Benoît XVI répond au clergé de Rome |
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Cité du Vatican, le 21 février 2008 -
(E.S.M.) - Le Saint-Père Benoît
XVI a répondu à dix questions posées par des prêtres lors de la
rencontre qui a eu lieu du jeudi 7 février dans la salle des
bénédictions. Voici la question n°7 posée par Monsignor Renzo Martinelli,
délégué de l’Académie Pontificale de l'Immaculée et la réponse du pape.
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Le pape Benoît XVI
bénit un prêtre
Le pape
Benoît XVI répond au clergé de Rome
Le Saint-Père Benoît XVI a répondu à dix questions posées par des prêtres
lors de la rencontre qui a eu lieu du jeudi 7 février dans la salle des
bénédictions. Voici la question n°7 posée par Monsignor Renzo Martinelli,
délégué de l’Académie Pontificale de l'Immaculée et la réponse du pape.
Question n°7
Saint Père, je voulais avant tout vous remercier pour les explicitations que
vous avez données dimanche dernier à l'Angélus, au sujet de vos intentions, pour
que nous éduquions toujours les fidèles à prier pour le pape et lorsque
vous dites de prier pour les personnes consacrées, de prier pour la journée de la vie, de
prier pour les fruits de conversion du Carême, expliquer cela
devient une communion intérieure encore plus évidente, mais aussi consciente
d'être proche de vos intentions. Précisément en ces jours, la grâce de pouvoir
prier devant l'Immaculée pendant l'anniversaire de Lourdes est grande. En revenant au
problème de l'urgence éducative, ma question est la suivante : Vous avez dit
récemment aux Évêques slovènes cette phrase : « Si par exemple on conçoit
l'homme de manière individualiste comme c'est la tendance aujourd'hui »,
comment justifier la force pour la construction d'une communauté juste et
solidaire. Alors cette mentalité individualiste - je suis entré au séminaire
il y a onze ans et ai été éduqué un peu dans une mentalité dans laquelle il
y avait mon moi et ensuite auprès de mon moi un autre moi un peu moraliste
pour se conformer au Christ et à la fin, ma liberté. Et tout ceci crée une
division : comment alors proposer aux jeunes ce sur
quoi vous avez toujours insisté, c'est-à-dire que le moi du chrétien, une
fois qu'il est imprégné par le Christ n'est plus le moi. L'identité
du chrétien, avez-vous dit à
Verone avec beaucoup de profondeur," je vis, mais ce n'est plus
moi, c'est le Christ qui vit en moi". Comment proposer
Sainteté, cette conversion, cette modalité nouvelle, cette originalité
chrétienne d'être une communion qui propose efficacement la nouveauté de
l'expérience chrétienne.
Réponse du pape Benoît XVI
C'est la grande question que chaque prêtre qui est responsable des
autres, se pose chaque jour. Aussi pour lui-même naturellement. Il est vrai
qu'en l'an 900 cents, il y avait une tendance à des dévotions
individualistes, pour sauver surtout son âme et créer des mérites même
calculables, qui pouvaient sur certaines listes aussi s'indiquer par des
numéros. Et tout le mouvement de Vatican II a voulu certainement dépasser
cet individualisme.
Je ne voudrais pas maintenant juger ces générations passées, qui à leur
manière, ont toutefois cherché à servir ainsi les autres. Mais il y avait
là le
danger qu'on voulait surtout sauver son âme ; à cela, s'en suivait une
exagération de la pitié qui à la fin, considérait la foi comme un poids et
non comme une libération. Et c'est certainement la volonté fondamentale de
la nouvelle pastorale indiquée par le Concile Vatican II de sortir de cette vision
trop étroite du christianisme et de découvrir que je sauve mon âme seulement en
l'offrant, comme le Seigneur nous l'a dit aujourd'hui dans l'Évangile ;
seulement en me libérant de moi, en sortant de moi ; comme Dieu a fait en
son Fils sorti de lui-même pour nous sauver. Et nous entrons dans ce
mouvement du Fils, cherchons à sortir de nous-mêmes parce que nous savons
où arriver. Et nous ne tombons pas dans le vide, mais nous sortons de nous-mêmes, en
nous abandonnant au Seigneur, en nous mettant à sa disposition,
comme Il le veut et non comme nous pensons.
C'est la véritable obéissance chrétienne, qui est la liberté : pas comme
je me voudrais, avec mon projet de vie pour moi, mais en me mettant à
Sa disposition, pour qu'Il dispose de moi. Et en me mettant entre ses mains,
je suis libre. Mais c'est un grand saut qui n'est jamais fait
définitivement. Je pense ici à Saint Augustin, qui tant de fois nous a
dit cela. Juste après sa conversion, il pensait être arrivé au sommet et vivre dans le paradis de la nouveauté de l'être chrétien. Ensuite, il
a découvert que le chemin difficile de la vie continuait, bien que depuis ce
moment il était toujours dans la lumière de Dieu, et qu'il était nécessaire
de faire chaque jour de nouveau ce saut vers Lui ; donner cela pour que
je meure et me renouvelle dans le grand 'moi' du Christ qui est, dans une
certaine manière très vraie, le 'moi' commun de nous tous, le nôtre 'nous'.
Mais je dirais, que nous devons nous-mêmes, précisément dans la célébration de
l'Eucharistie - qui est cette grande et profonde rencontre avec le Seigneur où
je me laisse tomber entre ses mains - exercer ce grand pas. Plus nous l'apprenons
nous-mêmes, plus nous pouvons aussi l'exprimer aux autres et le rendre
compréhensible, accessible aux autres. Seulement en suivant le Seigneur, en
nous abandonnant dans la communion de l'Église à son ouverture, en ne vivant
pas pour moi, soit pour une vie terrestre heureuse, soit seulement pour une
béatitude personnelle, mais en me faisant l'instrument de sa paix, je vis bien et
apprends ce courage devant les défis de chaque jour, toujours nouveaux et
graves, souvent presque irréalisables. Je m'abandonne parce que tu le veux et
suis sûr qu'ainsi j'avance bien. Nous pouvons seulement prier le
Seigneur qu'Il nous aide à faire ce chemin chaque jour, pour aider, éclairer
ainsi les autres, les motiver pour qu'ils puissent être ainsi
libérés et rachetés.
1e réponse
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Le ministère des diacres permanents
2e réponse
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Les jeunes et le choix de la vie
3e réponse
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Nécessité de suivre le chemin des commandements
4e réponse
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Se créer des espaces de silence
5e réponse
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Le dialogue et la mission
6e réponse
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Repenser les célébrations liturgiques auxquelles participent des foules
7e réponse
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La conversion, la nouveauté de l'expérience chrétienne
8e réponse
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Jésus est vraiment tout
9e réponse
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Une
éducation sans Dieu n'est pas une éducation
10e réponse
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Dialogue et coexistence respectueuse
Synthèse 1e partie
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Benoît XVI s'exprime devant le Clergé du
diocèse de Rome
Synthèse 2e partie
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Benoît XVI nous parle d'obéissance et charité
Synthèse de Sandro Magister ►
Benoît XVI invoque le jugement de Dieu sur ce
monde. Par amour de la justice
Texte original du
discours du Saint Père
Benoît XVI ►
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en français
Sources:
www.vatican.va -
(© traduction
E.S.M.)
© Copyright 2007 du texte original- Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.02.2008 -
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