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Retrouvons Benoît XVI et son enseignement
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Le 10 janvier 2023 -
(E.S.M.)
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Retrouvons Benoît XVI, suivant sa perception et finalement dans sa
vision du "
"Seigneur qu'il aime".
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S.S. le pape Benoît XVI -
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Benoît XVI : Jésus de Nazareth tome 2 - AVANT-PROPOS
Je souhaite, marquait Benoit XVI, que, selon
l'enseignement du Concile Vatican II, l'étude de l'Écriture Sainte, lue dans
la communion de l'Église universelle, soit réellement comme l'âme des études
théologiques (Dei Verbum).
L'interprétation de la Sainte Écriture demeurerait incomplète si on ne se
mettait pas à l'écoute de qui a véritablement vécu la Parole de Dieu,
c'est-à-dire les saints (Ibidem)
De fait, « viva lectio est vita bonorum » (S. Grégoire
le Grand). En effet, l'interprétation la plus
profonde de l'Écriture vient proprement de ceux qui se sont laissés
modeler par la Parole de Dieu, à travers l'écoute, la lecture et la
méditation assidue.
(Verbum Domini)
Le 10 janvier 2023 - E.
S. M. - C'est dans ce contexte que
nous vous proposons, jour après jour, de découvrir la deuxième partie
de son livre sur Jésus de Nazareth - De l'entrée à Jérusalem à la
Résurrection. Commençons ci-dessous par son AVANT PROPOS.
Il m'est finalement possible de présenter au public la deuxième
partie de mon livre sur Jésus de Nazareth. Devant les très
nombreuses réactions suscitées par la première partie - ce qui
n'était certainement pas surprenant —, le fait que d'éminents
maîtres de l'exégèse comme Martin Hengel, qui depuis lors est
décédé, comme Peter Stuhlmacher et Franz Mufîner m'aient
explicitement confirmé dans le projet de poursuivre mon travail et
d'achever l'œuvre commencée fut pour moi un précieux encouragement.
Sans prendre à leur propre compte tous les détails de mon livre, ils
le considéraient toutefois, tant du point de vue du contenu que de
la méthode, comme une contribution importante qu'il fallait conduire
à son achèvement.
Ce fut pour moi un motif supplémentaire de joie de voir que ce livre
ait en quelque sorte gagné un frère œcuménique avec l'œuvre
volumineuse Jésus (2008) du théologien protestant Joachïm Ringleben,
parue entre-temps. Celui qui lit les deux livres remarquera, d'une
part, la grande différence dans la manière de penser et dans les
formulations théologiques déterminantes par lesquelles s'exprime
concrètement la provenance confessionnelle diverse des deux auteurs.
Mais, d'autre part, la profonde unité au niveau de la
compréhension
essentielle de la personne de Jésus et de son message s'y trouve en
même temps manifestée. C'est la même foi qui
agit, même à partir d'approches théologiques différentes; une
rencontre se produit avec le même Seigneur
Jésus. J'espère que ces deux livres, dans leur diversité et
dans leurs accords essentiels, pourront constituer un témoignage
œcuménique qui, à l'heure actuelle et à sa manière, sera utile à la
mission commune fondamentale des chrétiens.
Je prends acte également avec gratitude du fait que la discussion
sur la méthode et sur l'herméneutique de l'exégèse, comme aussi sur
l'exégèse comme discipline historique en même temps que théologique,
devient toujours plus vive, malgré de nombreuses résistances à
l'égard des nouveaux pas à accomplir. Le livre de Marius Reiser,
Bibelkritik und Auslegung der Heiligen Schrift (Critique
biblique et interprétation de la Sainte Ecriture), paru en 2007, me
semble particulièrement intéressant à cet égard. Il recueille une
série d'essais publiés précédemment, en crée une unité homogène et
offre des indications importantes pour ouvrir de nouvelles voies de
l'exégèse, sans abandonner ce qui dans la méthode historico-critique
est d'une importance permanente.
Une chose me semble évidente: en deux cents ans de travail
exégétique, l'interprétation historico-critique a désormais donné
tout ce qu'elle avait d'essentiel à donner. Si l'exégèse biblique
scientifique ne veut pas s'épuiser à rechercher sans cesse de
nouvelles hypothèses, devenant théologiquement insignifiantes, elle
doit franchir un pas méthodologique supplémentaire et se reconnaître
de nouveau comme une discipline théologique, sans renoncer à son
caractère historique. Elle doit apprendre que l'herméneutique
positiviste dont elle part, n'est que l'expression exclusivement
valide de la raison. Celle-ci s'est définitivement trouvée
elle-même, mais elle constitue un mode déterminé de raisonner qui
est historiquement conditionné, qui est susceptible de recevoir des
corrections et des compléments, et qui en a besoin. Une telle
exégèse doit reconnaître qu'une herméneutique de la foi, développée
de manière juste, est conforme au texte et peut se conjuguer à une
herméneutique historique consciente de ses propres limites, pour
former un tout méthodologique.
Il va de soi que cette conjonction de deux genres d'herméneutique
très différents l'un de l'autre est une tâche qui est à reprendre
toujours de nouveau. Mais cette conjonction est possible, et par
elle, les grandes intuitions de l'exégèse
patristique pourront, dans un contexte neuf, porter à nouveau
du fruit, comme le montre justement le livre de Reiser. Je ne
prétends pas affirmer que dans mon livre cette conjonction des deux
herméneutiques ait pu être accomplie jusqu'au bout. Mais j'espère
avoir déjà accompli un bon pas dans cette direction. En dernière
analyse, il s'agit de reprendre finalement les principes
méthodologiques pour l'exégèse formulés par le concile Vatican II
(en
Dei Verbum 12) — tâche qui
malheureusement, jusqu'à présent, n'a presque pas été prise en
considération.
Sans doute est-il utile à ce point de mettre encore une fois en
évidence l'intention qui oriente mon livre.
Il n'est pas nécessaire, je crois, de dire expressément que je n'ai pas voulu écrire une « Vie de Jésus ». En ce qui concerne les
questions de chronologie et de topographie de la vie de Jésus, il
existe des ouvrages excellents : je renvoie en particulier à Joachim Gnilka, Jésus von Nazareth. Botschaft und Geschichte
et à l'étude approfondie de John P. Meier, A Marginal Jew
(trois volumes, New York, 1991, 1994, 2001).
Un théologien catholique a qualifié mon livre, tout comme le
chef-d'œuvre de Romano Guardini, Der Herr, de « christologie
d'en haut », non sans mettre en garde sur les dangers que celle-ci
comporte. En réalité, je n'ai pas essayé d'écrire une christologie.
Dans la sphère de la langue allemande, nous avons une série
d'importantes christologies, comme celles de Wolfhart Pannenberg, de
Walter Kasper et de Christoph Schonborn, auxquelles nous devons
maintenant ajouter la grande œuvre de Karl-Heinz Menke, Jésus ist
Gott der Sohn (2008).
Plus proche de mon intention serait la confrontation avec le traité
théologique sur les mystères de la vie de Jésus, auquel Thomas
d'Aquin a donné une forme classique dans sa Somme théologique
(S.
theol. III, qq. 27-59). Même si mon livre a de nombreux points
de contact avec ce genre de traité, il est toutefois placé dans un
contexte historico-spirituel différent, et de ce fait, il a aussi
une orientation intrinsèque différente, qui conditionne de manière
essentielle la structure du texte.
Dans
l'avant-propos de la première partie, j'avais dit que mon désir
était de présenter « la figure et le message de Jésus ». Il aurait
peut-être été bon alors de mettre ces deux mots -figure et message -
en sous-titre du livre, pour en éclairer l'intention de fond. En
exagérant un peu, on pourrait dire que je voulais trouver le Jésus
réel, à partir duquel seulement, devient possible quelque chose
comme une « christologie d'en bas ». Le « Jésus historique », tel
qu'il apparaît dans le courant principal de l'exégèse critique avec
ses présupposés herméneutiques, est trop insignifiant dans son
contenu pour avoir pu engager une grande efficacité historique : il
est trop situé dans le passé pour rendre possible une relation
personnelle avec lui. En conjuguant entre elles les deux
herméneutiques dont j'ai parlé plus haut, j'ai essayé de développer
un regard sur le Jésus des Évangiles et une écoute de ce qu'il nous
dit susceptible de devenir rencontre et, néanmoins, dans l'écoute en
communion avec les disciples de Jésus de tous les temps,
de parvenir
aussi à la certitude de la figure vraiment historique de Jésus.
Cette tâche fut encore plus difficile dans la deuxième partie que
dans la première, car c 'est dans la deuxième seulement que l'on
trouve les paroles et les événements décisifs de la vie de Jésus.
J'ai essayé de me tenir en dehors des controverses sur de nombreux
éléments particuliers possibles, et j'ai essayé de réfléchir
seulement sur les paroles et les actes essentiels de Jésus — guidé
par l'herméneutique de la foi, mais en tenant compte en même temps
et de manière responsable de la raison historique, nécessairement
contenue dans cette même foi.
Même si, évidemment, on trouvera toujours des détails sur lesquels
discuter, j'espère cependant qu'il m'a été donné de m'approcher de
la figure de notre Seigneur d'une manière qui puisse être utile à
tous les lecteurs qui désirent rencontrer Jésus et croire en Lui.
Compte tenu de l'objectif de fond du livre tel qu'il est présenté, c
'est-à-dire de chercher à comprendre la figure de Jésus, sa parole
et son agir, il est évident que les récits de l'enfance ne pouvaient
pas entrer directement dans l'intention essentielle de ce travail.
Je veux toutefois essayer de rester fidèle à ma promesse (cf.
première partie, p. 19) et présenter encore sur ce sujet un petit
fascicule, tant que la force de le faire me sera donnée.
Benoît XVI
Le TOME I ►
Benoît XVI
Le TOME II
►
Benoît XVI
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.)
Le 10 janvier 2023
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