Le pape Benoît XVI répond aux prêtres du
diocèse de Rome |
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Cité du Vatican, le 04 mars 2008 -
(E.S.M.) - Le Vatican publie le
question-réponse des prêtres du diocèse de Rome au pape Benoît XVI.
Voici deux réponses d'un enseignant de religion et d'un curé de
paroisse, complétant les autres déjà publiées.
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Le pape Benoît XVI
s'adresse au clergé de Rome
Le
Benoît XVI répond aux prêtres du diocèse de Rome
Salle des Bénédictions
Question du Père Paolo Tammi, curé de Saint Pie X,
enseignant de religion au pape Benoît XVI
Je souhaite vous présenter mes remerciements, entre autres, pour la peine et
la passion avec lesquelles vous avez écrit votre livre sur
Jésus de Nazareth, un texte qui, comme vous l'avez vous-même dit, n'est pas un acte
du magistère mais le fruit de votre recherche personnelle. Vous avez
contribué à ramener la personne de Jésus Christ au cœur du christianisme et
vous contribuez et contribuerez encore à faire patiemment justice à la
vision partielle de l'événement chrétien, comme la vision politique dans
laquelle j'ai passé la majeure partie de mon adolescence, comme tous les
gens de mon âge, ou à celle moralisante, un peu trop insistante à mon avis
dans la prédication catholique, et enfin celle que vous vous plaisez à
définir démystifiante de la figure de Jésus Christ, comme celle de certains
maîtres à penser laïcs qui - ce n'est pas surprenant en vérité -
s'intéressent tout à coup aujourd'hui au Fondateur du christianisme et à ses
vicissitudes humaines pour en nier l'historicité ou pour attribuer sa
divinité à une fantaisie de l'Eglise apostolique. Votre Sainteté, en
revanche, n'a de cesse de nous enseigner que Jésus est vraiment tout; que de
Lui, homme et Dieu, on ne peut que tomber amoureux, ce qui n'est pas la même
chose que de prendre la carte du parti, si on admet qu'il existe, ou
s'abreuver de paroles pour sauver une identité culturelle. Je me limiterais
à ajouter que dans un contexte laïc comme celui de l'école, où les
motivations historiques et philosophiques pour ou contre la religion ont
évidemment leur place légitime, je vois tous les jours les jeunes tenir
leurs émotions à distance, alors que je les ai vus remplis d'émotion à
Assise, où je les ai conduits il y a quelques jours, en écoutant le
témoignage passionné d'un jeune frère mineur. Je vous le demande: comment la
vie d'un prêtre peut-elle se passionner toujours plus pour l'essentiel qui
est Jésus l'époux? Et aussi: à quoi voit-on qu'un prêtre est amoureux de
Jésus? Je sais que Votre Sainteté a déjà répondu plusieurs fois à cette
question, mais votre réponse peut certainement nous aider et nous encourager
à reprendre espérance. Je vous remercie d'y répondre de nouveau en compagnie
de vos prêtres.
Comment puis-je corriger les prêtres qui travaillent aussi bien! Nous ne
pouvons que nous aider réciproquement. Vous connaissez donc ce monde laïc
avec une distance non seulement intellectuelle mais surtout émotive, du
point de vue de la foi. Et nous devons, en fonction des circonstances,
chercher le moyen d'y créer des ponts. Il me semble que les situations sont
difficiles mais vous avez raison. Nous devons toujours penser: où est
l'essentiel? Même si ensuite le point où on peut nouer le kérygme, le
contexte et la manière de faire peuvent varier. Mais la question doit
toujours être: où est l'essentiel? Que nous faut-il découvrir? Que
voudrais-je donner? Et ici je répète sans cesse: l'essentiel, c'est Dieu. Si
nous ne parlons pas de Dieu, si Dieu ne se découvre pas, nous restons
toujours à des choses secondaires. Il me semblerait donc fondamental qu'on
se pose au moins cette question: est-ce que Dieu existe? Et comment
pourrais-je vivre sans Dieu? Dieu est-il vraiment une réalité importante
pour moi?
Pour moi, le fait que le Concile Vatican I ait voulu justement nouer ce
dialogue, comprendre Dieu avec la raison, m'impressionne toujours - même si
dans la situation historique dans laquelle nous nous trouvons, nous avons
besoin que Dieu nous aide et purifie notre raison. Je pense qu'on essaye
déjà de répondre à ce défi du monde laïc avec Dieu comme la question
fondamentale, et puis avec Jésus Christ, comme la réponse de Dieu. Je dirais
naturellement qu'il y a les preambula fidei, qui sont peut-être le premier
pas pour ouvrir le cœur et l'esprit vers Dieu: les vertus naturelles. J'ai
reçu ces jours-ci la visite d'un chef d'Etat qui m'a dit: je ne suis pas
religieux, le fondement de ma vie est l'éthique aristotélicienne. C'est une
chose très bien, et nous sommes déjà ensemble avec saint Thomas, dans la
voie vers la synthèse de Thomas. Et cela peut donc être un point d'accroche:
apprendre et rendre compréhensible l'importance pour la société humaine de
cette éthique rationnelle, qui s'ouvre ensuite intérieurement - si elle est
vécue en conséquence - à la question de Dieu, à la responsabilité face à
Dieu.
Il me semble donc que, d'une part, nous devons avoir bien clair devant nous
ce qui est l'essentiel que nous voulons et que nous devons transmettre aux
autres, et quelles sont les preambula dans les situations dans lesquelles
nous pouvons faire les premiers pas: une première éducation éthique est
certainement aujourd'hui un pas fondamental. L'antique chrétienté a procédé
comme cela. Cyprien, par exemple, nous dit qu'avant, sa vie était une vie
totalement dissolue; puis, en vivant dans la communauté catéchuménale, il a
appris une éthique fondamentale et que la voie vers Dieu s'est ainsi
ouverte. Même saint Ambroise lors de la veillée pascale dit: nous avons
jusqu'à maintenant parlé de la morale, venons-en désormais aux mystères. Ils
avaient suivi le chemin des preambula fidei avec une éducation morale
fondamentale, qui créait la disponibilité pour comprendre le mystère de
Dieu. Je dirais donc que nous devons peut-être faire une interaction entre
l'éducation morale - si importante aujourd'hui - d'une part, et dans le même
temps ne pas omettre la question de Dieu. Et en nous engageant sur ces deux
chemins croisés, il me semble que nous réussissons peut-être un peu à nous
ouvrir à ce Dieu qui peut seul nous donner la lumière.
Dernière question du Père Umberto Fanfarillo, curé
de Santa Dorotea au Trastevere au pape Benoît XVI
Très Saint-Père, je suis le curé de Santa Dorotea à Trastevere, je
m'appelle Umberto Fanfarillo, franciscain conventuel. J'ai à cœur de
signaler, avec la communauté chrétienne du territoire paroissial, une
présence importante, même si elle n'est pas très profonde, d'autres
contextes religieux avec lesquels nous nous confrontons tous les jours dans
l'estime réciproque, la connaissance et également une coexistence
respectueuse. Dans le cadre de ces intentions positives, je peux compter sur
l'œuvre de l'"Accademia dei Lincei", de l'Université américaine John Cabot,
avec plus de huit cents élèves provenant d'environ soixante pays et sur des
organisations religieuses qui vont des catholiques aux luthériens, des juifs
aux musulmans. Ce sont précisément ces jeunes qui, à la mort de Jean-Paul
II, se sont recueillis en prière dans notre église. Ce sont certains d'entre
eux qui, fréquentant la paroisse, expriment respect et sérénité face à nos
symboles religieux comme le crucifix et les images de Marie, des saints et
du Pape. Sur le territoire de la paroisse, la Maison Peter Pan, qui dépend
de l'hôpital "Bambin Gesú", accueille les enfants malades du cancer. Là
aussi l'interreligiosité voit de très hauts moments de charité et
d'attention religieuse à l'égard des frères malades et indigents. On
constate une même réalité et une même rencontre respectueuse entre les
expressions religieuses citées dans la prison Regina Caeli, toujours sur le
territoire de la paroisse. Récemment, dans un climat de respect et de
témoignage, a été conféré le sacrement de la confirmation à deux jeunes
anglicans devenus catholiques. Ces credos vivants se rencontrent également
sans cesse dans les lieux d'accueil qui caractérisent le territoire de
Trastevere. Saint-Père, nous sommes tous à la recherche de comportements
nouveaux et plus équilibrés de connaissance et de respect. Nous avons
toujours apprécié vos interventions fondées sur le respect et le dialogue
dans la recherche de la vérité. Aidez-nous encore par votre parole.
Réponse du pape Benoît XVI
Je vous remercie de ce témoignage d'une paroisse vraiment
multidimensionnelle et multiculturelle. Il me semble que vous avez un peu
concrétisé ce dont nous avons parlé auparavant avec votre confrère indien:
cet ensemble de dialogue, de coexistence respectueuse, en se respectant les
uns les autres, en acceptant les uns et les autres, tels qu'ils sont dans
leur différence, dans leur communion.
Et dans le même temps la présence du christianisme, de la foi chrétienne
comme point de référence vers lequel tous peuvent se tourner, comme un
ferment qui dans le respect de la liberté est toutefois une lumière pour
tous et nous rassemble précisément dans le respect des différences. Espérons
que le Seigneur nous aide toujours dans ce sens à accepter l'autre dans sa
différence, à le respecter et à rendre le Christ présent dans le geste
d'amour, qui est la véritable expression de sa présence et de sa parole. Et
qu'il nous aide ainsi à être réellement des ministres du Christ et de son
salut pour le monde. Merci.
1e réponse
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Le ministère des diacres permanents
2e réponse
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Les jeunes et le choix de la vie
3e réponse
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Nécessité de suivre le chemin des commandements
4e réponse
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Se créer des espaces de silence
5e réponse
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Le dialogue et la mission
6e réponse
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Repenser les célébrations liturgiques auxquelles participent des foules
7e réponse
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La conversion, la nouveauté de l'expérience chrétienne
8e réponse
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Jésus est vraiment tout
9e réponse
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Une
éducation sans Dieu n'est pas une éducation
10e réponse
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Dialogue et coexistence respectueuse
Synthèse 1e partie
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Benoît XVI s'exprime devant le Clergé du diocèse de Rome
Synthèse 2e partie
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Benoît XVI nous parle d'obéissance et charité
Synthèse de Sandro Magister
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Benoît XVI invoque le jugement de Dieu sur ce monde. Par amour de la justice
Texte original du
discours du Saint Père
Benoît XVI ►
Italien
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Sources: www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 04.03.2008 -
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