était plus
pontife.
La présence de Benoît XVI a donc équilibré le front conservateur le
plus contestataire et a permis d’éviter une confrontation en rase
campagne et une attaque directe contre le Pape. Les hésitations
concernant le Pape n’étaient pas seulement d’ordre doctrinal mais
concernaient surtout le gouvernement. La présence de Benoît XVI a
garanti une pax ecclesiae qui a aidé le Pape François
lui-même.
Sans la figure de Benoît XVI, le risque est de se retrouver sur un
champ de bataille ouvert. Le pape émérite enseignait que l’histoire
de l’Église se déroulait en continuité avec le passé et nous
invitait à évaluer les raisons des autres sans pour autant les
contrecarrer.
Le pape François, au contraire, est un homme de division, de
décisions fortes et parfois même dures. Il en a toujours été ainsi.
C’était un de ses traits caractéristiques, même en tant que jeune
provincial des jésuites en Argentine.
Le clash peut naître précisément à partir des célébrations des
Funérailles de Benoît XVI. Soucieux de montrer à tout prix que
Benoît XVI n’était plus le Pape en fonction, le Pape François
s’est montré froid, détaché, et presque agacé par l’affection des
gens pour son prédécesseur. Il n’existe aucune photo du pape
priant devant le cercueil de Benoît XVI dans la basilique vaticane,
et François n’est pas non plus descendu dans les grottes du Vatican
pour l’inhumation.
Ce comportement n’a laissé personne indifférent et entraîne
plusieurs conséquences. Même les responsables de la Curie ont vu une
injustice dans la manière dont s’est déroulée la célébration
des funérailles. Et le raisonnement est que, si le pape François
parvient à se détacher même de la mémoire d’un défunt, il pourrait
le faire avec n’importe qui. Par conséquent, toute déférence est
abandonnée, et toute critique sera laissée libre.
À la mort de Benoît XVI, deux
interviews de Mgr Gänswein ont été publiées, puis est sorti un
livre de mémoires qui était prêt à être publié précisément à la fin
de la vie du pape émérite.
Certaines des déclarations contenues dans le livre et les interviews
ont fait l’objet d’une attention mondiale. Mgr Gänswein, avec une
totale franchise, a également abordé des aspects controversés du
pontificat, notamment sa rétrogradation / non rétrogradation de son
poste de préfet de la Maison pontificale.
Nous pouvons discuter longuement de l’opportunité pour Mgr Gänswein
d’accorder immédiatement ces entretiens et de publier ce livre. Mais
d’un autre côté, le secrétaire personnel du pape émérite fournit une
série de détails sur le modus operandi du pape François, qui sont
révélateurs. Comme le fait que lorsqu’on dit au pape François que
ses décisions peuvent représenter une humiliation pour certaines
personnes, le pape répond : « Les humiliations sont bonnes »
ou « cette humiliation m’a fait du bien dans ma vie ».
Cette histoire en corrobore d’autres sur la personnalité du Pape et
suggère que peu de gens voudront accepter d’être maltraités. Le Pape
est le Pape, et personne ne le remet en question, mais maintenant il
n’y a plus la crainte d’être écarté.
C’est aussi parce que le pape François a presque toujours pris des
décisions provisoires avec des documents « légers », auxquels
il était donc difficile de s’opposer. Lorsqu’il y avait des réformes
qui nécessitaient une grande analyse, comme la réforme de la Curie
ou celle, récente, sur le Vicariat de Rome, le pape François
publiait à l’improviste les textes définitifs, presque par surprise.
Le
cardinal Georg Pell avait noté ce modus operandi du pape dans un
mémorandum distribué à tous les cardinaux en mars dernier, signé
Demos. près la mort du cardinal Pell, le vaticaniste Sandro Magister
a révélé que Demos était bien le cardinal Pell. Son point de vue est
donc toujours d’actualité.
Par ailleurs, parce que c’est un point de vue partagé par les
cardinaux, il suffit de dire qu’une vingtaine de cardinaux
d’orientations très différentes auraient – selon les rumeurs –
envoyé une lettre au Pape il y a deux semaines pour empêcher la
nomination de l’évêque Heiner Wilmer comme préfet du Dicastère de la
Foi. Le fait que la lettre ait existé (ou ait été rapportée) et
semble avoir été apportée au Pape par le Cardinal Parolin en dit
long sur le climat qui régnait déjà à la fin de l’année dernière.
Le Pape François voudra prendre les décisions lui-même, et dans
certains cas, il accordera à d’autres l’honneur des armes. Mais cela
ne sera probablement pas suffisant. Si le pape ne fait pas quelques
pas en arrière, au moins sur le plan dialectique, on trouvera une
opposition encore plus évidente et bruyante.
Cette opposition pourrait être le symptôme d’une mentalité peut-être
trop séculière qui s’est emparée de l’Église. Une mentalité qu’en
tout cas, le pape François a soutenue et approuvée. L’avenir de
l’Église dépendra désormais de la capacité du pape François à
maintenir la pax ecclesiae dans une période de turbulence. La
mort de Benoît XVI ne l’y aidera pas car sa tâche sera plus
difficile. Il est maintenant vraiment un pape seul aux commandes.
Andrea Gagliarducci
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Sources : Benoit-et-moi
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 16.01.2023
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