Benoît XVI devrait se
prononcer sur la validité du missel de St Pie V |
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ROME, DIMANCHE 25 JUIN 2006. Le Secrétaire
de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements
depuis décembre 2005, Mgr Albert Malcom Ranjith Patabendige,
attend la décision du pape Benoît XVI de lever le
doute sur la validité du missel préconciliaire de saint Pie V,
susceptible de satisfaire la frange traditionaliste de l’Eglise. |
Le secrétaire de la
Congrégation pour le culte divin parle du Missel actuel de Paul VI
Mgr Malcom Ranjith Patabendige souhaite son perfectionnement.
Mgr Albert Malcom Ranjith Patabendige regrette certains résultats
négatifs de la réforme liturgique post-conciliaire et souhaite que la messe
actuelle de Paul VI soit bien étudiée et perfectionnée au regard de certains
aspects de la liturgie du passé. Interview d'Imedia/apic.
Le
Secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des
sacrements depuis décembre 2005, Mgr Albert Malcom Ranjith Patabendige,
attend la décision du pape Benoît XVI de lever le
doute sur la validité du missel préconciliaire de saint Pie V,
susceptible de satisfaire la frange traditionaliste de l’Eglise. Interrogé
par l'agence IMEDIA, le Sri Lankais Mgr Malcom Ranjith a, en premier lieu,
donné sa définition de la liturgie actuelle de l’Eglise:
Mgr Albert
Malcom Ranjith Patabendige: La vie liturgique de l’Eglise est le moment
particulier dans lequel le fidèle a la possibilité d’entrer dans un rapport
plus intime avec le Seigneur. Dans la vie liturgique, l’Evangile et la foi
deviennent un choix. La foi n’est pas seulement intellectuelle, elle devient
une chose du coeur et mène à un engagement. C’est dans l’expérience
liturgique que ce rapport avec le Seigneur, la foi, se renforce et se
transforme en vie. Pour cela, la liturgie est très importante. Le Concile
Vatican II a tellement souhaité ce renouvellement, cet aggiornamento, dans
lequel les fidèles comprennent ce qu’ils croient ou cherchent à comprendre.
Ainsi, la liturgie devrait être le véhicule de ce renouvellement.
Mais, malheureusement, après le Concile, certains
changements peu réfléchis ont été faits, dans la rapidité, dans
l’enthousiasme, dans le rejet de certaines exagérations du passé. Ceci a
amené à une situation opposée à celle que l’on souhaitait.
Question: Pouvez-vous donner quelques exemples?
Mgr
Albert Malcom Ranjith Patabendige: On voit que la liturgie a pris des
directions erronées comme l’abandon du sacré et de
la mystique, la confusion entre le sacerdoce commun et le
sacerdoce consacré avec un appel spécifique. En d’autres mots,
la confusion des rôles entre les laïcs et les prêtres.
Il y a aussi la vision du concept d’Eucharistie comme un banquet
commun plutôt que l’accentuation sur la mémoire du sacrifice du Christ au
calvaire et sur son efficacité sacramentelle pour le salut, ou encore
certains changements comme d’avoir vidé les églises en les "protestantisant".
Ces changements de mentalité ont affaibli le rôle de la liturgie plutôt que
de le renforcer. Ceci n’était pas l’idée de
SACROSANCTUM CONCILIUM
(Constitution conciliaire sur la liturgie promulguée par Paul VI le 4
décembre 1963, ndlr) qui voulait que
la liturgie soit participante, approfondie, mise plus en contact avec la
Parole de Dieu et la signification de la catéchèse. Ceci a causé d’autres
résultats négatifs pour la vie de l’Eglise. Ainsi, pour faire face à la
progression du sécularisme dans le monde, il ne
fallait pas devenir nous aussi sécularistes. Il fallait que nous
approfondissions encore plus car le monde a toujours plus besoin de l’Esprit,
de l’intériorité. En abandonnant certains aspects, nous avons perdu une
occasion. On voit bien, chez des jeunes d’aujourd’hui, y compris chez de
jeunes prêtres, une nostalgie du passé, une nostalgie pour certains aspects
perdus. Il y a, en Europe, un réveil très positif.
Question: Que
peut faire la Congrégation pour le culte divin en ce sens ?
Mgr
Albert Malcom Ranjith Patabendige: Nous voulons rappeler à tous, surtout aux
responsables comme les évêques, les commissions liturgiques ou les
chercheurs, qu’il ne faut pas oublier ces aspects. Nous ne disons pas qu’il
faut complètement abandonner les gains du Concile comme l’utilisation de la
langue vernaculaire, l’usage substantiel des Ecritures sacrées. Mais, en
renforçant ce que nous avons gagné lors du Concile, il faut aussi renforcer
les acquis du passé.
Cela veut-il dire que le missel
préconciliaire de saint Pie V doit être reconnu de nouveau ?
Mgr
Albert Malcom Ranjith Patabendige: Cette question est de plus en plus
fréquente. Cela démontre aussi que certains le voudraient. L’Eglise doit
être sensible à ces urgences, que les gens sentent bien, et regagner
certains aspects de la liturgie du passé. Je ne sais pas si cela doit
prendre la forme d’une approbation du missel de saint Pie V ou d’un
renouvellement du missel actuel (de Paul VI, ndlr). Le pape Benoît XVI sait
tout cela, il connaît ces questions, il en est bien conscient, il y
réfléchit et nous attendons ses indications.
Le missel de saint Pie V a-t-il été réellement invalidé après le
Concile Vatican II ?
Mgr Albert Malcom Ranjith Patabendige: Il
n’a jamais été aboli ou mis au ban. Mais, à cause de ce qui s’est passé avec
les fidèles de Mgr Lefebvre, cette messe a pris une certaine identité qui
n’est pas juste.
Cela signifie-t-il que l’Eglise devrait, en
quelque sorte, "récupérer" le missel de saint Pie V ?
Mgr Albert
Malcom Ranjith Patabendige: C’est ce que nous attendons, que le pape Benoît
XVI décide à ce propos. Même si l’on récupère la messe de saint Pie V, la
messe post-conciliaire de Paul VI doit être bien étudiée et perfectionnée là
où c’est possible. C’est ce que certains appellent la réforme de la réforme.
Si l’on approuve de nouveau la messe de saint Pie V, cela ne veut pas dire
que celle de Paul VI restera inchangée. Il faut l’approfondir encore pour la
faire devenir encore plus belle, plus transcendante.
Question: Y
a-t-il urgence à prendre de telles décisions ?
Mgr Albert Malcom
Ranjith Patabendige: Lorsqu'on se presse à prendre des décisions, on tombe
dans l’erreur. Il faut beaucoup réfléchir, et surtout prier pour le
Saint-Père et l’Eglise, et écouter ce que le Seigneur veut de nous. Sans
émotion mais avec une objectivité absolue, en voyant le passé, ce que nous
avons gagné, là où nous sommes trompés et comment nous pouvons retrouver ces
aspects perdus. Les évêques sont appelés à devenir des pasteurs aimant leur
peuple. Devenir les agents du salut de leurs fidèles,
pas seulement d'un salut politique, mais aussi
intérieur et profond. Cet amour doit nécessairement s’exprimer
dans la joie de se consacrer à une vie liturgique joyeuse, mystique et
sacrée.
REPERES:
Et le Pape? Que fait le Pape?
Pour Mgr Ranjith, Benoît XVI, doué d'une intelligence exceptionnelle, est
celui qui observe, sachant exactement dans quelle situation se trouve l'Eglise.
Et il est celui qui justement voudrait faire jaillir l'étincelle d'un
renouveau de la foi capable de redonner à la liturgie son caractère sacré et
surnaturel. La Congrégation pour le Culte Divin est toute prête à suivre les
indications du Pape, dit Mgr Ranjith. Mais on a parfois l'impression que
Benoît XVI n'a pas encore l'intention de poser des actes concrets et
d'opérer des changements dans le domaine si délicat de la liturgie.
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: Benoît XVI vise à l'essentiel: une renaissance et un
approfondissement de la foi:
Benoît XVI
Le Saint-Siège demande au Chemin
Néocatéchuménal d’accepter et de suivre « les livres liturgiques approuvés
par l’Eglise, sans omettre ni ajouter quoi que ce soit ».
Benoît XVI sonne la fin
de la récréation.
Le prêtre, « un adorateur qui contemple
l’Eucharistie »:
Benoît XVI
Une analyse de la crise liturgique actuelle - La
pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle (Extraits):
Benoît XVI
Si notre liturgie est belle, elle sera respectée et
aimée:
Benoît XVI
CE QUI A MAL TOURNÉ AVEC VATICAN II :
Benoît XV
I
Sources: archives E.S.M.,
Tagepost,
Eucharistie sacrement de la miséricorde
- 25.06.2006 - BENOÎT XVI -
LITURGIE
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