Benoît XVI commente son voyage au
Brésil |
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ROME, le 23 Mai 2007 -
(E.S.M.) -
“Un acte de louanges à Dieu pour les merveilles réalisées parmi les peuples
de l'Amérique latine, pour la foi qui a animé leur vie et leur culture
durant plus de 500 années”. C'est par ces mots que le Pape Benoît XVI a débuté son
commentaire sur le récent voyage apostolique mené au Brésil lors de
l'audience générale d'aujourd'hui, entièrement consacrée à cette expérience.
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Le pape Benoît XVI
arrivant place st Pierre -
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Le pape Benoît XVI commente son voyage au Brésil
Texte intégral de la catéchèse du Saint Père en 2è
partie
L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à 10h30, Place Saint Pierre
où le Saint Père Benoît XVI a rencontré a parcouru les étapes fondamentales
de son récent Voyage Apostolique au Brésil.
Après avoir repris ses catéchèses en différentes langues, le Pape a adressé
des salutations particulières aux groupes de fidèles présents.
L'Audience Générale s'est conclue avec le chant du Pater Noster et du
Regina Caeli et par la Bénédiction Apostolique .
“Un acte de louanges à Dieu pour les merveilles réalisées parmi les peuples
de l'Amérique latine, pour la foi qui a animé leur vie et leur culture
durant plus de 500 années”. C'est par ces mots que le Pape a débuté son
commentaire sur le récent voyage apostolique mené au Brésil lors de
l'audience générale d'aujourd'hui, entièrement consacrée à cette expérience.
“Après deux ans de pontificat, j'ai finalement eu la joie de me rendre en
Amérique latine, que j'aime tant et où, de fait, vit une grande partie des
catholiques du monde” a déclaré Benoît XVI, en exprimant une “profonde
gratitude pour l'accueil réservé” par les “évêques frères”, par le président
du Brésil, par les autorités, mais surtout par le “peuple brésilien”, qu'il
remercie “de façon affectueuse pour son accueil chaleureux et pour
l'attention prêtée à mes paroles”.
Le Pape a ensuite souligné comment, à l'époque de la globalisation,
l'identité catholique représente “la réponse la plus adéquate, à condition
qu'elle soit sous-tendue par une sérieuse formation spirituelle et par les
principes de la doctrine sociale de l'Église”. “Mes vénérables
prédécesseurs, Paul VI et Jean Paul II, ont toujours eu à coeur le thème du
rapport entre la foi et la culture – a rappelé Benoît XVI. J'ai voulu le
reprendre en confirmant l'Église qui, en Amérique latine et dans les
Caraïbes, parcourt le chemin d'une foi qui s'est faite et se fait histoire
vécue, pitié populaire, art, le tout en dialoguant avec les riches
traditions précolombiennes puis avec les multiples influences européennes et
d'autres continents”. En répondant indirectement au débat engendré par
certains passages de son discours tenu à Aparecida (lorsqu'il déclara que
l'avènement du christianisme sur le continent latino-américain n'a pas été
"imposé par une culture étrangère" et n'avait comporté "aucune aliénation
des cultures précolombiennes"), le Pape a ensuite précisé: “Le souvenir d'un
passé glorieux ne peut pas ignorer les ombres qui accompagnèrent l'œuvre
d'évangélisation du continent latino-américain. En effet, il n'est pas
possible d'oublier les souffrances et les injustices infligées par les
colonisateurs aux populations indigènes, dont les droits humains
fondamentaux ont souvent été piétinés. Mais la juste mention de tels crimes
injustifiables – des crimes d'ailleurs déjà condamnés à l'époque par des
missionnaires comme Bartolomé de Las Casas et des théologiens comme François
de Vitoria de l’Université de Salamanque - ne doit pas empêcher de prendre
acte avec gratitude de l'œuvre merveilleuse réalisées par la grâce divine au
sein de ces populations au cours de ces derniers siècles”.
Texte intégral de la catéchèse du pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
Au cours de cette audience générale je voudrais m'arrêter sur le voyage
apostolique que j'ai accompli au Brésil, du 9 au 14 de ce mois. Après deux
années de pontificat, j'ai finalement eu la joie de me rendre en Amérique
latine, que j'aime tant et où vit, de fait, une grande partie des
catholiques du monde. Ma destination a été le Brésil, mais j'ai voulu
embrasser tout le grand sous-continent latino-américain, également parce que
l'événement ecclésial qui m'a conduit en ce lieu a été la Ve Conférence
générale de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes. Je désire
renouveler l'expression de ma profonde gratitude pour l'accueil que j'ai
reçu, à mes chers frères évêques, en particulier ceux de São Paul et d'Aparecida.
Je remercie le président du Brésil et les autres Autorités civiles de leur
collaboration cordiale et généreuse ; je remercie avec une grande affection
le peuple brésilien pour la chaleur avec laquelle il m'a accueilli et pour
l'attention qu'il a prêtée à mes paroles.
Mon voyage a tout d'abord eu la valeur d'un acte de louange à Dieu pour les
« merveilles » accomplies chez les peuples de l'Amérique latine, pour la foi
qui a animé leur vie et leur culture pendant plus de cinq cents ans. Dans ce
sens, ce voyage a été un pèlerinage, qui a atteint son sommet dans le
Sanctuaire de la Madone d'Aparecida, principale patronne du Brésil. Le thème
de la relation entre foi et culture a toujours beaucoup tenu à cœur de mes
vénérés prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II. J'ai voulu le reprendre en
confirmant l'Église qui est en Amérique latine et aux Caraïbes sur le chemin
d'une foi qui s'est faite et qui se fait histoire vécue, piété populaire,
art, dans un dialogue avec les riches traditions précolombiennes et,
ensuite, avec les multiples influences européennes et d'autres continents.
Le souvenir d'un passé glorieux ne peut bien sûr pas ignorer les ombres qui
accompagnèrent l'œuvre d'évangélisation du continent latino-américain : en
effet, il n'est pas possible d'oublier les souffrances et les injustices
infligées par les colonisateurs aux populations autochtones, souvent foulées
au pied dans leurs droits humains fondamentaux. Mais le fait de mentionner à
juste titre ces crimes injustifiables - des crimes par ailleurs déjà
condamnés par des missionnaires comme Bartolomé de Las Casas et par des
théologiens comme Francesco da Vitoria de l'Université de Salamanque - ne
doit pas empêcher de prendre acte avec gratitude de l'œuvre merveilleuse
accomplie par la grâce divine parmi ces populations au cours de ces siècles.
L'Évangile est ainsi devenu sur ce continent l'élément porteur d'une
synthèse dynamique qui, avec différents aspects selon les divers pays,
exprime toutefois l'identité des peuples latino-américains. Aujourd'hui, à
l'époque de la mondialisation, cette identité catholique se présente encore
comme la réponse la plus adaptée, à condition d’être est animée par une
sérieuse formation spirituelle et par les principes de la doctrine sociale
de l'Église.
Le Brésil est un grand pays qui conserve des valeurs chrétiennes
profondément enracinées, mais qui affronte également d'immenses problèmes
sociaux et économiques. Pour contribuer à leur résolution, l'Église doit
mobiliser toutes les forces spirituelles et morales de ses communautés, en
cherchant des convergences opportunes avec les autres énergies saines du
pays. Parmi les éléments positifs, je peux indiquer avec certitude la
créativité et la fécondité de cette Église, dans laquelle naissent sans
cesse de nouveaux Mouvements et de nouveaux Instituts de vie consacrée. Tout
aussi méritoire est le dévouement généreux de nombreux fidèles laïcs, qui se
montrent très actifs dans les diverses initiatives organisées par l'Église.
Le Brésil est également un pays qui peut offrir au monde le témoignage d'un
nouveau modèle de développement : en effet, la culture chrétienne peut
promouvoir une « réconciliation » entre les hommes et la création, à partir
du rétablissement de la dignité personnelle dans la relation avec Dieu le
Père. Un exemple éloquent en est la «
Fazenda da Esperança », un réseau de
communautés de réinsertion pour les jeunes qui veulent sortir du tunnel
obscur de la drogue. Dans celle que j'ai visitée, qui m'a laissé une
profonde impression dont je garde le souvenir vivant dans mon cœur, la
présence d'un monastère de sœurs
Clarisses est significative. Cela m'a paru
emblématique pour le monde d'aujourd'hui, qui a besoin d'une « réinsertion »
certainement psychologique et sociale, mais encore plus profondément
spirituelle. La
canonisation, célébrée dans la joie, du premier saint natif
du pays a également été emblématique : il s'agit de frère Antonio de Sant’Anna Galvão. Ce prêtre franciscain du XVIIIe siècle, qui éprouvait une
très profonde dévotion pour la Vierge Marie, apôtre de l'Eucharistie et de
la Confession, fut appelé, étant encore en vie, « homme de paix et de
charité ». Son témoignage est une confirmation supplémentaire du fait que la
sainteté est la véritable révolution, qui peut promouvoir l'authentique
réforme de l'Eglise et de la société.
Dans la cathédrale de São Paulo j'ai rencontré les évêques du Brésil, la
conférence épiscopale la plus nombreuse du monde. Leur témoigner le soutien
du successeur de Pierre était l'un des objectifs principaux de ma mission,
car je connais les grands défis que l'annonce de l'Évangile doit affronter
dans ce pays. J'ai encouragé mes confrères à poursuivre et à renforcer
l'engagement de la nouvelle évangélisation, en les exhortant à développer de
manière ramifiée et méthodique la diffusion de la Parole de Dieu, afin que
la religiosité innée et diffuse des populations puisse être approfondie et
devenir une foi mûre, une adhésion personnelle et communautaire au Dieu de
Jésus Christ. Je les ai encouragés à retrouver partout le style de la
communauté chrétienne primitive, décrite dans le Livre des Actes des
Apôtres: assidue dans la catéchèse, dans la vie sacramentelle et dans la
charité active. Je connais le dévouement de ces fidèles serviteurs de l'Évangile,
qu'ils veulent présenter sans réductions ni confusions, en veillant sur le
dépôt de la foi avec discernement ; leur préoccupation constante est
également de promouvoir le développement social principalement à travers la
formation des laïcs, appelés à assumer des responsabilités dans le domaine
de la politique et de l'économie. Je rends grâce à Dieu de m'avoir permis
d'approfondir la communion avec les évêques brésiliens, et je continue à les
porter toujours dans ma prière.
Un autre moment caractéristique du voyage a sans aucun doute été la
rencontre avec les
jeunes, espérance non seulement pour l'avenir, mais force
vitale également pour le présent de l'Eglise et de la société. C'est
pourquoi la veillée qu'ils ont animée à São Paulo du Brésil a été une fête
de l'espérance, illuminée par les paroles du Christ adressées au « jeune
homme riche », qui lui avait demandé : « Maître, que dois-je faire de bon
pour avoir la vie éternelle ? » (Mt 19, 16). Jésus lui indiqua tout d'abord
« les commandements » comme le chemin de la vie, puis il l'invita à tout
quitter pour le suivre. Aujourd'hui aussi l'Église fait la même chose : elle
repropose tout d'abord les commandements, véritable chemin d'éducation de la
liberté au bien personnel et social, et surtout elle propose le « premier
commandement », celui de l'amour, car sans l'amour même les commandements ne
peuvent pas donner un sens plein à la vie et procurer le véritable bonheur.
Seul celui qui rencontre en Jésus l'amour de Dieu et se met sur cette voie
pour le faire régner parmi les hommes, devient son disciple et son
missionnaire. J'ai invité les jeunes à être des apôtres des jeunes de leur
âge ; et dans ce but en soignant toujours leur formation humaine et
spirituelle ; à avoir une grande estime du mariage et du chemin qui conduit
à celui-ci, dans la chasteté et la responsabilité ; à être également ouverts
à l'appel à la vie consacrée pour le Royaume de Dieu. En résumé, je les ai
encouragés à mettre à profit la grande « richesse » de la jeunesse, pour
être le visage jeune de l'Église.
Le sommet du voyage a été l'inauguration de la cinquième Conférence générale
de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes, dans le Sanctuaire de Notre-Dame d'Aparecida. Le thème de cette grande et importante assemblée,
qui se conclura à la fin du mois, est « Disciples et missionnaires de Jésus
Christ, afin que nos peuples aient la vie en Lui - Je suis le chemin, la
Vérité et le Vie ». Le binôme « disciples et missionnaires » correspond à
celui que l'Evangile de Marc rapporte à propos de l'appel des Apôtres : «
(Jésus) en institua douze pour qu'ils soient avec lui, et pour les envoyer
prêcher » (Mc 3, 14-15). Le mot « disciples » rappelle la dimension de la
formation et de l'imitation ; de la communion et de l'amitié avec Jésus ; le
terme « missionnaires » exprime le fruit de la condition de disciple,
c'est-à-dire le témoignage et la communication de l'expérience vécue, de la
vérité et de l'amour connus et assimilés. Etre disciples et missionnaires
comporte un lien étroit avec la Parole de Dieu, avec l'Eucharistie et les
autres Sacrements, le fait de vivre dans l'Eglise dans une écoute obéissante
de ses enseignements. Renouveler avec joie la volonté d'être disciples de
Jésus, d'« être avec Lui », est la condition fondamentale pour être des
missionnaires de Jésus « en repartant du Christ », selon la consigne du pape
Jean-Paul II à toute l'Eglise après le Jubilé de l'An 2000. Mon vénéré
prédécesseur a toujours insisté sur une évangélisation « nouvelle dans son
ardeur, dans ses méthodes, dans son expression », comme il affirma
précisément en s'adressant à l'Assemblée du CELAM, le 9 mars 1983, à Haïti
(cf.
Insegnamenti VI/1 [1983], 698). Avec mon voyage apostolique, j'ai
voulu exhorter à poursuivre sur cette route, en offrant comme perspective
unifiante celle de l'Encyclique
Deus Caritas est, une perspective inséparablement théologique et
sociale, qui peut être résumée par cette expression : c'est l'amour qui
donne la vie. « La présence de Dieu, l'amitié avec le Fils de Dieu incarné,
la lumière de sa Parole, sont toujours des conditions fondamentales pour la
présence et l'efficacité de la justice et de l'amour dans notre société ».
Je confie les fruits de cet inoubliable voyage apostolique à l'intercession
maternelle de la Vierge Marie, vénérée sous le titre de Notre-Dame de
Guadalupe en tant que patronne de l'Amérique tout entière, et au nouveau
saint brésilien, Frère Antonio de Sant'Anna Galvão. conclut Benoît XVI.
Texte original de la catéchèse du saint Père
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Italien
Synthèses: ►
Benoît XVI salue la Délégation des Œuvres pontificales missionnaires
françaises
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Benoît XVI rappelle les valeurs chrétiennes du Brésil
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Benoît XVI au Brésil: du 09 au 14 mai 2007
Sources:
www.vatican.va-
Z
-
E.S.M.
© Copyright 2007 du texte original - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.05.2007 - BENOÎT XVI |