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19 Avril 2005
 

Pape François, un schisme pragmatique en cours ?

Le 26 décembre 2023 - E.S.M. -  Après dix ans de pontificat, la transition générationnelle est terminée. La mort de Benoît XVI a également clôturé une époque. Le pape François a ainsi amené Victor Manuel Fernández de la périphérie au centre, l'a créé cardinal et l'a mis à la tête du Dicastère de la Doctrine de la Foi, mettant noir sur blanc certaines méthodes utilisées dans le passé par le Le dicastère ne devrait plus être utilisé.

Bergoglio - Pour agrandir l'image ► Cliquer

Pape François, un schisme pragmatique en cours ?

Le 26 décembre 2023 - E.S.M. - Dès 2017, le site italien Campari & De Maistre  soulignait la possibilité d’un schisme. Ils ont cependant noté que le danger de division ne se trouvait pas en Allemagne, malgré toutes les pressions déjà exercées par l’Église allemande. Au lieu de cela, nous devions rechercher le danger venant de l’Amérique latine.

L’Amérique latine – soutenait l’article – connaissait une évolution socio-politique substantielle, dans laquelle une fondation territoriale homogène se transformait en un discours théologique potentiellement schismatique.

Aujourd’hui, ce raisonnement sur le schisme de l’Église latino-américaine semble dramatiquement pertinent. Cela m’est soudain venu à l’esprit en repensant à l’incroyable activisme du Dicastère de la Doctrine de la Foi dirigé par le cardinal Víctor Manuel Fernandez.

Le dernier document du Dicastère est Fiducia supplicans. En 45 points, avec – comme toujours – des citations du magistère du pape François, mais rarement des citations des Pères de l'Église ou du Catéchisme, le document grimpe sur un terrain accidenté : la bénédiction des couples irréguliers, qu'ils soient divorcés remariés ou ceux constitués par des personnes du même sexe.

Le raisonnement final est que non, on ne peut bénir autre chose qu’un mariage, et aucune union autre qu’un mariage entre un homme et une femme ouverts à la vie n’est acceptée par l’Église catholique. Cependant, les bénédictions individuelles sont autorisées car celui qui demande une bénédiction demande la grâce de Dieu. Ce n’est pas l’union qui est bénie, mais le peuple, même celui qui est en état de péché.

Bien entendu, tout cela relève du bon sens. Comme d’habitude, le bon sens était d’éviter de donner des bénédictions publiques à des unions autres que le mariage, de gérer certaines situations limites en privé et de laisser la décision sur ce qu’il fallait faire et comment le faire au discernement du prêtre. Après tout, il était évident que le prêtre agirait selon la doctrine et une conscience correctes, en restant fidèle au dépôt de la foi, sans pour autant manquer d'accompagner toute situation problématique.

Le texte du Dicastère pour la Doctrine de la Foi est écrit avec des arguments peu clairs. Comme le disait le dominicain français Thomas Michelet : « Cela manque de précision ». Il n’y a jamais le mot « conversion » ; il n'y a jamais, dans le texte, une description de ce qu'est le péché. En fin de compte, il n’y a aucune idée de vocation chrétienne. Pour cette vocation, nous essayons de vivre selon des critères précis appelés doctrine. C'est à travers cette vocation que la possibilité du péché est mise en évidence. C'est pour cette vocation que l'on se confesse.

Cependant, le manque de précision du texte réside précisément dans la différence de mentalité entre la théologie classique et la théologie latino-américaine.

Voici deux approches différentes, la seconde certainement plus pragmatique et moins fondée sur la pensée philosophique. À tel point que les idées philosophiques employées par la théologie latino-américaine ont toujours été empruntées au monde occidental. La théologie de la libération, par exemple, est née des catégories marxistes que les théologiens latino-américains ont apprises en Europe (Boff a étudié en Allemagne, Gutierrez en France).

Le pape François a apporté cette mentalité aux dirigeants de l’Église catholique.

Dès le début, le pape a alterné une approche populiste (l'image du berger parmi le peuple, qui paie son hôtel même s'il devient pape, qui porte personnellement son sac dans l'avion, qui utilise une croix en argent et non en or) avec le désir de mettre au centre une série de questions qui, depuis l'Amérique latine, semblaient sous-estimées.

« C’est depuis la périphérie que l’on voit le mieux le centre », a souvent dit le pape François. De cette manière, il affirmait qu’il existait un monde qui non seulement n’était pas compris mais qui était même négligé par Rome et que c’était Rome qui ne comprenait pas. Dans d’autres cas, le pape François a souligné que la théologie latino-américaine est appelée à devenir une « théologie source », et c’est également une affirmation importante car la pensée théologique n’est pas appelée à évoluer mais à être un exemple.

Sous ce pontificat, le Pape a alors mis en œuvre une sorte de révolution culturelle fondée sur le pragmatisme, comme le démontre la dernière réforme de l'Académie pontificale de théologie, où il est clairement dit qu'il ne faut pas avoir peur d'emprunter des catégories à d'autres disciplines. Par les étapes ultérieures – le Pape a commencé par demander la multidisciplinarité et une approche de la personne humaine non limitée à certains principes mais ouverte aux exigences sociales – le Pape François a ainsi amené l’idée latino-américaine au centre de l’Église.

Le pape François n’a pas que des références culturelles latino-américaines. Pourtant, de manière générale, il semble que le pape ait été surinterprété dans ses racines intellectuelles. C'est un jésuite qui n'a jamais terminé son doctorat, qui est issu d'études techniques et qui, de toute façon, a vécu une réalité compliquée où l'action passait avant la vision.

Il ne faut pas le sous-estimer.

Mais jusqu’à présent, la vision du Pape s’harmonisait, ou du moins entrait en dialogue, avec une vision institutionnelle différente de l’Église liée à l’histoire et aux traditions. Le pape François avait modifié quelque chose qui le concernait personnellement, comme le protocole d'accueil des chefs d'État divorcés et remariés, ou, depuis le début de son pontificat, son refus de porter la mozzetta rouge, qui a toujours fait partie de la tenue vestimentaire papale, et qui a été associé à tort à un symbole de pouvoir temporel.

Mais après dix ans de pontificat, la transition générationnelle est terminée. La mort de Benoît XVI a également clôturé une époque. Le pape François a ainsi amené Victor Manuel Fernández de la périphérie au centre, l'a créé cardinal et l'a mis à la tête du Dicastère de la Doctrine de la Foi, mettant noir sur blanc certaines méthodes utilisées dans le passé par le Le dicastère ne devrait plus être utilisé.

Non seulement le pape s'est vengé de la curie, qui n'a pas approuvé son choix de Fernández comme recteur de l'Université catholique, mais il a aussi revendiqué la nécessité de rompre avec l'histoire, sauf que le présent peut aussi être considéré avec préjugé.

Depuis son arrivée, Fernández a apporté la lecture latino-américaine de la situation ecclésiale. Il l'a fait avec des responsa ad dubia fréquemment publiées, répondant à des questions qui semblaient évidentes car, en général, tout a toujours été laissé au discernement des évêques et des prêtres.

Vous pouvez faire le tour des paroisses : les cas de communion refusée aux mères célibataires sont très rares et s'inscrivent dans une situation particulière car on n'a jamais pensé à refuser simplement la communion même lorsque les situations sont difficiles ; les bénédictions n’ont jamais été refusées à personne ; la rigidité de pensée n'a jamais été un véritable discriminant, et il faut dire qu'elle concernait les fidèles plus que les pasteurs. Ensuite, il y a des cas particuliers et des abus. Cependant, ces situations n'affectent pas le tableau général de l'histoire.

Après tout, avant, il n’y avait pas besoin de réponse car ces questions relevaient d’une mentalité typique et d’un langage commun. Mais ce que nous essayons de faire maintenant, c’est de changer le langage et, ce faisant, de changer la nature de l’Église. Une vision du monde s'impose, tandis que le Pape accuse d'arriération tous ceux qui s'opposent à cette nouvelle vision du monde et rend même la vie difficile aux traditionalistes.

Nous nous sommes souvent demandé pourquoi bon nombre des choix du pape, bien que logiques et pas trop dévastateurs, ont eu un impact aussi désastreux, du moins aux yeux des gens. Et la réponse réside justement dans le langage, dans la vision imposée du monde. Ce n’est pas le fait mais la vision du monde qui détermine la crainte pour l’avenir de l’Église sous le pape François.

Il ne s’agit pas d’antipapisme, mais de l’incompréhension d’une envie particulière qui est perçue chaque fois que le Pape décrit des situations qu’il ne partage pas. Et les descriptions sont parfois injustes car nourries des préjugés de la périphérie, qui se sent marginalisée.

Ce faisant, un schisme est confirmé et le schisme pratique formé en Amérique latine est ramené au centre de l’Église. Il s’agit d’un schisme qui naît d’une vision populaire et populiste, de la nécessité de répondre à une société formée sans structure philosophique, avec une mentalité à la fois néocoloniale et colonisée.

C’est une révolte de ceux qui se sentaient esclaves et qui peuvent désormais prendre les décisions. Cependant, ils n’ont pas élevé leur niveau culturel ni appris une nouvelle langue. Ils ont exigé que les institutions s'habituent à leur langue.

Sauf qu’une langue a besoin de profondeur pour être perçue et vécue. Il lui faut de l’histoire ; Il a besoin d’être nourri de substance. Ce n’est pas une idée abstraite ni une théorie mais elle vit dans l’histoire de l’Église. On dira que le langage du Pape est concret alors que celui de l’Église s’est cantonné à un empyrée. Je trouve que c'est tout le contraire.

Les textes du Pape, la réponse de Fernández, sont pleins d’expressions idiomatiques qui demandent à être expliquées, parfois même vagues. Par ailleurs, le pape François a mené une véritable bataille idéologique contre le néo-gnosticisme et le néo-pélagianisme, même si la manière dont il explique ce retour aux hérésies antiques est tout à fait personnelle. Dans certains cas, les questions sont décontextualisées, comme lorsque le Pape parle de mondanité spirituelle.

Des questions pour un débat intellectuel ? Peut-être. Mais lorsque le Pape parle, le débat intellectuel ne peut être ignoré. Le langage du Pape ne signale pas une nouvelle façon de décrire le monde. Pourtant, l’imposition d’une vision différente, peut-être négligée ces dernières années, n’est certainement pas essentielle pour comprendre les choses de l’Église.

Jusqu’à présent, ce schisme pratique n’était vécu qu’en Amérique latine, mais il est désormais porté au cœur de l’Église. L’état d’un synode permanent souhaité par le pape François alimente la confusion car, d’un côté, chacun estime avoir le droit d’être entendu, mais de l’autre, l’Église a besoin d’une unité de vues. Le fait est que cette unité ne peut exister lorsque la langue change d’une manière aussi soudaine et presque brutale.

Ce sont tous des sujets à réfléchir, avec sérénité, en essayant également de tirer le meilleur parti de cette approche du Pape, mais sans nier qu'il y ait des problèmes.

Bref, le changement de langage permet aussi la perpétuation d’une idéologie qui veut changer la façon dont l’Église se perçoit. Mais l’Église n’est pas le préjugé signalé. L’Église n’a jamais été aussi loin qu’elle le croit. L’Église n’a jamais été seulement porteuse de préjugés. Et il est frappant de constater qu’au sein de l’Église, les préjugés sont acceptés comme un fait et qu’on s’efforce de s’en débarrasser en utilisant non pas la vérité mais la publicité.

Ou, comme dirait le Pape, en offrant un sacrifice « sur l’autel de l’hypocrisie ».

By - Traduction  E.S.M

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Sources : mondayvatican-  E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.)
26.12.2023

 

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