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19 Avril 2005
 

Le Message de Benoît XVI touche chacun au cœur de sa vie

 

Le 18 septembre 2008  - (E.S.M.) - La parole de Benoît XVI est attentive au monde d’aujourd’hui, et à ses différents auditeurs dans leurs particularités, avec un message spirituel qui peut toucher chacun au cœur de sa vie, et qui ne triche pas avec les conditions concrètes d’aujourd’hui. Il est étonnant que quelques-uns aient pu parler d’intégrisme ou de retour en arrière.

Le pape Benoît XVI se recueillant devant le Grotte de Massabielle

Le Message de Benoît XVI touche chacun au cœur de sa vie

Le 18 septembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Jacques Perrier, l’évêque de Tarbes et Lourdes, en accueillant le pape, évoquait sa réaction en apprenant qu’un pape était élu. « J’avais pensé : pourvu qu’il prenne le nom de Benoît ! Sans penser à saint Benoît, ni à Benoît XV et sa recherche de la paix pendant la guerre de 1914-1918, qui l’avait fait calomnier des deux côtés. Pensant simplement qu’en ce monde qui s’estime si souvent maudit (objet de malédiction), dire simplement une bénédiction (Benedictus, Benoît) était le plus nécessaire et le plus important… »

Ce langage de bénédiction a bien été celui de Benoît XVI, pensant les quatre jours de son séjour en France. Dire à ce monde qu’il est aimé, béni, qu’il y a pour lui une espérance. Le dire à chacun et chacune d’entre nous. Ce fut le message essentiel. Un message enraciné dans la Bible, et dans la simple lecture des textes du jour.

Ce message, le pape l’a déployé d’abord à Paris, où il est venu visiter la France, dans ses dimensions politique (à l’Elysée), plurireligieuse (la rencontre des Juifs et des Musulmans), culturelle (aux Bernardins et à l’Institut), populaire (aux Invalides).

Il l’a déployé en pèlerin à Lourdes, pour le 150ème anniversaire des apparitions. Venu lui-même en pèlerin, il a suivi Bernadette dans les quatre étapes du Jubilé ; il a présidé aussi l’assemblée des pèlerins, avec les grands moments liturgiques de Lourdes. Nous regrettons, bien sûr, qu’il n’ait pas pu venir aussi à Nevers où je l’avais invité. Mais nous nous sommes réjouis de la manière dont il s’est laissé guider par Bernadette et nous a invités à faire de même. haut

Il est venu en frère pour présider l’assemblée des évêques de France, reprenant la parole de Jésus à Pierre : « Toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères ». Il est entré dans nos soucis, nos préoccupations, nos réflexions, avec la capacité d’attention et d’écoute qui est la sienne. Il a redit avec force notre mission commune, la mission de l’évêque représentant du Christ au milieu de son peuple, et sans qui il n’y a pas d’Église, comme le soulignait déjà au IIe siècle un saint Ignace d’Antioche. Il nous a encouragés dans le souci de la catéchèse : faire grandir en chaque baptisé le goût de Dieu et la compréhension du sens de la vie. Dans le souci des vocations qui nous taraude. Dans notre relation avec les prêtres. Dans notre attention à ceux qui peuvent se sentir de trop dans l’Église (il pensait d’abord aux traditionalistes, mais je pense aussi à beaucoup d’autres). Il a rejoint notre inquiétude, partagée par bien d’autres pays développés, devant la situation des familles. Il a encouragé notre attention aux jeunes. Il nous a invités à développer, comme il le fait lui-même, les relations œcuméniques et le dialogue interreligieux.
Enfin, il a pris au sérieux avec nous la particularité française, où se rejoignent racines chrétiennes et tradition laïque.

Ce pape est d’abord un spirituel. C’est de Dieu qu’il nous parle, de Dieu source de liberté, de vie, de culture, de Dieu dont toute l’action est œuvre d’amour, dans la création du monde et de l’humanité, dans la manière dont il se donne à connaître dans sa parole et surtout dans la personne de Jésus livrant sa vie pour nous.

Aux Bernardins, aux hommes et femmes de culture, chrétiens ou non, il a parlé de la recherche de Dieu. Cette recherche était le ressort de la vie monastique menée dans cet ancien monastère. Elle a amené à recueillir les œuvres des philosophes païens de l’Antiquité, à développer une culture nouvelle, enracinée dans la foi et dans le dialogue avec toutes ces œuvres. Elle a fait accueillir la Parole de Dieu, portée par les écritures saintes mais supposant interprétation et intelligence des textes avec toutes les ressources de l’étude de la parole et de la lettre. Le pape a beaucoup souligné les dimensions humaine et plurielle de la Parole de Dieu, liées à la nécessité d’une interprétation reprenant le tout des Écritures, interprétation à la fois personnelle et communautaire, évitant les pièges de l’arbitraire subjectif et du fanatisme fondamentaliste.

Comme les rabbins, les moines vivent aussi du travail manuel, de l’œuvre humaine de transformation du monde, dont ils reconnaissent toute la dignité. haut

Dans ces homélies, il a aussi repris ce thème du mystère de Dieu et invité à nous libérer des idoles (l’argent, le désir d’avoir, de pouvoir… et même de savoir) qui tout autant que les idoles que raillent les psaumes, sont inertes et muettes, rendant tels ceux qui les adorent.

Tout au contraire, le Dieu vivant, loin d’être inerte ou indifférent, agit par amour et prend au sérieux sa créature ; loin d’être muet, il se donne à connaître dans sa Parole - et finalement dans la Parole faite chair, Jésus de Nazareth. Parce qu’il aime jusqu’au bout, parce qu’il veut la vie et la liberté des hommes, Dieu permet à chacune ou chacun de vivre en sa présence et de trouver le sens de sa vie.

Ainsi, notre mission de prêtres ou d’évêques est-elle de permettre à chaque baptisé de « grandir dans le goût de Dieu et la compréhension du sens de la vie ».

Mais c’est aussi notre culture dont Dieu est si absent, qui est marquée par un grand vide, une blessure. Parler de Dieu, c’est évoquer plus une question que des réponses, une recherche qu’une possession assurée, un doute qui est inséparable d’une démarche de foi. Notre culture n’a pas à avoir peur d’une parole qui nomme Dieu, comme si c’était là une clôture - alors que c’est d’abord une ouverture sans rivage… « L’actuelle absence de Dieu est aussi tacitement hantée par la question qui le concerne ». La question de Dieu est vitale pour les hommes, au cœur d’un monde sécularisé, laïque, où la religion n’est plus clé de voûte, où elle a perdu toute prétention globalisante. La question de Dieu peut revenir en termes de liberté et de libération - libération spirituelle, brèche ouverte dans tout ce qui nous enferme.

Ici vient l’insistance du pape, dans sa parole aux évêques, sur le dialogue œcuménique et le dialogue interreligieux, en particulier avec les Juifs et avec les Musulmans. La Parole de Dieu est plurielle dans les Écritures que reçoivent les Juifs et les Chrétiens. Elle est plurielle dans son interprétation, interprétation qui n’est pas pour autant laissée à l’arbitraire subjectif ni au fanatisme fondamentaliste, mais qui se développe dans un peuple ou une communauté qui sont porteurs de ces Écritures au sein desquels elle s’est constituée. Cela renvoie au travail de la parole et de la lettre, avec toutes les ressources des cultures profanes. Cela renvoie aussi à l’échange de paroles, au dialogue et à la connaissance mutuelle avec les autres traditions religieuses, dans un dynamisme qui est la recherche de la vérité - vérité qui, pour les chrétiens, est ultimement la personne du Christ, la Parole faite chair. L’Église n’a pas pour mission de rassembler tous les hommes en son sein, mais elle a une mission qui concerne l’humanité entière. Elle revendique le droit de porter cette parole à tous. Elle reçoit aussi la parole des autres. Dans le dialogue et la parole qui s’adresse à tous, le pape nous présente une Église décentrée d’elle-même parce qu’elle a son but dans la vie des autres.

Ce sont des perspectives fortement enracinées dans Vatican II et qui nous invitent à l’audace pour aller de l’avant - avec l’exigence de formation qui s’impose (pour dialoguer, il faut être soi-même), et le discernement qu’impose la recherche, non d’un compromis politique ou d’un syncrétisme, mais de la vérité. haut

Je n’ai pas l’espace suffisant pour évoquer les paroles fortes sur l’Eucharistie, présentes dans les homélies et dans la méditation à la fin de la procession eucharistique : Jésus nous manifestant son amour et nous entraînant dans sa manière d’aimer. Ni les paroles aux malades et aux soignants, pleines de tact et d’attention avec l’évocation du sourire de Marie, expression qui sur ses lèvres refusait toute facilité pieuse ou mièvre pour trouver une forte densité humaine.

La parole de Benoît XVI est attentive au monde d’aujourd’hui, et à ses différents auditeurs dans leurs particularités, avec un message spirituel qui peut toucher chacun au cœur de sa vie, et qui ne triche pas avec les conditions concrètes d’aujourd’hui. Il est étonnant que quelques-uns aient pu parler d’intégrisme ou de retour en arrière. Si certains s’appuyaient sur ses paroles dans ce sens, ce serait au prix d’un contre-sens fondamental sur la portée et le dynamisme de ce qu’il nous propose.

Merci, cher frère Benoît, de cette parole chaleureuse et fraternelle, que vous portez avec simplicité et fermeté, dans votre responsabilité pour l’Église universelle, mais qui sait aussi nous rejoindre dans nos soucis et nos questions fondamentales. Merci de ces voies spirituelles que vous nous avez ouvertes, et qui ont fait passer vos auditeurs des applaudissements qui vous gênaient au silence et à la méditation personnelle, qui étaient impressionnants à Lourdes comme à Paris.

16 septembre 2008
Francis Deniau,
évêque pour la Nièvre
 



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Sources : www.vatican.va -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité) - 18.09.2008 - T/Voyage France

 

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