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Le cardinal Müller nous enseigne comment remédier aux ambigüités du Pape François
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Le 20 octobre 2023 -
E.S.M.
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L’intervention du card. Müller pointe la
direction vers laquelle tourner notre regard ; nous
catholiques possédons un très riche patrimoine qui nous
vient de 20 siècles de développement de la doctrine
chrétienne, lequel ces dernières années a été bien
approfondi, articulé et appliqué aux situations et aux
problèmes de l’époque contemporaine, surtout grâce au
travail de grands papes tels que Benoît XVI et Saint Jean Paul
II. C’est là que nous trouverons les réponses dont nous
avons besoin. Suivons-les et nous ne nous tromperons
pas.
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Bergoglio -
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Le cardinal Müller nous enseigne comment remédier aux ambigüités du Pape François
Dans sa lettre au cardinal Duka, le cardinal Müller enseigne aussi comment
remédier aux ambigüités du Pape François :
Un commentaire
Le 20 octobre 2023 -
E.S.M. -
(s.m.) Le bien-fondé du recours aux « dubia » pour protéger la foi
des simples, mise en lumière dans l’article
précédent, se trouve aujourd’hui confirmé dans ce génial
commentaire de la
lettre du cardinal Gerhard Ludwig Müller à son confrère Dominik
Duka publiée le 13 octobre par Settimo Cielo.
L’auteur de ce commentaire est le professeur Leonardo Lugaresi, le
célèbre chercheur spécialisé dans les premiers siècles du christianisme et
des Pères de l’Église.
Selon lui, la lettre de Müller à Duka a également le mérite d’indiquer la
voie à suivre pour échapper aux ambiguïtés intentionnelles et systématiques
du Pape François sur certains points de la doctrine que lui-même, le Pape,
déclare comme étant inchangés mais qu’il traite en même temps comme s’ils
étaient à l’état fluide.
Et il existe une issue simple et sûre. Si en effet la doctrine est donnée
comme étant inchangée, et qu’elle nous est parvenue sous une forme claire,
c’est sur cette dernière que nous devons nous appuyer au cas où les paroles
et les actes du pape régnant seraient ambigus et imprécis.
Laissons la parole au professeur Lugaresi
*
Cher M. Magister,
Je crois que la lettre dans laquelle le cardinal Gerhard Ludwig Müller a
fait connaître son avis sur la réponse que le Dicastère pour la Doctrine de
la foi a fournie aux « dubia » présentés par le cardinal Dominik Duka, au
nom des évêques de la République Tchèque, concernant l’interprétation d’« Amoris
laetitia », soit un document de grande importance.
Elle l’est non seulement par la grande qualité de son contenu théologique
mais également et surtout parce qu’elle contient l’indication d’une méthode
précieuse pour aider de nombreux bons catholiques à sortir de la condition
d’aporie dans laquelle ils se trouvent actuellement, tiraillés entre le
désir sincère de continuer à obéir au pape et le profond malaise, pour ne
pas dire la souffrance, que certains aspects de son magistère provoquent à
leur conscience, à cause de ce qui leur apparaît comme une discontinuité
nette, quand il ne s’agit pas purement et simplement d’une contradiction,
par rapport au magistère précédent de l’Église.
Dans un certain sens, le texte du cardinal Müller constitue en effet un
tournant dans la dynamique de ce processus de formulation de questions, les
« dubia », à travers lequel un petit – mais pas insignifiant pour autant –
groupe de cardinaux a cherché, ces dernières années, à remédier à ce que
beaucoup considèrent comme un défaut singulier de l’enseignement du Pape
François, c’est-à-dire son ambiguïté.
Affirmer que l’enseignement du Pape est souvent ambigu ne signifie pas
lui être hostile ni lui manquer de respect : je dirais qu’il s’agit
davantage de la constatation d’un fait évident. Comme vous l’avez-vous-même,
monsieur Magister, rappelé dans votre introduction à la lettre du cardinal
Müller, on ne compte désormais plus les cas dans lequel le pape a lancé des
affirmations équivoques (au sens où elles se prêtent à des interprétations
opposées) voire contradictoires entre elles parce qu’elles divergent les
unes des autres, et chaque fois qu’on lui a demandé d’en préciser le sens de
manière univoque, il a soit évité de répondre, ou bien il l’a fait, toujours
de manière indirecte, de manière tout aussi ambigüe et fuyante.
Devant un tel « modus operandi », l’ambigüité semble donc être non pas
accidentelle mais bien essentielle, étant donné qu’elle correspond à une
idée fluide de la vérité abhorrant toute forme de définition conceptuelle et
la considérant comme une rigidité qui prive le message chrétien de sa
vitalité. L’axiome selon lequel « la réalité est supérieure à l’idée »,
auquel le Pape Jorge Mario Bergoglio s’en remet souvent, est en effet
utilisé de manière à abolir le principe de non-contradiction, et le principe
qui en découle en vertu duquel on ne peut pas à la fois affirmer une idée et
son contraire.
La nouveauté de la prise de position du cardinal Müller, consiste à mon
sens dans le fait qu’il a répondu lui-même aux questions adressées par ses
confrères évêques au Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi (et donc
en définitive au Pape qui l’a nommé), et qu’il l’a fait comme son successeur
actuel à ce poste aurait dû le faire, c’est-à-dire de manière claire,
rationnellement argumentée et conformément aux données de la Révélation
telles que la Tradition sacrée et les Saintes Écritures nous les ont
transmises.
Mais cela ne revient-il pas à usurper une fonction qui ne lui revient pas
et à saper l’autorité du Pape ? Pour répondre à cette question, il faut
garder à l’esprit que, dans toute la fluidité magmatique du « nouveau
magistère », il y a cependant un point ferme, en permanence réaffirmé et
jamais nié par le Pape et par tous ses collaborateurs sans exception aucune,
et c’est celui de la prétendue totale continuité entre l’enseignement de
François et celui de ses prédécesseurs, en particulier de Benoît XVI et de
Jean-Paul II. « La doctrine ne change pas », a-t-on répété à l’envi, comme
un mantra, aux catholiques perplexes et alarmés.
Et c’est précisément là que l’argument de Müller intervient, avec la
simplicité désarmante d’un nouvel « œuf de Colomb », en nous indiquant une
voie : si concernant un problème donné, le magistère de Jean-Paul II et de
Benoît XVI est clair et univoque et qu’au contraire, celui de François
semble ambigu et susceptible d’être interprété dans un sens contraire à
celui-ci, il découle du principe de continuité que, quand nous autres
fidèles nous ne comprenons pas (et que le Pape ne nous explique pas), nous
pouvons tranquillement nous reposer sur ses prédécesseurs et suivre leur
enseignement comme si c’était le sien, puisqu’il nous garantit lui-même
qu’il n’y a pas de discontinuité. L’assentiment religieux de l’intelligence
et de la volonté ne peut porter en effet que sur ce que nous comprenons
correctement : nous ne pouvons consentir à une affirmation dont le sens
n’est pas clair.
En substance, l’intervention du cardinal Müller nous pointe la direction
vers laquelle tourner notre regard : nous catholiques possédons un très
riche patrimoine qui nous vient de vingt siècles de développement de la
doctrine chrétienne, et qui ces dernières années a été bien approfondi,
articulé et appliqué aux situations et aux problèmes de l’époque
contemporaine, surtout grâce au travail de grands papes tels que ceux que
nous avons cités. C’est là que nous trouverons les réponses dont nous avons
besoin. Suivons-les et nous ne nous tromperons pas.
Ce qui persiste à rester ambigu aujourd’hui reste également négligeable
pour la conscience, du fait de son caractère équivoque par rapport à ce qui
a été défini avec clarté par le passé. Pour ainsi dire, le principe de
continuité le tient en l’état. Ce n’est que si d’aventure le Pape déclarait,
sans ambiguïté, qu’il ne faudrait plus prêter attention au magistère de ses
prédécesseurs parce qu’il est abrogé par le sien, que ce statu quo
tomberait. Mais dans ce cas, bien d’autre choses tomberaient également. Et
nous pouvons être assurés que ça n’arrivera pas.
Leonardo Lugaresi.
Un article de
Sandro Magister, vaticaniste à
L’Espresso.
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Sources
: diakonos.be
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 20.10.2023
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