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Funérailles du pape Benoît XVI - Homélie du pape François
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Le 05 janvier 2023 -
(E.S.M.)
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Les funérailles du pape émérite Benoît XVI, décédé ce 31 décembre à
l'âge de 95 ans, ont été célébrées ce jeudi matin sur la place
Saint-Pierre à Rome, devant une foule immense très émue et très
humble. Homélie centrée sur la personne du Christ et la figure du
pasteur, dressant de manière implicite le portrait du pape émérite
Benoît XVI.
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Mgr Gänswein dépose le livre de
l'Evangile sur le cercueil de Benoît XVI -
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Le cercueil accueilli par les applaudissements
À 8h50, sous les
applaudissements continus des fidèles, a eu lieu l’arrivée du cercueil de
Benoît XVI, déposé sur le parvis de la basilique vaticane face à l’autel. Un
moment à la fois solennel et empreint d’émotion, au cours duquel Mgr Georg
Gänswein, préfet de la Maison pontificale et secrétaire particulier du
cardinal Joseph Ratzinger puis du Pape Benoît XVI, accompagné de Mgr Diego
Ravelli, maître des célébrations liturgiques pontificales, ont ouvert le
livre des Évangiles, avant de le poser sur le cercueil.
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Mgr Gänswein, son fidèle
Secrétaire, embrasse le cercueil -
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OBSÈQUES
DU PAPE ÉMÉRITE BENOÎT XVI
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Place Saint-Pierre
Jeudi 5 janvier 2023
« Père, entre tes mains je remets mon esprit » ( Lc 23, 46).
Ce sont les dernières paroles que le Seigneur a prononcées sur la
croix ; son dernier soupir - pourrait-on dire -, qui confirme ce qui
a caractérisé toute sa vie : une permanente remise de soi entre les
mains de son Père. Des mains de pardon et de compassion, de guérison
et de miséricorde, des mains d’onction et de bénédiction qui le
poussèrent à se livrer aussi aux mains de ses frères. Le Seigneur,
ouvert aux histoires qu’il rencontrait sur son chemin, s’est laissé
ciseler par la volonté de Dieu en prenant sur ses épaules toutes les
conséquences et les difficultés de l’Évangile, jusqu’à voir ses
mains meurtries par amour : « Vois mes mains », dit-il à Thomas (
Jn 20, 27), et il le dit à chacun de nous, « Vois mes mains ».
Des mains meurtries qui vont à la rencontre et ne cessent de
s’offrir, afin que nous connaissions l’amour que Dieu a pour nous et
que nous croyions en lui (cf. 1 Jn 4, 16)
[1].
« Père, entre tes mains je remets mon esprit » est l’invitation et
le programme de vie qui inspire et veut modeler comme un potier (cf.
Is 29, 16) le cœur du pasteur, jusqu’à ce que palpitent en
lui les mêmes sentiments que ceux du Christ Jésus (cf. Ph 2,
5). Dévouement reconnaissant de service au Seigneur et à son
Peuple qui naît du fait d’avoir accueilli un don totalement
gratuit : : “Tu m’appartiens... Tu leur appartiens”, susurre le
Seigneur ; “Tu es sous la protection de mes mains, sous la
protection de mon coeur. Reste dans le creux de mes mains et
donne-moi les tiennes”
[2]. C'est la condescendance de Dieu et sa proximité capable de
se placer dans les mains fragiles de ses disciples pour nourrir son
peuple et dire avec lui : prenez et mangez, prenez et buvez, ceci
est mon corps, mon corps qui s’offre pour vous (cf. Lc 22,
19). La synkatabasis totale de Dieu .
Un dévouement priant, qui se façonne et s’affine
silencieusement entre les carrefours et les contradictions que le
pasteur doit affronter (cf. 1 P 1, 6-7) et l’invitation
confiante à paître le troupeau (cf. Jn 21, 17). Comme le
Maître, il porte sur ses épaules la fatigue de l’intercession et
l’usure de l’onction pour son peuple, surtout là où la bonté doit
lutter et où les frères voient leur dignité menacée (cf. He
5, 7-9). Dans cette rencontre d’intercession, le Seigneur continue à
générer la douceur capable de comprendre, d’accueillir, d’espérer et
de parier au-delà des incompréhensions que cela peut susciter. Une
fécondité invisible et insaisissable, qui naît du fait de savoir
dans quelles la confiance a été placée (cf. 2 Tm 1, 12). Une
confiance priante et adoratrice, capable d’interpréter les actions
du pasteur et d’adapter son cœur et ses décisions aux temps de Dieu
(cf. Jn 21, 18) : « Être le pasteur veut dire aimer, et aimer
veut dire aussi être prêt à souffrir. Aimer signifie: donner aux
brebis le vrai bien, la nourriture de la vérité de Dieu, de la
parole de Dieu, la nourriture de sa présence »
[3].
Et aussi un dévouement soutenu par la consolation de
l’Esprit, qui le précède toujours dans la mission : dans la quête
passionnée de communiquer la beauté et la joie de l’Évangile (cf.
Exhort. Ap.
Gaudete et exsultate, n. 57), dans le témoignage fécond de
ceux qui, comme Marie, restent de bien des manières au pied de la
croix, dans cette paix douloureuse mais solide qui n’agresse ni ne
soumet ; et dans l’espérance obstinée mais patiente que le Seigneur
accomplira sa promesse, comme il l’avait promis à nos pères et à sa
descendance à jamais (cf. Lc 1, 54-55).
Nous aussi, fermement attachés aux dernières paroles du Seigneur et
au témoignage qui a marqué sa vie, nous voulons, en tant que
communauté ecclésiale, suivre ses traces et confier notre frère aux
mains du Père : que ces mains de miséricorde trouvent sa lampe
allumée avec l’huile de l’Évangile qu’il a répandue et dont il a
témoigné durant sa vie (cf. Mt 25, 6-7).
Saint Grégoire le Grand, à la fin de la Règle pastorale,
invite et exhorte un ami à lui offrir cette compagnie spirituelle :
« Au milieu des tempêtes de ma vie, je me console par la confiance
que tu me tiendras à flot sur la table de tes prières, et que, si le
poids de mes fautes m’abat et m’humilie, tu me prêteras le secours
de tes mérites pour me relever ». C’est la conscience du pasteur
qu’il ne peut pas porter tout seul ce que, en réalité, il ne
pourrait jamais supporter tout seul et, par conséquent, il sait
s’abandonner à la prière et au soin du peuple qui lui est confié
[4]. C’est le peuple fidèle de Dieu qui, rassemblé, accompagne
et confie la vie de celui qui a été son pasteur. Comme les femmes de
l’Évangile au sépulcre, nous sommes ici avec le parfum de la
gratitude et l’onguent de l’espérance pour lui démontrer, encore une
fois, l’amour qui ne se perd pas. Nous voulons le faire avec la même
onction, sagesse, délicatesse et dévouement qu’il a su prodiguer au
cours des années. Nous voulons dire ensemble: “Père, entre tes mains
nous remettons son esprit”.
Benoît, fidèle ami de l’Époux, que ta joie soit parfaite en
entendant sa voix, définitivement et pour toujours !
[1] Cf. Benoît XVI,
Enc. Deus caritas est, n. 1.
[2] C. ID.,
Homélie de la messe Chrismale, 13 avril 2006.
[3] ID.,
Homélie de la
Messe inaugurale du pontificat, 24 avril 2005.
[4] Cf. ibid
►Le Saint-Père Benoît XVI désormais repose dans la nécropole des Papes
Sources : Copyright © Dicastero per la
Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
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E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.01.2023
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