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Meurtre d’un prêtre en Turquie: Benoît XVI condamne « toute violence »
Douleur de Benoît XVI
Benoît XVI a fait parvenir un télégramme de condoléances au cardinal Camillo Ruini, vicaire général pour Rome, et un autre adressé à Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique pour l'Anatolie, à la suite du meurtre d'un prêtre italien survenu hier à Trabzon (Trébisonde) alors qu'il venait de célébrer la messe.
Le pape s'unit à la douleur de l'Eglise de Rome dont le P. Andrea Santoro était prêtre et « Fidei Donum », c’est-à-dire en quelque sorte « prêté » à l’Eglise de Turquie.
«
Dans l'espoir que son sang devienne semence d'espérance dans la construction d'une fraternité véritable entre les peuples, j'élève de ferventes prières de suffrage pour ce courageux témoin de l'Evangile de la charité. De tout cœur, j'adresse en signe de réconfort la bénédiction apostolique à sa famille, à sa mère âgée si éprouvée et à tous ceux qui en pleurent la disparition violente
», écrit Benoît XVI.
Dans son télégramme à Mgr Padovese, le pape souligne la « générosité » et le « zèle » apostolique du ministère de ce prêtre, tout «
consacré à l'Evangile et au service des personnes marginalisées
». Benoît XVI exprime aussi sa proximité toute particulière « en ces moments tragiques » à la communauté chrétienne locale, et il déplore une fois encore « toute forme de violence ».
Mgr Padovese a déclaré à l’agence italienne Ansa qu’il n’était pas pour le moment possible de dire si ce meurtre était lié aux protestations contre les caricatures du prophète Mahomet.
Pour sa part, le nonce apostolique en Turquie, Mgr Antonio Lucibello, confirme que, selon un témoin, le meurtrier aurait crié en s’enfuyant: « Dieu est grand ».
Rappelons enfin que le pape Benoît XVI a été invité en Turquie par les autorités turques et par le patriarche œcuménique de Constantinople Batholomaios Ier: il pourrait s’y rendre à l’occasion de la fête du saint patron du patriarcat, et frère de saint Pierre, patron de l’Eglise de Rome, saint André, le 30 novembre 2006.
Photo
autorisée: Chrétienté Info
«Ce prêtre a été tué par balles au cri de "Allah est grand"
!»
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« Un prêtre assassiné dans son église
», titre L’Osservatore Romano
Meurtre à la une de la presse italienne
ROME, Lundi 6 février 2006 – « Un prêtre assassiné dans son église
», titre L’Osservatore Romano en italien qui est publié dans la soirée et porte
la date des 6 et 7 février.
Le quotidien précise: « Dans une lettre, il avait écrit: «
La diversité, si elle
est vécue dans le respect, est vie; autrement, elle engendre le sentiment d’être
étranger, isolement, indifférence ou haine ».
« Un prêtre catholique, le P. Andrea Santoro, a été brutalement assassiné hier
après-midi, à Trabzon (Trébisonde), en Anatolie, au Nord de la Turquie, alors
qu’il était en train de prier dans l’église Sainte-Marie. Le meurtre de Don
Santoro se situe, certes, dans le climat de tension vécu ces jours-ci. Devant
des faits de ce genre, on reste stupéfait et douloureux; mais on doit y
reconnaître un signe d’espérance ineffaçable: il y a des frères prêts à dépenser
leur vie pour construire des ponts entre deux rives encore lointaines. Comme le
Père Santoro ».
L’Osservatore raconte: « En Turquie en tant que prêtre "Fidei donum", il avait
toujours nourri le désir de « servir de fenêtre » entre des mondes lointains,
entre le Moyen Orient et l’Occident, entre l’Islam, le Judaïsme et le
Christianisme. Il voulait être une « fenêtre », c’est-à-dire un « lieu de
communication et de rencontre ». Ce grand désir, le P. Santoro l’avait exprimé
dans une lettre publiée sur le site du Centre pastoral missionnaire du diocèse
de Rome. « J’ai senti combien il est important et possible que se réalise un
échange de dons spirituels entre l’Orient et l’Occident », écrivait le prêtre
dans une autre lettre. Le Moyen Orient, grande « terre sainte » où Dieu a décidé
de se communiquer de façon spéciale à l’homme, a ses richesses et sa capacité,
grâce à la lumière que Dieu y a toujours mise, d’éclairer notre monde occidental
». « Mais le Moyen Orient a ses obscurités, ses problèmes souvent tragiques, et
ses « vides ». Il a donc besoin à son tour, écrivait encore le P. Santoro, que
cet Evangile qui est parti de là y soit semé à nouveau et que cette présence que
le Christ y a réalisée y soit de nouveau proposée. C’est une « ré-évangélisation
» et un enrichissement réciproque que les deux mondes peuvent s’échanger ». »
« En 2002, continue L’Osservatore Romano, le P. Santoro écrivait encore: «La
diversité, si elle est vécue dans le respect, est vie; autrement, elle engendre
le sentiment d’être étranger, isolement, indifférence ou haine». Don Santoro
aimait raconter qu’à Trébisonde, la minuscule communauté chrétienne se réunit le
dimanche matin pour célébrer la liturgie de la Parole et l’église était ouverte
aux visiteurs musulmans deux fois par semaines sous la responsabilité d’une
personne de confiance. »
« Celui qui a tué le prêtre semble être un jeune de 16 ou 17 ans, actuellement
recherché par la police. Le meurtrier a attendu que le P. Santoro finisse de
célébrer la messe, l’a suivi et a ensuite tiré sur lui à bout portant. Le P. Santoro était revenu de Rome en Turquie il y a seulement trois jours.
Originaire de Priverno, dans le diocèse de Latina, il était né le 7 septembre
1945. Il avait été ordonné prêtre le 15 mars 1970, et il avait guidé les
paroisses romaines de Jésus de Nazareth et des SS. Fabine et Venance. Le P.
Santoro était à Trébisonde depuis plus de deux ans. En ville, surtout dans le
quartier d’Iskenderun Pasha, où se trouve l’église Sainte-Marie, le prêtre était
connu et apprécié de beaucoup, surtout pour son engagement social et pour sa
constante sollicitude et disponibilité à l’écoute et au dialogue ».
L’Eglise italienne, mais pas seulement, est « sous le choc » : la presse
italienne non confessionnelle a elle aussi fait ses titres à la une sur cet
assassinat. Mais la revue de presse est réduite, certains quotidiens ne sortant
pas le lundi.
« Prêtre italien tué en Turquie », titre le « Messaggero » de Rome, « Tué en
Turquie un prêtre italien », fait écho le « Corriere della Sera » de ce 6
février également, tandis que la « Repubblica » annonce : « Turquie, tué un
prêtre italien ». « Un prêtre italien tué au nom d'Allah » titre pour sa part «
Il Giornale ».
La plupart émettent l’hypothèse que le meurtre soit lié aux violentes
protestations contre les « caricatures ».
Les journaux télévisés aussi se sont ouverts sur cette nouvelle et des
reportages spéciaux sur Don Santoro ont été diffusés ce lundi après-midi.
Comment Benoît XVI voit l’avenir de l’Eglise et du monde,
06.02.2006
Pour lire ou enregistrer l'Encyclique du pape Benoît XVI:
"Deus Caritas Est"
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