Le 14 octobre 2023 - E.S.M. - Le secrétaire personnel de Benoît XVI donnera une conférence à laquelle assistera le cardinal Rouco Varela et dont le diocèse de Madrid n'a pas été informé, un an après la conférence contre Bergoglio donnée par le cardinal Müller, Munilla ou Reig Pla au CEU

Il y a un an, l'Association catholique de propagandistes invitait l'un des ennemis déclarés du pape François, le cardinal Müller (ex-préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi), à un hommage à Benoît XVI, quelques mois avant la mort du pape émérite. Ce conclave réunit à Madrid, sans l'autorisation de l'évêque d'alors, Carlos Osoro, des prélats ultraconservateurs comme le cardinal Rouco Varela, les évêques Munilla ou Reig ou le cardinal Cipriani, du Pérou, résidant à Madrid après avoir été expulsé de son pays par Bergoglio. Un an plus tard, la scène se répète, bien qu'à cette occasion le protagoniste soit le célèbre secrétaire personnel de Ratzinger, Georg Gänswein, « exilé » par le pape à Fribourg après un livre de mémoires controversé quelques jours après la mort du pape émérite.

L'événement aura lieu le 18 octobre prochain, à 19 heures, à la Fondation universitaire espagnole et, comme à l'époque, la présence de Mgr Gänswein - comme il est d'usage, mais pas obligatoire - n'a pas été signalée à l'actuel archevêque de Madrid, le néo-cardinal José Cobo. La conférence, convoquée par une entité civile, bénéficie cependant du soutien explicite du cardinal Rouco Varela et du nonce de Sa Sainteté en Espagne (c'est-à-dire le représentant officiel de François dans notre pays), Bernardito Auza, qui assisteront à une conférence à l'issue de laquelle sera baptisé la salle de l'FUE sous le nom de Joseph Ratzinger-Benoît XVI.

Cependant, un courrier a bel et bien était envoyé à l’archevêque de Madrid.

À propos de l’affirmation selon laquelle l’archevêque de Madrid n’avait pas eu connaissance de l’arrivée de Georg Gänswein, Religión Confidencial a eu accès au courrier électronique dans lequel la présidente de la Fondation Universitaire Espagnole, Lydia Jiménez invitait l’archevêque cardinal José Cobo à présider la cérémonie d’inauguration de la Salle Joseph Ratzinger à la fondation précitée, courrier qui fut répondu depuis l’archevêché. Dans ce courriel, on remerciait d’avoir pu accepter l’invitation malgré le fait qu’il était conscient que l’archevêque de Madrid avait de nombreux engagements à son ordre du jour.

Un argument qui a fait que l'archevêque de Madrid ne pouvait pas être dans la classe Joseph Ratzinger à l'occasion de l'inauguration du cours de la Fondation universitaire espagnole, comme il l'a confirmé dans une communication ultérieure en réponse au courrier précité.

Le lundi 11 septembre, à 18h57, le secrétariat de Lydia Jiménez envoyait un e-mail aux adresses électroniques de l’archevêque de Madrid, que nous ne publierons pas par respect personnel et institutionnel, dans lequel on annonçait l’inauguration de l'amphithéâtre en détail, et on demandait à José Cobo d’avoir l’amabilité de présider l’événement, où devait être présent le Nonce de Sa Sainteté en Espagne. .

Ce n’est pas un acte anti-françois

La Fondation Universidad Española explique qu’en invitant Mgr Georg Gänswein, elle n’a pas l’intention de faire un acte anti-françois, et ils insistent sur le fait que l’archevêque de Madrid n’a pas été avisé, bien au contraire : il a été invité à présenter l’événement. Depuis l’archevêché, ils affirment à RC que la Fondation a le droit légitime d’inviter qui elle veut et ils admettent qu’il pourrait y avoir eu une défaillance dans les communications.

Cependant, Religión Confidencial a pu savoir que l’archevêque Cobo "est perplexe" que deux évêques (Rouco et le nonce) participent à cet événement en présence de l’archevêque Mgr Georg Gänswein.

La présence de Mgr Gänswein intervient à un moment particulièrement important, au milieu de la célébration du Synode de la synodalité à Rome - vivement contesté par les courants les plus rigoristes de l'Église catholique - et qui a suscité un malaise évident dans le diocèse de Madrid, qui craint que des scènes comme celles qui se sont déroulées il y a maintenant un an au CEU, où le cardinal Müller critiquait sévèrement François et les clés de son pontificat, puissent se répéter. « Les thèmes centraux de l'Église ne devraient pas être le changement climatique, la protection de l'environnement, la politique migratoire, les postes de pouvoir pour les laïcs, mais l'Évangile de Jésus », martelait alors le cardinal Müller.

La présence de Rouco Varela, en outre, le confirme comme l'un des meneurs de la « rébellion » de cardinaux contre le pape, qui compte aujourd'hui huit grands représentants. Müller (qui ne viendra pas, ayant été invité, dans un jeu d'équilibres très jésuite, par le pape François pour participer au Synode), les cinq cardinaux des 'dubia' (Brandmuller, Sarah, Burke, Zen ou Sandoval), le cardinal tchèque Duka (qui demanda des éclaircissements au Vatican sur le fait que le Synode accepterait la communion aux divorcés remariés)... et Rouco Varela. Le plus intelligent des huit, et qui n'a pas publiquement adhéré à des déclarations contraires au souverain pontife, mais qui par sa présence avalise une situation qui dérange, et beaucoup, à Madrid. D’autant plus que la capitale de l’Espagne compte, pour la première fois de son histoire, trois cardinaux vivants : Rouco, Osoro et Cobo.

Confronter François à Benoît

Sans Rouco Varela, il est impossible de comprendre les deux "rebelles" anti-François qui, dans un an, seront basés à Madrid. Sans Rouco, et sans l'incompréhensible coopération d'Auza, dont la présence à l'acte du 18 octobre ne bénéficie pas du soutien de ses supérieurs. Et là encore, confrontant la figure du pape émérite à celle de l'auxiliaire.

À cela s'ajoute la présence de Mgr Gänswein, que le pape a « exilé » à Fribourg sans aucune charge pastorale. Dans son livre, le secrétaire papal montre aussi l'inquiétude hypothétique de Ratzinger face à certaines réformes et sa « perplexité » après la publication d'Amoris Laetitia, document qui a ouvert la porte à la communion des divorcés remariés.

Un autre moment controversé pour le pape émérite a été la publication de Traditionis custodes restreignant l'usage de la messe traditionnelle. D'après Mgr Gänswein, Ratzinger « considérait comme une erreur (...) d’interdire la célébration de la messe en rite ancien dans les églises paroissiales, car il est toujours dangereux d’acculer un groupe de fidèles, en leur donnant l’impression d’être persécutés et en leur inspirant le sentiment de devoir sauvegarder à tout prix leur propre identité face à « l’ennemi » ».

Mise à jour ► Mgr Gänswein n’interviendra finalement pas à Madrid après avoir été interdit ! - 16.10.2023

Mise à jour du 18.10.2023 ► Cardinal Müller : Mgr Gänswein subit un traitement humainement inacceptable
Mise à jour du 21.10.2023 ►Mgr Gänswein s’élève contre les calomnies et les fausses informations

L'affiche officielle de l'évènement

El diario.es - Traduction E.S.M

Articles les plus récents :

- Le cardinal Zen qualifie la réponse du pape François aux dubia sur les bénédictions homosexuelles de pastoralement intenable
- Müller écrit à Duka : Fernandez va contre la doctrine catholique, et avec lui, il y a le pape
- La Fondation Universitaire Espagnole sauve Mgr Georg Gänswein du l'exil
- Ratzinger rejeté à la Sapienza, Parisi invité au Vatican
- Le synode parle tout seul. En attendant, en Italie, deux jeunes sur trois ne croient plus en Dieu
- La foi est la plus belle expérience de Dieu

Les lecteurs qui désirent consulter les derniers articles publiés par le site Eucharistie Sacrement de la Miséricorde, peuvent cliquer sur le lien suivant ► E.S.M. sur Google actualité

Sources : El diario.es- E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 14.10.2023

» Sélection des derniers articles

Tous les articles

Dernières publications