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19 Avril 2005
 

 

CE QUI A MAL TOURNÉ AVEC VATICAN II

 

  Le Saint Père

A quelques jours de la présentation de la première encyclique de Benoît XVI, il nous a semblé intéressant de publier une "explication" de la crise que traverse actuellement l'Eglise catholique. Depuis plusieurs mois, Benoît XVI, ne cesse de nous commenter tous les textes de Vatican II.

 

Lors de son discours à la Curie, le Pape Benoît XVI a entrepris une réflexion sur le Concile à 40 ans de sa conclusion, se demandant quels étaient les résultats de cet événement, et comment il a été reçu.

La question de la réception de Vatican II surgit d'un choc de deux herméneutiques opposées, celle de la " discontinuité et de la rupture et celle de la réforme " , du renouveau dans la continuité de l'Eglise unique. "L'herméneutique de la discontinuité risque de conduire à une rupture entre l'Eglise pré-concilaire et l'Eglise post-conciliaire. A cela s'oppose celle de la réforme telle que l'a présentée Jean XXIII en disant que le Concile "entend transmettre la doctrine pure et intégrale, sans atténuation ni déformation" Il est nécessaire que cette doctrine immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie et présentée selon les exigences contemporaines ".

A quelques jours de la présentation de la première encyclique de Benoît XVI, il nous à semblé intéressant de publier une "explication" (toujours d'actualité) de la crise que traverse actuellement l'Eglise catholique.

Depuis plusieurs mois, Benoît XVI, ne cesse de nous commenter tous les textes de Vatican II. Le temps semble venu nous suggère t-il,  de réfléchir sur la pertinence de Vatican II. C’est l’événement central de l’histoire de l’Église en notre temps. Ses seize documents, bien qu’avec une force inégale, sont la mesure de la Foi des catholiques romains. Bien compris, c’est une bénédiction pour l’Église – " bien compris. "

Dans la rubrique TEXTES DU VATICAN , nous avons regroupé les 16 documents de VATICAN II

Qu’est-ce qui a mal tourné avec Vatican II ?  (Extraits du chapitre V)

Ce n’est pas ses enseignements, dit le cardinal Ratzinger (devenu Benoît XVI) – les documents qui ont été promulgués, mais la fausse interprétation qui en fut faite dans la période post-conciliaire. Le cardinal Ratzinger a noté qu’il était indéniable que les années qui ont suivi le Concile ont été une mauvaise période pour l’Église catholique. Après le Concile, il s’est produit des choses qui étaient directement en opposition avec les aspirations de Jean XXIII qui l’a convoqué et de Paul VI qui l’a poursuivi. 66 Ces Papes et les Pères du Concile s’attendaient à une nouvelle unité parmi les catholiques et à un zèle missionnaire; c’est la division et la dissidence qui sont venues. Le cardinal Ratzinger a cité la remarque de Paul VI que dans l’Église, nous semblons être passés de l’autocritique à l’autodestruction. 67 Une grande partie de cette histoire, a ajouté le cardinal, s’est déroulée sous la bannière de " l’esprit de Vatican II ", mais les problèmes dans l’Église ne viennent pas tous de Vatican II.

Leur cause externe a été celle de la révolution culturelle qui a secoué l’Occident : l’idéologie libérale radicale avec son caractère individualiste, rationaliste et hédoniste. Leur cause interne a été ces forces centrifuges, cachées et agressives – tantôt malveillantes, tantôt non – qui ont cherché à épouser les pires aspects de la modernité.

Pour le cardinal, cela faisait partie de " l’anti-esprit de Vatican II " 68 qui part du principe que l’histoire de l’Église commence avec Vatican II à la case départ. Ce qui amène comme résultat la confusion dans bien des domaines. Le manque de clarté sur la nature du sacerdoce a contribué à propulser de nombreux prêtres dans l’état laïc et même hors de la Foi. Les Conférences épiscopales, au cours de leurs réunions, paraissaient avoir réduit le vote de chaque évêque au statut d’un vote parmi d’autres, même si chaque évêque est en fait gardien de la Foi dans son diocèse et qu’il est directement relié au Saint-Père. L’étude des Écritures semblait avoir été détachée de l’Église. Les catholiques avaient perdu le sens du péché originel et succombaient à la permissivité morale et à la confusion au sujet du mariage. La réforme liturgique s’était développée dans des sens totalement inattendus et inacceptables, et les catholiques modernes tendaient à minimiser même l’Enfer et le Diable.

Le cardinal Ratzinger et le Vatican étaient décidément insatisfaits de la direction prise par l’Église depuis Vatican II. Beaucoup pensent que cette insatisfaction a conduit directement au second Synode extraordinaire.

 

CE QUI A MAL TOURNÉ

AVEC VATICAN II

Une explication de la crise catholique

par

Ralph M. McInerny

TABLE DES MATIÈRES

Introduction

  1. Les enseignements oubliés du Concile

  2. 1968 : l’année ou l’Église s’est démembrée

  3. À qui appartient l’Église, de toute façon ?

  4. Des laïcs ballottés par les théologiens

  5. Le Vatican répond enfin à la dissidence

  6. Les théologiens se refusent à professer leur foi

  7. Comment réparer ce qui a mal tourné avec Vatican II

Notice biographique

Notes

Introduction

" C’était merveilleux d’être en vie ce matin-là, mais d’être jeune, c’était le Paradis. " 1 Voilà ce qu’écrivait William Wordsworth dans un élan d’enthousiasme pour la Révolution française, sans doute parce qu’il y avait entre elle et lui la zone tampon du Canal de la Manche. Beaucoup ont éprouvé la même euphorie durant les jours heureux du Concile Vatican II dont les sessions ont duré de 1962 à 1965.

Un jour nouveau s’était levé. On allait ouvrir tout grand les fenêtres et laisser entrer le bon air frais de la modernité. C’était en vérité le jour que fit Yahvé. 2

Certains avaient exprimé leur surprise lorsque Jean XXIII a annoncé qu’il y aurait un Concile. Les conditions habituelles pour la convocation à un niveau aussi élevé des évêques de l’Église se semblaient pas présentes, et, comme s’il voulait en tenir compte, le Saint-Père avait précisé qu’il s’agirait d’un Concile pastoral, et qu’on n’y traiterait pas de questions doctrinales. On reconnaissait implicitement que les enseignements de l’Église étaient aussi clairs que possible. Ce qui manquait, c’était une effort renouvelé de la part des catholiques pour évangéliser le monde, une mise à jour, un aggiornamento.

JFK et Jean XXIII n’étaient pas ce qu’ils semblaient être

Pour beaucoup, Jean XXIII ressemblait au Frère Tuck, cet aumônier d’une bande de voleurs bienveillants. Il avait l’air d’un brave grand-père, un homme compréhensif prêt à tout pardonner. On l’associait souvent à John F. Kennedy qui avait été élu Président des États-Unis en 1960 et avait donné d’un seul coup au catholicisme une respectabilité qu’il n’avait jamais eue dans ce pays. Les deux Jean allaient d’une certaine manière rendre la foi acceptable au monde moderne. Comment ne pas répondre à ce petit Pape affable et rondelet ? Et comment résister au charme de JFK, une célébrité, une star, qui rendait presque frénétiques des foules habituellement réservées ?

La réputation posthume du Président Kennedy sombre malheureusement de plus en plus bas, jour après jour. S’il avait rendu presque chic le fait d’être catholique, il est difficile de savoir ce à quoi il croyait vraiment lui-même, si tant est qu’il croyait.

D’autre part, celui qui se donne la peine de découvrir quelle sorte d’homme était réellement Jean XXIII retrouvera difficilement le personnage qu’en ont fait les médias . On oublie maintenant qu’au début de sa papauté il a publié une directive exigeant l’entière restauration du latin comme langue d’enseignement dans les séminaires et les institutions pontificales. Son sens de l’autorité et de la dignité de la fonction papale est clairement exprimé dans l’encyclique qu’il a publiée sur le Pape Léon I er . 3

Le vrai Jean XXIII ne ressemble en rien au patron de notre Église moderne décentralisée dont la liturgie est célébrée dans plus de langues que n’en connut la tour de Babel. Et les avis à propos de Vatican II, comme de la Révolution française, sont maintenant pour la plupart mitigés. " Liberté, Égalité, Fraternité " 4 paraissait une devise merveilleuse, mais beaucoup de têtes allaient tomber. L’ aggiornamento avait lui aussi ses attraits, mais fallait-il que disparaissent tant de traditions bien-aimées ?

La force de l’Église dans les années cinquante

À quoi ressemblait l’Église d’avant le Concile ? On aurait bien tort de la comparer à quelque chose de brisé qui avait besoin de réparations. Voici quelques impressions sur l’Église aux États-Unis juste avant que les évêques ne se réunissent au Vatican pour le début du Concile.

Dans son livre monumental de 1979, The Battle for the American Church, Mgr George Kelly nous proposait un petit tour du monde en citant des douzaines d’intellectuels catholiques ici et à l’étranger ayant atteint une renommée internationale comme artistes, écrivains ou penseurs. " Le firmament catholique anglais, faisait-il remarquer, était constellé d’étoiles ", 5 tout comme l’Europe continentale. 6 Les États-Unis avaient eux aussi leurs sommités intellectuelles. 7

On avait cependant le sentiment, dans le monde de l’après-guerre, qu’en ce qui concerne la vie intellectuelle et culturelle de la nation, les catholiques n’avaient pas encore réalisé leur plein potentiel. Ce qui correspondait de bien des manières à l’autocritique de l’élite protestante de race blanche lorsqu’elle regardait vers l’Angleterre au cours du dix-neuvième siècle. Cette insatisfaction parmi les catholiques a eu l’effet d’un coup de fouet sur les collèges et les universités catholiques, déclenchant un désir d’excellence qui devait bientôt produire des résultats étonnants, à la fois bons et mauvais.

Cette évocation de la scène préconciliaire se compare de façon intéressante avec celle de l’acerbe catholique Evelyn Waugh. Comme beaucoup d’écrivains britanniques, Waugh inclinait à la condescendance envers les anciennes colonies. Dans son livre The Loved One, il faisait des coutumes funéraires de la Californie une image de la nation. Il serait facile de montrer qu’il était antiaméricain. Mais Waugh était aussi un catholique converti dont la loyauté envers son Église d’adoption était profonde.

En 1949, il a écrit pour le magazine Life un article intitulé " The American Epoch in the Catholic Church ", un texte particulièrement positif et optimiste. Waugh écrit que les catholiques américains forment le corps le plus riche et le plus vivant de l’Église universelle. Il est impressionné par les réalisations des catholiques américains en matière d’éducation, par les paroisses florissantes et les ambitieux projets de construction. De plus, il admire le renouveau spirituel illustré par Thomas Merton et la prolifération des monastères contemplatifs dans tout le pays. Waugh avait deux impressions principales : premièrement, que la diversité dans les formes extérieures du catholicisme était aussi grande en Amérique qu’en Europe, et, deuxièmement, que le catholicisme " n’est pas quelque chose d’étranger et de contraire à l’esprit américain, mais qu’il en constitue une partie essentielle ".

Waugh termine en fait son article par une identification du catholicisme et du mode de vie américain : " Il existe un ‘way of life’ authentiquement américain qui est celui de tout bon catholique américain et il est en tout point contraire au ‘way of life’ fictif et largement diffusé que craignent l’Europe et l’Asie. Et c’est, par la grâce de Dieu, ce ‘way of life’ qui prévaudra. " 9 Le titre de l’article traduit le jugement final de Waugh. Il prévoit une ère américaine dans l’Église catholique.

Cette attitude positive est aussi celle de Jacques Maritain dans son livre Réflexions sur l’Amérique , écrit en 1958, et qu’Alexis de Tocqueville avait d’une certaine manière devancé puisqu’il prophétisait déjà dans De la démocratie en Amérique que les Américains afflueraient vers l’Église catholique. 10 Un peu comme John Henry Newman, il pensait qu’il n’en ressortirait finalement que deux groupes : ceux qui abandonneront le christianisme et ceux qui retourneront vers l’Église de Rome.

L’article de Waugh en 1949 décrit ce qui, pour bien des catholiques, doit ressembler à un âge d’or depuis longtemps révolu de l’Église catholique en Amérique. Le livre de Mgr Kelly confirme ce point de vue. Voici par exemple quelques statistiques recueillies par Mgr Kelly dans le Catholic Directory. En 1950 :

  • Il y avait 60.000 prêtres aux États-Unis, et 25.000 séminaristes se préparaient à l’ordination.

  • Il y avait 150.000 enseignants religieux dans les écoles .

  • Il y avait cinq millions d’enfants dans les écoles catholiques, de la maternelle au collège, et cinq millions de plus dans des écoles non catholiques qui recevaient une instruction religieuse .

La pratique de la Foi ? Soixante-quinze pour cent des catholiques mariés assistaient à la messe chaque dimanche. Cinquante pour cent recevaient la Sainte Communion au moins une fois par mois. Quatre-vingt cinq pour cent des célibataires allaient à la Messe dominicale et la moitié allaient communier au moins une fois par mois. Les catholiques ayant reçu une éducation universitaire étaient les plus pratiquants de tous . 11

Mgr Kelly tire de nombreuses conclusions de ces statistiques. Pour la majorité des catholiques, l’Église était encore le véhicule qui leur permettait de s’assimiler à la société américaine et de gravir les échelons de l’échelle sociale et économique. Les fidèles étaient loyaux envers leurs pasteurs et leurs évêques ainsi qu’envers les enseignants du système scolaire des écoles catholiques. Les paroisses catholiques étaient des centres de vie sociale; elles constituaient parfois des minorités ethniques mais le plus souvent, ces paroisses étaient elles-mêmes le creuset de nombreuses nationalités. On voyait surgir de ce système éducationnel une élite catholique, des mouvements apostoliques laïcs pour la justice sociale, la paix internationale, la vie familiale, et la perfection spirituelle était florissante. 12 Qui pourrait reprocher à Mgr Kelly de s’enorgueillir de ce tableau !

Le déclin de l’Église après le Concile

Puis Vatican II est venu qui lançait un appel au renouveau, à une manière nouvelle et plus efficace de répandre la vérité, demandant qu’une plus grande attention soit portée à la formation et à la préparation des prêtres. La vie religieuse devait être renouvelée; tous les membres de l’Église devaient grandir en sainteté. Gaudium et spes , le document le plus long de Vatican II, proposait même une vision complète et exaltante du rôle que devait jouer l’Église dans le monde moderne.

Les catholiques s’attendaient à un bond en avant et présumèrent que, particulièrement en Amérique, un brillant tableau serait rendu encore plus lumineux. Cela ne s’est pas produit. C’est tout le contraire qui est arrivé.

" L’esprit de Vatican II " a balayé le latin des autels comme des psautiers. Aujourd’hui, un peu plus de quarante ans après la clôture du Concile, la plupart des prêtres sont probablement incapables de dire la Messe en latin. La liturgie a été maintes et maintes fois modifiée. Les prêtres se présentent devant l’assemblée en présidents et le mot d’ordre est participation des laïcs. Et si l’on voit assurément un plus grand nombre de laïcs s’affairer autour du sanctuaire, les bancs de l’église ne sont plus aussi remplis qu’ils le furent : l’assistance à la Messe a dégringolé.

On estime que dans le sillage du Concile, dix millions de catholiques ont cessé d’assister régulièrement à la Messe, une baisse de trente pour cent. Dans certaines grandes villes, selon les estimations, trente pour cent seulement des catholiques assistent à la Messe dominicale. Le déclin a été particulièrement accentué parmi les jeunes, même chez ceux qui appartenaient au système d’éducation catholique. Les inscriptions dans les écoles catholiques ont chuté rapidement. Le nombre de enfants baptisés a diminué. 13

Une comparaison de l’Église préconciliaire et des aspirations de Vatican II avec les événements des quarante dernières années nous oblige à nous poser la question : Qu’est-ce qui a mal tourné ? Est-il possible de prétendre que les choses se sont améliorées ? Il y a quelques réussites, mais il est indéniable que la foi des catholiques a été ébranlée et que notre mode de vie ne nous distingue plus des autres Américains. Chose étonnante, c’est sous la bannière de Vatican II que l’Église catholique a connu ce déclin. Et il semble parfois qu’on veuille nous dire que cette mauvaise nouvelle est une bonne nouvelle si seulement nous pouvions comprendre l’esprit du deuxième Concile du Vatican.

Le temps semble venu de réfléchir sur Vatican II. C’est l’événement central de l’histoire de l’Église en notre temps. Ses seize documents , bien qu’avec une force inégale, sont la mesure de la Foi des catholiques romains . Bien compris, c’était une bénédiction pour l’Église – bien compris.

Telle est notre tâche, et elle est en vérité formidable.

L’autorité de Vatican II

Depuis la fin du Concile, des milliers de pages ont été écrites pour discuter la signification et la mise en œuvre des centaines de points que contiennent ses seize documents. Dans quelques-uns de ces nombreux livres s’élève la voix de critiques qui prétendent que le deuxième Concile du Vatican contredit des Conciles antérieurs et d’autres enseignements solennels de l’Église, de sorte qu’il est lui-même invalide.

Je réponds à ces critiques que peu importe les problèmes que les documents de Vatican II peuvent poser, celui de leur contradiction avec les Conciles antérieurs ne peut pas être du nombre. C’est le Pape qui convoque un Concile œcuménique; il dirige le travail de l’assemblée des évêques; et il promulgue les documents exprimant le jugement des évêques.

Lorsqu’il fait cela, ces documents deviennent la mesure de notre Foi.

Ce qui rend valide Vatican II est aussi ce qui rend Vatican I, le Concile de Trente et tous les autres Conciles valides. Accepter un Concile, c’est les accepter tous; rejeter un Concile, c’est les rejeter tous : faire un choix parmi les Conciles est hors de question .

Par conséquent, je ne défendrai pas le deuxième Concile du Vatican contre ceux qui l’estiment suspect et en contradiction avec les Conciles précédents ou avec des enseignements solennels de l’Église.

Au contraire, j’adopte comme nécessaire le fait que nous sommes tenus par les enseignements du deuxième Concile du Vatican. Certes, j’admets que de nombreux passages des seize documents de Vatican II exigent d’être étudiés et interprétés avec soin, mais une étude qui commence par de l’animosité contre le Concile est vouée à l’erreur. Pour ma part, j’embrasse le Concile de tout cœur et avec gratitude. Mon intention est d’éliminer les obstacles qui empêchent sa véritable mise en application.

Et ce travail est urgent. Car parmi ceux qui acceptent l’autorité du Concile, certains ont tenté d’utiliser ses documents pour justifier des pratiques que les Pères du Concile n’ont jamais ni envisagées ni voulues. Une évaluation détaillée de ces abus des documents du Concile est essentielle pour la compréhension d’une grande partie de l’histoire de l’Église depuis Vatican II. Elle fournirait un jugement très intéressant sur le kaléidoscope de changements survenus dans l’Église depuis ces trente dernières années, changements que beaucoup ont accueillis avec joie et que beaucoup d’autres ont en horreur.

Néanmoins, bien que j’accepte le Concile et que je rejette les abus qu’on en fait, je n’ai pas tenté dans ces pages un tel examen kaléidoscopique. On pourrait y consacrer des volumes, mais je crois que cela ne ferait qu’obscurcir au lieu d’éclairer la réponse à la question la plus fondamentale, "  Qu’est-ce qui a mal tourné avec Vatican II ?  "

C’est afin de donner la réponse la plus profonde possible à cette question clé que j’ai écrit un livre succinct et focalisé. J’ai intentionnellement évité des centaines de points importants mais moins essentiels que pourrait soulever une lecture attentive et réceptive des documents de Vatican II.

Pourquoi ? Afin de pouvoir me concentrer sur l’unique question qui anime un si grand nombre des autres controverses qui tourbillonnent autour du Concile et de l’Église aujourd’hui : la crise de l’autorité, la force la plus importante à l’origine des eaux agitées que traverse la barque de Pierre depuis la clôture de Vatican II.

Il y a quarante ans que les fidèles catholiques inquiets cherchent dans la confusion une réponse à cette unique question : Où repose réellement l’autorité dans l’Église ? Seule une réponse sûre à cette question révélera les racines du problème concernant ce qui a mal tourné avec Vatican II. Seule une réponse sûre à cette question nous permettra de voir ce qui doit être fait pour ramener le Concile vers ses objectifs premiers.

Vatican II a-t-il présagé la fin des temps ?

Beaucoup s’imaginent que le temps lui-même va s’arrêter. Dans des cercles catholiques sérieux, cette crainte est souvent alimentée par de récents avertissements apocalyptiques rapportés au cours d’apparitions réelles ou supposées de la Vierge Marie. Beaucoup croient que les apparitions de 1917 à Fatima, au Portugal, annonçaient la fin du monde; mais on pourrait aussi fort bien affirmer que Fatima prédisait les conséquences très réelles, quoique inattendues, de Vatican II.

Jacinthe, une des trois enfants auxquels Marie est apparue à Fatima, dit un jour, " Je ne peux pas dire comment, mais j’ai vu un jour le Saint-Père dans une très grande maison, agenouillé devant une table avec le visage dans les mains. Il pleurait. Il y avait beaucoup de gens devant la maison; il y en a qui lui jetaient des pierres, d’autres qui l’injuriaient et disaient des gros mots. " 14

Quelqu’un a-t-il fait une meilleure description de l’état de siège de la papauté et du Magistère de l’Église depuis Vatican II ?

Certains en ont même conclu que l’Église a tout simplement déraillé au début des années soixante et que nous vivons actuellement la fin des temps. La guerre semble déclarée à l’intérieur de l’Église elle-même : des théologiens éminents en appellent de Vatican II pour nier l’autorité du Pape et exhortent les fidèles à tout simplement l’ignorer. Cependant, comment se peut-il que le Concile ait raison et que le Pape ait tort ?

En même temps, beaucoup de catholiques conservateurs ont dénoncé le Concile lui-même comme une aberration doctrinale, en soutenant que ses enseignements sont en contradiction avec la doctrine catholique traditionnelle. Pourtant, se réclamer des Papes antérieurs contre le Pape actuel, des Conciles œcuméniques passés contre un autre Concile œcuménique, crée d’insurmontables difficultés. Si l’Église n’était pas protégée de l’erreur dans Vatican II, pourquoi devrait-on imaginer que les Conciles précédents aient été plus fiables ?

Mais alors si le Concile est sans défaut, qu’est-ce qui ne l’est pas ?

Qu’est-ce qui a mal tourné avec Vatican II ? Ces défections massives de prêtres et de religieux ne pouvaient pas être l’objectif du Concile, mais elles ont eu lieu en grand nombre. L’attitude impudente de théologiens bien en vue envers le Magistère et leur rejet du Saint-Père, qu’il se nomme Paul VI, Jean-Paul II ou Benoît XVI (pour être complet) ne peuvent avoir été voulus par Vatican II, mais leur dissidence n’est que trop caractéristique de l’Église actuelle. Les manifestations de faiblesse de la part des pasteurs et des évêques n’étaient certainement pas dans les intentions du Concile, mais combien de prêtres et d’évêques défendent-ils encore la Foi avec le courage et la foi du Saint-Père ?

Et pourquoi le Pape, aujourd'hui Benoît XVI, se retrouve-t-il seul à lutter avec patience et énergie contre les maux de notre temps, seul à faire valoir la Foi dans le monde où nous vivons ?

Pour répondre à ces questions et découvrir le remède au triste déclin de notre Église au cours des dernières décennies, nous devons examiner le Concile lui-même et les événements clé qui l’ont suivi.

Le vibrant appel de Fatima à la prière et à la pénitence suggère que la faute ne repose pas uniquement sur nos évêques et nos théologiens, mais en nous-mêmes. Il est possible que le renouveau que Jean XXIII attendait du Concile ne se produira finalement qu’en obéissant au message de Notre-Dame de Fatima. La crise d’autorité qui tourmente l’Église est peut-être une punition pour nos propres péchés et pour les péchés des autres dans l’Église.

 

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