Benoît XVI accueilli à l'Élysée,
discours du Saint-Père |
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Paris, le 12 septembre 2008 -
(E.S.M.)
- Aujourd'hui à 12h30, le pape Benoît XVI a été accueilli au
Palais de l'Élysée. Discours du Saint-Père.
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Le palais de l'Élysée
Benoît XVI accueilli à l'Élysée
Le 12 septembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Le pape Benoît XVI est arrivé en fin de matinée à l'aéroport de Paris
Orly, accueilli par le président Nicolas Sarkozy et son épouse au pied de l'avion.
Plusieurs cardinaux et évêques français étaient présents sur place : le
cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et Président de la
Conférence des évêques de France, le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque
de Bordeaux et le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon.
La cérémonie de bienvenue s'est déroulée à l'Élysée à 12h25. Le
Saint Père Benoît XVI a été accueilli avec les honneurs rendus par un détachement de la
Garde républicaine dans la cour du Palais de l'Élysée.
Après un entretien d'un quinzaine de minutes en privé, le Saint Père et le
Président se sont rendus dans la salle de presse de l'Élysée, où les
attendaient le gouvernement et les corps constitués.
Discours du Saint-Père lors de la rencontre avec
les autorités de l’État
Palais de l’Elysée, vendredi 12 septembre 2008
Foulant le sol de France pour la première fois depuis que la Providence m'a
appelé sur le Siège de Pierre, je suis ému et honoré de l’accueil chaleureux
que vous me réservez. Je vous suis particulièrement reconnaissant, Monsieur
le Président, pour l’invitation cordiale que vous m’avez faite à visiter
votre pays ainsi que pour les paroles de bienvenue que vous venez de
m’adresser. Comment ne pas me souvenir de la
visite que Votre Excellence m'a rendue au Vatican voici neuf mois ? A
travers vous, je salue tous ceux et toutes celles qui habitent ce pays à
l'histoire millénaire, au présent riche d'événements et à l'avenir
prometteur. Qu'ils sachent que la France est très souvent au coeur de la
prière du Pape, qui ne peut oublier tout ce qu'elle a apporté à l'Église au
cours des vingt derniers siècles ! La raison première de mon voyage est la
célébration du
150è anniversaire des apparitions de la Vierge Marie, à Lourdes. Je
désire me joindre à la foule des innombrables pèlerins du monde entier, qui
convergent au cours de cette année vers le sanctuaire marial, animés par la
foi et par l’amour. C'est une foi, c’est un amour que je viens célébrer ici
dans votre pays, au cours des quatre journées de grâce qu'il me sera donné
d'y passer.
Mon pèlerinage à Lourdes devait comporter une étape à Paris. Votre capitale
m'est familière et je la connais assez bien. J'y ai souvent séjourné et j'y
ai lié, au fil des ans, en raison de mes études et de mes fonctions
antérieures, de bonnes amitiés humaines et intellectuelles. J'y reviens avec
joie, heureux de l’occasion qui m'est ainsi donnée de rendre hommage à
l'imposant patrimoine de culture et de foi qui a façonné votre pays de
manière éclatante durant des siècles et qui a offert au monde de grandes
figures de serviteurs de la Nation et de l'Église dont l'enseignement et
l'exemple ont franchi tout naturellement vos frontières géographiques et
nationales pour marquer le devenir du monde. Lors de votre visite à Rome,
Monsieur le Président, vous avez rappelé que les racines de la France -
comme celles de l'Europe - sont chrétiennes. L'Histoire suffit à le montrer
: dès ses origines, votre pays a reçu le message de l'Évangile. Si les
documents font parfois défaut, il n'en reste pas moins que l'existence de
communautés chrétiennes est attestée en Gaule à une date très ancienne : on
ne peut rappeler sans émotion que la ville de Lyon avait déjà un évêque au
milieu du IIe siècle et que saint Irénée, l'auteur de l'Adversus haereses,
y donna un témoignage éloquent de la vigueur de la pensée chrétienne. Or,
saint Irénée venait de Smyrne pour prêcher la foi au Christ ressuscité. Lyon
avait un évêque dont la langue maternelle était le grec : y a-t-il plus beau
signe de la nature et de la destination universelles du message chrétien ?
Implantée à haute époque dans votre pays, l'Église y a joué un rôle
civilisateur auquel il me plaît de rendre hommage en ce lieu. Vous y avez
vous même fait allusion dans votre
discours au Palais du Latran en décembre dernier. Transmission de la
culture antique par le biais des moines, professeurs ou copistes, formation
des coeurs et des esprits à l'amour du pauvre, aide aux plus démunis par la
fondation de nombreuses congrégations religieuses, la contribution des
chrétiens à la mise en place des institutions de la Gaule, puis de la
France, est trop connue pour que je m'y attarde longtemps. Les milliers de
chapelles, d'églises, d'abbayes et de cathédrales qui ornent le coeur de vos
villes ou la solitude de vos campagnes disent assez combien vos pères dans
la foi ont voulu honorer Celui qui leur avait donné la vie et qui nous
maintient dans l'existence.
De nombreuses personnes en France se sont arrêtées pour réfléchir sur les
rapports de l'Église et de l'État. Sur le problème des relations entre la
sphère politique et la sphère religieuse, le Christ avait déjà offert le
principe d’une juste solution lorsqu'il répondit à une question qu'on Lui
posait : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu
» (Mc 12,17). L’Église en France jouit
actuellement d’un régime de liberté. La méfiance du passé s'est transformée
peu à peu en un dialogue serein et positif, qui se consolide toujours plus.
Un nouvel instrument de dialogue existe depuis 2002 et j'ai grande confiance
en son travail, car la bonne volonté est réciproque. Nous savons que restent
encore ouverts certains terrains de dialogue qu'il nous faudra parcourir et
assainir peu à peu avec détermination et patience. Vous avez d'ailleurs
utilisé, Monsieur le Président, l'expression belle de « laïcité positive
» pour qualifier cette compréhension plus ouverte. En ce moment historique
où les cultures s’entrecroisent de plus en plus, je suis profondément
convaincu qu’une nouvelle réflexion sur le vrai sens et sur l’importance de
la laïcité est devenue nécessaire. Il est en effet fondamental, d’une part,
d’insister sur la distinction entre le politique et le religieux, afin de
garantir aussi bien la liberté religieuse des citoyens que la responsabilité
de l’État envers eux, et d’autre part, de prendre une conscience plus claire
de la fonction irremplaçable de la religion pour la formation des
consciences et de la contribution qu’elle peut apporter, avec d’autres
instances, à la création d’un consensus éthique fondamental dans la société.
Le Pape, témoin d'un Dieu aimant et Sauveur, s'efforce d'être un semeur de
charité et d'espérance. Toute société humaine a besoin d'espérance, et cette
nécessité est encore plus forte dans le monde d’aujourd’hui qui offre peu
d'aspirations spirituelles et peu de certitudes matérielles. Les jeunes sont
ma préoccupation majeure. Certains d’entre eux peinent à trouver une
orientation qui leur convienne ou souffrent d’une perte de repères dans leur
vie familiale. D’autres encore expérimentent les limites d’un
communautarisme religieux. Parfois marginalisés et souvent abandonnés à eux
mêmes, ils sont fragiles et ils doivent affronter seuls une réalité qui les
dépasse. Il est donc nécessaire de leur offrir un bon cadre éducatif et de
les encourager à respecter et à aider les autres, afin qu’ils arrivent
sereinement à l'âge responsable. L'Église peut apporter dans ce domaine sa
contribution spécifique. La situation sociale occidentale, hélas marquée par
une avancée sournoise de la distance entre les riches et les pauvres, me
soucie aussi. Je suis certain qu'il est possible de trouver de justes
solutions qui, dépassant l'aide immédiate nécessaire, iront au coeur des
problèmes afin de protéger les faibles et de promouvoir leur dignité. À
travers ses nombreuses institutions et par ses activités, l'Église, tout
comme de nombreuses associations dans votre pays, tente souvent de parer à
l'immédiat, mais c'est à l'État qu'il revient de légiférer pour éradiquer
les injustices. Dans un cadre beaucoup plus large, Monsieur le Président,
l'état de notre planète me préoccupe aussi. Avec grande générosité, Dieu
nous a confié le monde qu'il a créé. Il faudra apprendre à le respecter et à
le protéger davantage. Il me semble qu'est arrivé le moment de faire des
propositions plus constructives pour garantir le bien des générations
futures.
L'exercice de la Présidence de l'Union Européenne est l'occasion pour votre
pays de témoigner de l'attachement de la France aux droits de l'homme et à
leur promotion pour le bien de l'individu et de la société. Lorsque
l'Européen verra et expérimentera personnellement que les droits
inaliénables de la personne humaine, depuis sa conception jusqu'à sa mort
naturelle, ainsi que ceux relatifs à son éducation libre, à sa vie
familiale, à son travail, sans oublier naturellement ses droits religieux,
lorsque donc cet Européen saisira que ces droits, qui constituent un tout
indissociable, sont promus et respectés, alors il comprendra pleinement la
grandeur de la construction de l'Union et en deviendra un artisan actif. La
charge qui vous incombe, Monsieur le Président, n'est pas facile. Les temps
sont incertains, et c'est une entreprise ardue de trouver la bonne voie
parmi les méandres du quotidien social et économique, national et
international. En particulier, devant le danger de l’émergence d’anciennes
méfiances, de tensions et d’oppositions entre les Nations, dont nous sommes
aujourd’hui les témoins préoccupés, la France, historiquement sensible à la
réconciliation des peuples, est appelée à aider l’Europe à construire la
paix dans ses frontières et dans le monde entier. À cet égard, il est
important de promouvoir une unité qui ne peut pas et ne veut pas être une
uniformité, mais qui est capable de garantir le respect des différences
nationales et des diverses traditions culturelles qui constituent une
richesse dans la symphonie européenne, en rappelant d’autre part que «
l’identité nationale elle-même ne se réalise que dans l’ouverture aux autres
peuples et à travers la solidarité envers eux »
(Exhortation apostolique
Ecclesia in Europa, n. 112). J’exprime ma confiance que votre
pays contribuera toujours plus à faire progresser ce siècle vers la
sérénité, l'harmonie et la paix.
Monsieur le Président, chers amis, conclut Benoît XVI, je désire une fois
encore vous exprimer ma gratitude pour cette rencontre. Je vous assure de ma
fervente prière pour votre belle Nation afin que Dieu lui concède paix et
prospérité, liberté et unité, égalité et fraternité. Je confie ces voeux à
l'intercession maternelle de la Vierge Marie, patronne principale de la
France. Que Dieu bénisse la France et tous les Français !
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Discours de Nicolas Sarkozy accueillant "avec respect" le pape Benoît XVI
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Benoît XVI à l'Élysée
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L'arrivée de Benoît XVI à Orly
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité) - 12.09.2008 -
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