Discours de Benoît XVI aux évêques de
France |
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Lourdes, le 14 septembre 2008 -
(E.S.M.)
- Cet après midi à 17h15, le pape Benoît XVI a prononcé un
discours devant la conférence des évêques de France lors d'une rencontre
qui s'est déroulée dans l'hémicycle Sainte Bernadette. La rencontre a
été introduite par le salut du cardinal Vingt-Trois.
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L'hémicycle Sainte
Bernadette -
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Discours de Benoît XVI aux évêques de France
Le 14 septembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Cet après midi à 17h15, le pape Benoît XVI a prononcé un discours devant
la conférence des évêques de France lors d'une rencontre qui s'est déroulée
dans l'hémicycle Sainte Bernadette. Plus de 170 évêques, de la suite papale
et des diocèses français, ordinaires,
auxiliaires et émérites étaient présents. La rencontre a été introduite par
le salut du cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris et Président de la
conférence des évêques de France.
Pour rappel, les évêques de France métropolitaine ont été reçus par le pape Jean Paul II
en visite ad limina par provinces, entre le 24 novembre 2003 et le 28
février 2004(1). Les visites ad Limina des évêques se déroulent tous les cinq
ans au Vatican. De même, les évêques de France se réunissent en
assemblée plénière à Lourdes tous les automnes depuis 1966 et depuis 2004,
également au printemps.
Texte intégral du discours du Saint-Père
Messieurs les Cardinaux,
Très chers Frères dans l'Épiscopat !
C'est la première fois depuis le début de mon Pontificat que j'ai la joie de
vous rencontrer tous ensemble, déclare Benoît XVI. Je salue cordialement
votre Président, le Cardinal André Vingt-Trois, et je le remercie des
paroles aimables qu’il m’a adressées en votre nom. Je salue aussi avec
plaisir les Vice-Présidents ainsi que le Secrétaire Général et ses
collaborateurs. Je salue chaleureusement chacun de vous, mes Frères dans
l'Épiscopat, qui êtes venus des quatre coins de France et d'Outre-mer.
J'inclus également Mgr François Garnier, Archevêque de Cambrai, qui célèbre
aujourd'hui à Valenciennes le Millénaire de Notre-Dame du Saint-Cordon.
Je me réjouis d'être parmi vous ce soir dans cet hémicycle "Sainte
Bernadette", qui est le lieu ordinaire de vos prières et de vos rencontres,
lieu où vous exposez vos soucis et vos espérances, et lieu de vos
discussions et de vos réflexions.
Cette salle est située à un endroit privilégié près de la grotte et des
basiliques mariales. Certes, les visites ad limina vous font rencontrer
régulièrement le Successeur de Pierre à Rome (1), mais ce moment, que nous
vivons, nous est donné comme une grâce pour réaffirmer les liens étroits qui
nous unissent dans le partage du même sacerdoce directement issu de celui du
Christ rédempteur. Je vous encourage à continuer à travailler dans l'unité
et la confiance, en pleine communion avec Pierre qui est venu pour raffermir
votre foi. Bien nombreuses sont actuellement vos préoccupations ! Je sais
que vous avez à coeur de travailler dans le nouveau cadre défini par la
réorganisation de la carte des provinces ecclésiastiques, et je m'en réjouis
vivement. Je voudrais profiter de cette occasion pour réfléchir avec vous
sur quelques thèmes que je sais être au centre de votre attention.
L'Église - Une, Sainte, Catholique et Apostolique - vous a enfantés par le
Baptême. Elle vous a appelés à son service ; vous lui avez donné votre vie,
d'abord comme diacres et prêtres, puis comme évêques. Je vous exprime toute
mon estime pour ce don de vos personnes : malgré l'ampleur de la tâche, que
ne vient pas diminuer l'honneur qu'elle comporte – honor, onus ! –
vous accomplissez avec fidélité et humilité la triple tâche qui est la vôtre
: enseigner, gouverner, sanctifier suivant la Constitution
Lumen
Gentium (nn. 25-28) et le décret
Christus
Dominus. Successeurs des Apôtres, vous représentez le Christ à
la tête des diocèses qui vous ont été confiés, et vous vous efforcez d’y
réaliser le portrait de l'Évêque tracé par saint Paul ; vous avez à grandir
sans cesse dans cette voie, afin d'être toujours plus « hospitaliers, amis
du bien, pondérés, justes, pieux, maîtres de vous, attachés à l'enseignement
sûr, conformes à la doctrine » (cf. Tt 1, 8-9).
Le peuple chrétien doit vous considérer avec affection et respect. Dès les
origines, la tradition chrétienne a insisté sur ce point : « Tous ceux qui
sont à Dieu et à Jésus-Christ, ceux-là sont avec l'Évêque », disait saint
Ignace d'Antioche (Aux Philad. 3, 2), qui
ajoutait encore : « celui que le maître de maison envoie pour administrer sa
maison, il faut que nous le recevions comme celui-là même qui l'a envoyé »
(Aux Eph. 6, 1). Votre mission, spirituelle
surtout, consiste donc à créer les conditions nécessaires pour que les
fidèles puissent « chanter d'une seule voix par Jésus-Christ un hymne au
Père » (Ibid. 4, 2) et faire ainsi de leur vie
une offrande à Dieu. Vous êtes à juste titre convaincus que, pour faire
grandir en chaque baptisé le goût de Dieu et la compréhension du sens de la
vie, la catéchèse est d’une importance fondamentale. Les deux instruments
principaux dont vous disposez, le
Catéchisme de l'Église catholique et le
Catéchisme des Évêques de France constituent de précieux atouts. Ils donnent
de la foi catholique une synthèse harmonieuse et permettent d'annoncer
l'Évangile dans une fidélité réelle à sa richesse. La catéchèse n'est pas
d'abord affaire de méthode, mais de contenu, comme l'indique son nom même :
il s'agit d'une saisie organique (kat-echein) de l'ensemble de la révélation
chrétienne, apte à mettre à la disposition des intelligences et des coeurs
la Parole de Celui qui a donné sa vie pour nous. De cette manière, la
catéchèse fait retentir au coeur de chaque être humain un unique appel sans
cesse renouvelé : « Suis-moi » (Mt 9, 9).
Une
soigneuse préparation des catéchistes permettra la transmission intégrale de
la foi, à l’exemple de saint Paul, le plus grand catéchiste de tous les
temps, vers lequel nous regardons avec une admiration particulière en ce
bimillénaire de sa naissance. Au milieu des soucis apostoliques, il
exhortait ainsi : « Un temps viendra où l’on ne supportera plus
l’enseignement solide, mais, au gré de leur caprice, les gens iront chercher
une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d’entendre du nouveau.
Ils refuseront d’entendre la Vérité pour se tourner vers des récits
mythologiques » (2 Tm 4, 3-4). Conscients du
grand réalisme de ses prévisions, avec humilité et persévérance vous vous
efforcez de correspondre à ses recommandations : « Proclame la Parole,
interviens à temps et à contretemps … avec une grande patience et avec le
souci d'instruire » (2 Tm 4, 2).
Pour réaliser efficacement cette tâche vous avez
besoin de collaborateurs. Pour cette raison les vocations sacerdotales et
religieuses méritent plus que jamais d'être encouragées. J'ai été informé
des initiatives qui sont prises avec foi en ce domaine, et je tiens à
apporter tout mon soutien à ceux qui n'ont pas peur, tel le Christ,
d'inviter jeunes ou moins jeunes à se mettre au service du Maître qui est là
et qui appelle (cf. Jn 11, 28). Je voudrais
remercier chaleureusement et encourager toutes les familles, toutes les
paroisses, toutes les communautés chrétiennes et tous les mouvements
d'Église qui sont la bonne terre qui donne le bon fruit
(cf. Mt 13, 8) des vocations. Dans ce contexte, je ne veux pas
omettre d’exprimer ma reconnaissance pour les innombrables prières de vrais
disciples du Christ et de son Église. Il y a parmi eux des prêtres, des
religieux et religieuses, des personnes âgées ou des malades, des
prisonniers aussi, qui durant des décennies ont fait monter vers Dieu leurs
supplications pour accomplir le commandement de Jésus : « Priez donc le
maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson »
(Mt 9, 38). L'Évêque et les communautés de fidèles
doivent, pour ce qui les concerne, favoriser et accueillir les vocations
sacerdotales et religieuses, en s'appuyant sur la grâce que donne l'Esprit
Saint pour opérer le discernement nécessaire. Oui, très chers Frères dans
l'épiscopat, continuez à appeler au sacerdoce et à la vie religieuse, tout
comme Pierre a lancé ses filets sur l'ordre du Maître, alors qu'il avait
passé la nuit à pêcher sans rien prendre (cf. Lc 5, 5).
On ne dira jamais assez que le sacerdoce est indispensable à l'Église, dans
l'intérêt même du laïcat. Les prêtres sont un don de Dieu pour l'Église. Les
prêtres ne peuvent déléguer leurs fonctions aux fidèles en ce qui concerne
leurs missions propres. Chers Frères dans l'épiscopat, je vous invite à
rester soucieux d'aider vos prêtres à vivre dans une union intime avec le
Christ. Leur vie spirituelle est le fondement de leur vie apostolique. Vous
les exhorterez avec douceur à la prière quotidienne et à
la célébration
digne des Sacrements, surtout de l'Eucharistie et de la Réconciliation,
comme le faisait saint François de Sales pour ses prêtres. Tout prêtre doit
pouvoir se sentir heureux de servir l'Église. A l'école du curé d'Ars, fils
de votre terre et patron de tous les curés du monde, ne cessez pas de redire
qu'un homme ne peut rien faire de plus grand que de donner aux fidèles le
corps et le sang du Christ, et de pardonner les péchés. Cherchez à être
attentifs à leur formation humaine, intellectuelle et spirituelle et à leurs
moyens d'existence. Essayez, malgré le poids de vos lourdes occupations, de
les rencontrer régulièrement et sachez les recevoir comme des frères et des
amis (cf.
LG 28 et CPE 16). Les prêtres ont
besoin de votre affection, de votre encouragement et de votre sollicitude.
Soyez proches d'eux et ayez une attention particulière pour ceux qui sont en
difficulté, malades ou âgés (cf. CPE 16).
N'oubliez pas qu'ils sont comme le dit le Concile Vatican II, reprenant la
superbe expression utilisée par saint Ignace d'Antioche aux Magnésiens, « la
couronne spirituelle de l'Évêque » (LG 41).
Le
culte liturgique est l'expression suprême de la vie sacerdotale et
épiscopale, comme aussi de l'enseignement catéchétique. Votre charge de
sanctification du peuple des fidèles, chers Frères, est indispensable à la
croissance de l'Église. J'ai été amené à préciser, dans le Motu proprio
Summorum Pontificum, les conditions d'exercice de cette charge, en ce qui
concerne la possibilité d'utiliser aussi bien le missel du bienheureux Jean XXIII
(1962) que celui du Pape Paul VI (1970). Des fruits de ces nouvelles
dispositions ont déjà vu le jour, et j’espère que l'indispensable
pacification des esprits est, grâce à Dieu, en train de se faire. Je mesure
les difficultés qui sont les vôtres, mais je ne doute pas que vous puissiez
parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous,
afin que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage. Nul
n'est de trop dans l'Église. Chacun, sans exception, doit pouvoir s'y sentir
chez lui, et jamais rejeté. Dieu qui aime tous les hommes et ne veut en
perdre aucun nous confie cette mission de Pasteurs, en faisant de nous les
Bergers de ses brebis. Nous ne pouvons que Lui rendre grâce de l'honneur et
de la confiance qu'Il nous fait. Efforçons-nous donc toujours d'être des
serviteurs de l'unité !
Quels sont les autres domaines qui requièrent une plus grande attention ?
Les réponses peuvent différer d'un diocèse à l'autre, mais il y a
certainement un problème qui apparaît partout d’une urgence particulière :
c’est la situation de la famille. Nous savons que le couple et la famille
affrontent aujourd'hui de vraies bourrasques. Les paroles de l’évangéliste à
propos de la barque dans la tempête au milieu du lac peuvent s’appliquer à
la famille : « Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle
se remplissait » (Mc 4, 37). Les facteurs qui
ont amené cette crise sont bien connus, et je ne m'attarderai donc pas à les
énumérer. Depuis plusieurs décennies, des lois ont relativisé en différents
pays sa nature de cellule primordiale de la société. Souvent, elles
cherchent plus à s'adapter aux moeurs et aux revendications de personnes ou
de groupes particuliers, qu'à promouvoir le bien commun de la société.
L'union stable d'un homme et d'une femme, ordonnée à la construction d'un
bonheur terrestre grâce à la naissance d'enfants donnés par Dieu, n'est
plus, dans l'esprit de certains, le modèle auquel l’engagement conjugal se
réfère. Cependant l’expérience enseigne que la famille est le socle sur
lequel repose toute la société. De plus, le chrétien sait que la famille est
aussi la cellule vivante de l'Église. Plus la famille sera imprégnée de
l'esprit et des valeurs de l'Évangile, plus l'Église elle-même en sera
enrichie et répondra mieux à sa vocation. D’ailleurs je connais et
j’encourage vivement les efforts que vous faites afin d'apporter votre
soutien aux différentes associations qui oeuvrent pour aider les familles.
Vous avez raison de maintenir, même à contre-courant, les principes qui font
la force et la grandeur du Sacrement de mariage. L'Église veut rester
indéfectiblement fidèle au mandat que lui a confié son Fondateur, notre
Maître et Seigneur Jésus-Christ. Elle ne cesse de répéter avec Lui : «
Ce
que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas ! » (Mt 19,
6). L’Église ne s'est pas donné cette mission : elle l'a reçue.
Certes, personne ne peut nier l'existence d'épreuves, parfois très
douloureuses, que traversent certains foyers. Il faudra accompagner ces
foyers en difficulté, les aider à comprendre la grandeur du mariage, et les
encourager à ne pas relativiser la volonté de Dieu et les lois de vie qu'Il
nous a données. Une question particulièrement douloureuse est celle des
divorcés remariés. L'Église, qui ne peut s'opposer à la volonté du Christ,
maintient fermement le principe de l'indissolubilité du mariage, tout en
entourant de la plus grande affection ceux et celles qui, pour de multiples
raisons, ne parviennent pas à le respecter. On ne peut donc admettre les
initiatives qui visent à bénir des unions illégitimes. L'Exhortation
apostolique
Familiaris Consortio a indiqué le chemin ouvert par une pensée
respectueuse de la vérité et de la charité.
Les jeunes, je le sais bien, chers Frères, sont au centre de vos
préoccupations. Vous leur consacrez beaucoup de temps, et vous avez raison.
Ainsi que vous avez pu le constater, je viens d'en rencontrer une multitude
à
Sydney, au cours de la Journée Mondiale de la Jeunesse. J'ai apprécié
leur enthousiasme et leur capacité de se consacrer à la prière. Tout en
vivant dans un monde qui les courtise et qui flatte leurs bas instincts,
portant, eux aussi, le poids bien lourd d'héritages difficiles à assumer,
les jeunes conservent une fraîcheur d'âme qui a fait mon admiration. J'ai
fait appel à leur sens des responsabilités en les invitant à s'appuyer
toujours sur la vocation que Dieu leur a donnée au jour de leur Baptême. «
Notre force, c'est ce que le Christ veut de nous », disait le Cardinal
Jean-Marie Lustiger. Au cours de son premier voyage en France, mon vénéré
Prédécesseur avait fait entendre aux jeunes de votre pays un discours qui
n'a rien perdu de son actualité et qui avait alors reçu un accueil d'une
ferveur inoubliable. « La permissivité morale ne rend pas l'homme heureux
», avait-il proclamé au Parc-des-Princes, sous des tonnerres
d'applaudissements. Le bon sens qui inspirait la saine réaction de son
auditoire n'est pas mort. Je prie l'Esprit Saint de parler au coeur de tous
les fidèles et, plus généralement, de tous vos compatriotes, afin de leur
donner - ou de leur rendre - le goût d'une vie menée selon les critères d'un
bonheur véritable.
A l'Élysée, j'ai évoqué l'autre jour l'originalité de la situation française
que le Saint-Siège désire respecter. Je suis convaincu, en effet, que les
Nations ne doivent jamais accepter de voir disparaître ce qui fait leur
identité propre. Dans une famille, les différents membres ont beau avoir le
même père et la même mère, ils ne sont pas des individus indifférenciés,
mais bien des personnes avec leur propre singularité. Il en va de même pour
les pays, qui doivent veiller à préserver et développer leur culture propre,
sans jamais la laisser absorber par d'autres ou se noyer dans une terne
uniformité. « La Nation est en effet, pour reprendre les termes du Pape
Jean-Paul II, la grande communauté des hommes qui sont unis par des liens
divers, mais surtout, précisément, par la culture. La Nation existe "par" la
culture et "pour" la culture, et elle est donc la grande éducatrice des
hommes pour qu'ils puissent "être davantage" dans la communauté »
(Discours à l'UNESCO, 2 juin 1980, n. 14). Dans
cette perspective, la mise en évidence des racines chrétiennes de la France
permettra à chacun des habitants de ce Pays de mieux comprendre
d'où il
vient et où il va. Par conséquent, dans le cadre institutionnel existant et
dans le plus grand respect des lois en vigueur, il faudrait trouver une voie
nouvelle pour interpréter et vivre au quotidien les valeurs fondamentales
sur lesquelles s’est construite l’identité de la Nation. Votre
Président en
a évoqué la possibilité.
Les présupposés sociopolitiques d’une antique méfiance, ou même d’hostilité,
s'évanouissent peu à peu. L'Église ne revendique pas la place de l'État.
Elle ne veut pas se substituer à lui. Elle est une société basée sur des
convictions, qui se sait responsable du tout et ne peut se limiter à
elle-même. Elle parle avec liberté, et dialogue avec autant de liberté dans
le seul désir d'arriver à la construction de la liberté commune. Une saine
collaboration entre la Communauté politique et l’Église, réalisée dans la
conscience et le respect de l’indépendance et l’autonomie de chacune dans
son propre domaine, est un service rendu à l’homme, ordonné à son
épanouissement personnel et social. De nombreux points, prémices d'autres
qui s'y ajouteront selon les nécessités, ont déjà été examinés et résolus au
sein de l’ « Instance de Dialogue entre l’Église et l’État ». En vertu de sa
mission propre et au nom du Saint-Siège, le Nonce Apostolique y siège
naturellement, lui qui est appelé à suivre activement la vie de l’Église et
sa situation dans la société.
Comme vous le savez, mes prédécesseurs, le bienheureux Jean XXIII, ancien
Nonce à Paris, et le Pape Paul VI, ont voulu des Secrétariats qui sont
devenus, en 1988, le Conseil Pontifical pour la promotion de l'Unité des
Chrétiens et le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux. S'y
ajoutèrent très vite la Commission pour les Rapports Religieux avec le
Judaïsme et la Commission pour les Rapports Religieux avec les Musulmans.
Ces structures sont en quelque sorte la reconnaissance institutionnelle et
conciliaire des innombrables initiatives et réalisations antérieures. Des
commissions ou conseils similaires se trouvent d'ailleurs dans votre
Conférence Épiscopale et dans vos Diocèses. Leur existence et leur
fonctionnement démontrent la volonté de l'Église d'aller de l'avant (…) dans
le dialogue bilatéral. La récente Assemblée plénière du Conseil Pontifical
pour le Dialogue Interreligieux a mis en évidence que le dialogue
authentique demande comme conditions fondamentales une bonne formation pour
ceux qui le promeuvent, et un discernement éclairé pour avancer peu à peu
dans la découverte de la Vérité. L'objectif des dialogues oecuménique et
interreligieux, différents naturellement dans leur nature et leur finalité
respective, est la recherche et l’approfondissement de la Vérité. Il s'agit
donc d'une tâche noble et obligatoire pour tout homme de foi, car le Christ
lui-même est la Vérité. La construction des ponts entre les grandes
traditions ecclésiales chrétiennes et le dialogue avec les autres traditions
religieuses, exigent un réel effort de connaissance réciproque, car
l'ignorance détruit plus qu'elle ne construit. Par ailleurs, il n'y a que la
Vérité qui permette de vivre authentiquement le double Commandement de
l'Amour que nous a laissé Notre Sauveur. Certes, il faut suivre avec
attention les différentes initiatives entreprises et discerner celles qui
favorisent la connaissance et le respect réciproques, ainsi que la promotion
du dialogue, et éviter celles qui conduisent à des impasses.
La bonne
volonté ne suffit pas. Je crois qu'il est bon de commencer par l'écoute,
puis de passer à la discussion théologique pour arriver enfin au témoignage
et à l'annonce de la foi elle-même (cf.
Note doctrinale sur certains aspects de l'évangélisation, n. 12, 3
décembre 2007). Puisse l'Esprit Saint vous donner le discernement
qui doit caractériser tout Pasteur ! Saint Paul recommande : « Discernez la
valeur de toute chose. Ce qui est bien, gardez-le ! » (1
Th 5, 21). La société globalisée, pluriculturelle et
pluri-religieuse dans laquelle nous vivons, est une opportunité que nous
donne le Seigneur de proclamer la Vérité et d'exercer l'Amour afin
d'atteindre tout être humain sans distinction, même au-delà des limites de
l'Église visible.
L'année qui a précédé mon élection au Siège de Pierre, j'ai eu la joie de
venir dans votre pays pour y présider les cérémonies commémoratives du
soixantième anniversaire du débarquement en Normandie. Rarement comme alors,
j'ai senti l'attachement des fils et des filles de France à la terre de
leurs aïeux. La France célébrait alors sa libération temporelle, au terme
d'une guerre cruelle qui avait fait de nombreuses victimes. Aujourd’hui,
c'est surtout en vue d’une véritable libération spirituelle qu'il convient
d'oeuvrer. L'homme a toujours besoin d'être libéré de ses peurs et de ses
péchés.
L'homme doit sans cesse apprendre ou réapprendre que Dieu n'est pas son
ennemi, mais son Créateur plein de bonté. L'homme a besoin de savoir que sa
vie a un sens et qu'il est attendu, au terme de son séjour sur la terre,
pour partager à jamais la gloire du Christ dans les cieux. Votre mission est
d'amener la portion du Peuple de Dieu confiée à vos soins à la
reconnaissance de ce terme glorieux. Veuillez trouver ici l'expression de
mon admiration et de ma gratitude pour tout ce que vous faites afin d'aller
en ce sens. Veuillez être assurés de ma prière quotidienne pour chacun de
vous. Veuillez croire que je ne cesse de demander au Seigneur et à sa Mère
de vous guider sur votre route.
Avec joie et émotion, je vous confie, très chers Frères dans l'Épiscopat, à
Notre Dame de Lourdes et à sainte Bernadette. La puissance de Dieu s'est
toujours déployée dans la faiblesse. L'Esprit Saint a toujours lavé ce qui
était souillé, abreuvé ce qui était sec, redressé ce qui était déformé. Le
Christ Sauveur, qui a bien voulu faire de nous les instruments de la
communication de son amour aux hommes, ne cessera jamais de vous faire
grandir dans la foi, l'espérance et la charité, pour vous donner la joie
d'amener à Lui un nombre croissant d'hommes et de femmes de notre temps. En
vous confiant à sa force de Rédempteur, je vous donne à tous et de tout
coeur une affectueuse Bénédiction Apostolique !
►
Le cardinal Vingt-Trois accueille Benoît XVI dans l'hémicyclique Ste Bernadette
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Benoît XVI à Lourdes
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Le pape Benoît XVI à Lourdes, tous les détails
Détails des différentes visites ad
limina par régions
Novembre 2003 provinces ecclésiastiques de
Cambrai Reims
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Français
Décembre 2003 provinces ecclésiastiques de Marseille Monaco
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Français
Décembre 2003 provinces de
Rennes et de Rouen, de celle région de l’Ouest
►
Français
Janvier 2004 provinces
ecclésiastiques de Dijon et de Tours, et de la Prélature de la Mission de
France
►
Français
Janvier 2004 provinces
ecclésiastiques de Toulouse et de Montpellier
►
Français
Février 2004 Province de Besançon, ainsi que l’Archevêque et l’Évêque
auxiliaire de Strasbourg
►
Français
Février 2004 Paris, ainsi
que l’Évêque aux Armées
►
Français
Février 2004 provinces ecclésiastiques de Bordeaux et de Poitiers
►
Français
Février 2004 provinces ecclésiastiques de Lyon et de Clermont
►
Français
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité) - 14.09.2008 -
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