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19 Avril 2005
 

Benoît XVI : seul le cœur a des yeux

Le 11 février  2023 - (E.S.M.) - Voici, précise Benoit XVI, que nous rencontrons deux personnages considérables de la classe cultivée d'Israël qui, bien qu'ils n'aient pas encore osé déclarer leur condition de disciples, avaient toutefois ce cœur simple qui rend l'homme capable de la vérité.

La Mise au tombeau - Arras, Musée des Beaux-arts  - Pour agrandir l'image ► Cliquer  

Benoît XVI : seul le cœur a des yeux

Jésus meurt sur la Croix


    Selon le récit des évangélistes, Jésus est mort en priant à la neuvième heure, c'est-à-dire à trois heures de l'après-midi. Selon Luc, sa dernière prière était tirée du Psaume 31 : « Père, en tes mains, je remets mon esprit » (Lc 23,46; cf. Ps31,6). Selon Jean, la dernière parole de Jésus a été: « C'est achevé » (19,30). Dans le texte grec, cette parole (tetélestaï) renvoie en arrière, au début de la Passion, au moment du lavement des pieds dont l'évangéliste introduit le récit en soulignant que Jésus aima les siens « jusqu'à la fin » (télos) » (13,1). Cette « fin », cet accomplissement extrême de l'amour est maintenant atteint, au moment de la mort. Il est vraiment allé jusqu'à la fin, jusqu'à la limite et au-delà de la limite. Il a réalisé la totalité de l'amour - il s'est donné lui-même.

    Dans le chapitre 6, en considérant la prière de Jésus sur le Mont des Oliviers, nous avons découvert, à partir de Hébreux 5,9, encore une autre signification de ce même terme (teleioûri) : dans la Torah, cela veut dire « initiation », consécration se référant à la dignité sacerdotale, c'est-à-dire passage complet dans l'appartenance à Dieu. Je pense que, en nous référant à la Prière sacerdotale de Jésus, nous pouvons ici aussi sous-entendre une telle signification. Jésus a accompli jusqu'au bout l'acte de consécration, la remise sacerdotale de lui-même et du monde à Dieu (cf. Jn 17,19). Ainsi resplendit à travers cette parole le grand mystère de la Croix. La nouvelle liturgie cosmique a été accomplie. La Croix de Jésus vient prendre la place de tous les autres actes cultuels, car elle est l'unique et véritable glorification de Dieu, dans laquelle Dieu se glorifie lui-même grâce à celui en qui il nous donne son amour et ainsi nous attire vers le haut, vers lui.


    Les Évangiles synoptiques caractérisent explicitement la mort en Croix comme un événement cosmique et liturgique : le soleil s'obscurcit, le voile du temple se déchire en deux, la terre tremble, des morts ressuscitent.

    Plus important toutefois que le signe cosmique est un processus de foi : le centurion - commandant du peloton d'exécution -, bouleversé devant les événements qu'il voit, reconnaît Jésus comme Fils de Dieu : « Vraiment, cet homme était fils de Dieu ! » (Mc 15,39). Au pied de la Croix, voici que l'Église des païens commence. À partir de la Croix, le Seigneur rassemble les hommes pour la nouvelle communauté de l'Église universelle. À cause du Fils souffrant, voici qu'ils reconnaissent le vrai Dieu.


    Alors que les Romains, dans un geste d'intimidation, laissaient intentionnellement les crucifiés pendre sur l'instrument de torture après leur mort, ceux-ci, selon le droit judaïque, devaient être enlevés le jour même (cf. Dt 21,22). C'est pourquoi, il revenait au peloton d'exécution d'accélérer la mort en leur brisant les jambes. C'est ce qui est advenu dans le cas des crucifiés du Golgotha. Les jambes des deux « brigands » sont brisées. Mais alors, les soldats voient que Jésus est déjà mort. Ils renoncent donc à lui briser les jambes. Au lieu de cela, l'un d'eux transperce le côté droit de Jésus - le cœur - « et il sortit aussitôt du sang et de l'eau » (Jn 19,34). C'est l'heure où les agneaux pascals sont abattus. En ce qui les concerne, il existe une prescription selon laquelle aucun de leurs os ne doit être brisé (cf. Ex 12,46). Jésus apparaît ici comme l'Agneau pascal véritable, pur et parfait.

    Nous pouvons donc, en cette parole, découvrir aussi un renvoi tacite aux débuts de la mission de Jésus - à cette heure où le Baptiste avait dit: « Voici l'agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29). Ce qui alors devait encore rester incompréhensible - c'était seulement une allusion mystérieuse à quelque événement futur - devient maintenant réalité. Jésus est l'Agneau choisi par Dieu lui-même. Sur la Croix, il porte le péché du monde, et il l'« enlève ».

    Mais en même temps, résonne aussi le Psaume 34, où on lit : « Malheur sur malheur pour le juste, mais de tous, le Seigneur le délivre. Le Seigneur garde tous ses os, pas un ne sera brisé » (v. 20). Le Seigneur, le Juste, a beaucoup souffert, il a tout souffert, mais Dieu l'a gardé : aucun de ses os n'a été brisé.

    Sang et eau jaillirent du cœur transpercé de Jésus. Tout au long des siècles, l'Église, suivant la parole de Zacharie, a tourné son regard vers ce cœur transpercé et a reconnu en lui la source de bénédiction indiquée à l'avance dans le sang et l'eau. La parole de Zacharie nous pousse même à chercher une compréhension plus profonde de ce qui est arrivé ici.

    Nous trouvons un premier degré dans ce processus de compréhension dans la Première lettre de Jean qui reprend avec vigueur le discours sur le sang et l'eau sortis du côté de Jésus : « C'est lui qui est venu par eau et par sang : Jésus Christ, non avec l'eau seulement, mais avec l'eau et avec le sang. Et c'est l'Esprit Saint qui rend témoignage, parce que l'Esprit est la Vérité. Il y en a ainsi trois à témoigner : l'Esprit Saint, l'eau, le sang, et ces trois tendent au même but » (5,6s.).

    Qu'est-ce que veut nous dire l'auteur par cette affirmation insistante selon laquelle Jésus est venu non seulement par l'eau mais aussi par le sang ?
On peut sans doute supposer qu'il fait allusion à un courant de pensée qui n'attribuait une valeur qu'au Baptême et mettait.de côté la Croix. Et peut-être cela signifie-t-il également que l'on ne considérait comme importantes que la parole, la doctrine, le message et non pas la « chair », le corps vivant du Christ, exsangue sur la Croix; cela veut dire que l'on s'efforçait de créer un christianisme de la pensée et des idées, d'où l'on voulait supprimer la réalité de la chair : le sacrifice et le Sacrement.


    Les Pères ont vu dans ce double flux de sang et d'eau une image des deux sacrements fondamentaux - l'Eucharistie et le Baptême - qui jaillissent du côté transpercé du Seigneur, de son cœur. Ce double flux est le courant nouveau qui crée l'Église et renouvelle les hommes. Mais les Pères, devant ce côté ouvert du Seigneur dormant sur la Croix du sommeil de la mort, ont aussi pensé à la création d'Eve à partir du côté d'Adam endormi, voyant ainsi dans le courant des sacrements en même temps l'origine de l'Église : ils ont vu la création de la nouvelle femme à partir du côté du nouvel Adam.


La mise au tombeau de Jésus


    Les quatre évangélistes nous racontent tous qu'un membre notable du Sanhédrin, Joseph d'Arimathie, demanda à Pilate le corps de Jésus. Marc (15,43) et Luc (23,51) ajoutent que Joseph était un homme qui « attendait lui aussi le royaume de Dieu », tandis que Jean (cf. 19,38) dit de lui qu'il était disciple de Jésus, mais en secret, disciple qui, par crainte des cercles juifs dominants, ne s'était pas manifesté ouvertement comme tel jusqu'alors. Jean mentionne en outre la participation de Nicodème (cf. 19,39) dont il avait rapporté dans le chapitre 3 le colloque nocturne avec Jésus à propos de la naissance et de la renaissance de l'homme (cf. v. 1-8). Après le drame du procès, où tout semblait conspirer contre Jésus et où nulle voix ne semblait plus s'élever en sa faveur, maintenant il nous est donné de connaître l'autre Israël: des personnes qui sont en attente. Des personnes qui croient aux promesses de Dieu et vont à la recherche de leur accomplissement. Des personnes qui dans la parole et l'œuvre de Jésus reconnaissent l'irruption du royaume de Dieu, le début de l'accomplissement des promesses.

    Des personnes de ce genre, jusqu'à présent nous les avions rencontrées dans les Évangiles surtout parmi les gens simples: Marie et Joseph, Elisabeth et Zacharie, Syméon et Anne - ainsi que les disciples qui, tous, même s'ils venaient de différents milieux culturels et de courants divers en Israël, ne faisaient pas partie des cercles influents. Or - après la mort de Jésus - voici que nous rencontrons deux personnages considérables de la classe cultivée d'Israël qui, bien qu'ils n'aient pas encore osé déclarer leur condition de disciples, avaient toutefois ce cœur simple qui rend l'homme capable de la vérité. (cf. Mt 10,25s.).

    Alors que les Romains abandonnaient aux vautours les corps des condamnés à la Croix, les Juifs tenaient à ce qu'ils soient ensevelis; il existait des lieux réservés par l'autorité judiciaire pour cela. De ce point de vue, la requête de Joseph correspond à l'habitude judiciaire juive. Marc rapporte que Pilate s'étonna que Jésus fût déjà mort et que, avant tout, il s'informa auprès du centurion de la vérité d'une telle information. Après la confirmation de la mort de Jésus, il octroya son corps au membre du Conseil (cf. 15,44).


    Concernant la mise au tombeau elle-même, les évangélistes nous transmettent une série d'informations importantes. Tout d'abord, il est souligné que Joseph fait déposer le corps du Seigneur dans un tombeau neuf qui lui appartenait et dans lequel personne encore n'avait été enseveli (cf. Mt 27,60; Lc 23,53; Jn 19,41). Cela manifeste un profond respect pour ce défunt. Tout comme au « dimanche des Rameaux », il s'est servi d'un âne sur lequel personne encore n'était monté (cf. Mc11,2), voici qu'il est maintenant déposé dans un sépulcre neuf.

    L'information selon laquelle Joseph acheta un linceul dont il enveloppa le défunt est tout aussi importante. Tandis que les Synoptiques parlent simplement d'un linceul, au singulier, Jean utilise le pluriel « linges » de lin (cf. 19,40) selon le mode de sépulture en usage chez les Juifs - le récit de la Résurrection revient sur ce sujet avec encore plus de détails. Le problème de la concordance avec le linceul de Turin ne doit pas nous occuper ici ; en tout cas, l'aspect de cette relique est en principe conciliable avec les deux rapports.

    Enfin, Jean nous raconte que Nicodème apporta un mélange de myrrhe et d'aloès, « d'environ cent livres ». Et il poursuit : « Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de linges, avec les aromates, selon le mode de sépulture en usage chez les Juifs » (19,39s.). La quantité des aromates est extraordinaire et dépasse toute commune mesure: c'est une sépulture royale. Si, à l'occasion du tirage au sort des vêtements, nous avons entraperçu Jésus comme Grand Prêtre, voici que maintenant la manière dont il est enseveli le montre comme Roi : au moment où tout semble fini, surgit toutefois, d'une manière mystérieuse, sa gloire.

    Les Évangiles synoptiques nous disent que quelques femmes observaient la mise au tombeau (cf. Mt 27,61 ; Mc 15,47), et Luc précise qu'il s'agissait des femmes « qui étaient venues avec lui de Galilée » (23,55). Il ajoute: « Puis elles s'en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. Et le sabbat, elles se tinrent en repos, selon le précepte » (23,56). Après le repos sabbatique, au matin du premier jour de la semaine, elles viendront oindre le corps de Jésus et effectuer ainsi la sépulture définitive. L'onction est une tentative pour arrêter la mort, pour soustraire le cadavre à la décomposition. Mais c'est un effort inutile: l'onction ne peut conserver le défunt que comme un défunt, elle ne peut lui redonner la vie.

    Au matin du premier jour, les femmes verront que leur sollicitude envers le défunt et pour sa conservation a été une sollicitude trop humaine. Elles verront que Jésus ne doit pas être gardé dans la mort, mais qu'il est vivant à nouveau et que seulement maintenant il vit véritablement. Elles verront que Dieu, d'une manière définitive et que lui seul peut réaliser, l'a soustrait à la corruption et ainsi au pouvoir de la mort. Cependant, dans la sollicitude et dans l'amour de ces femmes, le matin de la Résurrection est déjà annoncé.

Sur le même sujet :
    Benoît XVI : la piété cordiale, la dévotion centrée sur le Cœur de Jésus
    ►
Benoît XVI: La Miséricorde Divine, partie intégrante de la foi - 23.04.2006
    Regina Cæli de Benoît XVI en la fête de la Divine Miséricorde 15.04.2012

 

Avant-propos - Jésus de Nazareth Tome II
Et Table des chapitres 1 à 5 Benoît XVI

Chapitre 8
Le crucifiement et la mise au tombeau de Jésus 
     1. Réflexion préliminaire : parole et événement
        dans le récit de la Passion
Benoît XVI
    2. Jésus en Croix
Benoît XVI
        La première parole de Jésus en Croix :

        « Père, pardonne-leur »
Benoît XVI
        Jésus outragé 
Benoît XVI
        Le cri d'abandon de Jésus
Benoît XVI
        Le tirage au sort des vêtements
Benoît XVI
        « J'ai soif »  
Benoît XVI
        Les femmes près de la Croix — la Mère de Jésus
Benoît XVI
        Jésus meurt sur la Croix
Benoît XVI
        La mise au tombeau de Jésus
Benoît XVI
    3. La mort de Jésus comme réconciliation
        (expiation) et salut


- Prochainement le chapitre 9 et la suite des liens -

Sources :Texte original des écrits du Saint Père Benoit XVI -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 11.02.2023

 
 

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