Décès du cardinal Pell. Il se recueillait devant la dépouille de
Benoît XVI la semaine dernière
Le 11 janvier 2023 -
(E.S.M.)
-
Le cardinal Pell a été victime d’un arrêt cardiaque dans la salle de
réveil, alors qu’il venait de subir une classique opération de la
hanche, et qu’apparemment, il était en bonne forme. Il avait 81 ans.
La semaine dernière, il se recueilllait devant la dépouille de
Benoît XVI.
Le pape Benoît XVI et le
cardinal Pell, juillet 2008 -
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Décès du cardinal Pell. Il se recueillait devant la dépouille de
Benoît XVI la semaine dernière
Le 11 janvier 2023 - E.
S. M. - Le cardinal Pell a été victime d’un arrêt cardiaque dans la salle de
réveil, alors qu’il venait de subir une classique opération de la
hanche, et qu’apparemment, il était en bonne forme. Il avait 81 ans.
Qu’il repose en paix.
.
Il y a un peu plus d’une semaine, le cardinal avait été photographié
à Rome en train de se recueillir devant la dépouille de
Benoît XVI.
Les médias médisants ne manqueront pas de rappeler ses anciens démêlés judiciaires en
2018 en Australie : accusé injustement d’avoir commis des abus sexuels pendant
son mandat à Melbourne ; il avait alors passé deux ans en prison.
Condamnation annulée en 2020 par la Haute Cour d’Australie, qui
l’avait reconnu innocent. Nous avons consacré de nombreuses pages à
cette triste affaire.
En réalité, de nombreuses raisons justifiaient que le cardinal
australien soit dans le collimateur du mainstrean, et la character assassination féroce dont il a été la cible, jusqu’à la
prison, puisaient ses racines loin dans le temps.
Il était en particulier un « climato-sceptique », un
crime qui aujourd’hui ne pardonne pas. Relisons une conférence
qu’il avait donné en 2011 à Londres lors du forum annuel de la
Fondation Global Warming Policy.
Propos d’un homme courageux, indifférent à la dictature des médias,
et c’est comme cela que nous voulons nous souvenir de lui.
En guise d’hommage,
benoit-et-moi reproduit ici le texte de cette conférence :
UNE PERSPECTIVE CHRÉTIENNE SUR LES
CHANGEMENTS CLIMATIQUES
CONFÉRENCE ANNUELLE DE LA FONDATION GLOBAL WARMING
POLICY Westminster Cathedral Hall, Londres
+ Cardinal George Pell, archevêque de Sydney
le 26 octobre 2011
Permettez-moi d’abord de remercier la Fondation Global
Warming Policy pour l’invitation à prononcer cette conférence. C’est
venu comme une surprise et j’apprécie vraiment l’honneur. Cependant, je suis
encore plus reconnaissant pour l’existence de la Fondation, et pour ses
contributions saines et importantes dans ce débat.
Un mot ou deux au sujet de la structure de l’exposé, parce que j’examine la
question selon un certain nombre de perspectives qui reflètent ma propre
expertise. La partie centrale examine les prétentions scientifiques et
démontre, je l’espère, qu’un ‘profane scientifique’ peut couvrir et
identifier les questions fondamentales.
Après une brève introduction théologique, j’explique pourquoi je choisis
d’écrire sur le réchauffement climatique, tandis que la partie centrale est
suivie par une brève discussion sur la guerre de propagande, un discours
plus long sur l’existence d’une période chaude médiévale, et se termine par
quelques questions et réflexions de politique publique.
INTRODUCTION
Dans le livre de la Genèse nous lisons que Dieu « regretta d’avoir fait les
êtres humains », tant était grandes leur méchanceté et l’anarchie entre eux,
et décida « d’envoyer un immense déluge pour les détruire eux et la terre ».
Toutefois, Dieu choisit Noé « un homme juste » pour construire une arche et
y entrer avec sa femme et sa famille et deux animaux de chaque espèce.
L’arche survécut à l’inondation et Noé reçut l’ordre « de se reproduire, se
multiplier et remplir la terre », rassuré par la promesse de Dieu que « plus
jamais tous les êtres vivants ne seront détruits par les eaux du déluge ».
De nombreuses générations plus tard, « quand le monde entier parlait la même
langue », les descendants de Noé sur les plaines de Babylone, « décidèrent
de construire une ville et une tour dont le sommet allait jusqu’au Ciel »
dans le but de se faire un nom pour eux-mêmes.
Cependant Dieu fut mécontent de leurs ambitions, il intervint pour détruire
leur unité linguistique, et ils ne purent plus se comprendre entre eux.
Cette tour ratée s’appelait Babel.
Nous avons l’arche ou la tour de Babel comme symboles alternatifs de nos
tentatives pour survivre ou peut-être échapper à nos situations naturelles
difficiles.
Leon R. Kass est un penseur controversé aux connaissances encyclopédiques (polymath),
qui a récemment pris sa retraite de l’Université de Chicago. Il a écrit un
livre fascinant sur la Genèse, intitulé The Beginning of Wisdom (Le
début de la sagesse).
Je vais citer brièvement son interprétation de la tour de Babel.
La métaphore de la tour est ambiguë, mais pourrait être considéré comme une
tentative présomptueuse de contrôler ou de s’approprier le divin.
Kass voit l’intervention de Dieu destinée seulement à souligner l’échec
inévitable d’une tentative d’imposer une seule vision du monde,
« l’orgueilleuse tentative trop-humaine de l’auto-création » et voit
l’émergence des différences et des oppositions impliqués par la la diversité
des langues et la migration vers différentes terres « comme la clé pour
découvrir la distinction entre l’erreur et la vérité, l’apparence et la
réalité, la convention et de la nature ». Comme moi.
Sans surprise Kass estime que dans le monde occidental d’aujourd’hui « le
projet de Babel a fait un retour …. la science et la technologie sont à
nouveau en phase ascendante, défiant les frontières politiques, ‘en route’
(en français dans le texte) vers un projet d‘imperium humain sur la
nature ». Kass interroge: « notre nouvelle Babel peut-elle réussir? ». Nous
devrions nous demander si nos tentatives de contrôle climatique mondial sont
dans la capacité humaine, (c’est-à-dire le projet d’imperium humain);
ou bien sont-elles susceptibles d’être aussi mal conçues et auusi
inefficaces que la construction de la fameuse tour dans le temple de Marduk,
le dieu principal de Babylone.
La science et la technologie ont déjà atteint une maîtrise considérable sur
la nature, et des réalisations locales massives. Mais où est la frontière
qui nous sépare de ce qui est au-delà de la puissance humaine? Où les
efforts scientifiques deviennent-ils non rentables, immoraux ou inefficaces
et ainsi se perdent dans l’hubris? Les scientifiques ont-ils été
cooptés sur un train en marche plus grand, plus publicisé et plus coûteux
que le fiasco du bug de l’an 2000?
POURQUOI UN ÉVÊQUE CATHOLIQUE FAIT-IL DES
COMMENTAIRES?
On peut se demander si mon scepticisme sur la question du changement
climatique est un nouvel exemple de l’ignorance et de l’intransigeance
religieuses s’opposant au progrès de la science.
Après tout, c’est ce qui est allégué dans les affrontements entre Galilée et
la papauté dans le début du XVIIe siècle, lorsque le parti de l’Eglise, sur
le témoignage de l’Écriture, insistait pour que le soleil tourne autour de
la terre, ou dans le débat presque aussi célébre entre l’évêque (Soapy Sam)
Wilberforce et TH Huxley en 1860 à Oxford sur le thème de l’évolution
darwinienne, où l’affirmation que l’homme est fait à l’image de Dieu était
considérée comme contredisant l’évolution.
En fait, mon intention, en prenant la parole est d’éviter de répéter de
telles erreurs historiques et de fournir un certain équilibre aux offres
eccélésiales courantes.
(…)
Rencontrant récemment des prêtres à Sidney, un des curés me demanda pourquoi
je faisais des commentaires publics sur le rôle du dioxyde de carbone dans
le climat, puisque dans le passé, l’Eglise s’était ridiculisée en de
nombreuses occasions.
Je répondis que j’étais au courant d’au moins quelques-uns de ces exemples,
et qu’une de mes raisons pour m’exprimer était d’éviter que trop de leaders
chrétiens répètent ces erreurs, et pour fournir un équibre dans l’offre ecclésiatique.
J’ai commencé à m’intéresser à la question dans les années 1990 en étudiant
les revendications anti-humaines des «deep greens» (ndt: littéralement verts
profonds, i.e. les écologistes radicaux). J’ai depuis longtemps
soupçonné que ceux qui prédisaient un accroissement dangereux du
réchauffement global d’origine anthropique exagéraient leur affaire.
Durant les années 2008-2009, il était dangereux pour un homme politique
australien de faire entendre son désaccord, sauf si son électorat était
constitué de paysans. Les opposants étaient réduits au silence. Comme je ne
ne prétendais pas à une réélection et que je soupçonnais que l’empereur
avait peu, voire aucun vêtements, j’ai fait quelques déclarations publiques,
jamais en chaire, jamais à une grande réunion publique.
CE QUE DIT LA SCIENCE
1. MÉTHODOLOGIE
Récemment, Robert
Manne, un éminent universitaire australien, suivant l’opinion à la mode,
a écrit que «la science a vraiment tranché» pour la théorie de fond du
changement climatique: le réchauffement climatique a lieu, il est
principalement causé par les émissions de gaz à effet de serre, le dioxyde
de carbone en particulier et il est certain d’avoir des effets profonds dans
l’avenir.
Ces fondamentaux sont distincts de ceux concernant d’autres questions,
reconnaît-il. L’auteur est à l’aise avec ces fondamentaux, et il est
consterné et embarrassé par ceux qui ne peuvent pas faire ces distinctions,
d’autant que «l’avenir de la Terre et de l’humanité est en jeu».
Les opposants sont accusés de «préjugés idéologiques et de confusion
intellectuelle». Il en appelle à une «vision consensuelle parmi les
scientifiques qualifiés».
C’est une erreur de point de vue, scientifiquement et philosophiquement. En
fait, c’est aussi une échappatoire, un moyen d’éviter les questions
fondamentales.
Ce qui est important, et ce qui doit être examiné tant par les laïcs que par
les scientifiques, ce sont les preuves et l’argumentation qui sont invoquées
en soutien du consensus.
La question fondamentale n’est pas de savoir si la science s’est rangée à
cette idée, mais si les preuves et les explications sont adaptées à ce
paradigme.
Je soupçonne que beaucoup de gens instruits sont comme les courtiers
d’assurance qui travaillent dans ce domaine, dont j’ai entendu parler
récemment, qui ont avoué qu’ils n’avaient jamais commencé à examiner les
preuves par eux-mêmes. Je crains aussi que beaucoup de politiciens n’aient
jamais enquêté sur les principales preuves.
Beaucoup de choses sont opaques pour les non-spécialistes, mais une enquête
et une étude persistante peuvent amener des clarifications utiles, comme
les neuf erreurs identifiées par la Haute Cour britannique dans le film de
propagande d’Al Gore ‘Une vérité qui dérange’.
Le complaisant appel au consensus scientifique est tout simplement un appel
de plus à l’autorité, tout à fait inapproprié dans le domaine de la science
ou de la philosophie. Thomas d’Aquin l’a fait remarquer il y a longtemps en
expliquant que «l’argument d’autorité fondée sur la raison humaine» est la
forme la plus faible de l’argumentation, toujours susceptible de réfutation
logique.
Derrière ces modèles, nous avons un problème scientifique fondamental, qui a
été utilement énoncée par Lord Monckton, citant Edward Lorenz, le fondateur
de la théorie du chaos.
En 1963, Lorenz a écrit que dans l’instabilité d’un flux non périodique (et
l’évolution du climat est fondamentalement a-périodique) «la prédiction de
l’avenir suffisamment lointain est impossible par quelque méthode que ce
soit, à moins que les conditions présentes ne soient connues exactement».
Lorenz a poursuivi que «compte tenu de l’imprécision inévitable et du
caractère incomplet des observations météorologiques, des prévisions
météorologiques précises à très long terme sembleraient inexistantes», parce
que notre connaissance, à la fois de l’état initial du système climatique et
de la façon dont le climat réagit aux variations des forces extérieures est
incomplète.
Il n’est généralement pas connu qu’en 2001 au moins, l’un des groupes de
travail du Troisième rapport d’évaluation du GIEC (Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat) a convenu: « Dans la recherche
climatique, et la modélisation, nous avons affaire à un système couplé, non
linéaire, chaotique, et donc la prédiction à long terme des états du climat
futur n’est pas possible».
Notons que ce n’est pas seulement le «temps» qu’il fait, mais aussi les
«états du climat futur» qui ne sont pas prévisibles de façon fiable dans le
long terme. Comme disait Mark Twain, «Le climat est ce que vous attendez: le
temps est juste ce que vous obtenez». Ni l’un ni l’autre n’est prévisible.
Le professeur Bob Carter, le Dr David Evans, le professeur Stewart Francs,
et le Dr William Kininmonth ont succinctement expliqué l’affaire pour les
sceptiques, une affaire qui a été jusqu’ici complètement ignorée par les
médias et la classe politique australienne.
Les conclusions du Quatrième Rapport d’évaluation du GIEC, écrivent-ils,
sont «essentiellement dépendantes de la modélisation informatique et
manquent de support empirique»; les spéculations du Rapport sur «l’influence
funeste du dioxyde de carbone dans l’atmosphère reposent presque
exclusivement sur une modélisation informatique non validée, qui s’appuie
sur des hypothèses non fondées sur les effets d’amplification de la vapeur
d’eau, des nuages et d’autres facteurs incontrôlables».
Les prévisions basées sur ces modèles «ont été fausses pour les 23 dernières
années». Durant la décennie depuis 2001 le dioxyde de carbone a augmenté de
5%, mais l’atmosphère ne s’est pas réchauffée.
L’influence de divers mécanismes solaires (tels que l’activité des taches
solaires) et les fluctuations de la circulation océanique, mal comprises,
sont «omises dans les modèles climatiques», comme l’est l’influence des plus
grands volcans, tels que l’éruption occasionnelle du Krakatoa ou du Mont
Sainte-Hélène ou les éruptions continuelles dans les profondeurs océaniques,
portées à l’attention du public par le Professeur Ian Plimer.
Alors que les principes de causalité physique, tels que l’effet de serre,
sont connus, beaucoup de choses n’ont pas été établies définitivement. Ces
incertitudes comprennent le déjà mentionné effet multiplicateur de la vapeur
d’eau, l’activité des taches solaires et la formation des nuages, ainsi que
la déforestation, le charbon et les aérosols. Nous devrions également
ajouter les variations des paramètres orbitaux de la terre, les impacts
d’astéroïdes et de comètes, et les variations dans les rayons cosmiques.
Les affirmations de réchauffement atmosphérique apparaissent souvent en
conflit, et dépendent fortement de la période de temps considérée.
Au vingtième siècle, la température mondiale a atteint un pic en 1998,
correspondant au fort épisode El Niño de cette année. Par la suite, la
poursuite du réchauffement prévue par le GIEC n’a pas eu lieu, et, après
avoir d’abord atteint un plateau, depuis 2010 la température a légèrement
refroidi. L’absence de réchauffement était accompagnée d’un effet dominant
de la Niña et d’une période de quiétude des taches solaires.
Les faits suivants sont des raisons supplémentaires pour le scepticisme.
– De multiples faisceaux de preuves montrent que dans de nombreux endroits,
la plus grande partie des 11.700 années depuis la fin de la dernière période
glaciaire a été plus chaude qu’aujourd’hui de 2 degrés Celsius.
– Les enregistrements de carottes de glace lors des cycles de périodes
glaciaires et interglaciaires du dernier million d’années, montrent une
corrélation entre les niveaux de CO2 et la température, mais les changements
de température ont précédé les changements dans les émissions de CO2 et ne
peuvent pas, par conséquent, avoir été causés par elles. Le dioxyde de
carbone a probablement été gazéifié lors du réchauffement des océans et
vice-versa quand ils ont refroidi.
– La concentration atmosphérique de dioxyde de carbone est généralement la
même partout, mais les changements de température ne sont pas les mêmes
partout.
2. LA BATAILLE POUR L’OPINION PUBLIQUE
En tant qu’évêque qui prêche régulièrement à des assemblées de tous âges et
à des niveaux très différents de prospérité et d’éducation, j’ai une
certaine conscience des défis quand je présente un point de vue au public.
Cela m’aide à comprendre les réussites de la propagande des extrémistes du
climat, du moins jusqu’à leur tentative d’élimination du réchauffement
médiéval, puis au « Climategate ». Je n’ai pas été surpris d’apprendre que
le GIEC a utilisé certaines des meilleures agences de publicité au monde
pour générer un effet maximum auprès du grand public.
Puisque le climat a changé – comme le professeur Plimer le dit, depuis ce
premier jeudi, il y a 4567 millions d’années, quand la Terre a commencé et
l’atmosphère a commencé à se former – je ne suis pas un «négationniste» du
changement climatique, et je ne suis même pas sûr qu’une telle personne
existe encore.
Par conséquent, le terme «négationniste du changement climatique», que ce
soit une insulte ou une arme de propagande, avec ses connotations délibérée
de comparaison avec la négation de l’Holocauste, n’est en aucune façon une
description utile d’un participant quel qu’il soit à la discussion.
Dans les années 1990 on nous avait prévenus de «l’effet de serre», mais dans
la première décennie du nouveau millénaire, le «réchauffement global» s’est
arrêté. La retraite suivante a été le concept de «réchauffement climatique
anthropogénique» ou AGW (anthropogenic global warming), puis nous
avons été appelés à faire face au défi du «changement climatique». Puis il
est devenu évident que le climat ne se modifie pas plus aujourd’hui que dans
le passé. Mine de rien, la revendication s’est déplacée vers une
«perturbation anthropique du climat».
Un autre exemple, plus spectaculaire de ce «spin» réussi est le débat sur
«l’empreinte carbone», sur l’opportunité ou non d’une «taxe carbone». Nous
savons tous que c’est le rôle du dioxyde de carbone dans le changement
climatique qui est en cause, et non pas le rôle du carbone, mais nous
continuons à parler de carbone.
Le débat public est presque entièrement mené en termes d’ «empreinte
carbone» et de «taxe carbone», suscitant des images colorées, mais erronées,
de toasts cancérigènes brûlés et d’étroites cheminées à la Dickens,
nettoyées par de jeunes ramoneurs souffreteux. C’est une publicité
brillante. Mais elle est fausse.
Mes soupçons se sont approfondis au fil des années par l’approche
totalitaire du « mouvement du climat » envers les opinions opposées, la
diabolisation des opposants couronnés de succès et l’opposition à la
publication d’opinions opposées, même dans les revues scientifiques.
En règle générale, j’ai constaté que les personnes sûres de leurs
explications n’ont pas besoin d’être violentes.
J’ai découvert que très peu de gens savent combien le pourcentage de dioxyde
de carbone dans l’atmosphère est faible.
On estime que les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère au cours
du XXe siècle sont passés de 280 ppmv (ndt: Parties par million en volume,
soit 1 cm3 par m3) à environ 390 ppmv aujourd’hui, soit une augmentation de
quarante pour cent. Pourtant, au total, aujourd’hui la concentration de CO2
représente moins d’un vingt-cinquième d’un pour cent (soit 0,04%).
Bien que les opinions varient, un géochimiste a calculé que 5% seulement du
dioxyde de carbone atmosphérique actuel dérive de la combustion de
combustibles fossiles.
Je peux comprendre pourquoi les conseillers en relations publiques du GIEC
n’ont pas présenté ces statistiques telles quelles au public, parce qu’elle
n’invitent pas à l’alarme! En fait, cela semble être un secret bien gardé en
dehors des cercles scientifiques.
Malgré le fait que l’entrée de Wikipedia sur la pollution de l’air inclut à
présent les émissions de dioxyde de carbone dans une liste de «gaz polluants
à effet de serre», le CO2 ne détruit pas la pureté de l’atmosphère, ni ne la
rend souillée ou sale (définition du dictionnaire Oxford d’un polluant). Ce
n’est pas un polluant, mais une partie du tissu de la vie.
Les animaux ne remarqueraient pas un doublement du CO2 et bien évidemment
aimeraient cela. De l’autre côté, les humains ne sentiraient pas d’effets
indésirables, à moins que la concentration de CO2 n’augmente d’au moins 5000
ppmv, soit presque 13 fois la concentration d’aujourd’hui, bien au-delà de
tout futur probable des niveaux atmosphériques.
Un dernier point à noter dans cette lutte pour convaincre l’opinion
publique, c’est que le langage utilisé par les partisans de l’AGW (donc anthropogenic
global warming) vire à la polémique digne d’une religion primitive. Les
croyants s’opposent aux négationnistes, aux dubitatifs et aux sceptiques,
même si je dois avouer que personne ne m’a encore qualifié d’hérétique du
changement climatique.
Les bénéfices d’un comportement écologique correct sont incertains, à la
différence des scénarios sombres pour l’avenir à cause de l’irresponsabilité
humaine, qui ont en eux une touche apocalyptique.
Les coûts financiers énormes que les vrais croyants imposeraient aux
économies peuvent être comparés aux sacrifices offerts traditionnellement
aux religions, et la vente de crédits carbone à la pratique de la vente des
indulgences d’avant la Réforme.
Certains de ceux qui font campagne pour sauver la planète ne sont pas
simplement zélés, mais zélotes. Pour ceux qui sont sans religion, et
spirituellement déracinés, la mythologie – qu’elle soit commode ou non –
peut être magnétiquement, et même pathologiquement, attrayante.
3. PLUS QUE DES ANECDOTES
Souvenons-nous de Canute (ndt: 995-1035, Roi d’Angleterre de 1016 à 1035
sous le nom de Canut Ier, du Danemark de 1018 à 1035 et de Norvège de 1028 à
1035. « Le roi qui n’a pas pu arrêter la mer mais arrêta le flot des Vikings
sur les rivages de l’Angleterre). L’histoire des changements climatiques ne
donne aucune assurance que l’activité humaine peut contrôler ou même
modifier sensiblement le climat global, bien que les humains puissent
exercer des changements locaux importants en bien ou en mal.
Dans les grandes lignes, l’histoire est incontestable. Pendant 2,5 millions
d’années, le nord de l’Eurasie et l’Amérique du Nord étaient recouverts par
des calottes glaciaires profondes de kilomètres, et la terre a connu onze
forts épisodes glaciaires (ou Age de glace) dans le dernier million
d’années. Nous vivons dans une période interglaciaire qui dure maintenant
depuis 10.000-11.500 ans.
Les périodes interglaciaires plus chaudes durent généralement entre 10.000 à
20.000 ans, survenant à des intervalles d’environ 100.000 ans. Selon ces
critères, on pourrait arguer que l’ère de glace, aujourd’hui, a du retard,
ce qui a peut-être contribué à la peur de refroidissement dans les années
1970.
Apparemment l’excentricité de l’orbite actuelle de la terre est faible, elle
diminue et cela devrait se poursuivre pendant 30.000 ans, ce qui signifie
que notre ère interglaciaire actuelle pourrait être exceptionnellement
longue. Une circonstance agréable.
Les polémiques commencent alors que nous approchons de l’ère chrétienne.
Personne ne semble trop préoccupé par le réchauffement Minoenne , il y a
environ 3.500 ans. Le réchauffement romain il y a environ 2.000 ans provoque
des brûlures d’estomac. Mais il y a eu des tentatives de simplement effacer
de l’histoire la période chaude du Moyen-Age (850-1300).
Les premier (1990) et deuxième (1995) Rapports d’évaluation du GIEC ont
montré une période de réchauffement médiéval, plus chaude que la fin du XXe
siècle et suivie d’un petit âge glaciaire. Il est connu qu’à la fois la
période chaude médiévale et le Petit âge glaciaire ont été éliminés dans le
Troisième rapport d’évaluation de 2001, à la suite de l’étude de Michael
Mann, en 1999, sur les 1000 dernières années de climat.
Deux universitaires canadiens, Stephen McIntyre et le professeur Ross
McKitrick, ont jugé trompeuses les données de Mann. Le rapport Wegman au
Congrès américain en 2006 a confirmé leurs critiques comme valides et leurs
arguments comme convaincants. Les lacunes dans le processus du GIEC ont reçu
encore plus de publicité quand en 2009, des centaines de courriels ont été
divulgués ou piratés, à partir du site de l’Université d’East Anglia,
révélant des faits censurés, et des anomalies dans les preuves.
Le professeur Bob Carter énumère huit différentes études scientifiques
récentes, entre 2000 et 2008 sur les « proxy data » – (ndt: données
reconstituées d’après l’étude d’un phénomène corrélé à ces données. Exemple,
en paléoclimatologie, des températures de temps anciens estimées d’après la
forme des anneaux concentriques d’arbres, ou encore le taux de CO2 d’après
l’analyse des bulles contenues dans les carottes glaciaires), comme la
dendrochronologie (ndt: méthode scientifique permettant en particulier
d’obtenir des datations de pièces de bois à l’année près en comptant et en
analysant la morphologie des anneaux de croissance (ou cernes) des arbres.
Elle permet également de reconstituer les changements climatiques et
environnementaux, cf. wikipedia ), les méthodes de forage pour évaluer les
température, et les carottes profondes dans les glaciers, les lits des lacs
et les fonds océaniques qui démontrent l’existence du réchauffement
médiéval, avec des températures égales ou supérieures à celui d’aujourd’hui.
Particulièrement significative est l’étude de 2008 par Loehle et McCulloch,
compilant dix-huit ans de relevés climatiques indirects de haute qualité.
Le Docteur Craig Idso a recueilli sur le dernier quart de siècle des
documents de plus de 1000 scientifiques de 578 instituts de recherche dans
44 pays, fournissant des preuves par une multitude de méthodes empiriques
qui, prises ensemble, établissent que la période chaude médiévale a été bien
réelle, a été un phénomène mondial, et a été plus chaude qu’aujourd’hui. Les
documents par comparaison relativement peu nombreux qui s’opposent à ces
preuves sont écrits par un petit groupe soudé de modélisateurs
informatiques.
Les données historiques sont tout aussi claires et parfois plus
convaincantes, sur l’existence de temps anciens et plus chauds, suivi par le
Petit Âge glaciaire, une vague de froid de 500 ans; deux périodes
contrastées, où le niveau de dioxyde de carbone dans l’atmosphère n’a pas
changé en dépit de températures grandement différentes dans le monde entier.
Brian Fagan est l’historien du climat le plus connu, auteur d’une série de
livres, et éditeur de The Oxford Companion to Archéology. Il croit
au réchauffement climatique d’origine anthropique du vingtième siècle, mais
il n’a aucune difficulté à accepter l’évidence que dans la Période Médiévale
chaude, les températures estivales étaient en moyenne de 0,7°C à 1,0°C
au-dessus des moyennes du XXe siècle, tandis que les étés de l’Europe
centrale étaient jusqu’à 1,4°C au-dessus.
Comme les preuves du réchauffement médiéval augmentaient, certains partisans
de l’AGW ont concédé son existence dans l’hémisphère nord mais ont contesté
l’affirmation selon laquelle il s’est étendu vers le sud, en dépit des
données d’Idso mentionnées plus haut.
Encore une fois, Brian Fagan a recueilli des preuves scientifiques, par des
forages en haute mer, des échantillons de pollen, des anneaux d’arbres et
des carottes de glace andines, et établi de façon concluante la réalité d’un
réchauffement américain médiéval, dominé par de longues et catastrophiques
sécheresses.
(..)
CONCLUSION
La persistance de la domination de l’Occident dépend de l’interaction
créative constante qui alimente la compétition: la friction génératrice
de vie entre les différentes forces symbolisées par Athènes, Rome (Laïque,
ici), et Jérusalem.
Quoi que nos maîtres politiques puissent décider en cette période de marée
haute de l’endettement de l’Occident, il est de plus en plus improbable, en
raison de la pression populaire, qu’ils imposent de nouvelles charges
financières à leurs populations dans l’espoir de freiner la hausse des
températures mondiales.
Les débats sur le réchauffement climatique d’origine anthropique ne peuvent
être menés que par la reconnaissance et l’interprétation précises des
preuves scientifiques. Les preuves des historiens sont également
essentielles, car ce n’est pas simplement un problème mathématique, ce n’est
pas de la science «pure».
Des conditions d’épisodes météorologiques extrêmes sont à prévoir, mais
elles sont inattendues dans chaque période. Personne, vers la fin du
réchauffement médiéval en Europe n’avait prévu la descente rapide vers le
froid et l’humidité du petit âge glaciaire, par exemple, ou les vents glacés
et les pluies diluviennes, qui ont conduit aux étés courts et au terribles
famines qui se sont développées de 1315 à 1320. Des surprises telles que
celles-là continueront dans le futur.
Pour cette raison (entre autres) je soutiens la recommandation de Bjorn
Lomborg et Bob Carter selon laquelle, plutôt que de dépenser de l’argent
pour le respect du Protocole de Kyoto, qui produirait un effet négligeable
sur la hausse des températures, l’argent devrait être utilisé pour élever le
niveau de vie et réduire la vulnérabilité aux catastrophes et au changement
climatique (dans un sens ou dans l’autre), afin d’aider les gens à mieux
faire face aux défis futurs. Nous devons être en mesure de pouvoir fournir
aux « Noé » de demain le meilleur de ce que la science et la technologie
peuvent offrir.
En substance, c’est la dimension morale de cette question. Le coût des
tentatives pour faire disparaître le réchauffement climatique sera très
lourd. Il peut initialement peser sur «les gros pollueurs» mais il finira
par rejaillir sur les utilisateurs de base. Les efforts pour compenser les
effets sur les personnes vulnérables sont bien intentionnés, mais l’histoire
nous dit qu’ils ne pourront jamais être que partiellement réussis.
Est-ce que les coûts et les perturbations se justifient par les avantages?
Avant que nous puissions donner une réponse, il y a quelques autres
questions, scientifiques et économiques, qui doivent être posées par les
gouvernements et ceux qui les conseillent. En tant que profane, dans les
deux domaines, je ne prétends pas avoir des réponses claires mais certains
autres, dans le débat, semblent ignorer les questions et s’appuyer davantage
sur des suppositions.
Quelles sont ces questions? Elles ont à voir avec la validité des
hypothèses, et donc des conclusions du GIEC et, surtout, le rapport entre
coûts et avantages en termes monétaires et humaines.
En d’autres termes, nous devons être sûr que les solutions proposées sont
valables, que les avantages sont réels et que le résultat final justifie les
impositions sur la communauté, particulièrement les plus vulnérables. Vous
devinez ce que j’ai des inquiétudes sur les trois fronts.
Parfois, les gens très savants et intelligents peuvent être insensés,
surtout quand ils sont saisis par une cause apparemment bonne. Ma requête,
c’est le sens commun, et davantage de ce que les médiévaux, après Aristote,
appelaient la prudence, l’une des quatre vertus cardinales, la « recta
ratio agibilium » ou la raison droite en faisant des choses.
Nous pourrions appeler cela une analyse coût-bénéfice, où les coûts et les
avantages sont définis financièrement et moralement (ou humainement) et leur
niveau de probabilité soigneusement estimé.
Y a-t-il des avantages à long terme aux projets de lutte contre le
réchauffement climatique, en dehors de recettes fiscales supplémentaires
pour les gouvernements et de revenus pour ceux qui conçoivent et mettent en
œuvre ces projets? Les charges seront-elles partagées par tous, ou
retomberont-elles principalement sur les épaules de ceux qui doivent se
battre, les pauvres? Une autre maxime latine utile est «in dubio non agitur»:
dans le doute n’agis pas. Il ne s’agit pas du principe de précaution,
seulement les critères permettant d’évaluer quelles actions sont prudentes.
Quand Galilée a été mis en résidence surveillée, principalement en raison de
son allégation selon laquelle la Terre tournait autour du soleil, on dit
qu’il a murmuré « Eppur’ si muove »- et pourtant, elle tourne.
Pour Galilée comme pour nous, ce qui vaut, c’est la preuve et pas un
consensus, quels que soient les niveau de confusion ou de coercition
auto-intéressée.
Avant tout, nous avons besoin d’explications scientifiques adéquates comme
base de nos estimations économiques. Nous avons également besoin de
l’histoire, de la philosophie, et même de la théologie, et beaucoup vont
utiliser, peut-être même créer, des mythologies. Mais le plus important,
c’est de distinguer quoi est quoi.