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Le pape François à la recherche d'une méthode synodale
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Le 30 octobre 2023 -
E.S.M.
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Le Synode est terminé et la grande question demeure :
qu'aura-t-il apporté à l'Église ? Certains disent qu'il
n'est pas nécessaire d'obtenir quoi que ce soit et qu'il
est toujours agréable de converser. Mais converser,
c'était déjà fait avant. Alors, tout a-t-il changé ?
Dans l'émotion d'être ensemble ? Dans la possibilité de
ne pas porter la soutane pendant la réunion synodale ?
Ou bien y a-t-il quelque chose qui change dans la
manière de gouverner l'Église ?
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Le pape François à la recherche d'une méthode synodale
Le Synode est fini et la grande question demeure : qu'aura-t-il apporté à
l'Église ?
Le 30 octobre 2023 -
E.S.M. -
À l'heure où nous écrivons ces lignes, le document de synthèse de la
première partie du Synode sur la synodalité n'a pas encore été
publié. Cependant, la
Lettre au Peuple de Dieu a été mise en ligne.
Plusieurs conférences de presse ont mis en évidence les différentes
positions. Il y a eu des débats. Nous pouvons donc au moins essayer
de résumer cette expérience synodale, en essayant de comprendre ce
que signifie être à la recherche d'une méthode.
Si l'on entend par méthode synodale la consultation de l'ensemble du
peuple de Dieu, ou du moins de larges segments représentatifs de
celui-ci, cette méthode existait déjà.
Les congrégations vaticanes et les conseils pontificaux, comme on
les appelait, étaient composés de membres, de fonctionnaires et de
conseillers (consultori), souvent des laïcs qui étaient consultés
chaque fois qu'il y avait un problème particulier à analyser. Les
membres sont toujours des cardinaux et des archevêques ; les
fonctionnaires peuvent également être des laïcs, de même que les
conseillers, choisis parmi les meilleurs experts en la matière.
Le pape François a souhaité que des laïcs soient sélectionnés comme
membres des départements, interprétant leur appartenance comme celle
d'une sorte de "conseil d'administration" et considérant la question
de l'inclusion des laïcs comme un "fossé entre les sexes". Mais là
n'était pas la question. Les membres étaient des évêques parce
qu'ils devaient gouverner en communion hiérarchique avec le pape,
lui aussi évêque. Les consultants étaient en fait le peuple de Dieu
qui participait aux décisions, qui était impliqué.
Si l'on entend par méthode synodale ce nouveau modèle d'assemblée,
déjà testé à petite échelle lors du consistoire d'août 2022 sur les
réformes de la Curie, il s'agit bien d'une nouvelle méthode mais
aussi d'une méthode problématique.
Personne n'a de vision générale des sujets. Tout le monde est divisé
en groupes et traite d'un thème particulier. Ils le font en
profondeur, c'est vrai, mais ils n'ont pas de vision générale des
choses. C'est une sorte de réforme positiviste de la structure de
l'Eglise.
Je l'appelle structure positiviste parce que le positivisme crée la
différenciation des sciences, la fragmentation et le détail au lieu
du global. Il s'agit d'une réforme que l'on peut observer dans de
nombreux détails. Par exemple, dans la manière dont le pape François
a réformé la Congrégation (aujourd'hui Dicastère) pour la Doctrine
de la Foi, avec quatre bureaux indépendants et un bureau
disciplinaire très structuré, mais qui traite la discipline comme un
but en soi. Auparavant, même les mesures disciplinaires devaient
découler d'une vision globale et partagée qui incluait les questions
de foi. Aujourd'hui, la sanction passe avant l'explication de la
foi.
Le fait est que, dans le désir de créer une Église plus ouverte,
l'Église est assimilée à une association, une "ONG miséricordieuse",
comme le dit le pape François.
La synodalité devient donc synonyme de création d'une
para-démocratie dans laquelle les majorités peuvent être manipulées.
Il y avait aussi cette idée au Concile Vatican II lorsque les
participants étaient regroupés en petits lobbies. Mais au Concile,
tout a été surmonté avec le principe de communion et surtout avec
une vision chrétienne claire. Et puis il y a eu les papes, en
particulier Paul VI, qui ont voulu que les ouvertures du Synode
s'insèrent dans la tradition de l'Église et non pas contre la
tradition de l'Église.
Ce n'est pas un hasard si l'on a souvent parlé de communion, et la
recherche d'une méthode devrait également déboucher sur un modèle
communautaire. Il reste à déterminer comment cela peut fonctionner.
On a parfois l'impression qu'il n'y a pas de véritable discussion.
Mais il en a été ainsi dans d'autres circonstances, comme avec les
statuts internes présentés au Conseil des cardinaux qui avaient déjà
été approuvés par le Pape, sans un minimum de discussion. Il faut
trouver un équilibre entre les différentes positions.
En quoi peut consister la méthode synodale ? Jusqu'à présent, le
discernement personnel a été dramatiquement mis en avant, avec la
prière et les espaces vides qui servent à comprendre les raisons de
l'autre dans une recherche du politiquement correct et de l'absence
de conflit, ce qui ne peut pas donner de bons résultats. À tout le
moins, il n'y a pas de décisions claires.
Par exemple, le cardinal Christoph Schoenborn, archevêque de Vienne,
a déclaré que le pape déciderait de l'éventuelle bénédiction des
couples homosexuels, mais que l'Église ne peut en aucun cas exclure
qui que ce soit. L'archevêque de Belgrade, Laszlo Nemet, va jusqu'à
dire qu'il aurait fallu parler davantage des abus. Les autres thèmes
abordés sont ceux de notre époque, de la paix aux migrations.
Est-ce que c'est cela que le Synode doit aborder ? Ou bien le Synode
est-il appelé à fournir des outils doctrinaux et pratiques sur
l'orientation à donner à l'Église afin que personne ne se sente
exclu ?
Regarder les signes des temps est une approche légitime, et c'est
devenu une façon de se regarder soi-même. Il n'est donc pas
surprenant que le Synode sur la communion, la participation et la
mission n'ait pas fait beaucoup parler de lui, sauf dans certains
médias catholiques, alors que tout était concentré sur ce qui était
tangentiel au Synode, des demandes de paix aux questions de
migration.
C'est une limite que l'on retrouve également dans la Lettre au
Peuple de Dieu, qui s'affaiblit dans sa recherche d'inclusion et ne
laisse que vaguement émerger l'idée de structurer un chemin pour le
prochain Synode. Qui sait s'il s'agit d'un choix délibéré, avec
l'idée de reporter la discussion à l'année prochaine, ou s'il s'agit
plutôt d'une décision dictée par les événements.
À la fin du Synode, la grande question demeure : qu'aura-t-il
apporté à l'Église ? Certains disent qu'il n'est pas nécessaire
d'obtenir quoi que ce soit et qu'il est toujours agréable de
converser. Mais converser, c'était déjà fait avant. Alors, tout
a-t-il changé ? Dans l'émotion d'être ensemble ? Dans la possibilité
de ne pas porter la soutane pendant la réunion synodale ? Ou bien y
a-t-il quelque chose qui change dans la manière de gouverner
l'Église ?
Ces questions restent et resteront brûlantes tout au long de l'année
de préparation du prochain Synode.
D'Andrea Gagliarducci
sur le Monday Vatican :
belgicatho.be

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Sources
: belgicatho.be-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 30.10.2023
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