Benoît XVI devrait accorder la pleine
communion à la 'Traditional Anglican Communion' |
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Le 03 février 2009 -
(E.S.M.)
- Peu après Pâques, dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, à Rome,
Le pape Benoît XVI devrait ainsi accorder “la pleine communion
ecclésiale et sacramentelle à la 'Traditional Anglican Communion’“ (T.
A. C.), répondant ainsi à une demande faite en 2007 (Lettre adressée à
Benoît XVI par les Anglicans traditionnels) par l’évêque australien Mgr
John Hepworth, à la tête de la communauté.
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John
Hepworth, Archevêque australien, Primat de la communion Anglicane
traditionnelle -
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Benoît XVI devrait accorder la pleine
communion à la 'Traditional Anglican Communion'
Le 03 février 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
-
Plusieurs centaines de milliers de traditionalistes anglicans, en
rupture avec leur Église depuis 1991, pourraient être admis au sein de
l’Église catholique au moment des fêtes de Pâques, a indiqué
l’hebdomadaire australien The
Record. Pour la première fois dans
l’histoire, une communauté chrétienne née de la Réforme serait ainsi
admise à nouveau par l’Église catholique.
Peu après Pâques, dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, à Rome,
Le pape Benoît XVI devrait ainsi accorder “la pleine communion ecclésiale et
sacramentelle à la 'Traditional Anglican Communion’“
(T. A. C.), répondant
ainsi à une demande faite en 2007
(Lettre
adressée à Benoît XVI par les Anglicans traditionnels) par l’évêque australien Mgr John
Hepworth, à la tête de la communauté. Selon l’hebdomadaire australien,
la Congrégation pour la doctrine de la foi aurait donné son accord en
octobre 2008. On comprend que le pape Benoît XVI, qui a pris un intérêt
personnel dans ce dossier, a souhaité que cela se fasse en cette l'année
dédiée à Saint Paul, le plus grand missionnaire dans l'histoire de
l'église.
Si les traditionalistes anglicans ont reconnu le
Catéchisme de l'Église catholique, de nombreux aménagements sont prévus pour leur
réintégration. Une prélature personnelle pourrait ainsi être créée pour
régler le problème du statut des évêques et des prêtres, comme cela
avait été fait pour l’Opus Dei. En outre, le clergé pourra encore
utiliser la liturgie anglicane. Les prêtres, à l’exception des évêques,
pourront encore se marier.
Les traditionalistes anglicans, alors guidés par l’archevêque Mgr Louis
Falk, s’étaient séparés de l’Église-mère en 1991, en réaction à la
multiplication d’ordinations de femmes prêtres. On compte aujourd’hui
quelque 500'000 fidèles.
Cette intégration pourrait nuire aux relations déjà difficiles entre le
Vatican et l’Église anglicane, guidée par l’archevêque de Canterbury.
Son annonce intervient également quelques jours après la levée du décret
d’excommunication des 4 évêques lefebvristes par Benoît XVI. (Radio Ville-Marie)
Où va l'Église anglicane ?
L'Église anglicane a cédé face aux revendications modernes relatives à
l'ordination des femmes ou des personnes homosexuelles. L'Église
d'Angleterre est même en passe d'ordonner des femmes évêques. Loin
d'enrayer son déclin, cette évolution l'a menée au bord de l'implosion.
par Michel Toda
Quel bizarre sujet que celui-là! Anormal, paradoxal, énigmatique même.
Un auteur
(Charles Pichon), s'arrêtant
sur l'Église d'Angleterre, se refuse à l'inclure dans la liste des
Églises protestantes (Histoire du Vatican, Sefi,
1946). Un autre
(Daniel-Rops), non sans
hésitations d'ailleurs, juge, en définitive, légitime le classement de
l'anglicanisme parmi les formes du protestantisme (Ces
chrétiens nos frères, Fayard, 1965). Alors ?
Sous la reine Elisabeth, davantage soucieuse de bonne harmonie civique
que d'orthodoxie religieuse, l'Église qu'elle avait fondée revendiquait
le droit d'être à la fois catholique et protestante, et, au XVII siècle,
malgré la diffusion du vocable « protestant », les théologiens anglicans
évoqueront souvent encore la Protestant catholic church... Bien
sûr, il y eut, beaucoup plus tard, le Mouvement d'Oxford, lequel, né
d'une réclamation de liberté de l'Église vis-à-vis de l'État, aboutit à
exalter son caractère sacramental, tombé en désuétude, son autonomie
spirituelle, sa perpétuité, sa catholicité. Au point qu'à la veille de
la Seconde Guerre mondiale, le philosophe Jacques Chevalier devait noter
: « L'Église d'Angleterre n'est pas, à proprement parler, une Église
protestante, du moins au sens où l'on prend ce terme aujourd'hui : c'est
une Église nationale, séparée de Rome, mais de type catholique, si l'on
peut dire, comme l'Église russe... » (Cadences,
Librairie Pion, 1939). Séduit par la High
Church, qu'il appelait la « conscience » de l'Église d'Angleterre,
Jacques Chevalier tenait pour immanquable le retour de cette Église à
l'unité catholique et sa réunion au Saint-Siège.
Mais les choses se sont passées différemment. Et l'espoir que l'anglo-catholicisme,
devenu prédominant, conduirait les anglicans à réintégrer le bercail
jadis quitté a été déçu. Pourquoi ? D'abord parce qu'au sein de la
High Church, y compris dans son aile marchante, dite
anglo-catholique, les préventions antiromaines, sauf en des milieux très
restreints, jamais ne disparurent. Au reste, les tractariens, dès
l'origine, avaient adhéré à une théorie qui excluait le retour pur et
simple : la théorie des « branches », d'après laquelle l'Église
du Christ se compose de trois ramifications
(Anglicans, Romains et Orientaux). Il faut
ensuite signaler qu'à côté des anglo-catholiques se rencontraient
quantité de gens aux croyances extrêmement diverses confinant, chez
plusieurs, à un protestantisme presque intégral. Difficile, dans ces
conditions, de s'entendre avec un corps formé de tendances antagonistes
qui se dérobent à toute synthèse - un corps où des évêques et des
prêtres de la Low Church repoussent la qualité de catholiques et
célèbrent le service de communion anglican en « absence d'intention
» quant à la réalité de la messe et de leur fonction sacerdotale, où tel
crie oui à un dogme, tel autre non, où l'on s'égare à chaque pas au
milieu d'une jungle d'illogismes, d'une forêt de contradictions.
A l'heure qu'il est, l'anglicanisme, en dehors de toute confession de
foi particulière et de toute doctrine spécifique
(à la réserve des Trente-Neuf Articles, texte suranné
dont l'importance a faibli - et que certaines des Églises-membres de la
Communion anglicane ont toujours affecté d'ignorer),
se contente du « Quadrilatère de Lambeth », promulgué en 1888, et
qui met en avant : 1) la Bible, nécessaire au salut; 2) les Symboles des
Apôtres et de Nicée, exposés des vérités essentielles de la religion
chrétienne ; 3) les deux sacrements du baptême et de la cène ou
eucharistie ; 4) l'épiscopat. Ajoutons-y le Prayer Book, base du
culte public et pièce capitale de la bâtisse anglicane, quoique le
défaut, sur beaucoup de points, de croyances communes, la faculté
laissée aux ministres (ainsi que s'expriment
les canons de 1604) de choisir leurs rites et
leur théologie, soient responsables d'une grave désorganisation
liturgique. Cependant la Hiérarchie qui, pas plus que le clergé
inférieur, ne possède la plénitude du sacerdoce, a trop peur de voir
ouailles et pasteurs émigrer vers les Églises libres
(presbytériennes ou méthodistes)
pour rien imposer.
Parallèlement à l'actuel reflux et au déclin de l'aspect « tradition »
ou « institution » qu'ont longtemps représenté les anglo-catholiques, à
l'espèce d'usure de l'élément scripturaire, cher aux évangéliques crypto
protestants, s'enfle le courant libéral, peu ou prou héritier des
inclinations latitudinaires ornées du vieux nom de Broad Church
ou Église Large. Depuis deux ou trois décennies, ce courant, interprète
d'un féminisme exacerbé, d'une disposition mentale à balayer les
interdits, a littéralement envahi l'anglicanisme. On a commencé, aux
environs de 1965, par ouvrir aux femmes le diaconat
(de même que la charge de « lecteur » laïc, ministère
non ordonné reconnu par l'évêque), et, pour
satisfaire une appétence de nouveauté qui souhaitait bien davantage, on
s'est engagé dans des innovations tout à fait radicales. Nous voyons
maintenant en Amérique du Nord, en Australie, en d'autres lieux, des
femmes prêtres, des femmes évêques... et jusqu'à une femme primat
(à la tête de l'Église épiscopale des États-Unis).
Des femmes prêtres, nous en voyons aussi dans l'Église-mère d'Angleterre
(les premières ordinations étant intervenues au
printemps de 1994). Leur nombre a tant
augmenté qu'elles constitueront probablement, sous peu, la majorité du
clergé. Aucune, à ce jour, n'a encore pu coiffer la mitre ? Elles le
peuvent dorénavant, et l'Angleterre, à son tour, va avoir ses femmes
évêques. Pour la joie imbécile du Dr Rowan Williams, archevêque de
Canterbury, et de son complice le Dr John Sentamu
(d'origine ougandaise),
archevêque d'York, les deux métropolitains du royaume et les deux
artisans principaux de cette patente déformation de l'épiscopat
historique et volontaire déchirure de la succession apostolique à quoi
l'Église d'Angleterre - dans le « Quadrilatère de Lambeth » par exemple
- se référait explicitement
(en dépit de la bulle de Léon XIII prononçant
l'absolue nullité des ordinations anglicanes).
De toute façon, voilà qui coupe court à la tentation de revenir sur
l'acte du pape Pecci et à la périlleuse et vaine recherche d'une pleine
communion entre les sièges de Rome et de Canterbury. Il appert, en
effet, que l'Église sise outre-Manche et ses très capricieuses filiales
ne sont pas d'authentiques Églises, que leurs évêques
(dès le sacre en 1559 du primat Matthew Parker, à
l'aube du règne d'Elisabeth) ne sont pas de
vrais évêques, ni leurs prêtres de vrais prêtres. D'où la propension à
divaguer des équipes dirigeantes anglicanes, circonvenues par d'enragées
suffragettes dont l'idée fixe était d'« enfoncer les portes de la
prêtrise », par d'arrogants militants de la cause homosexuelle, par
tous les démarcheurs de l'hyper modernité.
Rowan Williams le montre suffisamment
(et paradoxalement).
Intronisé à Canterbury le 27 février 2003, marié et père de deux enfants
(la règle du célibat ne s'appliquant pas aux clercs
anglicans, qui ont licence de prendre épouse avant ou après l'ordination
et de se remarier en cas de veuvage), son
indulgence à l'égard de l'homosexualité, même parmi le clergé, est
avérée. Idem à l'égard de l'immigration musulmane et de la charia,
ou plus précisément de quelques-unes de ses prescriptions. Les adopter
en Grande-Bretagne, dans un esprit d'« arrangement constructif »,
lui semblait, il y a un an, « inévitable ».
Au total, ce qui subsiste, en 2009, de l'Église d'Angleterre
(l'Écosse, l'Irlande et le Pays de
Galles n'appartenant pas ou plus à son ressort),
Église nationale aux temples désertés, aux finances asséchées, Église
officielle d'un État non chrétien, où le monarque doit être un membre
baptisé et communiant de cette Église, où certaines décisions votées par
son Synode Général ont toujours besoin de l'approbation parlementaire,
où vingt-six évêques
(sur quarante-trois) ont
séance à la Chambre des Lords, avoisine le néant. Rompue, disloquée,
pulvérisée, et une fraction de son clergé et de ses dignitaires en quasi
sécession, elle n'est plus la conscience religieuse du peuple
(selon les uns)
ou « le parti conservateur en prière »
(selon les autres).
Seulement des ruines qui se dressent sur un ciel fort noir.
M.T.
Liens:
►
Lettre adressée à Benoît XVI par les Anglicans traditionnels
►
Le card. Kasper, envoyé du pape à la conférence de Lambeth
►
Lettre du cardinal William Levada à la Traditional Anglican Communion
►
Conférence de Lambeth 2008
►
Conférence de Lambeth, des centaines
d'évêques anglicans réunis
►
Benoît XVI espère que les anglicans
évitent le schisme
Lettre du cardinal William
Levada à la Traditional Anglican Communion :
►
T. A. C.
Le site officiel de la
Communion anglicane :
►
Anglican
Communion
Discours et
documents sur les relations avec les anglicans, dans le site du Vatican
: ►
Relations avec la Communion Anglicane
La Communion anglicane
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De quoi s'agit-il ? D'un rassemblement d'Églises nationales ou
régionales appelées aussi Provinces, en communion les unes avec les
autres et au milieu desquelles le siège de Canterbury, centre de
l'anglicanisme, a le privilège du rang. Pour la plupart créées à
l'initiative du clergé anglais fixé auprès des colons, puis des sociétés
missionnaires anglaises, à mesure que Sa Gracieuse Majesté étendait son
Empire, les Églises hors des îles Britanniques ont longtemps fait figure
d'Églises-filles qui, agrandies, sont devenues des Églises-sœurs. Elles
s'affirment pleinement autonomes, et chacune élit ses évêques et prend
ses décisions comme il lui convient. Cependant, afin d'assurer le
maintien d'une apparente solidarité de ces Églises, tous les dix ans,
depuis 1867, se tient, à l'invitation de l'archevêque de Canterbury, la
Conférence de Lambeth.
Sans pouvoir réel, la conférence, où se mêlent les évêques de toutes les
provinces anglicanes
(à présent au nombre de trente-huit),
si elle propose et vote des résolutions, sait d'avance que lesdites
résolutions, même revêtues d'une certaine autorité morale, n'auront pas
valeur de loi - à moins d'être entérinées
(faveur insigne!)
par les Églises-membres, d'ailleurs rarement unanimes.
■
Manquant d'une véritable armature doctrinale, les collectivités
ecclésiales qui relèvent de la Communion, et la Communion elle-même,
sont en train de se désintégrer. Au mépris d'une recommandation
(où les pratiques homosexuelles étaient déclarées «
incompatibles avec les Écritures ») votée lors
de la conférence de Lambeth de 1998, l'Église des États-Unis et l'Église
du Canada empruntèrent le chemin contraire. La première s'obstina à
ordonner des sujets visés par cette censure, promut l'un d'eux à
l'épiscopat; la seconde accepta, à l'exemple des Américains, de bénir
des couples de même sexe. Ce qui allait entraîner, surtout du côté
africain, des réactions indignées.
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Comment, ceci rappelé, la fracture aurait-elle été évitée ? Après la
conférence protestataire de Jérusalem du mois de juin 2008, improvisée
par les primats du Nigeria, de l'Ouganda, du Kenya et quelques-uns de
leurs pairs, après la conférence de Lambeth du mois de juillet, que
boudèrent beaucoup d'évêques africains, mais que les épiscopaliens des
États-Unis gratifièrent de leur présence, et les polémiques, et les
accusations réciproques, et le mot terrible
(« traître »)
du primat d'Ouganda décoché au primat d'Angleterre, il
faut une bonne dose d'impudence ou de sottise pour oser titrer : « La
Communion anglicane en voie de consolidation »
(voir la Croix du 4 août 2008).
Car ce à quoi nous assistons, malgré toutes les tentatives de colmatage,
c'est à une énorme banqueroute.
M. T.
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Sources : La Nef
-
(E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité)
03.02.2009 -
T/Œcuménisme
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