Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

LÉON XIV

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

L'appel de Benoît XVI aux jeunes

 

Sao Paulo, le 11 Mai 2007 - (E.S.M.) - L’appel que je vous adresse aujourd’hui, à vous qui êtes venus à cette rencontre, est de ne pas gaspiller votre jeunesse. Ne cherchez pas d’en fuir a demandé Benoît XVI, aux jeunes. Vivez-là intensément. Consacrez-là à de hauts idéaux de foi et de solidarité humaine.

J’ai ardemment désiré cette rencontre avec vous  -  Pour agrandir l'image: C'est ici

L'appel de Benoît XVI aux jeunes

Texte intégral du Discours du Pape Benoît XVI aux jeunes réunis au stade Pacaembu (Brésil)

Chers jeunes ! chers amis !
« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres (…) puis viens et suis-moi » (Mt 19,21).

1. J’ai ardemment désiré cette rencontre avec vous au cours de mon premier voyage en Amérique latine, a déclaré le pape Benoît XVI. Je suis venu ouvrir la Vème Conférence de l’Épiscopat latino-américain qui, à ma demande, se déroulera à Aparecida, ici au Brésil, dans le sanctuaire de Notre-Dame. C’est elle qui nous conduit aux pieds de Jésus, afin que nous apprenions les leçons du Royaume, et qui nous pousse à être ses missionnaires, afin que les peuples de ce « Continent de l’espérance » aient en lui la vie en abondance.

Vos évêques du Brésil, lors de leur assemblée générale l’an dernier, ont réfléchi sur le thème de l’évangélisation de la jeunesse et vous ont remis entre vos mains un document qu’ils vous ont proposé de lire et de perfectionner tout au long de l’année. En cette dernière Assemblée, ils ont repris le même thème, enrichi de votre collaboration, et souhaitent que les réflexions menées et les orientations proposées servent de support et de balise pour votre chemin. Les paroles de l’archevêque de Sao Paulo et du responsable de la pastorale des jeunes, que je remercie, confirment l’esprit qui anime votre cœur à tous.

Hier soir, en survolant le territoire brésilien, je pensais déjà à notre rencontre dans le stade de Pacaembu, avec le désir de serrer chacun de vous dans mes bras et de manifester les sentiments que je porte au plus profond du cœur et que justement à ce propos, l’Évangile d’aujourd’hui a voulu indiquer. J’ai toujours ressenti une joie très spéciale lors de ces rencontres. Je me souviens particulièrement de la XXe Journée Mondiale de la Jeunesse que j’ai eu l’occasion de présider il y a deux ans en Allemagne. Certains parmi vous y étaient aussi ! C’est un souvenir très émouvant pour les fruits abondants de grâce concédés par le Seigneur. Et il n’y a aucun doute que le premier de tous ces fruits dont j’ai pu être témoin fut la fraternité exemplaire entre tous, preuve évidente de la vitalité pérenne de l’Eglise dans le monde entier.

2. Pour cette raison, chers amis, je suis convaincu qu’aujourd’hui se renouvelleront les mêmes impressions que lors de ma rencontre en Allemagne. En 1991 le Serviteur de Dieu Jean Paul II, de vénérable mémoire, disait, lors de la sa visite au Mato Grosso, que les « jeunes sont les premiers protagonistes du IIIe millénaire (…). Ce sont eux qui traceront le destin de cette nouvelle étape de l’humanité » (Discours, 16/10/1991). Aujourd’hui, je me sens poussé à faire avec vous la même observation.

Le Seigneur apprécie, sans nul doute, votre vie chrétienne dans les nombreuses communautés paroissiales et les petites communautés ecclésiales, dans les universités, les collèges et les écoles, et surtout, dans les rues et les lieux de travail des villes et des campagnes. Mais il faut aller de l’avant, insiste Benoît XVI. Nous ne pouvons jamais nous arrêter, parce que la charité de Dieu est infinie et que le Seigneur nous demande, ou mieux, exige que nous dilations nos cœurs, afin que ceux-ci soient toujours plus emplis d’amour, de bonté et de compréhension pour nos semblables et pour les problèmes qui concernent non seulement le bien vivre ensemble, mais aussi la préservation effective et la protection de l’environnement, dans lequel nous vivons. « Nos forêts ont plus de vie » : ne permettez pas que s’éteigne cette flamme d’espérance que votre Hymne National met sur vos lèvres. La dévastation de l’Amazonie et les menaces contre la dignité humaine de ses populations exigent un engagement plus grand dans les domaines les plus variés d’action que la société tend à reconnaître.

3. Aujourd’hui je désire réfléchir avec vous sur le texte de saint Matthieu (19, 16-22), que nous venons d’entendre. Il parle d’un jeune homme qui court à la rencontre de Jésus. Son impatience mérite d’être soulignée. En ce jeune homme je vous reconnais tous, jeunes du Brésil et d’Amérique latine. Vous avez accouru des différentes régions de ce Continent pour notre rencontre. Vous voulez écouter, de la bouche du pape, les paroles de Jésus lui-même.

Vous avez une question cruciale à lui poser, mentionnée dans l’Évangile. C’est la même que celle du jeune homme qui a couru à la rencontre de Jésus : que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? Je voudrais approfondir avec vous cette question. Il est question de la vie. La vie qui, en vous, est exubérante et belle. Qu’en faire ? Comment la vivre pleinement ?

Nous comprenons immédiatement, dans la formulation de la question elle-même, que le « ici » et « maintenant » ne suffisent pas ; autrement dit, nous ne parvenons pas à réduire notre vie à l’espace et au temps, quand bien même nous tendons à élargir leurs horizons. La vie les dépasse. En d’autres termes, nous voulons vivre et non mourir. Nous sentons que quelque chose nous révèle que la vie est éternelle et qu’il est nécessaire de s’engager pour que cela advienne. En somme, tout est dans nos mains et dépend, d’une certaine manière, de notre décision.

La question de l’Évangile ne concerne pas seulement l’avenir. Elle ne concerne pas seulement ce qui adviendra après la mort. Au contraire, il existe un engagement avec le présent, ici et maintenant, qui doit être une garantie d’authenticité et par conséquent d’avenir. En un mot, la demande du jeune homme met en question le sens de la vie. Pour cela, elle peut être formulée ainsi : que dois-je faire pour que ma vie ait un sens ? C’est à dire : comment dois-je vivre pour cueillir pleinement les fruits de la vie ? ou encore : que dois-je faire pour que ma vie ne soit pas vaine ?

Jésus est le seul qui peut donner une réponse, parce qu’il est le seul qui peut garantir la vie éternelle. Pour cette raison, il est aussi le seul qui réussit à montrer le sens de la vie présente et à lui donner un contenu de plénitude.

4. Mais avant de donner sa réponse, Jésus interroge le jeune homme sur un aspect très important de sa question : pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Dans cette question que se trouve la clé de la réponse. Ce jeune homme perçoit que Jésus est bon et qu’il est le maître. Un maître qui ne trompe pas. Nous sommes ici parce que nous avons cette même conviction : Jésus est bon. Il se peut que nous ne sachions pas expliquer totalement la raison de cette perception, mais il est sûr qu’elle nous approche de lui et nous ouvre à son enseignement : un maître bon. Qui reconnaît le bien veut dire qu’il aime. Et qui aime, selon l’heureuse expression de saint Jean, connaît Dieu (1 Jean 4,7). Le jeune homme de l’Évangile a eu la perception de Dieu en Jésus Christ.

Jésus nous assure que seul Dieu est bon. Être ouvert à la bonté signifie accueillir Dieu. Ainsi il nous invite à voir Dieu dans toutes les choses et dans tous les événements, même là où la plupart des gens ne voit seulement l’absence de Dieu. En voyant la beauté des créatures et en constatant la bonté présente en elles, il est impossible de ne pas croire en Dieu et de ne pas faire une expérience de sa présence salvifique et réconfortante. Si nous réussissions à voir tout le bien qui existe dans le monde et, plus encore, à expérimenter le bien qui vient de Dieu lui-même, nous ne cesserions jamais de nous approcher de lui, de le louer et de le remercier. Il nous remplit continuellement de joie et de biens. Sa joie est notre force.

Mais nous ne connaissons que partiellement. Pour comprendre le bien nous avons besoin d’une aide, que l’Eglise nous offre en de multiples occasions, surtout par la catéchèse. Le même Jésus manifeste ce qui pour nous est bon en nous donnant sa première catéchèse. « Si tu veux entrer dans la vie, observe mes commandements » (Mt 19,17). Il part de la connaissance que le jeune homme a dû certainement recevoir dans sa famille et à la synagogue : et en effet ce dernier connaît les commandements. Ils conduisent à la vie, ce qui signifie qu’ils sont une garantie d’authenticité. Ce sont les grands indicateurs qui nous indiquent le juste chemin. Qui observe les commandements se trouve sur le chemin de Dieu.

Il ne suffit pas, pourtant, de les connaître. Le témoignage vaut plus que la science, ou plutôt, il est l’application de la science elle-même. Les commandements ne sont pas imposés de l’extérieur, il ne réduisent pas notre liberté. Au contraire : ils constituent de vigoureux stimuli intérieurs, qui nous portent à agir dans une certaine direction. A leur base se trouvent la grâce et la nature, qui ne nous laissent pas immobiles. Nous devons cheminer. Nous sommes poussés à faire quelque chose pour nous réaliser nous-mêmes. Se réaliser par le moyen de l’action, c’est en fait devenir réels. Nous sommes, en grande partie, à partir de notre jeunesse, ce que nous voulons être. Nous sommes, pour ainsi dire, l’œuvre de nos mains.

5. Arrivé à ce point, je m’adresse de nouveau à vous, chers jeunes, exhorte Benoît XVI, car je veux entendre de vous aussi la réponse du jeune homme de l’Évangile : toutes ces choses je les ai observées depuis ma jeunesse. Le jeune homme de l’Évangile était bon. Il observait les commandements. Il marchait sur le chemin de Dieu. Posant sur lui son regard, Jésus l’aima. En reconnaissant que Jésus était bon, il a donné la preuve que lui aussi était bon. Il avait une expérience de la bonté et, par là même, de Dieu. Et vous, jeunes du Brésil et d’Amérique latine, avez-vous déjà découvert ce qui est bon ? suivez-vous les commandements du Seigneur ? avez-vous découvert que c’est là la véritable et unique voie vers le bonheur ?

Les années que vous êtes en train de vivre préparent votre avenir. Le « demain » dépend beaucoup de comment vous vivez «  l’aujourd’hui » de votre jeunesse. Devant vos yeux, mes très chers jeunes, vous avez une vie que nous souhaitons longue ; mais elle est unique : ne permettez pas qu’elle se passe en vain, ne la gaspillez pas. Vivez avec enthousiasme, avec joie, mais surtout avec le sens de la responsabilité. 

Bien des fois nous sentons trembler nos cœurs de pasteurs, lorsque nous constatons la situation de notre temps. Nous entendons parler des peurs de la jeunesse d’aujourd’hui. Elles nous révèlent un énorme déficit d’espérance : la peur de mourir, au moment où la vie est en train d’éclore et cherche à trouver sa propre réalisation ; la peur d’échouer, pour ne pas avoir trouvé le sens de la vie ; et la peur de rester déconnectés, face à la rapidité déconcertante des événements et des moyens de communication. Nous enregistrons un taux élevé de décès parmi les jeunes, la menace de la violence, la prolifération déplorable des drogues qui secoue jusqu’à la racine la plus profonde, la jeunesse d’aujourd’hui. Pour ces raisons, on parle d’une jeunesse perdue.

Mais alors que je vous regarde, vous les jeunes ici présents, qui rayonnez de joie et d’enthousiasme, je prends le regard de Jésus : un regard d’amour et de confiance, dans la certitude que vous avez trouvé le juste chemin. Vous êtes les jeunes de l’Eglise. Je vous envoie pour cela vers la grande mission d’évangéliser les jeunes qui errent en ce monde, comme des brebis sans berger. Vous êtes les apôtres des jeunes. Invitez-les à marcher avec vous, à faire la même expérience de foi, d’espérance et d’amour que vous ; à rencontrer Jésus pour se sentir réellement aimés, accueillis, avec l’entière possibilité de se réaliser. Qu’ils découvrent eux aussi les chemins sûrs des commandements et en les parcourant, qu’ils parviennent à Dieu.

Vous pouvez être les acteurs d’une société nouvelle, si vous cherchez à mettre en pratique une conduite concrète inspirée des valeurs morales universelles, mais aussi un engagement personnel de formation humaine et spirituelle d’importance vitale. Un homme ou une femme non préparés aux défis réels posés par une interprétation correcte de la vie chrétienne dans leur propre domaine, seront une proie facile à tous les assauts du matérialisme et du laïcisme, toujours plus actifs à tous les niveaux. Soyez des hommes et des femmes libres et responsables ; faites de la famille un centre rayonnant de paix et de joie ; soyez les promoteurs de la vie, de sa conception à son déclin naturel ; protégez les personnes âgées, car elles méritent respect et admiration pour le bien qu’elles vous ont fait. Le Pape s’attend aussi à ce que les jeunes cherchent à sanctifier leur travail, en l’accomplissant avec compétence technique et diligence, afin de contribuer au progrès de tous leurs frères et d’illuminer de la lumière du Verbe toutes les activités humaines (Lumen Gentium, 36). Mais surtout, le Pape souhaite qu’ils sachent être les acteurs d’une société plus juste et plus fraternelle, remplissant leurs devoirs envers l’Etat : en respectant ses lois, en ne se laissant pas emporter par la haine et la violence, en cherchant à être un exemple de conduite chrétienne dans le domaine professionnel et social, en se distinguant par leur honnêteté dans les rapports sociaux et professionnels. Qu’ils se rappellent que l’ambition démesurée de richesse et de pouvoir porte à la corruption personnelle et d’autrui ; il n’y a pas de raisons valides qui justifient la tentative de faire prévaloir ses propres aspirations humaines, tant économiques que politiques, au moyen de la fraude et du mensonge.

Il existe, en dernière analyse, un immense panorama d’action dans lequel les questions de l’ordre social, économique et politique acquièrent un relief particulier, pourvu que leur source d’inspiration soit l’Évangile et la doctrine sociale de l'Eglise : la construction d’une société plus juste et solidaire, réconciliée et pacifique, l’engagement à freiner la violence, les initiatives de promotion d’une vie pleine, de l’ordre démocratique et du bien commun, et surtout, celles qui visent à éliminer certaines discriminations existant dans les sociétés latino-américaines, et qui pourtant ne sont pas motifs d’exclusion, mais d’enrichissement réciproque. Ayez surtout un grand respect pour l’institution du Sacrement du Mariage. Il ne pourra y avoir de vrai bonheur dans les foyers si, en même temps, ne règne pas la fidélité entre les époux. Le mariage est une institution de droit naturel, qui a été élevée par le Christ à la dignité de Sacrement ; c’est un grand don que Dieu a fait à l’humanité. Respectez-le, vénérez-le. Dans le même temps, Dieu vous appelle à vous respecter les uns les autres aussi avant et pendant les fiançailles, car la vie conjugale, qui par disposition divine est réservée aux couples mariés, sera source de bonheur et de paix seulement dans la mesure où vous saurez faire de la chasteté, dans le mariage et hors du mariage, un rempart de vos espérances futures. Je répète ici à vous tous que « l’eros veut nous élever (…) vers le Divin, nous conduire au-delà de nous-mêmes, mais c’est précisément pourquoi est requis un chemin de montée, de renoncements, de purifications et de guérisons » (Deus Caritas est, n. 5).

En quelques mots, cela demande un esprit de sacrifice et de renoncement pour un plus grand bien, qui est précisément l’amour de Dieu, avant toutes choses. Cherchez à résister avec force aux pièges du mal existant dans de nombreux milieux, qui vous poussent à une vie dissolue, paradoxalement vide, en vous faisant perdre le don précieux de votre liberté et de votre vrai bonheur. Le véritable amour « cherchera toujours plus le bonheur de l’autre, il se préoccupera toujours plus de l’autre, il se donnera et il désirera «être pour» l’autre » (Ibid., n. 7) et pour cela, sera toujours plus fidèle, indissoluble et fécond.

Comptez pour cela sur l’aide de Jésus-Christ qui, par sa grâce, rendra cela possible (Mt 19,26). La vie de foi et de prière vous conduira sur les voies de l’intimité avec Dieu et de la compréhension de la grandeur des plans qu’il a pour chaque personne. « En vue du Royaume des cieux » (Ibid., v. 12), certains sont appelés à un don total et définitif, pour se consacrer à Dieu dans la vie religieuse, « insigne don de la grâce », comme l’a déclaré le Concile Vatican II (Perfectae Caritatis, 12). Les consacrés qui se donnent totalement à Dieu, sous la motion de l’Esprit Saint, participent à la mission de l’Eglise, en témoignant de l’espérance du Royaume céleste au milieu des hommes. Pour cela, je bénis et j’invoque la protection divine sur tous les religieux qui se consacrent au Christ et à leurs frères dans la vigne du Seigneur.

Les personnes consacrées méritent vraiment la gratitude de la communauté ecclésiale : moines et moniales, contemplatifs et contemplatives, religieux et religieuses dédiées aux œuvres d’apostolat, membres des Instituts séculiers et des sociétés de vie apostolique, ermites et vierges consacrées. « Leur existence rend un témoignage d'amour au Christ lorsqu'ils marchent à sa suite selon la proposition de l'Évangile et que, avec une joie intime, ils assument le style de vie qu'Il a choisi pour lui-même » (Instruction Repartir du Christ, n. 5).

Je souhaite qu’en ce moment de grâce et de profonde communion en Christ, l’Esprit Saint réveille dans les cœurs de tant de jeunes un amour passionné, pour le suivre et imiter Jésus-Christ chaste, pauvre et obéissant, totalement consacré à la gloire du Père et à l’amour de leurs frères et sœurs.

6. L’Évangile nous assure que le jeune homme qui couru à la rencontre de Jésus était très riche. Nous ne devons pas comprendre cette richesse seulement sur le plan matériel. La jeunesse elle-même est un richesse particulière. Il faut la découvrir et la valoriser. Jésus l’a tellement appréciée qu’il a fini par inviter ce jeune à participer à sa mission de salut. Il avait en lui-même un grand potentiel et pouvait accomplir de grandes choses.

Mais l’Évangile continue en nous racontant que ce jeune, ayant entendu l’invitation, s’est attristé. Il s’en est allé, découragé et triste. Cet épisode nous fait réfléchir encore une fois sur la richesse de la jeunesse. Il ne s’agit pas, en premier lieu, d’une question de richesse matérielle, mais de la vie elle-même, et des valeurs inhérentes à la jeunesse. Cette richesse est héritée de deux sources : la vie, transmise de génération en génération, à l’origine ultime de laquelle on trouve Dieu, plein de sagesse et d’amour ; et, l’éducation, qui nous place dans une culture, à tel point que nous pouvons presque toujours dire que nous sommes davantage les enfants de la culture, et donc de la foi, que de la nature. De la vie surgit la liberté qui se manifeste elle-même, spécialement à cette phase, comme une responsabilité. Ici survient le grand moment de la décision, dans un double choix : premièrement, concernant un état de vie et, deuxièmement, concernant une profession. C’est ici qu’intervient une réponse à la question : que dois-je faire de ma vie ?

En d’autres termes, la jeunesse apparaît comme une richesse parce qu’elle conduit à la redécouverte de la vie comme un cadeau et une tâche. Le jeune homme de l’Évangile avait compris que sa jeunesse était en elle-même une richesse. Il est venu à Jésus, le Maître bon, pour chercher une direction. Mais à l’heure de la grande décision, il n’a pas eu le courage de tout miser sur Jésus-Christ. C’est pourquoi, il s’en alla, triste et abattu. C’est ce qui arrive chaque fois que nos décisions vacillent et devenons lâches et égoïstes. Il avait compris que ce qu’il lui manquait, c’était la générosité, et que cela ne lui permettait pas de réaliser tout son potentiel. Il s’est replié sur ses richesses, les transformant en égoïsme.

Jésus a regretté cette tristesse et cette lâcheté de ce jeune homme qui était venu le chercher. Les Apôtres, tous comme vous ici aujourd’hui, ont rempli le vide laissé par ce jeune homme parti triste et découragé. Eux, et nous, sommes heureux, parce que nous savons en qui nous croyons (cf. Deuxième épître à Timothée 1, 12). Nous savons et nous témoignons à travers notre vie que lui seul a les paroles de la vie éternelle (cf. Jean 6, 68). Aussi, nous pouvons nous exclamer avec saint Paul : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (Épître à Philémon 1, 4).

7. L’appel que je vous adresse aujourd’hui, à vous qui êtes venus à cette rencontre, est de ne pas gaspiller votre jeunesse. Ne cherchez pas d’en fuir. Vivez-la intensément. Consacrez-la à de hauts idéaux de foi et de solidarité humaine.

Vous, jeunes gens, n’êtes pas seulement l’avenir de l’Église et de l’humanité, comme si nous pouvions, d’une manière ou d’une autre, fuir le présent. Au contraire : vous êtes ce jeune homme dans l’Église et l’humanité d’aujourd’hui. Vous êtes son visage jeune. L’Église a besoin de vous, en tant que jeunes gens, pour manifester au monde le Visage de Jésus-Christ, visible dans la communauté chrétienne. Sans ce visage jeune, l’Église apparaîtrait défigurée.

Chers jeunes, bientôt je vais inaugurer la Ve conférence des évêques d’Amérique latine. Je vous demande de suivre attentivement ses délibérations ; de participer à ses discussions ; de recevoir ses fruits. Comme cela a été le cas pour les précédentes conférences, celle-ci laissera aussi une marque significative pour les dix prochaines années d’évangélisation en Amérique latine et dans les Caraïbes. Personne ne doit rester sur la touche ou rester indifférent devant cette initiative ecclésiale, encore moins les jeunes. Vous êtes pleinement membres de l’Église qui représente le visage de Jésus Christ en Amérique latine et dans les Caraïbes.

(en français) Je salue les francophones qui vivent sur le Continent latino-américain, les invitant à être des témoins de l’Évangile et des acteurs de la vie ecclésiale. Ma prière vous rejoint tout particulièrement, vous les jeunes, vous êtes appelés à construire votre vie sur le Christ et sur les valeurs humaines fondamentales. Que tous se sentent invités à collaborer pour édifier un monde de justice et de paix.

(en anglais) Cher jeunes amis, comme le jeune homme de l’Évangile qui demandait à Jésus : « Que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? », vous cherchez tous des chemins pour répondre généreusement à l’appel de Dieu. Je prie pour que vous puissiez entendre ses mots de salut et pour vous puissiez devenir ses témoins pour les peuples d’aujourd’hui. Puisse Dieu répandre sur vous tous ses bénédictions de paix et de joie.

Chers jeunes, conclut le pape Benoît XVI, le Christ vous appelle à être des saints. Il vous invite lui-même et veut marcher avec vous, pour vivifier de son Esprit les étapes que le Brésil pose au commencement de ce troisième millénaire de l’ère chrétienne. Je demande à la Senhora Aparecida, de vous guider de son aide maternelle et de vous accompagner tout au long de votre vie.

Que soit loué notre Seigneur Jésus-Christ !

Photos du voyage C'est ici
Suivre le programme sur la Télévision Vaticane C'est ici
Tous les articles et le programme du voyage Benoît XVI au Brésil: du 09 au 14 mai 2007
 

Sources: CELAM - www.vatican.va - E.S.M.

© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vatican

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 11.05.2007 - BENOÎT XVI - T. Brésil - JEUNES

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante