Jésus-Christ, le visage de Dieu |
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Cité du Vatican, le 06 août 2008 -
(E.S.M.) -
Le discours du dialogue est malheureusement devenu beaucoup trop confus,
parce qu’on a voulu le séparer de celui de la Vérité en faisant naître
dans la mentalité commune l’idée erronée d’une opposition entre les deux
pôles de la question. Enlever à une religion l’idée de Vérité, veut dire
enlever la matière première avec laquelle on peut construire quelque
chose.
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Marie
Reine de la paix et st François -
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La "question interreligieuse"
La contribution de l'Église Catholique
Pages précédentes :
1)
Introduction
2)
La question interreligieuse dans le Magistère de Jean Paul II
3)
Le tournant de Ratisbonne
4) Conclusion
Conclusion :
Nous pourrions conclure en affirmant que, pour rendre efficace le dialogue
en le faisant devenir un instrument et non pas la fin, il faut se
débarrasser de la conviction que c’est seulement en renonçant à témoigner de
sa propre identité qu’il peut y avoir la paix, le respect de l’autre.
Ce n’est pas là la méthode qu’a enseignée Jésus : il
allait au-devant de tous, il parlait avec tous, il faisait du bien à tous,
sans renoncer à préciser la raison pour laquelle il était venu dans le monde
: être témoin du Père. L’Église, dans la ligne de son Maître, a
maintenu la même méthode : apporter à l’homme de chaque époque, l’annonce de
l’Incarnation du Verbe, sa Passion, sa Mort et sa Résurrection. A titre
d’exemple, nous présentons l’expérience de dialogue adoptée par une des
personnalités les plus exceptionnelles de l’Histoire de l’Église :
saint François d’Assise. La période historique dans laquelle il vécut
n’était certes pas des plus pacifiques : guerres entre communes, croisades.
Dans un contexte de ce genre, nous voulons indiquer un des épisodes les plus
significatifs de la vie du Saint d’Assise : la rencontre en François et le
Sultan d’Égypte. L’épisode est rapporté dans la Grande Légende de Saint
Bonaventure de Bagnoregio. Treize ans après sa conversion, saint François
d’Assise partit pour l’Orient. Durant ce pèlerinage, il voulut rencontrer le
Sultan, alors qu’un conflit très dur était en cours entre les Chrétiens et
les Sarrasins. Les rapports s’étaient tendus par la publication d’un édit su
sultan, selon lequel tous ceux qui auraient apporté la tête d’un chrétien
auraient reçu une récompense en or.
Pendant la trêve qui eut lieu entre la fin du mois d’août et la fin du mois
de septembre 1219, François fut interrogé devant le Sultan Melek-el Kaamel,
sur son but, et à quel titre il se présentait. Le Saint d’Assise, «
avec un cœur intrépide répondit qu’il avait été envoyé
non par des hommes, mais par le Dieu Très-Haut, pour lui montrer, ainsi qu’à
son peuple, la voie du salut, et pour annoncer l’Évangile de la vérité. Il
prêcha au Sultan le Dieu Un et Trine et le Sauveur de tous, Jésus-Christ
» (Légende de Saint Bonaventure de Bagnoregio).
Cet épisode présente une méthode particulière de mener le dialogue. Une
méthode qui a continué au long des siècles, et qui continue à être adoptée
par les disciples de saint François. Que l’on pense simplement à ce qu’a été
et à ce qu’est la Custodie de Terre Sainte qui, avec les Franciscains,
représentent une œuvre de dialogue constant entre les deux majorités, juive
et musulmane, qui rendent la vie difficile à la minorité chrétienne sur la
terre de Jésus. Et ainsi, comme dans le passé, de nombreuses oeuvres
d’assistance et d’éducation, dirigées par les Franciscains, n’ont pas été
seulement destinées au soutien d’une communauté chrétienne qui était
pourtant dans le besoin, mais sont ouvertes aux musulmans. Nous trouvons une
œuvre analogue dans l’activité de Mère Teresa de
Calcutta. Elle a fait de son œuvre de Charité une action
interreligieuse constante ; elle n’a jamais subordonné l’action caritative à
la conversion des hindous à la religion chrétienne, mais elle n’a jamais
renoncé à déclarer ouvertement que Celui qui dirigeait ses pas était le
Christ. Ou encore l’action pastorale de
l’Abbé Andrea Santoro, assassiné récemment en Turquie.
C’est là une forme de dialogue à laquelle nous ne sommes pas habitués, parce
que, aujourd’hui, on rencontre de manière courante l’idée selon laquelle le
dialogue est d’autant plus vrai s’il abandonne le caractère spécifique de sa
propre identité, pour éviter, ainsi pense-t-on, d’offenser l’interlocuteur.
En effet, une étrange conviction s’est infiltrée même dans le monde
catholique, selon laquelle les conflits naissent précisément à cause de
l’affirmation des identités. A ce point, il faut s’entendre sur ce que veut
dire « identité ». Si par ce mot on veut parler de l’idée d’utiliser sa
propre foi ou son propre point de vue comme un drapeau à brandir pour ses
propres buts, il est aisé que cette idée se transforme facilement en
idéologie : dans ce cas, on veut posséder la Vérité et non pas en être les
serviteurs. Mais si, par identité, on veut parler du
témoignage rempli d’amour de l’expérience de foi que l’on vit, dans
la tentative toujours renouvelée de la manifester par les œuvres de charité,
alors, il n’y a pas de risque d’intolérance. Les documents qui ont été
présentés ci-dessus, ont voulu souligner que le but d’un témoignage de foi,
c’était de rendre la vie des hommes moins difficile. Du bien de la seule
personne au bien plus ample de la société. Comment ne pas rappeler la phrase
de Jésus : « Je ne suis pas venu pour juger le
monde, mais pour le sauver ».
Sans être disciples de quelqu’un, il est difficile de pouvoir dialoguer.
Cela vaut pour n’importe qui, quelle que soit la foi à laquelle il adhère.
Il nous semble que l’Église continue à avoir le courage de se servir de
paroles comme personne, famille, éducation, vérité, amour, simplement parce
qu’elle est consciente d’être la continuité historique de l’Emmanuel le
Dieu-avec-nous, qui essaie tout pour que l’homme devienne toujours plus ce
qu’il doit être. Sa mort sur la Croix, une fois pour toutes, est l’image
d’un amour sans limites, qui s’adresse aussi à ses bourreaux.
Le discours du dialogue est malheureusement devenu
beaucoup trop confus, parce qu’on a voulu le séparer de celui de la Vérité
en faisant naître dans la mentalité commune l’idée erronée d’une opposition
entre les deux pôles de la question. Enlever à une religion l’idée de
Vérité, veut dire enlever la matière première avec laquelle on peut
construire quelque chose. Le danger du fondamentalisme consiste
précisément à avoir exclu la possibilité qu’il existât une Vérité, et que
cette Vérité ait la possibilité de se communiquer à l’homme. Les signes
d’espérance ne manquent pas : les derniers Pontificats, y compris le
Pontificat actuel de Benoît XVI, ont eu comme caractéristique le
désir de construire des ponts avec la culture contemporaine, dans la
tentative de dépasser les clôtures construites de manière structurelle,
entre laïcs et croyants, et entre les croyants des différentes religions.
L’avenir de paix, de dialogue, de concorde entre les hommes ne réside pas
dans l’effort, toujours tenté au long des siècles, mais surtout dans ce
siècle à peine commencé, d’annuler la religion, mais
dans l’effort de vivre jusqu’au fond la Vérité profonde de sa propre
expérience religieuse. Le chrétien, au fond, sait que, depuis que
Dieu s’est fait homme, depuis que le Verbe s’est fait chair, rien ni
personne ne lui sont étrangers, et ont, même si c’est de façon mystérieuse,
quelque lien avec Jésus-Christ, le visage de Dieu.
Dossier réalisé di N.L. - Agence Fides
6/8/2008; Directeur Luca de Mata
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.08.2008 -
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