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Benoît XVI s'est adressé aux évêques du Brésil

 

ROME, le 12 Mai 2007 - (E.S.M.) - Le pape Benoît XVI s'est adressé à "un épiscopat prestigieux, qui préside à l’une des plus importantes populations dans le monde". Le pape a rappelé que le ministère d’évêques oblige à discerner la volonté salvifique de Dieu et à élaborer un plan pastoral capable d’entraîner le Peuple de Dieu à reconnaître et à embrasser les valeurs transcendantes, dans la fidélité au Seigneur et à son Évangile.

Benoît XVI rencontre les 430 évêques du Brésil - Pour agrandir l'image Cliquer

Le pape Benoît XVI s'est adressé aux évêques du Brésil

Discours de Benoît XVI aux évêques du Brésil en la cathédrale de la Sé à Sao-Paulo

Chers frères évêques !

« Bien qu'il soit le Fils, il a pourtant appris l'obéissance par les souffrances de sa Passion ; et, ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel » (Épître aux Hébreux 5, 8-9)

1. Le texte que nous venons d’entendre dans la lecture des Vêpres contient un enseignement profond. Une fois encore, nous réalisons que la Parole de Dieu est vivante et énergique, plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme et elle apporte réconfort à ses fidèles serviteurs (cf. Épître aux Hébreux 4, 12).

Je rend grâces à Dieu de me permettre de rencontrer un épiscopat prestigieux, qui préside à l’une des plus importantes populations dans le monde. Je vous salue avec un sentiment de profonde communion et de sincère affection, bien conscient de votre dévouement envers les communautés qui vous ont été confiées. Le chaleureux accueil du recteur de la cathédrale de la Sé et de vous tous ici présents me fait me sentir chez moi dans cette grande maison commune qu’est notre Sainte Mère, l’Église catholique.

J’adresse un salut particulier à la nouvelle présidence de la Conférence nationale des évêques brésiliens et, avec gratitude pour les mots aimables de son président, Mgr Geraldo Lyrio Rocha, je présente mes meilleurs vœux pour son travail de communion entre évêques et pour promouvoir une activité pastorale commune sur un territoire aux dimensions d’un continent.

2. Avec sa traditionnelle hospitalité, le Brésil accueille les participants de la Ve Conférence des évêques latino-américains. J’exprime ma gratitude pour l’aimable accueil de ses membres et ma profonde reconnaissance pour les prières du peuple brésilien, particulièrement leurs prières pour le succès de la rencontre des évêques à Aparecida.

Cette rencontre est un grand événement ecclésial qui se situe dans le contexte de l’élan missionnaire que l’Amérique latine a besoin d’entreprendre, à commencer par ici, en partant d’ici, du sol brésilien. C’est pourquoi j’ai voulu d’abord m’adresser à vous, évêques du Brésil, en commençant par ces mots, si riches de contenu, de l’Épître aux Hébreux : « Bien qu'il soit le Fils, il a pourtant appris l'obéissance par les souffrances de sa Passion ; et, ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel » (Hébreux 5, 8-9). Riches de signification, ces versets parlent de la compassion de Dieu pour nous, comme il l’a exprimé dans la passion de son Fils. Ils parlent de l’obéissance du Christ et de sa liberté, acceptant consciemment le plan de Dieu, comme cela apparaît clairement dans sa prière sur le Mont des Oliviers : « Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne » (Luc, 22 42). Jésus lui-même nous enseigne que le véritable chemin de salut consiste à conformer notre volonté à celle de Dieu. C’est ce pour quoi nous prions dans la troisième demande du Notre Père : que la volonté de Dieu soit faite sur la terre comme au ciel, puisque où règne la volonté de Dieu, le Royaume de Dieu est présent. Jésus nous attire par sa volonté, sa volonté filiale, et nous conduit ainsi au salut. En acceptant librement la volonté de Dieu, en union avec Jésus-Christ, nous ouvrons le monde au Royaume de Dieu.

Le pape Benoît XVI souligne la mission unique des évêques: le salut des âmes individuelles.

Nous, évêques, avons à manifester ensemble cette vérité centrale, parce que nous sommes directement rattachés au Christ, le Bon Pasteur. La mission qui nous est confiée comme maîtres de la foi consiste à rappeler, selon les mots de l’Apôtre des Gentils, que notre Sauveur « veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à connaître pleinement la vérité » (1re Épître à Timothée 2, 4). Ceci, et rien d’autre, est le propos de l’Église : le salut des âmes individuelles. Pour cette raison le Père a envoyé son Fils et, selon les mots du Seigneur lui-même transmis dans l’Évangile selon saint Jean, « de même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie » (Jean 20, 21). D’où le mandat pour prêcher l’Évangile : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde » (Matthieu 28, 19-20). Ces mots sont simples mais sublimes ; ils parlent de notre devoir de proclamer la vérité de la foi, du besoin urgent de vie sacramentelle, et de la promesse du Christ de toujours assister son Église. Ce sont là des réalités fondamentales : ils parlent d’instruire le peuple dans la foi et dans la morale chrétienne et de célébrer les sacrements. Partout où Dieu et sa volonté sont absents, partout où la foi en Jésus-Christ et en sa présence sacramentelle fait défaut, les éléments essentiels pour résoudre les problèmes sociaux et politiques urgents manquent aussi. La fidélité au primat de Dieu et de sa volonté, connue et vécue en communion avec Jésus-Christ, est le don essentiel que nous, évêques et prêtres, devons offrir à notre peuple (cf. Populorum Progressio, 21).

Benoît XVI dresse un tableau lucide et alarmant sur la situation contemporaine:

3. Notre ministère d’évêques nous oblige à discerner la volonté salvifique de Dieu et à élaborer un plan pastoral capable d’entraîner le Peuple de Dieu à reconnaître et à embrasser les valeurs transcendantes, dans la fidélité au Seigneur et à son Évangile.

Certainement, le présent est un moment difficile pour l’Église, et beaucoup de ses enfants connaissent des difficultés. La société fait l’expérience d’un inquiétant égarement. La sainteté du mariage et de la famille est attaquée en toute impunité, tout comme des concessions sont faites à des groupes de pression qui ont des conséquences néfastes sur les processus législatifs ; des crimes contre la vie sont justifiés au nom de la liberté et des droits individuels ; des attaques sont perpétrées contre la dignité de la personne ; la peste du divorce et des unions extra-conjugales est de plus en plus répandue. Plus encore : quand, dans l’Église elle-même, le peuple commence à mettre en question la valeur de l’engagement presbytéral comme une totale confiance en Dieu à travers le célibat apostolique et comme une totale ouverture au service des âmes, et que la préférence est donnée à des sujets idéologiques, politiques et mêmes partisans, la structure de totale consécration à Dieu commence à perdre sa plus profonde signification. Comment ne pouvons-nous pas nous attrister de cela ? Mais soyons confiants : l’Église est sainte et irréprochable (cf. Épître aux Éphésiens 5, 27). Comme le dit saint Augustin : « L’Église sera ébranlée si ses fondations sont ébranlées ; mais le Christ pourra-t-il être ébranlé ? Parce que le Christ ne peut être ébranlé, l’Église restera fermement établie jusqu’à la fin des temps » (Enarrationes in Psalmos, 103, 2, 5 : PL 37, 1353).

Tout recentrer sur le Christ et son Église

Un problème particulier auquel vous devez faire face comme pasteurs, est certainement la question de ces catholiques qui ont abandonné la vie de l’Église. Il semble clair que la principale cause de ce problème doit être trouvée dans le défaut d’une évangélisation complètement centrée sur le Christ et son Église. Ceux qui sont le plus vulnérable au prosélytisme agressif des sectes – un juste motif d’inquiétude – et ceux qui sont incapables de résister aux assauts de l’agnosticisme, du relativisme et de la sécularisation sont généralement des baptisés qui ont été insuffisamment évangélisés ; ils ont été facilement influencés parce que leur foi était fragile, confuse, facilement ébranlable et naïve, en dépit de leur religiosité innée. Dans l’encyclique Deus Caritas est, je déclarais qu’« à l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive » (n° 1). Par conséquent, il est donc nécessaire d’amorcer l’activité apostolique comme une véritable mission au milieu du troupeau que constitue l’Église du Brésil, et de promouvoir à chaque niveau une évangélisation méthodique visant à une fidélité personnelle et communautaire au Christ. Aucun effort ne doit être épargné en direction de ces catholiques qui se sont éloignés et de ceux qui connaissent peu ou pas Jésus-Christ, en mettant en application un plan pastoral qui les accueillera et les aidera à réaliser que l’Église est le lieu privilégié pour rencontrer Dieu, et aussi à travers un processus continuel de catéchèse.

Ce qui est demandé, en un mot, c’est une mission d’évangélisation capable d’engager toutes les énergies vitales présentes dans cet immense troupeau. Mes pensées se tournent vers les prêtres, les religieux et religieuses et les laïcs qui travaillent si généreusement, souvent en faisant face à d’immenses difficultés, en vue de propager la vérité de l’Évangile. Beaucoup d’entre eux coopèrent ou participent activement aux associations, mouvements et autres nouvelles réalités ecclésiales qui, en communion avec les pasteurs et en harmonie avec les directives diocésaines, apportent leurs richesses spirituelles, éducatives et missionnaires au cœur de l’Église, comme une précieuse expérience et un modèle de vie chrétienne.

Dans ce travail d’évangélisation, la communauté ecclésiale devrait être clairement marquée par des initiatives pastorales, spécialement en envoyant des missionnaires, laïcs ou religieux, pour vivre dans les banlieues des villes et à l’intérieur du pays, pour entrer en dialogue avec chacun dans un esprit de compréhension et de délicate charité. D’un autre côté, si les personnes qu’ils rencontrent vivent dans la pauvreté, il est nécessaire de les aider, comme le faisaient les premières communautés chrétiennes, en pratiquant la solidarité et en leur faisant sentir qu’elles sont vraiment aimées. Les pauvres qui vivent dans les banlieues des villes ou les campagnes ont besoin de sentir que l’Église est proche d’eux, répondant à leurs besoins les plus urgents, défendant leurs droits et travaillant avec eux à bâtir une société fondée sur la justice et la paix. L’Évangile est adressé tout spécialement aux pauvres et l’évêque, prenant exemple sur le Bon Pasteur, doit particulièrement s’inquiéter de leur offrir la consolation de la foi, sans oublier leur besoin en « pain matériel ». Comme j’ai voulu le souligner dans l’encyclique Deus Caritas est, « l’Église ne peut pas négliger le service de la charité, de même qu’elle ne peut négliger les Sacrements ni la Parole » (n° 22).

Le vie sacramentelle

La vie sacramentelle, spécialement dans la confession et l’eucharistie, prend ici une importance particulière. Comme pasteurs, votre première tâche consiste à vous assurer que les fidèles participent à la vie eucharistique et au sacrement de réconciliation. Vous devez être vigilants et vous assurer que la confession et l’absolution des péchés se font ordinairement de manière individuelle, dans la mesure où le péché lui-même est quelque chose de profondément personnel. (cf. exhortation apostolique post-synodale Reconciliatio et Paenitentia 31, III) Seule une impossibilité morale ou physique exempte le fidèle de cette forme de confession, auxquels cas la réconciliation peut être obtenue par d’autres moyens (cf. CODE DE DROIT CANONIQUE, canon 960, Compendium du Catéchisme de l'Eglise catholique, n° 311). Il est approprié, par conséquent, d’enseigner aux prêtres la pratique d’une disponibilité généreuse pour accueillir les fidèles qui ont recours au sacrement de la miséricorde de Dieu (cf. lettre apostolique Misericordia Dei, n° 2).

Fidélité au propos de l’Évangile (l’intégrité de l’Évangile du Christ), aimer Dieu et son prochain, évitant toute vision réductrice ou erronée de la mission qui leur est confiée.

4. Repartir du Christ dans tous les domaines de l’activité missionnaire ; redécouvrir en Jésus l’amour et le salut que nous donne le Père à travers l’Esprit saint : telle est la substance, la racine de la mission épiscopale qui fait de l’évêque le premier responsable de la catéchèse dans son diocèse. En effet, il lui revient de diriger la catéchèse, en s’entourant lui-même de collaborateurs compétents et dignes de foi. Il est donc clair que la tâche du catéchiste ne consiste pas seulement à communiquer une expérience de foi ; il doit être plutôt - sous la direction du Pasteur – un authentique héraut de la vérité révélée. La foi est un voyage guidé par l’Esprit saint qui peut être résumé en deux mots : conversion et mise à la suite du Christ. Dans la tradition chrétienne, ces deux mots indiquent clairement que la foi dans le Christ implique un chemin de vie fondé sur le double commandement d’aimer Dieu et son prochain – et ils expriment aussi la dimension sociale de la vie.

La vérité présuppose une claire compréhension du message de Jésus transmis au moyen d’un langage intelligible, inculturé, qui doit néanmoins rester fidèle au propos de l’Évangile. En cette époque, il y a un besoin urgent d’une compréhension adéquate de la foi comme elle est présentée dans le Catéchisme de l’Église Catholique et son Compendium. L’éducation aux vertus chrétiennes personnelles et sociales est aussi une part essentielle de la catéchèse, comme éducation à la responsabilité sociale. C’est précisément parce que la foi, la vie et la célébration de la sainte liturgie – la source de la foi et de la vie – sont inséparables qu’il est nécessaire d’appliquer plus correctement les principes liturgiques définis par le Second Concile du Vatican, ainsi que ceux contenus dans le Directoire pour le ministère pastoral des évêques (cf. n° 145-151) afin de restaurer le caractère sacré de la liturgie. C’est dans cette perspective que mon Vénérable prédécesseur sur la Chaire de Pierre, Jean-Paul II, avait souhaité « lancer un vigoureux appel pour que, dans la Célébration eucharistique, les normes liturgiques soient observées avec une grande fidélité (…) La liturgie n'est jamais la propriété privée de quelqu'un, ni du célébrant, ni de la communauté dans laquelle les Mystères sont célébrés » (Ecclesia De Eucharistia n° 52). Pour les évêques, qui sont les « modérateurs de la vie liturgique de l’Église », redécouvrir et apprécier l’obéissance aux normes liturgiques est une forme de témoignage de l’Église, une et universelle, qui préside à la charité.

5. Il faut franchir un pas dans la qualité de la vie chrétienne du peuple, afin qu’il puisse témoigner de sa foi de manière claire et transparente. Cette foi, quand elle est célébrée et partagée dans la liturgie et la charité, nourrit et revivifie la communauté des disciples du Seigneur qui s’édifient eux-mêmes comme Église missionnaire et prophétique. L’épiscopat brésilien a une impressionnante structure fondée sur des statuts révisés et plus facilement applicables qui visent plus directement au bien de l’Église. Le pape est venu au Brésil pour demander que, selon les mots de Dieu, tous ses vénérables frères dans l’épiscopat deviennent réellement des messagers du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent au Christ (cf. Épître aux Hébreux 5, 10). Si nous restons fidèles à notre engagement solennel comme successeurs des Apôtres, nous, pasteurs, devons être de fidèles serviteurs de la Parole, évitant toute vision réductrice ou erronée de la mission qui nous est confiée. Il n’est pas suffisant de regarder la réalité uniquement du point de vue de la foi personnelle, rappelle Benoît XVI ; nous devons travailler avec l’Évangile dans nos mains et ancrés nous-mêmes dans l’authentique héritage de la Tradition apostolique, libres de toute interprétation motivée par des idéologies rationalistes.

En effet, « dans les Églises particulières, il est de la responsabilité de l’évêque de garder et d’interpréter la Parole de Dieu et de poser des jugements d’autorité sur ce qui est ou non conforme avec elle » (Congrégation pour la Doctrine de la foi, Instruction sur la vocation ecclésiale du théologien, n° 19). Comme premier Maître de la foi et de la doctrine, l’évêque comptera sur la collaboration du théologien qui, en vue « d’être fidèle à son rôle au service de la vérité, doit prendre en compte la propre mission du Magistère et collaborer avec lui » (ibid, n° 20). Le devoir de préserver le dépôt de la foi et de sauvegarder l’unité demande une stricte vigilance afin que le dépôt de la foi soit « conservé et transmis fidèlement et que les positions particulières soient unifiées dans l’intégrité de l’Évangile du Christ » (Directoire pour le ministère pastoral des évêques, n° 126).

Ceci, donc, est une énorme responsabilité que vous devez assumer comme formateurs de votre peuple, et spécialement des prêtres et religieux sous votre responsabilité. Ils sont vos fidèles coopérateurs. J’ai conscience de votre engagement à ouvrir des chemins pour former de nouvelles vocations à la prêtrise et à la vie religieuse. La formation théologique, aussi bien que l’éducation aux sciences sacrées, doit être constamment mise à jour, mais cela doit toujours se faire en accord avec le Magistère authentique de l’Église.

A propos des vocations

J’en appelle à votre zèle sacerdotal et à votre sens du discernement vocationnel, spécialement en ce qu’il saura vous conduire à amener à sa perfection la formation spirituelle, psychologique et affective, intellectuelle et pastorale nécessaire pour préparer les jeunes gens à un service mûr et généreux au service de l’Église. Une bonne et assidue direction spirituelle est indispensable pour stimuler la croissance humaine et éliminer le risque de s’égarer dans le domaine de la sexualité. Gardez toujours à l’esprit que le célibat sacerdotal « est un don que l'Église a reçu et sur lequel elle veut veiller, convaincue qu'il est un bien pour elle-même et pour le monde » (Directoire sur le ministère et la vie des prêtres, n° 57).

Je voudrais aussi vous recommander les communautés religieuses qui jouent un rôle si important dans la vie de vos diocèses. Elles offrent leur propre et précieuse contribution car « les dons de la grâce sont variés, mais c'est toujours le même Esprit » (Première épître aux Corinthiens 12, 4). L’Église ne peut pas ne pas manifester sa joie et sa gratitude envers tous les religieux et religieuses qui travaillent dans les universités, les écoles, les hôpitaux et les autres œuvres et institutions.

L’œcuménisme et le principal terrain de collaboration

6. Je sais le dynamisme de vos assemblées et les efforts mis en œuvre pour développer de nombreux plans pastoraux qui donnent la priorité à la formation du clergé et de ceux qui les assistent dans leur travail pastoral. Certains d’entre vous ont encouragé des mouvements d’évangélisation pour faciliter le regroupement de fidèles dans une certaine ligne d’action. Le Successeur de Pierre compte sur vous pour vous assurer que la préparation que vous leur donnez soit toujours basée sur une spiritualité de communion et de fidélité au Siège de Pierre, afin que le travail de l’Esprit ne soit pas vain. En effet, l’intégrité de la foi, de même que la discipline ecclésiastique, est et doit toujours être un domaine qui requiert un regard attentif de votre part, spécialement quand sont prises en compte les conséquences qu’« il n’y a qu’une seule foi et un »seul baptême ».

Comme vous le savez, parmi les nombreux documents traitant de l’unité des chrétiens, il y a le Directoire pour l'oecuménisme publié par le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. L’œcuménisme, vu comme la recherche de l’unité entre chrétiens, est devenu à notre époque, marquée par la rencontre des cultures et le défi du sécularisme, une des tâches les plus urgentes de l’Église catholique. Par conséquent, étant donnée la croissance rapide du nombre de nouvelles dénominations chrétiennes, et spécialement certaines formes souvent agressives de prosélytisme, le travail œcuménique est devenu plus complexe. Dans ce contexte, une bonne formation historique et doctrinale est absolument essentielle, qui entraînera un nécessaire discernement et conduira à une meilleure compréhension de l’identité spécifique de ces communautés, des éléments qui les divisent, et des élément qui peuvent mener sur la route d’une plus grande unité. Le principal terrain de collaboration devrait être la défense des valeurs morales, transmises par la tradition biblique, contre les forces culturelles relativistes et consuméristes qui tentent de les détruire. Un autre domaine est la foi en Dieu Créateur et en Jésus-Christ son Fils incarné. Plus que tout, qu’il y ait toujours le principe de l’amour fraternel et la quête de la compréhension mutuelle et du rapprochement. Nous devons toujours avoir à l’esprit la défense de la foi de notre peuple, le confirmant dans la certitude joyeuse que « l’unique Église du Christ (…) subsiste dans l’Église catholique qui est gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques en communion avec lui » (Lumen Gentium n° 8).

Dans ce sens, à travers le Conseil national des Églises chrétiennes, vous devez être capables d’un dialogue œcuménique franc, vous engageant au plein respect des autres confessions religieuses qui souhaitent rester en contact avec l’Église catholique qui est au Brésil.

La recherche de nouvelles solutions face à la précarité et aux inégalités

7. Il n’est pas nouveau de dire que votre pays est confronté à un déficit historique de son développement social dont les effets extrêmes peuvent être constatés dans le grand nombre de Brésiliens qui vivent dans le besoin et les grandes inégalités de revenus. C’est votre tâche, mes chers frères, en tant que hiérarchie du Peuple de Dieu, de promouvoir la recherche de nouvelles solutions imprégnées de l’esprit chrétien. Une vision de l’économie et des problèmes sociaux dans la perspective de la doctrine sociale de l'Eglise nous amènerait à considérer les choses du point de vue de la dignité humaine, qui transcende la simple interaction des facteurs économiques. D’où la nécessité de travailler inlassablement à former les politiciens, et tous les Brésiliens qui ont une certaine influence, petite ou grande, et tous les acteurs de la société, afin qu’ils assument pleinement leurs responsabilités et apprennent à donner à l’économie un visage réellement humain et compatissant.

Un authentique esprit de sincérité et d’honnêteté chez les politiciens et les milieux d’affaires est nécessaire. Ceux qui ont un rôle dirigeant dans la société doivent essayer de mesurer les conséquences sociales – directes et indirectes, à court et à long terme – de leurs propres décisions, en agissant toujours selon le critère du bien commun plutôt que de la simple recherche du profit personnel.

8. S’il plaît à Dieu, chers frères, nous trouverons d’autres occasions d’approfondir les questions qui interpellent notre sollicitude pastorale commune. Pour aujourd’hui, j’ai voulu, de manière sans doute non exhaustive, exposer les thèmes les plus importants qui s’imposent à ma considération de pasteur de l’Église universelle. Je vous fais part de mon encouragement affectueux, qui est aussi une supplication fraternelle et sincère : puissiez-vous poursuivre votre tâche et travailler toujours, comme vous le faites déjà, dans la concorde, en ayant pour fondement une communion qui, dans l’Eucharistie, trouve son point culminant et sa source inextinguible. Je vous confie tous à la très sainte Vierge Marie, mère du Christ et mère de l’Église, et du fond du cœur j’adresse à chacun de vous et à vos communautés respectives ma bénédiction apostolique.

Rencontre du saint-Père Benoît XVI avec les Évêques dans la Cathédrale de Sao Paulo
Texte original en portugais, traduction en italien et anglais: VIAGGIO APOSTOLICO DI SUA SANTITÀ BENEDETTO XVI IN BRASILE

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Sources:  www.vatican.va - E.S.M.

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Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 12.05.2007 - BENOÎT XVI - Table Brésil - Evêques

 

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