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Trente ans après Veritatis Splendor, son enseignement est toujours
d’actualité
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Le 14 décembre 2023 -
E.S.M.
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Aujourd’hui plus que jamais, il est crucial de
redécouvrir l’enseignement moral de cette encyclique, Veritatis Splendor
; mais malheureusement, dans le monde catholique, ce
30ème anniversaire a été marqué par un triste silence.
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Saint Jean Paul II -
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Trente ans après Veritatis Splendor, son enseignement est toujours
d’actualité
Le 14 décembre 2023 -
E.S.M. -
Le 6 août 1993, le pape Jean-Paul II avait publié l’encyclique
Veritatis Splendor, mais malheureusement, dans le monde
catholique, ce 30ème anniversaire a été marqué par un triste
silence. Pourtant, aujourd’hui plus que jamais, il est crucial de
redécouvrir l’enseignement moral de cette
encyclique.
Elle commence par insister sur la nécessité de réaffirmer l’enseignement
moral de l’Église parce que nous sommes confrontés à «une mise en
discussion globale et systématique du patrimoine moral, fondée sur des
conceptions anthropologiques et éthiques déterminées. Au point de départ de
ces conceptions, on note l’influence plus ou moins masquée de courants de
pensée qui en viennent à séparer la liberté humaine de sa relation
nécessaire et constitutive à la vérité».
Le Pape poursuit en disant que de cette manière «on repousse la
doctrine traditionnelle de la loi naturelle, de l’universalité et de la
validité permanente de ses préceptes ; certains enseignements moraux de
l’Eglise sont simplement déclarés inacceptables ; on estime que le Magistère
lui-même ne peut intervenir en matière morale que pour « exhorter les
consciences » et « pour proposer les valeurs » dont chacun s’inspirera
ensuite, de manière autonome, dans ses décisions et dans ses choix de vie».
De plus, selon Jean-Paul II, une opinion s’est répandue qui sépare la foi
et la morale, comme si l’appartenance à l’Église était déterminée par la foi
seule et qu’une pluralité d’opinions morales subjectives devait être
tolérée.
L’encyclique entre ensuite dans le vif du sujet en commençant par
analyser le passage de l’Évangile du jeune homme riche qui demande au
Seigneur ce qu’il doit encore faire, après avoir observé les commandements,
pour avoir la vie éternelle (Mt. 19, 16). Le pape souligne que ce
passage montre le lien intrinsèque entre le respect de la loi morale
naturelle et l’amour de Dieu et du prochain. A tel point qu’il n’y a pas
d’amour possible sans respect de la Loi et vice versa. Non seulement cela,
mais sans le respect des commandements, il n’y a pas non plus de liberté
authentique possible.
Au n. 29, Jean-Paul II rappelle ensuite que la réflexion morale de
l’Église s’est développée grâce à la théologie morale, c’est-à-dire cette
science qui traite du sujet de la “moralité” en référence à Celui qui,
principe et fin de l’action morale, «en se donnant à l’homme dans le
Christ, lui offre la béatitude de la vie divine». Le souverain pontife
dénonce ensuite certains courants de la pensée moderne qui absolutisent la
liberté en y plaçant la source des valeurs. En effet, «on a attribué à
la conscience individuelle des prérogatives d’instance suprême du jugement
moral, qui détermine d’une manière catégorique et infaillible le bien et le
mal. A l’affirmation du devoir de suivre sa conscience, on a indûment ajouté
que le jugement moral est vrai par le fait même qu’il vient de la conscience»
(n. 32). Cependant, poursuit Jean-Paul II, cela conduit à la perte de l’idée
d’une vérité universelle sur le bien, connaissable par la raison humaine, ce
qui a conduit à «une éthique individualiste, pour laquelle chacun se
trouve confronté à sa vérité, différente de la vérité des autres. Poussé
dans ses conséquences extrêmes, l’individualisme débouche sur la négation de
l’idée même de nature humaine». Néanmoins, l’Église ne cesse
d’enseigner qu’il existe des préceptes négatifs universellement valables de
la loi naturelle qui obligent chaque personne, en tout temps et en toute
circonstance, c’est-à-dire «qu’ils interdisent une action
déterminée semper et pro semper, sans exception, parce que le choix d’un tel
comportement n’est en aucun cas compatible avec la bonté de la volonté de la
personne qui agit, avec sa vocation à la vie avec Dieu et à la communion
avec le prochain» (n. 52).
Aujourd’hui, même parmi les catholiques, on remet en question l’existence
même d’une loi naturelle, non seulement universelle mais aussi immuable,
c’est-à-dire de normes objectives, «valables pour tous les hommes
actuellement et à l’avenir, comme elles l’étaient déjà dans le passé»
(n. 53). L’homme, enseigne le Souverain Pontife, est tenu d’agir selon le
jugement pratique de la conscience, qui n’édicte pas la loi, «mais il
atteste l’autorité de la loi naturelle et de la raison pratique en rapport
avec le Bien suprême par lequel la personne humaine se laisse attirer et
dont elle reçoit les commandements» (n. 60).
C’est précisément le rapport de la liberté de l’homme avec ce bien qui
détermine la moralité des actes, mais ce bien «est établi comme Loi
éternelle, par la Sagesse de Dieu qui ordonne tout être à sa fin : cette Loi
éternelle est connue autant grâce à la raison naturelle de l’homme (et
ainsi, elle est “loi naturelle”), que, de manière intégrale et parfaite,
grâce à la révélation surnaturelle de Dieu (elle est alors appelée “Loi
divine”)» (n. 72). Par conséquent, poursuit le Pape, un acte est bon
lorsque ses choix expriment «l’orientation volontaire de la personne
vers sa fin ultime, à savoir Dieu lui-même : le bien suprême, dans lequel
l’homme trouve son bonheur plénier et parfait» (ivi).
Jean-Paul II rappelle ensuite le problème des “sources de moralité” des
actes humains (objet, intentions, circonstances) qui déterminent leur
qualification morale. Il s’est notamment attardé sur les erreurs du
“proportionnalisme” et du “conséquentialisme” selon lesquels «le
comportement concret serait juste, ou erroné, selon qu’il pourrait, ou ne
pourrait pas, conduire à un état de fait meilleur pour toutes les personnes
concernées : le comportement serait juste dans la mesure où il entraînerait
le maximum de biens et le minimum de maux» (n. 74).
Après avoir expliqué ces théories plus en détail, Jean-Paul II les
condamne fermement comme étant incompatibles avec la doctrine de l’Église vu
que qu’elles «croient pouvoir justifier, comme moralement bons, des
choix délibérés de comportements contraires aux commandements de la Loi
divine et de la loi naturelle » (n. 76).
L’enseignement de
Veritatis Splendor est, aujourd’hui plus que
jamais, utile pour dissiper la confusion morale dans laquelle nous sommes
plongés.
de
Fabio Fuiano -
Correspondance européenne
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Sources
: Correspondance
européenne
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 14.12.2023
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