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Le synode parle tout seul. En attendant, en Italie, deux jeunes sur
trois ne croient plus en Dieu
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Le 11 octobre 2023 -
E.S.M.
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Il y a un gouffre entre les questions débattues parmi les
trente-cinq tables du synode sur la synodalité – si l’on s’en tient
aux comptes-rendus officiels – et à ce qui se passe au-delà des
murailles léonines, dans la vie réelle, à « notre époque où dans de
vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une
flamme qui ne trouve plus à s’alimenter ».
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Le synode parle tout seul. En attendant, en Italie, deux jeunes sur trois ne
croient plus en Dieu
Le 11 octobre 2023 -
E.S.M. -
Il y a un gouffre entre les questions débattues parmi les
trente-cinq tables du synode sur la synodalité – si l’on s’en tient
aux comptes-rendus officiels – et à ce qui se passe au-delà des
murailles léonines, dans la vie réelle, à « notre époque où dans de
vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une
flamme qui ne trouve plus à s’alimenter ».
Cette citation est de Benoît XVI, dans la mémorable
lettre qu’il a envoyée aux évêques le 10 mars 2009.
« En ce moment de notre histoire – écrivait ce pape – le vrai problème
est que Dieu disparaît de l’horizon des hommes et que tandis que s’éteint la
lumière provenant de Dieu, l’humanité manque d’orientation, et les effets
destructeurs s’en manifestent toujours plus en son sein. »
D’où, ce qu’il identifiait comme « la priorité qui prédomine » pour
l’Église tout entière et en premier lieu pour le successeur de Pierre :
« rendre Dieu présent dans ce monde et ouvrir aux hommes l’accès à Dieu. Non
pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce
Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l’amour poussé jusqu’au bout
(cf. Jn 13, 1) – en Jésus Christ crucifié et ressuscité ».
De cette « priorité », on ne trouve nulle trace dans le synode. Et cela
au moment même où sortent les résultats d’un sondage qui révèle un véritable
effondrement de la religion catholique en Italie, la nation dont le Pape
François est le primat.
Cette enquête a été lancée par la revue « Il
Regno », une voix attitrée du catholicisme progressiste italien, et elle
a été présentée le 6 octobre à Camaldoli, dans le célèbre monastère
bénédictin, par Paolo Segatti, professeur de sociologie politique à
L’Université de Milan, et par Arturo Parisi, un grand analyste du
catholicisme italien qui a pendant de nombreuses années enseigné cette même
discipline à l’Université de Bologne et qui a également été député et
ministre de la Défense entre 2006 et 2008.
Une enquête identique avait déjà été lancée par « Il Regno » en 2009. Et
c’est en comparant l’une avec l’autre que l’extinction progressive de la foi
en Italie apparaît clairement.
Quand on leur demande à quelle religion ils appartiennent, en quatorze
ans, ceux qui se déclarent catholiques sont tombés de 81,2% à 72,7%, tout
comme les adhérents à d’autres confessions chrétiennes, orthodoxes ou
protestante, qui tombent quant à elles de 11,7% à 7,9%.
À l’inverse, le nombre de ceux qui se disent non-croyants ou athées est
passé de 6,2% à 15,3%.
Jusque-là, le déclin de la religion est notable, mais on ne peut pas
encore parler d’effondrement. Mais quand on leur a posé des questions plus
précises sur leur foi, ceux qui ont déclaré croire en Dieu ne sont plus que
57% contre 72% en 2014, tandis que ceux qui ne croient manifestement pas en
Dieu sont désormais 36% contre 26% en 2014.
Cela signifie qu’une bonne partie de ceux qui se déclarent encore
catholiques ne croit plus en Dieu.
La pratique religieuse reflète naturellement ce déclin de la foi. Le
nombre de ceux qui déclarent se rendre à l’Église tous les dimanches est
tombé de 28% à 18%. Le nombre de ceux qui y vont deux ou trois fois par mois
de 16% à 10% ; une fois par mois de 14% à 9%. (Mais il faut tenir compte
d’une autre enquête récente d’Euromedia
Research qui a révélé que seuls 13,8% des italiens va encore à la messe
le dimanche).
À l’inverse, le nombre de ceux qui ne vont à l’Église que deux ou trois
fois par an est passé de 23% à 26% et le nombre de ceux qui n’y vont jamais
a grimpé de 19% à 37%.
Mais les données les plus impressionnantes sont celles qui analysent la
pratique religieuse et la foi en Dieu par tranche d’âge.
Parmi ceux qui vont à l’église chaque dimanche, la chute est forte pour
ceux qui sont nés avant 1945 et plus modérée pour la génération
intermédiaire. Mais parmi ceux qui sont nés après 1980, la présence à la
messe du dimanche s’est désormais effondrée à 7%.
Et la chute de ceux qui ont la foi en Dieu est encore plus marquée,
puisqu’ils ne représentent plus que 50% de ceux qui sont nés dans les années
quatre-vingt et encore moins, c’est-à-dire 37% de ceux qui sont nés après
1990.
Si l’on revient à ces 15,3% d’italiens qui se déclarent explicitement
non-croyants ou athées, le détail selon le sexe et l’âge fournit ici encore
des données impressionnantes.
Chez les hommes, le pourcentage s’élève désormais à 22,5% en moyenne pour
toutes les tranches d’âge.
Mais pour les hommes nés dans les années quatre-vingt, on passe à 32%, et
pour ceux nés après 1990, à 35%.
Tandis que chez les femmes de ces mêmes classes d’âge, ces mêmes chiffres
s’envolent à 23% et 31%.
Si tel est le langage cru de la réalité, dans une nation telle que
l’Italie qui au début de ce millénaire était encore considérée comme une
grande « exception » catholique à la sécularisation régnant en Occident, on
ne peut qu’espérer que le synode en cours commence au moins à l’écouter.
Un article de
Sandro Magister, vaticaniste à
L’Espresso.

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Sources
: www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.10.2023
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