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19 Avril 2005
 

Benoît XVI explique comment le dialogue et la mission ne s'excluent pas

 

Cité du Vatican, le 16 février 2008  - (E.S.M.) - Un jeune indien, vicaire de la paroisse de Saint Joseph à Valle Aurelia, de passage pour ses études à Rome interroge le pape Benoît XVI sur l'unicité de la foi en ce qui concerne le dialogue interreligieux.

Benoît XVI explique comment le dialogue et la mission ne s'excluent pas

Question N°5 :

Un jeune indien, vicaire de la paroisse de Saint Joseph à Valle Aurelia, de passage pour ses études à Rome interroge le pape Benoît XVI sur l'unicité de la foi en ce qui concerne le dialogue interreligieux.

Je m’appelle don Chungat, indien, actuellement vicaire de la paroisse de Saint Joseph à Valle Aurelia. Je voudrais vous remercier pour l'opportunité qui m'a été donnée de servir dans le diocèse de Rome pendant trois ans. Cela a été pour moi, pour mes études, une grande aide, ainsi que je crois que ce l'est pour tous les prêtres étudiants qui sont à Rome. Le moment de retourner dans mon diocèse en Inde où les catholiques sont seulement un pour cent tandis que quatre-vingt-dix-neuf pour cent ne sont pas chrétiens, est maintenant arrivé. La chose qui ces derniers jours m'a beaucoup fait réfléchir, est la situation de l'Évangélisation missionnaire dans ma patrie. Dans la récente note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, il y a quelques mots difficiles à comprendre dans le domaine du dialogue interreligieux. Par exemple au numéro 10, il est écrit « plénitude du salut », et dans la partie introductive  « nécessité d'incorporation formelle dans l'Église ». Il s'agit de concepts difficiles à faire comprendre lorsque j'emmènerai ces documents en Inde et devrai parler à mes amis indous et aux fidèles d'autres religions. Ma question est : plénitude du salut se comprend-elle dans le sens qualitatif ou quantitatif ? Si c'est quantitatif, j'ai quelques difficultés. Le Concile Vatican II dit qu'il y a une possibilité d'une graine de lumière même dans les autres fois. Si c'est dans le sens qualitatif, outre l'historicité et la plénitude de la foi, quelles sont les autres choses pour montrer l'unicité de notre foi en ce qui concerne le dialogue interreligieux ?

Réponse du pape Benoît XVI

Merci pour cette intervention. Je sais bien que par l'ampleur de vos questions, on aurait besoin d'un semestre de théologie ! Je chercherai à être bref. Je connais la théologie, il y a de grands maîtres et de nombreux livres. Avant tout, merci pour votre témoignage, parce que vous vous dites joyeux de pouvoir travailler à Rome tout en étant indien. Ne serait-ce que cela, c'est un phénomène merveilleux de la catholicité. Maintenant, non seulement des missionnaires vont de l'occident vers les autres continents, mais il y a un échange de dons : des Indiens, des africains, des sud-américains travaillent chez nous et les nôtres vont dans les autres continents. C'est un 'donner' et 'recevoir' partout ; c'est précisément cela, la vitalité de la catholicité, où nous sommes tous des débiteurs des dons du Seigneur, et ensuite nous pouvons donner l'un à l'autre. C'est dans cette réciprocité des dons, de donner et de recevoir, que vit l'Église catholique, ajoute Benoît XVI. Vous pouvez apprendre de ces milieux et expériences occidentales et nous non moins de vous. Je vois vraiment que cet esprit de religiosité qui existe en Asie, comme en Afrique, surprend les européens qui sont souvent un peu froids dans la foi. Et ainsi cette vivacité, au moins de l'esprit religieux qui existe dans ces continents, est un grand don pour nous tous, surtout pour nous Évêques du monde occidental et en particulier de ces Pays dans lesquels, les Philippines, l'Inde, et cetera, le phénomène de l'immigration est plus marqué. Notre catholicisme froid est ravivé par cette ferveur qui vient de vous. La catholicité est donc un grand don.

Nous en venons aux questions que vous m'avez posées. Je n'ai pas devant moi en cet instant, les mots exacts du document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi que vous avez rappelés ; mais dans tous les cas, je voudrais dire deux choses. D'une part, le dialogue, se connaître réciproquement, se respecter et chercher à collaborer de toutes les façons possibles pour les grands buts de l'humanité, ou pour ses grands besoins, pour dépasser les fanatismes et créer un esprit de paix et d'Amour, est absolument nécessaire. Et c'est aussi dans l'esprit de l'Évangile, dont le sens est justement que l'esprit d'Amour, que nous avons appris de Jésus, la paix de Jésus qu'Il nous a donnée par la croix, devient présente de manière universelle dans le monde. En ce sens, le dialogue doit être un vrai dialogue, dans le respect de l'autre et dans l'acceptation de sa différence ; mais il doit être aussi évangélique, dans le sens que son but fondamental est d'aider les hommes à vivre dans l'Amour et à faire en sorte que cet Amour puisse se répandre dans le monde entier.

Mais cette dimension du dialogue si nécessaire, c'est-à-dire celle du respect de l'autre, de la tolérance, de la coopération, n'exclut pas l'autre, à savoir que l'Évangile a un grand don, le don du grand Amour, de la grande vérité, que nous ne pouvons pas posséder seulement pour nous-mêmes, mais que nous devons offrir aux autres, en considérant que Dieu donne la liberté et la lumière nécessaire pour trouver la vérité. C'est cela la vérité, souligne Benoît XVI. Et donc, c'est aussi ma voie. La mission n'est pas une imposition, mais c'est offrir le don de Dieu, en laissant à Sa bonté d'éclairer les personnes pour que s'étende le don de l'amitié concrète avec le Dieu au visage humain. Nous voulons donc et devons toujours témoigner cette foi et l'Amour qui vit dans notre foi. Nous aurions négligé un véritable devoir, humain et divin, si nous avions laissé les autres seuls et si nous avions gardé la foi que nous avons, seulement pour nous. Nous serions des infidèles même à nous-mêmes, si nous n'offrions pas cette foi au monde, aussi en respectant  toujours la liberté des autres. La présence de la foi dans le monde est un élément positif, même si on ne convertit personne ; c'est un point de référence.

Des représentants de religions non chrétiennes m'ont dit : la présence du christianisme est un point de référence qui nous aide, même si nous ne nous convertissons pas. Pensons à la grande figure de Mahatma Gandhi :  en étant lié aussi fermement à sa religion, le discours de la montagne était un point fondamental de référence, qui a orienté toute sa vie. Et ainsi, le ferment de la foi, même en ne se convertissant pas au christianisme, est entré dans sa vie. Et il me semble que ce ferment de l'Amour chrétien qui transparaît de l'Évangile est - outre le travail missionnaire qui cherche à élargir les espaces de la foi - un service que nous rendons à l'humanité.

Pensons à Saint Paul. J'ai approfondi il y a peu de temps, explique Benoît XVI, sa motivation missionnaire. J'en ai parlé même à la Curie à l’occasion de la rencontre de fin d'année. Il était ému de la Parole du Seigneur dans ses sermons eschatologiques. Avant chaque événement, avant le retour du Fils de l'homme, l'Évangile doit être prêché à tout le monde. Condition pour que le monde atteigne sa perfection, pour son ouverture au paradis, est que l'Évangile soit annoncé à tous. Il mit tout son zèle missionnaire pour que l'Évangile puisse arriver déjà si possible à tous dans sa génération, pour répondre aux commandements du Seigneur « pour qu'il soit annoncé à toutes les personnes ». Son désir était aussi bien de baptiser tout le monde, que la présence de l'Évangile dans le monde et donc l'accomplissement de l'histoire comme tel. Il me semble qu'aujourd'hui, en voyant le cours de l'histoire, on puisse mieux comprendre que cette présence de la Parole de Dieu, que cette annonce qui arrive à tous comme un ferment, est nécessaire pour que le monde puisse réellement arriver à son but. En ce sens, oui, nous voulons la conversion de tous, mais laissons le Seigneur agir. Il est important que celui qui veut se convertir, en ait la possibilité et que toute cette lumière du Seigneur apparaisse sur le monde comme point de référence et comme lumière qui aide, sans laquelle, le monde ne peut pas se retrouver lui-même. Je ne sais pas si je me suis bien expliqué : le dialogue et la mission non seulement ne s'excluent pas, mais l'un demande l'autre.

Question n°6
Du Père Alberto Orlando, vicaire paroissial de « Santa Maria Madre della Provvidenza » - Repenser les célébrations liturgiques auxquelles participent des foules.

Je suis le Père Alberto Orlando, vicaire de la paroisse de « Santa Maria Madre della Provvidenza ». Je voudrais vous soumettre une difficulté que j'ai vécue à Lorette avec les jeunes l'an dernier. A Lorette nous avons passé une journée magnifique, mais parmi toutes ces belles choses, nous avons noté une certaine distance entre Vous-même et les jeunes. Nous sommes arrivés l'après-midi. Nous ne sommes parvenus ni à nous installer, ni à voir, ni à entendre. Puis, quand le soir est arrivé, vous êtes parti et nous nous sommes retrouvés livrés à la télévision, qui dans un certain sens nous a été imposée. Mais les jeunes ont besoin de chaleur. Une jeune fille par exemple m'a dit : « Normalement le pape nous appelle "chers jeunes", en revanche aujourd'hui il nous a appelés "mes jeunes amis" ». Et elle en était très contente. Pourquoi ne pas souligner ce détail, cette proximité ? La liaison télévisée avec Lorette était également très froide, très lointaine ; le moment de la prière aussi a créé des difficultés parce qu'il était lié à des sources de lumière qui sont restées éteintes très tard, au moins jusqu'à ce que le spectacle télévisé soit terminé. La deuxième chose qui nous a créé des difficultés a été la liturgie du lendemain, un peu pesante notamment du point de vue des chants et de la musique. Au moment de l'Alleluia, pour vous donner un exemple, une jeune fille a noté que, malgré la chaleur, les chants et la musique se prolongeaient très longuement, comme si personne ne s'était préoccupé des désagréments de ceux qui se retrouvaient à l'étroit dans une foule très dense. Et il s'agissait de jeunes qui vont à la messe tous les dimanches. J'aurais deux questions : pourquoi cette distance entre eux et vous ; et comment concilier le trésor de la liturgie dans toute sa solennité avec le sentiment, l'affection et l'émotivité qui nourrissent les jeunes et dont ils ont tant besoin ? Je voudrais également un conseil : comment pouvons-nous régler la mesure entre solennité et émotivité. Notamment aussi parce nous-mêmes, nous nous demandons souvent en tant que prêtres dans quelle mesure nous sommes capables de vivre avec simplicité l'émotion et le sentiment. Puisque nous sommes les ministres du sacrement, nous voudrions être en mesure d'orienter le sentiment et l'émotivité vers le juste équilibre.

Réponse du Saint-Père
Le premier point que vous me soumettez est lié à l'organisation : je l'ai trouvée comme c'était, et je ne sais pas si c'était possible de l'organiser différemment. En considérant les milliers de personnes qui étaient présentes, il était impossible, me semble-t-il, de faire que tous soient proches de la même manière. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous suivi un parcours en voiture, pour avoir un peu de proximité avec chacun. Mais nous prendrons cependant cela en compte et nous verrons si à l'avenir, lors d'autres rencontres avec des milliers de personnes, il sera possible de faire quelque chose de différent. Il me semble toutefois important que grandisse le sentiment d'une proximité intérieure, qui trouve le pont qui nous unit même lorsque l'on est distant dans l'espace.

En revanche, un grand problème se pose pour les liturgies auxquelles participent des foules de personnes. Je me souviens de 1960, au cours du grand congrès eucharistique international de Munich, qui tentait de donner une nouvelle physionomie aux congrès eucharistiques, qui jusqu'alors étaient seulement des actes d'adoration. On souhaitait placer la célébration de l'Eucharistie au centre comme acte de la présence du mystère célébré. Mais comment faire ? On peut adorer à distance ; mais pour célébrer, la communauté doit être limitée, pour pouvoir interagir avec le mystère. Il fallait donc une communauté qui constitue une assemblée autour de la célébration du mystère. Beaucoup étaient contraires à la célébration en public avec cent mille personnes. Ils disaient que cela n'était pas possible en raison de la structure même de l'Eucharistie, qui exige la communauté pour la communion. Il y avait également de grandes personnalités, très respectables, qui étaient contraires à cette solution. Puis le Professeur Jungmann, un grand liturgiste, l'un des grands architectes de la réforme liturgique, a créé le concept de statio orbis, c'est-à-dire qu'il est revenu à la statio Romae où, précisément à l'époque du Carême, les fidèles se réunissent à un endroit, la statio : ils sont donc en statio comme les soldats pour le Christ, puis ils se rendent ensemble à l'Eucharistie. Si cela, a-t-il dit, était la statio de la ville de Rome, où la ville de Rome se réunit, alors il s'agit d'une statio orbis. Et depuis lors nous avons des célébrations eucharistiques avec la participation des foules. Selon moi, je dois dire, un problème demeure, parce que la communion concrète dans la célébration est fondamentale et donc je ne pense pas qu'une réponse définitive ait été trouvée. J'ai également soulevé cette question lors du dernier Synode, qui n'a toutefois pas trouvé de réponse. J'ai fait poser une autre question, sur la concélébration en masse : parce que si, par exemple, mille prêtres concélèbrent, on ne sait pas si la structure voulue par le Seigneur subsiste encore. Mais dans tous les cas, ce sont des questions. Et ainsi s'est présentée à vous la difficulté de participer à une célébration de masse au cours de laquelle il n'est pas possible que tous soient également impliqués. Il faut par conséquent choisir un certain style, pour conserver la dignité qui est toujours nécessaire à l'Eucharistie. La communauté n'est donc pas uniforme et l'expérience de la participation à l'événement est différente ; pour certains, elle est assurément insuffisante. Mais cela ne dépendait pas de moi, mais plutôt de ceux qui se sont chargés de la préparation.

Il faut bien réfléchir sur ce qu'il faut faire dans ces situations, comment répondre aux défis de cette situation. Si je ne me trompe pas, c'était un orchestre de handicapés qui assurait la musique et sans doute l'idée était-elle précisément de faire comprendre que les handicapés peuvent être les animateurs de la sainte célébration, qu'ils ne doivent absolument pas être exclus mais qu'ils doivent en être les premiers agents. Et ainsi, puisqu'on les aimait, ils ne se sont pas sentis exclus mais au contraire impliqués. Cela me semble une réflexion tout à fait respectable et je la partage. Mais naturellement, le problème fondamental demeure. Ici aussi, toutefois, je crois, en sachant ce qu'est l'Eucharistie, même si l'on n'a pas la possibilité d'une activité extérieure comme on le désirerait pour ressentir une participation, l'on y entre avec le cœur, comme dit l'antique impératif de l'Eglise, créé peut-être précisément pour ceux qui étaient derrière la basilique : « Elevons notre cœur ! A présent nous sortons tous de nous mêmes, ainsi, nous sommes tous avec le Seigneur et nous sommes ensemble». Comme je l'ai dit, je ne nie pas le problème, mais si nous suivons réellement cette parole « Elevons notre cœur » nous trouverons tous, même dans des situations difficiles et parfois discutables, la vraie participation active.


1e   réponse Le ministère des diacres permanents
2e   réponse Les jeunes et le choix de la vie
3e   réponse
Nécessité de suivre le chemin des commandements
4e   réponse
Se créer des espaces de silence
5e   réponse
Le dialogue et la mission
6e   réponse Repenser les célébrations liturgiques auxquelles participent des foules
7e   réponse La conversion, la nouveauté de l'expérience chrétienne
8e   réponse Jésus est vraiment tout
9e   réponse Une éducation sans Dieu n'est pas une éducation
10e réponse Dialogue et coexistence respectueuse


Synthèse 1e partie Benoît XVI s'exprime devant le Clergé du diocèse de Rome
Synthèse 2e partie Benoît XVI nous parle d'obéissance et charité
Synthèse de Sandro Magister   Benoît XVI invoque le jugement de Dieu sur ce monde. Par amour de la justice

Texte original du discours du Saint Père Benoît XVI Italien

 
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Sources:  www.vatican.va - (© traduction E.S.M.)

© Copyright 2007 du texte original - Libreria Editrice Vatican

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 16.02.2008 - BENOÎT XVI

 

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