L'appel de Benoît XVI aux jeunes |
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Sao Paulo, le 11 Mai 2007 -
(E.S.M.) -
L’appel que je vous adresse aujourd’hui, à vous qui êtes venus à cette
rencontre, est de ne pas gaspiller votre jeunesse. Ne cherchez pas d’en
fuir a demandé Benoît XVI, aux jeunes. Vivez-là intensément.
Consacrez-là à de hauts idéaux de foi et de solidarité humaine.
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J’ai
ardemment désiré cette rencontre avec vous -
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L'appel de Benoît XVI aux jeunes
Texte intégral du Discours du Pape Benoît XVI aux
jeunes réunis au stade Pacaembu (Brésil)
Chers jeunes ! chers amis !
« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres (…)
puis viens et suis-moi » (Mt 19,21).
1. J’ai ardemment désiré cette rencontre avec vous au cours de mon premier
voyage en Amérique latine, a déclaré le pape Benoît XVI. Je suis venu ouvrir la Vème Conférence de
l’Épiscopat latino-américain qui, à ma demande, se déroulera à Aparecida,
ici au Brésil, dans le sanctuaire de Notre-Dame. C’est elle qui nous conduit
aux pieds de Jésus, afin que nous apprenions les leçons du Royaume, et qui
nous pousse à être ses missionnaires, afin que les peuples de ce « Continent
de l’espérance » aient en lui la vie en abondance.
Vos évêques du Brésil, lors de leur assemblée générale l’an dernier, ont
réfléchi sur le thème de l’évangélisation de la jeunesse et vous ont remis
entre vos mains un document qu’ils vous ont proposé de lire et de
perfectionner tout au long de l’année. En cette dernière Assemblée, ils ont
repris le même thème, enrichi de votre collaboration, et souhaitent que les
réflexions menées et les orientations proposées servent de support et de
balise pour votre chemin. Les paroles de l’archevêque de Sao Paulo et du
responsable de la pastorale des jeunes, que je remercie, confirment l’esprit
qui anime votre cœur à tous.
Hier soir, en survolant le territoire brésilien, je pensais déjà à notre
rencontre dans le stade de Pacaembu, avec le désir de serrer chacun de vous
dans mes bras et de manifester les sentiments que je porte au plus profond
du cœur et que justement à ce propos, l’Évangile d’aujourd’hui a voulu
indiquer. J’ai toujours ressenti une joie très spéciale lors de ces
rencontres. Je me souviens particulièrement de la XXe Journée Mondiale de la
Jeunesse que j’ai eu l’occasion de présider il y a deux ans en Allemagne.
Certains parmi vous y étaient aussi ! C’est un souvenir très émouvant pour
les fruits abondants de grâce concédés par le Seigneur. Et il n’y a aucun
doute que le premier de tous ces fruits dont j’ai pu être témoin fut la
fraternité exemplaire entre tous, preuve évidente de la vitalité pérenne de
l’Eglise dans le monde entier.
2. Pour cette raison, chers amis, je suis convaincu qu’aujourd’hui se
renouvelleront les mêmes impressions que lors de ma rencontre en Allemagne.
En 1991 le Serviteur de Dieu Jean Paul II, de vénérable mémoire, disait,
lors de la sa visite au Mato Grosso, que les « jeunes sont les premiers
protagonistes du IIIe millénaire (…). Ce sont eux qui traceront le destin de
cette nouvelle étape de l’humanité »
(Discours, 16/10/1991). Aujourd’hui, je me sens poussé à faire
avec vous la même observation.
Le Seigneur apprécie, sans nul doute, votre vie chrétienne dans les
nombreuses communautés paroissiales et les petites communautés ecclésiales,
dans les universités, les collèges et les écoles, et surtout, dans les rues
et les lieux de travail des villes et des campagnes. Mais il faut aller de
l’avant, insiste Benoît XVI. Nous ne pouvons jamais nous arrêter, parce que la charité de Dieu
est infinie et que le Seigneur nous demande, ou mieux, exige que nous
dilations nos cœurs, afin que ceux-ci soient toujours plus emplis d’amour,
de bonté et de compréhension pour nos semblables et pour les problèmes qui
concernent non seulement le bien vivre ensemble, mais aussi la préservation
effective et la protection de l’environnement, dans lequel nous vivons. «
Nos forêts ont plus de vie » : ne permettez pas que s’éteigne cette flamme
d’espérance que votre Hymne National met sur vos lèvres. La dévastation de
l’Amazonie et les menaces contre la dignité humaine de ses populations
exigent un engagement plus grand dans les domaines les plus variés d’action
que la société tend à reconnaître.
3. Aujourd’hui je désire réfléchir avec vous sur le texte de saint Matthieu
(19, 16-22), que nous venons
d’entendre. Il parle d’un jeune homme qui court à la rencontre de Jésus. Son
impatience mérite d’être soulignée. En ce jeune homme je vous reconnais
tous, jeunes du Brésil et d’Amérique latine. Vous avez accouru des
différentes régions de ce Continent pour notre rencontre. Vous voulez
écouter, de la bouche du pape, les paroles de Jésus lui-même.
Vous avez une question cruciale à lui poser, mentionnée dans l’Évangile.
C’est la même que celle du jeune homme qui a couru à la rencontre de Jésus :
que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? Je voudrais approfondir avec
vous cette question. Il est question de la vie. La vie qui, en vous, est
exubérante et belle. Qu’en faire ? Comment la vivre pleinement ?
Nous comprenons immédiatement, dans la formulation de la question elle-même,
que le « ici » et « maintenant » ne suffisent pas ; autrement dit, nous ne
parvenons pas à réduire notre vie à l’espace et au temps, quand bien même
nous tendons à élargir leurs horizons. La vie les dépasse. En d’autres
termes, nous voulons vivre et non mourir. Nous sentons
que quelque chose nous révèle que la vie est éternelle et qu’il est
nécessaire de s’engager pour que cela advienne. En somme, tout est
dans nos mains et dépend, d’une certaine manière, de notre décision.
La question de l’Évangile ne concerne pas seulement l’avenir. Elle ne
concerne pas seulement ce qui adviendra après la mort. Au contraire, il
existe un engagement avec le présent, ici et maintenant, qui doit être une
garantie d’authenticité et par conséquent d’avenir. En un mot, la demande du
jeune homme met en question le sens de la vie. Pour cela, elle peut être
formulée ainsi : que dois-je faire pour que ma vie ait un sens ? C’est à
dire : comment dois-je vivre pour cueillir pleinement les fruits de la vie ?
ou encore : que dois-je faire pour que ma vie ne soit pas vaine ?
Jésus est le seul qui peut donner une réponse,
parce qu’il est le seul qui peut garantir la vie éternelle. Pour
cette raison, il est aussi le seul qui réussit à montrer le sens de la vie
présente et à lui donner un contenu de plénitude.
4. Mais avant de donner sa réponse, Jésus interroge le jeune homme sur un
aspect très important de sa question : pourquoi m’interroges-tu sur ce qui
est bon ? Dans cette question que se trouve la clé de la réponse. Ce jeune
homme perçoit que Jésus est bon et qu’il est le maître. Un maître qui ne
trompe pas. Nous sommes ici parce que nous avons cette même conviction :
Jésus est bon. Il se peut que nous ne sachions pas expliquer totalement la
raison de cette perception, mais il est sûr qu’elle nous approche de lui et
nous ouvre à son enseignement : un maître bon. Qui reconnaît le bien veut
dire qu’il aime. Et qui aime, selon l’heureuse expression de saint Jean,
connaît Dieu (1 Jean 4,7). Le
jeune homme de l’Évangile a eu la perception de Dieu en Jésus Christ.
Jésus nous assure que seul Dieu est bon. Être ouvert à la bonté signifie
accueillir Dieu. Ainsi il nous invite à voir Dieu dans toutes les choses et
dans tous les événements, même là où la plupart des gens ne voit seulement
l’absence de Dieu. En voyant la beauté des créatures et en constatant la
bonté présente en elles, il est impossible de ne pas croire en Dieu et de ne
pas faire une expérience de sa présence salvifique et réconfortante. Si nous
réussissions à voir tout le bien qui existe dans le monde et, plus encore, à
expérimenter le bien qui vient de Dieu lui-même, nous ne cesserions jamais
de nous approcher de lui, de le louer et de le remercier. Il nous remplit
continuellement de joie et de biens. Sa joie est notre force.
Mais nous ne connaissons que partiellement. Pour
comprendre le bien nous avons besoin d’une aide, que l’Eglise nous offre en
de multiples occasions, surtout par la catéchèse. Le même Jésus
manifeste ce qui pour nous est bon en nous donnant sa première catéchèse. «
Si tu veux entrer dans la vie, observe mes
commandements » (Mt 19,17).
Il part de la connaissance que le jeune homme a dû certainement recevoir
dans sa famille et à la synagogue : et en effet ce dernier connaît les
commandements. Ils conduisent à la vie, ce qui signifie qu’ils sont une
garantie d’authenticité. Ce sont les grands indicateurs qui nous indiquent
le juste chemin. Qui observe les commandements se trouve sur le chemin de
Dieu.
Il ne suffit pas, pourtant, de les connaître. Le témoignage vaut plus que la
science, ou plutôt, il est l’application de la science elle-même. Les
commandements ne sont pas imposés de l’extérieur, il ne réduisent pas notre
liberté. Au contraire : ils constituent de vigoureux stimuli intérieurs, qui
nous portent à agir dans une certaine direction. A leur base se trouvent la
grâce et la nature, qui ne nous laissent pas immobiles. Nous devons
cheminer. Nous sommes poussés à faire quelque chose pour nous réaliser
nous-mêmes. Se réaliser par le moyen de l’action, c’est en fait devenir
réels. Nous sommes, en grande partie, à partir de
notre jeunesse, ce que nous voulons être. Nous sommes, pour ainsi dire,
l’œuvre de nos mains.
5. Arrivé à ce point, je m’adresse de nouveau à vous, chers jeunes, exhorte
Benoît XVI, car je
veux entendre de vous aussi la réponse du jeune homme de l’Évangile : toutes
ces choses je les ai observées depuis ma jeunesse. Le jeune homme de
l’Évangile était bon. Il observait les commandements. Il marchait sur le
chemin de Dieu. Posant sur lui son regard, Jésus l’aima. En reconnaissant
que Jésus était bon, il a donné la preuve que lui aussi était bon. Il avait
une expérience de la bonté et, par là même, de Dieu. Et vous, jeunes du
Brésil et d’Amérique latine, avez-vous déjà découvert ce qui est bon ?
suivez-vous les commandements du Seigneur ? avez-vous découvert que c’est là
la véritable et unique voie vers le bonheur ?
Les années que vous êtes en train de vivre préparent votre avenir. Le «
demain » dépend beaucoup de comment vous vivez « l’aujourd’hui » de
votre jeunesse. Devant vos yeux, mes très chers jeunes, vous avez une vie
que nous souhaitons longue ; mais elle est unique : ne permettez pas qu’elle
se passe en vain, ne la gaspillez pas. Vivez avec enthousiasme, avec joie,
mais surtout avec le sens de la responsabilité.
Bien des fois nous sentons trembler nos cœurs de pasteurs, lorsque nous
constatons la situation de notre temps. Nous entendons parler des peurs de
la jeunesse d’aujourd’hui. Elles nous révèlent un
énorme déficit d’espérance : la peur de mourir,
au moment où la vie est en train d’éclore et cherche à trouver sa propre
réalisation ; la peur d’échouer, pour ne pas
avoir trouvé le sens de la vie ; et la peur de rester
déconnectés, face à la rapidité déconcertante des événements et des
moyens de communication. Nous enregistrons un taux élevé de décès parmi les
jeunes, la menace de la violence, la
prolifération déplorable des drogues qui secoue
jusqu’à la racine la plus profonde, la jeunesse d’aujourd’hui. Pour ces
raisons, on parle d’une jeunesse perdue.
Mais alors que je vous regarde, vous les jeunes ici présents, qui rayonnez
de joie et d’enthousiasme, je prends le regard de
Jésus : un regard d’amour et de confiance, dans la certitude que vous avez
trouvé le juste chemin. Vous êtes les jeunes de l’Eglise. Je vous
envoie pour cela vers la grande mission d’évangéliser les jeunes qui errent
en ce monde, comme des brebis sans berger. Vous êtes les apôtres des jeunes.
Invitez-les à marcher avec vous, à faire la même expérience de foi,
d’espérance et d’amour que vous ; à rencontrer Jésus pour se sentir
réellement aimés, accueillis, avec l’entière possibilité de se réaliser.
Qu’ils découvrent eux aussi les chemins sûrs des commandements et en les
parcourant, qu’ils parviennent à Dieu.
Vous pouvez être les acteurs d’une société nouvelle, si vous cherchez à
mettre en pratique une conduite concrète inspirée des valeurs morales
universelles, mais aussi un engagement personnel de formation humaine et
spirituelle d’importance vitale. Un homme ou une femme non préparés aux
défis réels posés par une interprétation correcte de la vie chrétienne dans
leur propre domaine, seront une proie facile à tous les assauts du
matérialisme et du laïcisme, toujours plus actifs à tous les niveaux. Soyez
des hommes et des femmes libres et responsables ;
faites de la famille un centre rayonnant de paix et de joie ; soyez
les promoteurs de la vie, de sa conception à
son déclin naturel ; protégez les personnes âgées,
car elles méritent respect et admiration pour le bien qu’elles vous ont
fait. Le Pape s’attend aussi à ce que les jeunes cherchent à sanctifier leur
travail, en l’accomplissant avec compétence technique et diligence, afin de
contribuer au progrès de tous leurs frères et d’illuminer de la lumière du
Verbe toutes les activités humaines (Lumen
Gentium, 36). Mais surtout, le Pape souhaite
qu’ils sachent être les acteurs d’une société plus juste et plus
fraternelle, remplissant leurs devoirs envers l’Etat : en respectant ses
lois, en ne se laissant pas emporter par la haine et la violence, en
cherchant à être un exemple de conduite chrétienne dans le domaine
professionnel et social, en se distinguant par leur honnêteté dans les
rapports sociaux et professionnels. Qu’ils se rappellent que l’ambition
démesurée de richesse et de pouvoir porte à la corruption personnelle et
d’autrui ; il n’y a pas de raisons valides qui
justifient la tentative de faire prévaloir ses propres aspirations humaines,
tant économiques que politiques, au moyen de la fraude et du mensonge.
Il existe, en dernière analyse, un immense panorama d’action dans lequel les
questions de l’ordre social, économique et politique acquièrent un relief
particulier, pourvu que leur source d’inspiration soit l’Évangile et
la doctrine sociale de l'Eglise : la construction
d’une société plus juste et solidaire, réconciliée et pacifique,
l’engagement à freiner la violence, les initiatives de promotion d’une vie
pleine, de l’ordre démocratique et du bien commun, et surtout, celles qui
visent à éliminer certaines discriminations existant dans les sociétés
latino-américaines, et qui pourtant ne sont pas motifs d’exclusion, mais
d’enrichissement réciproque. Ayez surtout un grand
respect pour l’institution du Sacrement du Mariage. Il ne pourra
y avoir de vrai bonheur dans les foyers si, en même temps, ne règne pas la
fidélité entre les époux. Le mariage est une
institution de droit naturel, qui a été élevée par le Christ à la
dignité de Sacrement ; c’est un grand don que Dieu a fait à
l’humanité. Respectez-le, vénérez-le. Dans le même temps, Dieu vous appelle
à vous respecter les uns les autres aussi avant et pendant les fiançailles,
car la vie conjugale, qui par disposition divine est réservée aux couples
mariés, sera source de bonheur et de paix seulement dans la mesure où vous
saurez faire de la chasteté, dans le mariage et hors du mariage, un rempart
de vos espérances futures. Je répète ici à vous tous que « l’eros veut nous
élever (…) vers le Divin, nous conduire au-delà de nous-mêmes, mais c’est
précisément pourquoi est requis un chemin de montée, de renoncements, de
purifications et de guérisons » (Deus
Caritas est, n. 5).
En quelques mots, cela demande un esprit de sacrifice et de renoncement pour
un plus grand bien, qui est précisément l’amour de Dieu, avant toutes
choses. Cherchez à résister avec force aux pièges
du mal existant dans de nombreux milieux, qui vous poussent à une vie
dissolue, paradoxalement vide, en vous faisant perdre le don précieux de
votre liberté et de votre vrai bonheur. Le véritable amour «
cherchera toujours plus le bonheur de l’autre, il se préoccupera toujours
plus de l’autre, il se donnera et il désirera «être pour» l’autre »
(Ibid., n. 7) et pour cela, sera
toujours plus fidèle, indissoluble et fécond.
Comptez pour cela sur l’aide de Jésus-Christ qui,
par sa grâce, rendra cela possible
(Mt 19,26). La vie de foi et de
prière vous conduira sur les voies de l’intimité avec Dieu et de la
compréhension de la grandeur des plans qu’il a pour chaque personne. « En
vue du Royaume des cieux » (Ibid., v. 12),
certains sont appelés à un don total et définitif, pour se consacrer à Dieu
dans la vie religieuse, « insigne don de la grâce », comme l’a déclaré le
Concile Vatican II (Perfectae
Caritatis, 12).
Les consacrés qui se donnent totalement à Dieu, sous la motion de l’Esprit
Saint, participent à la mission de l’Eglise, en témoignant de l’espérance du
Royaume céleste au milieu des hommes. Pour cela, je bénis et j’invoque la
protection divine sur tous les religieux qui se consacrent au Christ et à
leurs frères dans la vigne du Seigneur.
Les personnes consacrées méritent vraiment la gratitude de la communauté
ecclésiale : moines et moniales, contemplatifs et contemplatives, religieux
et religieuses dédiées aux œuvres d’apostolat, membres des Instituts
séculiers et des sociétés de vie apostolique, ermites et vierges consacrées.
« Leur existence rend un témoignage d'amour au Christ lorsqu'ils marchent à
sa suite selon la proposition de l'Évangile et que, avec une joie intime,
ils assument le style de vie qu'Il a choisi pour lui-même »
(Instruction Repartir du Christ, n. 5).
Je souhaite qu’en ce moment de grâce et de profonde communion en Christ,
l’Esprit Saint réveille dans les cœurs de tant de jeunes un amour passionné,
pour le suivre et imiter Jésus-Christ chaste, pauvre et obéissant,
totalement consacré à la gloire du Père et à l’amour de leurs frères et
sœurs.
6. L’Évangile nous assure que le jeune homme qui couru à la rencontre de
Jésus était très riche. Nous ne devons pas comprendre cette richesse
seulement sur le plan matériel. La jeunesse elle-même est un richesse
particulière. Il faut la découvrir et la valoriser. Jésus l’a tellement
appréciée qu’il a fini par inviter ce jeune à participer à sa mission de
salut. Il avait en lui-même un grand potentiel et pouvait accomplir de
grandes choses.
Mais l’Évangile continue en nous racontant que ce jeune, ayant entendu
l’invitation, s’est attristé. Il s’en est allé, découragé et triste. Cet
épisode nous fait réfléchir encore une fois sur la richesse de la jeunesse.
Il ne s’agit pas, en premier lieu, d’une question de richesse matérielle,
mais de la vie elle-même, et des valeurs inhérentes à la jeunesse. Cette
richesse est héritée de deux sources : la vie, transmise de génération en
génération, à l’origine ultime de laquelle on trouve Dieu, plein de sagesse
et d’amour ; et, l’éducation, qui nous place dans une culture, à tel point
que nous pouvons presque toujours dire que nous sommes davantage les enfants
de la culture, et donc de la foi, que de la nature. De la vie surgit la
liberté qui se manifeste elle-même, spécialement à cette phase, comme une
responsabilité. Ici survient le grand moment de la décision, dans un double
choix : premièrement, concernant un état de vie et, deuxièmement, concernant
une profession. C’est ici qu’intervient une réponse à la question :
que dois-je faire de ma vie ?
En d’autres termes, la jeunesse apparaît comme une richesse parce qu’elle
conduit à la redécouverte de la vie comme un cadeau et une tâche. Le jeune
homme de l’Évangile avait compris que sa jeunesse était en elle-même une
richesse. Il est venu à Jésus, le Maître bon, pour chercher une direction.
Mais à l’heure de la grande décision, il n’a pas eu le courage de tout miser
sur Jésus-Christ. C’est pourquoi, il s’en alla, triste et abattu. C’est ce
qui arrive chaque fois que nos décisions vacillent et devenons lâches et
égoïstes. Il avait compris que ce qu’il lui manquait, c’était la générosité,
et que cela ne lui permettait pas de réaliser tout son potentiel. Il s’est
replié sur ses richesses, les transformant en égoïsme.
Jésus a regretté cette tristesse et cette lâcheté de ce jeune homme qui
était venu le chercher. Les Apôtres, tous comme vous ici aujourd’hui, ont
rempli le vide laissé par ce jeune homme parti triste et découragé. Eux, et
nous, sommes heureux, parce que nous savons en qui nous croyons
(cf. Deuxième épître à Timothée 1, 12).
Nous savons et nous témoignons à travers notre vie que lui seul a les
paroles de la vie éternelle (cf. Jean 6,
68). Aussi, nous pouvons nous exclamer avec saint Paul : «
Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur »
(Épître à Philémon 1, 4).
7. L’appel que je vous adresse aujourd’hui, à vous
qui êtes venus à cette rencontre, est de ne pas gaspiller votre jeunesse. Ne
cherchez pas d’en fuir. Vivez-la intensément. Consacrez-la à de hauts idéaux
de foi et de solidarité humaine.
Vous, jeunes gens, n’êtes pas seulement l’avenir de l’Église et de
l’humanité, comme si nous pouvions, d’une manière ou d’une autre, fuir le
présent. Au contraire : vous êtes ce jeune homme dans l’Église et l’humanité
d’aujourd’hui. Vous êtes son visage jeune. L’Église a besoin de vous, en
tant que jeunes gens, pour manifester au monde le Visage de Jésus-Christ,
visible dans la communauté chrétienne. Sans ce
visage jeune, l’Église apparaîtrait défigurée.
Chers jeunes, bientôt je vais inaugurer la Ve conférence des évêques
d’Amérique latine. Je vous demande de suivre attentivement ses délibérations
; de participer à ses discussions ; de recevoir ses fruits. Comme cela a été
le cas pour les précédentes conférences, celle-ci laissera aussi une marque
significative pour les dix prochaines années d’évangélisation en Amérique
latine et dans les Caraïbes. Personne ne doit rester sur la touche ou rester
indifférent devant cette initiative ecclésiale, encore moins les jeunes.
Vous êtes pleinement membres de l’Église qui représente le visage de Jésus
Christ en Amérique latine et dans les Caraïbes.
(en français) Je salue les francophones qui vivent sur le Continent
latino-américain, les invitant à être des témoins de l’Évangile et des
acteurs de la vie ecclésiale. Ma prière vous rejoint tout particulièrement,
vous les jeunes, vous êtes appelés à construire votre vie sur le Christ et
sur les valeurs humaines fondamentales. Que tous se sentent invités à
collaborer pour édifier un monde de justice et de paix.
(en anglais) Cher jeunes amis, comme le jeune homme de l’Évangile qui
demandait à Jésus : « Que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ?
», vous cherchez tous des chemins pour répondre généreusement à l’appel de
Dieu. Je prie pour que vous puissiez entendre ses mots de salut et pour vous
puissiez devenir ses témoins pour les peuples d’aujourd’hui. Puisse Dieu
répandre sur vous tous ses bénédictions de paix et de joie.
Chers jeunes, conclut le pape Benoît XVI, le Christ vous appelle à être des saints. Il vous invite lui-même
et veut marcher avec vous, pour vivifier de son Esprit les étapes que le
Brésil pose au commencement de ce troisième millénaire de l’ère chrétienne.
Je demande à la Senhora Aparecida, de vous guider de son aide maternelle et
de vous accompagner tout au long de votre vie.
Que soit loué notre Seigneur Jésus-Christ !
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Benoît XVI au Brésil: du 09 au 14 mai 2007
Sources: CELAM
-
www.vatican.va
-
E.S.M.
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.05.2007 - BENOÎT XVI -
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