 |
Synode : le Pape décidera tout seul quelles conclusions en tirer
|
Le 25 octobre 2023 -
E.S.M.
-
Au Vatican, le Synode approche de sa phase
finale, qui ne sera en fait pas vraiment finale
puisqu’il sera reconvoqué dans un an et que
ce n’est qu’ensuite que le Pape décidera tout seul quelles
conclusions en tirer, sur base de débats dont on ne sait rien ou
presque étant donné qu’ils se déroulent à huis clos.
|
|
Benoît XVI -
Pour agrandir
l'image ►
Cliquer
Synode : le Pape décidera tout seul quelles conclusions en tirer
Ce livre vaut plus à lui seul que le synode. Il est d’un évêque, et traite
de la chasteté
Le 25 octobre 2023 -
E.S.M. -
Au Vatican, le Synode approche de sa phase finale, qui ne sera en
fait pas vraiment finale puisqu’il sera reconvoqué dans un an et que
ce n’est qu’ensuite que le Pape décidera tout seul quelles
conclusions en tirer, sur base de débats dont on ne sait rien ou
presque étant donné qu’ils se déroulent à huis clos.
Mais dans le même temps, on assiste également à un « synode hors les
murs », dont le livre ci-dessus est une voix, sur un thème, la chasteté, qui
est presque devenu un tabou pour ceux qui appellent dans l’Église à un
« changement de paradigme » dans la doctrine catholique sur la sexualité,
avec comme chef de file le cardinal Jean-Claude Hollerich que François a
parachuté à la manœuvre du synode.
L’auteur de «
Chastity.
Reconciliation of the Senses », paru le 12 octobre aux éditions
Bloomsbury et qui sortira bientôt en librairie notamment en espagnol chez
Encuentro, sous le titre «
Castitad. La
reconciliación de los sentidos », c’est Erik Varden, 49 ans, Norvégien,
moine cistercien de la stricte observance, trappiste, ancien abbé en
Angleterre de l’abbaye de Mount Sain Bernard dans le Leicestershire, et
depuis 2020 évêque de Trondheim.
Mgr Varden, qui n’est pas au synode, figurait parmi les signataires, avec
tous les évêques de Scandinavie dont le cardinal de Stockholm, Ander
Arborelius, de cette «
Lettre pastorale sur la sexualité humaine », diffusée au Carême dernier,
et que Settimo Cielo avait à l’époque publiée dans son intégralité. Par son
extraordinaire originalité de langage et de contenu, cette lettre parvenait
à dire à l’homme moderne toute la richesse de la vision chrétienne de la
sexualité avec une fidélité intacte au magistère millénaire de l’Église tout
en s’opposant de façon limpide à l’idéologie du gender.
Cette lettre pastorale et le livre de Varden partagent donc un style
commun. Mais il y a quand même une différence importante. « Chastity » ne se
mêle pas des disputes et des « dubia » sur la bénédiction des coupes
homosexuels ni sur la communion des divorcés remariés. Sur ces questions,
l’auteur prend d’emblée le parti de ne pas s’écarter d’un iota de ce
qu’enseigne le Catéchisme de l’Église de l’Église catholique de 1992, auquel
il renvoie comme à un « grand trésor ».
Parce qu’en tant qu’évêque, Mgr Varden poursuit un but très différent
avec ce livre. Il veut « construire des ponts », combler ce vide qui s’est
creusé entre la pensée de la société actuelle sécularisée et l’immense
richesse de la tradition chrétienne, aujourd’hui dissoute dans une amnésie
généralisée.
Il entend en fait, écrit-il, présenter à nouveau au monde la foi
chrétienne dans son intégralité, sans compromis. Mais dans le même temps,
l’exprimer de manière compréhensible même pour ceux qui y sont complètement
étrangers : « faire appel à une expérience universelle, en cherchant à lire
cette expérience à la lumière de la révélation biblique ».
Et « Chastity » propose en effet un voyage fascinant entre la Bible et la
grande musique, la littérature, la peinture, des Pères du désert à la
« Norma » de Bellini, d’Homère à la « Flûte enchantée » de Mozart, en
passant par une bonne douzaine d’écrivains et de poètes modernes plus ou
moins éloignés de la foi chrétienne. Même l’apôtre Matthieu sur la
couverture se prête au jeu. Il est tiré de la fresque du jugement dernier
réalisée en 1300 par Pietro Cavallini, un précurseur de Giotto, dans la
basilique romaine de Sainte-Cécile-du-Trastevere. Ses yeux regardent vers le
Christ, vers le destin final de l’homme en gloire.
Tout cela pour montrer combien la « Chastity », quels que soient les
différents états de vie, est réconciliation et accomplissement de désirs et
de passions, qui a comme but propre cet homme « revêtu de gloire et
d’honneur » qui est l’Adam sorti de la création, et auquel le Christ nous
reconduit.
Nous reproduisons ci-dessous un bref extrait de ce livre, dont nous
conseillons cependant la lecture dans son intégralité, tant il est précieux
et incomparable par rapport aux bavardages synodaux vains, ennuyeux et
« exculturés ».
*
Il est temps d’opérer un « Sursum corda »
d’Erik Varden (pp. 114-116 de « Chastity. Reconciliation of the
Senses »)
Sainteté, vie éternelle, configuration au Christ, résurrection des
corps : ces notions ne font plus aujourd’hui partie de la pensée
commune sur les relations humaines et la sexualité. Nous nous sommes
éloignés de la mentalité qui a produit la sublime verticalité des
cathédrales du XIIe siècle, ces demeures qui contenaient la
plénitude de la vie pour l’élever.
N’a-t-on pas récemment lancé la proposition d’installer une piscine sur
le toit reconstruit de Notre-Dame de Paris ? Cette idée m’a semblé très à
propos. Elle aurait symboliquement rétabli la coupole des eaux qui
séparaient la terre du ciel au premier jour de la création, avant que ne se
manifeste en elle l’image de Dieu (cf. Genèse 1,7). Elle aurait annulé,
symboliquement encore, la déchirure du firmament du Baptême de Jésus, qui
préfigurait une nouvelle manière d’être des hommes. Les derniers fragments
de mystère rescapés à l’intérieur de l’église elle-même auraient été
représentés sous les éclaboussures des corps occupés à se maintenir en
forme. La métaphore aurait été éloquente.
Une fois disparu l’élan surnaturel du christianisme, que reste-t-il ? Un
sentiment de bonnes intentions une série de commandements considérés comme
oppressifs, puisque la finalité du changement auquel ils servaient a été
rapidement évacuée.
On comprend aisément que s’amorce un mouvement pour les remiser au
placard. Quel est encore leur but ? Devenue mondaine, l’Église s’est
accommodée au monde et s’applique à pendre ses aises en interne. Ses
prescriptions et ses interdits reflèteront et seront dictés par les coutumes
courantes.
Ce qui exige une flexibilité continue, parce que les coutumes de la
société séculière changent rapidement, même dans le domaine de la réflexion
progressiste sur le sexe. Certaines idées présentées comme libératoires et
prophétiques il n’y a pas si longtemps –par exemple sur la sexualité
infantile – sont aujourd’hui considérées à juste titre comme aberrantes. Et
pourtant de nouveaux prophètes sont oints hâtivement, de nouvelles théories
sortent et sont expérimentées dans un domaine qui touche notre sphère la
plus intime.
Il est temps d’opérer un « Sursum corda », de corriger une tendance à une
horizontalité introspective pour récupérer la dimension transcendantale de
l’intimité incarnée, qui fait partie intégrante de l’appel universel à la
sainteté. Naturellement, nous devrons atteindre et impliquer ceux qui se
considèrent mis à la porte de l’enseignement chrétien, ceux qui se sentent
ostracisés ou qui pensent être forcés à respecter des standards impossibles.
Mais dans le même temps, nous ne pouvons pas oublier que cette situation n’a
rien de bien nouveau.
Aux premiers siècles de notre ère, il y avait une tension colossale entre
les valeurs morales mondaines et les valeurs chrétiennes, surtout concernant
la chasteté. Et cela non pas parce que les chrétiens étaient meilleurs que
les autres – la plus grande partie d’entre nous, hier comme aujourd’hui, vit
une vie médiocre – mais parce qu’ils avaient une compréhension différente du
sens de la vie. C’était l’époque des subtiles controverses christologiques.
Inlassablement, l’Église luttait pour formuler avec clarté qui est Jésus
Christ : « Dieu né de Dieu » ou encore « né de la Vierge Marie » ;
pleinement humain, pleinement divin. C’est sur cette base qu’on en est venu
à donner un sens à ce que signifiait l’être humain et à montrer comment un
ordre social humain pourrait se réaliser.
Aujourd’hui, la christologie est mise de côté. Nous affirmons encore que
« Dieu s’est fait homme ». Mais nous nous appuyons en grande partie sur une
herméneutique inversée, en projetant une image de « Dieu » qui naît de notre
compréhension en seule « tunique de peau » (cf. Genèse 3,21) de ce qu’est
l’homme. Le résultat est caricatural. Le divin est réduit à notre mesure. Le
fait que de nombreux contemporains rejettent ce « Dieu » contrefait est à de
nombreux aspects un indice de leur bon sens.
Un article de
Sandro Magister, vaticaniste à
L’Espresso.

Articles les plus
récents :
-
Benoît XVI : Il n’y a jamais eu une théorie de la substitution
-
Mgr Gänswein s’élève contre les calomnies et les fausses informations
-
Le cardinal Müller nous enseigne comment remédier aux ambigüités du Pape François
-
Le Pape reçoit au Vatican la religieuse LGBT, Jeannine Gramick, censurée par Ratzinger
-
Cardinal Müller : Mgr Gänswein subit un traitement humainement inacceptable
-
Les dubia sont-ils une arme contre le pape ou une défense des fidèles ? Une réponse argumentée
Les lecteurs qui
désirent consulter les derniers articles publiés par le site
Eucharistie Sacrement de la Miséricorde, peuvent
cliquer sur le lien suivant
► E.S.M.
sur Google actualité |
Sources
: diakonos.be-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.10.2023
|