Benoît XVI espère que les anglicans
évitent le schisme |
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Le 12 juillet 2008 -
(E.S.M.) - A propos de la crise qui secoue la communion
anglicane après l'approbation ces jours derniers en Angleterre du
principe de l'ordination épiscopale des femmes, Benoît XVI a exprimé
aujourd'hui l'espoir que les anglicans puissent éviter le schisme et
trouvent le chemin de l'union.
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Rowan Williams, archevêque de Cantorbéry -
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Benoît XVI espère que les anglicans évitent le schisme
A propos de la crise qui secoue la communion anglicane après l'approbation
ces jours derniers en Angleterre du principe de l'ordination épiscopale des
femmes, Benoît XVI a exprimé aujourd'hui l'espoir que les anglicans puissent
éviter le schisme et trouvent le chemin de l'union. "Je vais d'abord prier -
a ajouté le Saint-Père - nous ne devons pas intervenir à ce stade dans les
discussions.
Le Tibre va-t-il se jeter dans la Tamise ?
Des anglo-catholiques de l'Église d'Angleterre prêts à se réconcilier avec
Rome
Le texte qu'on va lire ci-dessous, traduit pour la première fois en
français, est, je le crois, historique. Mais il nécessite, avant d'en
prendre connaissance et de l'apprécier à sa juste valeur, quelques
explications liminaires.
L'Église d'Angleterre, l'Église "établie", anglicane, traverse en ces jours
la crise la plus sévère se son histoire, une crise concomitante à celle de
la "Communion anglicane" qui "fédère" 77 millions de fidèles regroupés dans
38 Églises indépendantes.
Ces Églises n'ont entre elles qu'un lien ténu : la reconnaissance de
l'archevêque de Cantorbéry comme "primat" de la Communion anglicane, un
"primat" en vérité sans véritable pouvoir magistériel et qui se contente de
présider, tous les dix ans, la Conférence de Lambeth qui réunit les évêques
anglicans du monde entier. Mais sans doute vaudrait-il mieux tourner la
phrase à l'imparfait, car ce lien ténu vient d'être rompu. Trois cents
évêques anglicans - majoritairement africains et de la tendance évangélique
de l'anglicanisme - représentant 35 millions de fidèles, se sont réunis à
Jérusalem à la fin du mois de juin. Tout en se défendant de créer un
schisme, ils viennent de se constituer en « Église dans l'Église » sous le
nom de Fellowship of Confessing Anglicans. En opposition frontale à
la dérive anglicane notamment sur la question du clergé homosexuel, ils
récusent désormais la Communion anglicane et le primat de l'archevêque de
Cantorbéry. On comptera sur les doigts des deux mains les évêques de cette
Fellowship qui se rendront à la Conférence de Lambeth dont les
travaux vont se dérouler du 16 juillet au 3 août.
Du côté de la tendance anglo-catholique, et notamment des anglo-catholiques
de l'Église d'Angleterre, on se dit prêt à la quitter.
Le Times du 1er juillet, révélait que 1 333 membres du clergé de
l'Église d'Angleterre (environ 10 % du total)
dont 11 évêques en fonction (sur 114), avaient
menacé les archevêques des deux provinces ecclésiastiques d'Angleterre
(Cantorbéry et York, respectivement Rowan Williams,
archevêque de Cantorbéry, Primat de toute l'Angleterre et Métropolitain, et
John Sentamu, archevêque de York et Primat de la province ecclésiastique
septentrionale) de la quitter si la Conférence de Lambeth
adoptait le principe de l'ordination épiscopale des femmes. Or ce principe
le sera puisque le synode général de l'Église d'Angleterre, qui est son
corps législatif, l'a, malgré l'opposition de Rowan Wiliams et de John
Sentamu, et à une forte majorité (68,3 % dans le collège
des évêques ; 81,6 % dans le collège du clergé ; 61,3 % dans le collège des
laïcs.), approuvé le 7 juillet. Rome a exprimé son « regret » de
ce « nouvel obstacle à la réconciliation » dès le lendemain, un nouvel
obstacle qui semble désormais insurmontable. Plus le temps passe, plus
l'optimisme d'un Paul VI et celui - plus relatif - d'un Jean-Paul II, quant
au rapprochement avec l'Église d'Angleterre, s'évanouissent. On en revient,
paradoxalement, à la situation d'il y a cinquante ans, et à la question que
le bienheureux Jean XXIII posait au primat d'alors de l'Église d'Angleterre,
Geoffrey Fisher, lors de sa visite historique en 1960 au Vatican : « Mais
quand les anglicans rentreront-ils dans l'Église catholique ? ».
Rentrer dans l'Église catholique c'est la décision qu'ont prise un nombre
non négligeable d'anglo-catholiques de l'Église d'Angleterre dont le
porte-parole, est Andrew Burnham, évêque de Ebbsfleet. C'est son texte que
nous vous proposons de découvrir ci-dessous. Cet évêque et au moins d'un de
ses confrères, Keith Newton, évêque de Richborough, tous deux de la province
ecclésiastique de Cabtorbéry, étaient à Rome, peu de jours avant la tenue du
synode général, pour des entretiens secrets avec le cardinal Levada, préfet
de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, et le cardinal Walter Kasper,
président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, entretiens qui
se sont déroulés à l'insu de Rowan Williams mais aussi de la Conférence des
évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles... Il ne s'agissait de
rien d'autre que de sonder les intentions de Rome et de discuter des
modalités concrètes d'un retour "en masse" d'anglo-catholiques au sein de
l'Église, notamment en matière liturgique - même si beaucoup d'anglo-catholiques
pratiquent la liturgie tridentine. Andrew Burnham et Keith Newton sont ce
qu'on appelle dans l'Église d'Angleterre des « flying bishops », des
évêques volants ! Leur titre exact est « provincial episcopal visitor
» (PEV), une fonction créée en 1994 par
l'Église d'Angleterre, avec un « code of practice »
(un guide pratique définissant les modalités) pour satisfaire aux
exigences et aux besoins pastoraux des paroisses qui se refusaient à
recevoir le ministère des femmes prêtres et même celui d'évêques diocésains
qui en avaient ordonnées ou n'étaient pas opposés à ce type d'ordination.
Andrew Burnham et Keith Newton sont les deux PEV de la province de
Cantorbéry ; il en existe un troisième pour la province de York. Andrew
Burnham est évêque à lui seul de 120 paroisses... Le dossier est difficile -
car il s'agit de plus de 100 000 fidèles, de centaines de prêtres et de
plusieurs évêques... - mais traité avec soin par Rome et surveillé de près
par Benoît XVI. On peut conjecturer que ce dernier ne souhaite pas que se
reproduise le "ratage" du premier retour à Rome de prêtres et de fidèles
anglicans, en 1992, après que l'Église d'Angleterre eut accepté l'ordination
sacerdotale de femmes. Le peu d'empressement - c'est le moins qu'on puisse
dire - à les accueillir de la part des évêques catholiques d'Angleterre et
du Pays de Galles et les lamentables liturgies eucharistiques qui leur
furent infligées dans les paroisses catholiques découragèrent le plus grand
nombre qui fit retour à l'Église d'Angleterre... Un porte-parole de
l'épiscopat catholique anglais, encore sous le choc de la révélation des
entretiens secrets menés à Rome, a cru devoir déclarer qu'il n'était pas
question d'un "retour en masse" d'un si grand nombre d'anglicans, et qu'il
conviendrait de procéder au cas par cas... Rome a peut-être une autre
idée : prélature personnelle ? administration apostolique ? église
catholique de rite particulier ? Les semaines qui viennent seront
déterminantes. On lira avec infiniment d'attention le discours que le
cardinal Walter Kasper donnera à la Conférence de Lambeth où il est invité à
s'exprimer...
En attendant voici
l'article de "l'évêque volant" Andrew Burnham, tel qu'il a été publié dans
l'hebdomadaire The Catholic Herald daté du 11 juillet.
« Nous allons donc avoir un guide pratique. Les anglo-catholiques doivent
maintenant décider s'ils restent dans l'Église d'Angleterre dans laquelle,
pour quelque temps, ils constitueront une colonie protégée - ou le ministère
sacramentel des femmes évêques et des femmes prêtres n'est ni accepté ni
reçu - ou bien s'ils doivent la quitter.
La quitter n'est pas aussi facile qu'il y paraît. On ne devient pas
catholique, pour prendre cet exemple, en raison de ce qu'il y a de faux dans
une autre dénomination ou une autre foi. On devient catholique parce qu'on
reconnaît que l'Église catholique est ce qu'elle dit être et que la foi
catholique est ce qu'elle dit être. En résumé, des anglo-catholiques
resteront [dans l'Église d'Angleterre], tandis
que d'autres la quitteront. Il est facile d'imaginer de mauvaises raisons
pour rester ; et sans doute une ou deux mauvaises raisons pour en partir.
Il y a aussi des raisons honorables de rester. À l'image du clergé anglican
qui refusa de jurer fidélité au roi Guillaume III ou à la reine Marie II à
la fin du XVIIe siècle, ou au clergé catholique qui refusa de jurer fidélité
au gouvernement de la France révolutionnaire un siècle plus tard, les "non-jureurs"
d'aujourd'hui persévéreront malgré tout ou disparaîtront, mais ils seront
demeurés fidèles à ce qu'ils ont cru et l'Histoire leur rendra hommage pour
leur fidélité.
L'Histoire récente nous a enseigné que ceux qui restent - pour prendre
l'exemple récent d'une situation semblable en Amérique du Nord ou en
Scandinavie - ne le restent pas longtemps. La pression de la culture
laïcisée qui leur tombe dessus finit par leur faire épouser les valeurs du
siècle.
À l'instar de ceux qui choisirent de quitter [l'Église d'Angeterre]
au début des années 1990, ceux qui vont partir appartiennent à l'élite du
clergé anglican.
La plupart d'entre eux n'est pas le moins du monde intéressée par les
questions de genre, mais par une ardente recherche de l'unité et de la
vérité catholiques. Pour eux, la décision de l'Église d'Angleterre de
procéder à l'ordination de femmes évêques sans fournir de contreparties aux
traditionalistes, rend peu solides voire intenables les prétentions de
l'Église d'Angleterre à faire partie de l'Église une, sainte, catholique et
apostolique.
Les guides pratiques ne sont que des sables mouvants. La vie sacramentelle
de l'Église doit être bâtie sur un roc.
Comment pourrions-nous faire confiance à un guide pratique pour fournir une
ecclésiologie praticable si chacune des suggestions que nous avons faites
pour notre inclusion dans l'Église d'Angleterre a été catégoriquement
refusée ?
Comment pourrions-nous faire confiance à un guide pratique quand au nombre
de ceux qui le proposent figurent ceux qui ont tout fait pour saper et
tenter d'abolir le guide pratique qui avait force de loi ces quatorze
dernières années ?
Pour ce qui est des anglo-catholiques, le processus synodal est terminé.
Certains essaieront de tracer de nouvelles lignes de partage sur le sable.
Mais ce que le synode général de l'Église d'Angleterre a manifesté le 7
juillet (2008) c'est qu'il a - comme ce fut le
cas le 11 novembre (1992) - décidé qu'il était
unilatéralement compétent pour altérer les ordres sacrés. Il y eut une
époque, vers la fin des années 1990, où il tenta même de changer le Credo.
C'est un Magistère démocratique que nous avons vu à l'œuvre cette semaine à
York, un Magistère démocratique qui a montré qu'il accordait moins
d'importance à l'avis des porte-parole des évêques et archevêques qu'au
résultat d'un vote à mains levées.
Ce que nous devons désormais demander humblement ce sont des gestes
magnanimes de nos amis catholiques, et tout particulièrement du Saint Père
Benoît XVI - qui connaît très bien notre grand désir d'unité -, et de la
hiérarchie [catholique] d'Angleterre et du Pays
de Galles. La grande majorité d'entre nous demande des dispositions
susceptibles de permettre d'amener nos fidèles avec nous.
Dans cette attente, nous nous retirons au désert, nous observons et nous
prions. »
En novembre dernier, le collège des évêques de la Traditional Anglican
Communion, une communion internationale d’anglicans conservateurs, avait
approuvé à l’unanimité la rédaction du texte d’une lettre adressée au Pape
Benoît XVI visant à demander le retour à la pleine communion de l’Église
catholique. Ces communautés refusent l’ordinations des femmes, les réformes
liturgiques, le laxisme moral & la sécularisation qui minent l’Anglican
Communion en crise.
►
Lettre adressée à Benoît XVI par les Anglicans traditionnels
Sources :
www.vatican.va -
Ph. Maxence pdf -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 12.07.08 -
T/Oecuménisme |