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La liturgie fait déjà briller la lumière du ciel sur la terre
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Le 31 mars 2025 -
E.S.M.
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Saint Augustin disait de la liturgie qu'elle n'était plus
faite, telle notre vie ici-bas, de besoins et de nécessités, mais de
la liberté de l'offrande et du don. La liturgie, en suscitant en
nous un authentique esprit d'enfance, une réceptivité à cette
grandeur à venir qui n'est pas accomplie dans la vie adulte, serait
la forme concrète de l'espérance qui, par anticipation, vit déjà la
vie véritable - vie de liberté, d'union intime avec Dieu et
d'ouverture à l'autre.
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25 janvier 2010: Benoît XVI -
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1- La place de la liturgie dans la vie humaine.
Dans le grand mouvement de renouveau liturgique des
années 1920, certains liturgistes eurent l'idée d'analyser la liturgie en
termes de jeu. La liturgie et le jeu ont tous deux leurs règles, bâtissent
leur réalité, à laquelle sont associés tous les participants aussi longtemps
que dure le «jeu». Tout en ayant un sens, ils relèvent de la gratuité et
possèdent ainsi une vertu thérapeutique, voire libératrice. L'un et l'autre
nous sortent d'un univers centré sur l'efficacité et les résultats, pour
nous ouvrir à un monde sans autre finalité que lui-même. Nous arrachant
pendant quelques instants aux préoccupations de notre vie, ils nous
proposent un ailleurs, une oasis de liberté, où il nous est permis, un bref
instant, de laisser sans pression et sans contrainte couler notre existence
- une évasion bienvenue de notre quotidien et de son poids.
Cette comparaison rafraîchit sans doute notre vision de
la liturgie et nous en donne quelques éléments importants : elle est bien le
lieu d'une autre réalité, d'un «ailleurs», d'un espace de liberté. Cela dit,
cette mise en relation tourne court par le fait qu'elle ne se préoccupe pas
de savoir à quoi nous jouons, ni que le jeu, tel que nous le connaissons
aujourd'hui avec ses contraintes et ses rivalités, ne reste pas longtemps un
monde « en parallèle » mais s'intègre très vite à la réalité de notre monode
quotidien, cessant d'offrir un espace préservé et régénérateur.
Un autre volet de cette théorie du jeu me paraît plus riche
de sens et nous rapproche davantage de l'essence de la liturgie. Il s'agit
de l'activité ludique de l'enfant. Par maints côtés, celle-ci apparaît comme
une anticipation, un exercice préparatoire à la vie adulte, sans le poids ni
la gravité de celle-ci. Envisagée ainsi, la liturgie nous rappellerait que,
face à cette vie autre vers laquelle nous tendons, nous restons tous des
enfants, ou en tout cas devrions le rester. Car la liturgie elle aussi est
un exercice préparatoire, mais d'une nature particulière de par l'objet de
son anticipation: elle est le prélude à la vie future,
à la vie éternelle, dont saint Augustin disait qu'elle n'était plus
faite, telle notre vie ici-bas, de besoins et de nécessités, mais de la
liberté de l'offrande et du don. La liturgie, en suscitant en nous un
authentique esprit d'enfance, une réceptivité à cette
grandeur à venir qui n'est pas accomplie dans la vie adulte, serait
la forme concrète de l'espérance qui, par anticipation, vit déjà la vie
véritable - vie de liberté, d'union intime avec Dieu et d'ouverture à
l'autre. Elle marquerait ainsi notre existence quotidienne, en apparence si
"réelle", du signe annonciateur de notre future liberté et, traversant nos
barrières et nos contraintes, ferait déjà briller la lumière du ciel sur la
terre.
Cette fonction de la liturgie la démarque fondamentalement du
jeu proprement dit, lequel garde la nostalgie, jamais comblée, d'un jeu «
véritable », d'un monde tout autre où ordre et liberté coïncideraient. En
fait, le seul jeu qu'il serait justifié de mettre en relation avec la
liturgie et qui permettrait de comprendre la réalité qu'elle «met en jeu»
serait le «jeu divin de la sagesse» dont parle
la Bible.
Pour intéressante qu'elle soit, l'hypothèse que nous ont
proposée ces liturgistes nous laisse insatisfaits, du fait qu'elle laisse de
côté, ou dans le vague, des éléments essentiels. La «vie future», par
exemple, n'est pas définie, pas plus que la référence à Dieu, sans laquelle
la réalité de cette vie future reste un postulat. De plus, elle ne nous
offre pas de réponses aux questions essentielles qui nous préoccupent:
qu'est-ce que la liturgie ? Quelle est la nature de ce qui s'y déroule ? Sur
quel plan de réalité nous place-t-elle? Pour asseoir et développer ma
réflexion, et me doter d'outils d'interprétation plus rigoureux, j'ai choisi
pour ma part une base plus concrète, celle des textes bibliques,
principalement ceux qui traitent de l'Exode du peuple hébreux, des
fondements de la loi mosaïque et des bases du culte d'Israël.
Plongeons-nous d'abord dans le contexte de l'Exode et
examinons les raisons qui motivent la sortie d'Egypte. L'une est bien
entendu d'atteindre la Terre promise, ce pays où les fils d'Israël pourront
enfin vivre sur leur propre sol, dans des frontières sûres, comme un peuple
à part entière, libre et indépendant. L'autre s'exprime sous la forme d'un
ordre de Dieu à Pharaon : Laisse partir mon peuple, qu'il me rende un culte
dans le désert (Ex 7, 16), une injonction que le texte reprend quatre fois,
pratiquement sans variation (Ex 7, 26 ; 9, 1 ; 9, 13 ; 10, 3). Au fur et à
mesure des confrontations entre le Pharaon, Moïse et Aaron, les modalités de
ce culte exigé par Dieu se précisent. Dans un premier temps, le Pharaon se
montre relativement ouvert à la demande de Moïse, puisqu'elle se limite pour
lui à la liberté de culte, qu'il est prêt à accorder: Vous pouvez sacrifier
à votre Dieu, mais dans le pays! (Ex 8, 2l). Moïse insiste : c'est à trois
jours de marche dans le désert que nous devons aller sacrifier à Yahvé notre
Dieu, comme il nous l'a enjoint (8, 23). Après que de nouvelles plaies se
sont abattues sur l'Egypte, Pharaon accepte, tout en exigeant que les femmes
et les enfants, ainsi que le bétail, restent en Egypte, suivant la pratique
en cours qui veut que seuls les hommes participent activement au culte. Les
négociations se poursuivent; pourtant, le troisième et généreux compromis du
Pharaon qui laisse partir femmes et enfants : Allez rendre un culte à Yahvé,
mais votre bétail, petit et gros, devra rester ici. Vos enfants même
pourront vous accompagner (10, 24) sera lui aussi repoussé. Moïse exige que
tout le bétail les suive, nos troupeaux, eux aussi, nous accompagneront, et
pas une tête ne restera ici, car c'est de nos troupeaux qu'il nous faudra
pourvoir au culte de Yahvé, notre Dieu ; et nous-mêmes, jusqu'à notre
arrivée là-bas, nous ne saurons quel culte lui rendre. (10, 26.)
Ce "bras de fer"
prolongé, entre Pharaon et Moïse, nous montre l'importance de l'enjeu. Il
fait apparaître surtout que la manière dont le culte doit être rendu n'est
pas matière à compromis : la liturgie tire sa mesure et son ordonnance de
Dieu même et de sa révélation.
Dans tout cela, nulle question de Terre promise; l'objectif de l'Exode
semble être l'adoration, dans la forme liturgique fixée par Dieu. Ainsi
Israël se met en route, non pour devenir un peuple comme les autres, mais
pour servir et adorer Dieu. On pourra bien sûr objecter que ce but, objet
des négociations avec le Pharaon, était un choix purement tactique -
l'unique objectif n'ayant pas été le culte mais la terre, qui représente le
véritable contenu des promesses d'Abraham. Une telle interprétation ne
rendrait pas justice, me semble-t-il, à la gravité qui habite ces textes.
L'opposition entre terre et culte n'a pas de sens : si la terre est donnée,
c'est pour devenir un lieu où adorer le Vrai Dieu. La seule possession du
sol, la simple autonomie nationale abaisserait Israël au rang de tous les
autres peuples. Viser un tel but serait méconnaître le statut d'exception du
peuple élu. Toute l'histoire déroulée dans les livres des Juges et des Rois,
puis reprise et interprétée dans les Chroniques, démontre précisément que le
sol en tant que tel reste un bien indéterminé, qui ne deviendra don
véritable, fruit réel de la promesse, que si Dieu y règne. Alors la terre
promise, bien plus qu'un État autonome, sera cet espace d'obéissance où
l'existence humaine peut s'épanouir conformément au dessein et à la volonté
de Dieu.
Un retour au texte nous permet de préciser le rapport entre les deux buts de
l'Exode. Israël en chemin ne découvre pas au bout de trois jours le
sacrifice que Dieu exige de lui (ce que suggèrent les entretiens avec le
Pharaon), mais après un cheminement préparatoire de trois mois, où enfin les
enfants d'Israël atteignirent le désert du Sinaï (Ex 19, 1). Là, au
troisième jour, Dieu descend sur le sommet de la montagne (19, 16-20), parle
à son peuple, lui révèle sa volonté dans les dix commandements (20, 1-17)
puis, à travers Moïse, fait alliance avec lui (Ex 24). Le but du cheminement
dans le désert, tel qu'il a été présenté au Pharaon, est atteint : Israël a
appris à adorer Dieu de la façon voulue par Lui. Cette adoration lui est
rendue principalement dans une «liturgie», c'est-à-dire une forme de culte
minutieusement réglée. Mais elle ne se limite pas à cela:
la vie en
conformité à la volonté de Dieu en fait également partie et en est
l'indispensable composante.
En effet le peuple, au Sinaï, ne reçoit pas seulement des instructions
précises au sujet du culte, mais encore un ensemble très complet de règles
légales et éthiques. Ce sera la «Loi», qui fera d'Israël un
peuple à part entière. Sans un fondement légal commun qui le garantit de
l'anarchie, un peuple en effet ne peut exister, car une vie sans loi
équivaut à une vie sans liberté. En liant intimement les trois composantes
culte, loi et éthique, le règlement de l'alliance du Sinaï manifeste une
relation essentielle et indispensable entre ces trois ordres.(1) Une justice
sans morale devient injustice; de même qu'une
morale et une justice qui ne font pas référence à Dieu dégradent l'homme, parce qu'elles le privent de sa
mesure la plus exigeante, de ses possibilités les plus hautes, en lui
barrant le regard sur l'infini et l'éternel. Cette apparente libération
soumet l'homme à la dictature des majorités régnantes, à des mesures
humaines arbitraires, qui finalement ne peuvent que lui faire violence.
Nous voici en mesure d'apporter une première réponse à la question de
l'essence du culte et de la liturgie: un ordre social qui ne connaît pas
Dieu diminue l'homme. Culte et justice ne peuvent être totalement dissociés
: Dieu a un droit sur la réponse de l'homme, sur l'homme lui-même, et là où
cette exigence n'est plus reconnue et disparaît, l'ordre du droit humain
s'effondre à son tour, parce qu'il lui manque la pierre angulaire, soutien
de tout l'édifice.
À cet égard, l'événement du Sinaï n'est pas une simple halte sur le chemin
de la Terre promise, il en est l'étape indispensable. Il enracine Israël
dans une terre intérieure qui seule fera de la terre extérieure une réalité.
Ayant reçu, dans l'Alliance, la « forme » de vie qui l'a constitué en peuple
de Dieu, Israël a trouvé accès à la terre promise. Dans la mesure où cette
relation intérieure se perd, la relation à la terre elle aussi s'altère.
Chaque fois qu'Israël se détourne de la juste adoration, abandonne Dieu pour
des idoles - les puissances et les valeurs de ce monde -, il perd sa
liberté. Lorsque la perte de la Loi est totale, elle entraîne l'expulsion et
l'exil.
(1) C'est là la grandeur de l'alliance du Sinaï, mais aussi sa limitation, comme
il s'est avéré dans le passage d'Israël à l'Église des Gentils, quand ce
tissu allait se défaire pour donner lieu à des formes juridiques et des
structures politiques diverses - cette nécessaire séparation conduisant
finalement, aux temps modernes, à la sécularisation totale du droit, et à la
volonté de se passer complètement de la référence à Dieu dans son
élaboration.
On voit donc à quel point le culte divin, la liberté de pouvoir adorer Dieu
comme il l'exige, qui apparaît au Pharaon comme le seul but de l'Exode, en
est véritablement le but essentiel. Cette évidence traverse le Pentateuque.
Ce « canon dans le canon », cœur de la Bible d'Israël, qui se déroule
entièrement en dehors de la Terre sainte, se termine en bordure du désert, «
au-delà du Jourdain». Là, Moïse récapitule une fois encore le message du
Sinaï. Il rappelle que la liberté et la cohésion de la communauté d'Israël
dans la Terre promise sont subordonnées à son adhésion à la loi de Dieu,
laquelle ordonne les affaires humaines dans leur juste perspective, celle de
réalités qui prennent leur origine et trouvent leur finalité en Dieu.
Nous découvrons ainsi que le «culte», considéré
dans toute son ampleur, dépasse l'acte liturgique. Il embrasse l'ordonnance
de l'existence humaine dans son entier, au sens où l'évoque
saint Irénée : « La gloire de Dieu
c'est l'homme vivant, mais la vie de l'homme est la vision de Dieu » (Adv. Haer. IV 20, 7).
C'est la vie même de l'homme, l'homme vivant, l'homme
juste, qui constitue l'adoration, le véritable culte rendu à Dieu.
Toutefois, l'existence de l'homme ne devient vie que si elle tire sa forme
du regard qu'il porte sur Dieu. Le rôle du culte est précisément de nous
faire entrer dans ce regard et de nous conduire à vivre de cette vie qui
glorifie Dieu. (Benoît
XVI présente Saint Irénée de Lyon)
Nous nous demandions sur quel plan de réalité se situe la liturgie. Posons
d'abord que l'homme qui écarte Dieu du concept de réalité n'est un réaliste
qu'en apparence, puisqu'il s'abstrait de Celui en qui nous avons la vie, le
mouvement et l'être (Ac 17, 28). Le rapport à Dieu détermine tous les
rapports, ceux des hommes entre eux et ceux des hommes avec le reste de la
Création. L'adoration, qui nous relie à Dieu, est donc constitutive de
l'existence humaine. Elle l'est d'autant plus qu'elle permet à l'homme de
dépasser sa vie quotidienne, de participer déjà à la façon d'exister «du
ciel», du monde de Dieu. En ce sens, la liturgie anticipe la vie future - ce
que nous évoquions à propos du jeu de l'enfant - et donne sa véritable
envergure à la vie présente. Sans cette ouverture vers le ciel, notre vie ne
serait qu'une existence emmurée et vide.
Remarquons que l'on ne trouve pas de société dépourvue de toute forme de
culte. Même les systèmes résolument athées et matérialistes créent leurs
propres formes cultuelles, dont l'étalage emphatique ne parvient d'ailleurs
pas à cacher l'inanité. En effet, l'homme ne peut simplement « fabriquer» un
culte. Rappelons-nous ce que Moïse dit à Pharaon: nous ne saurons quel culte
lui rendre (Ex 10, 26), qui exprime la loi fondamentale de toute liturgie.
Si Dieu ne se révèle pas, l'homme n'étreint qu'un espace vide. Il peut, il
est vrai, suivre l'intuition du divin inscrite en son for intérieur et
construire des autels « au dieu inconnu » (cf. Ac 17, 23) ; il peut tendre
vers Dieu mentalement, s'en approcher à tâtons. Toutefois la véritable
liturgie demande que Dieu réponde et montre de quelle façon nous pouvons
l'adorer; elle présuppose la présence concrète de l'Autre qui, en se
révélant à nous, nous montre l'orientation de notre propre existence - en un
mot, la liturgie implique une forme d'institution.
Dans l'Ancien Testament, plusieurs épisodes témoignent clairement du
caractère non arbitraire de la liturgie, mais le plus dramatique et le plus
explicite est de loin le culte du veau d'or - du jeune taureau plus
précisément. Dirigé par le Grand Prêtre Aaron, ce culte n'est pas destiné à
honorer une divinité païenne, comme il pourrait le suggérer. C'est un
exemple d'apostasie plus subtil, qui ne conduit pas directement de Dieu vers
un faux dieu. Tout au contraire, le peuple se propose de glorifier le Dieu
qui a conduit Israël hors d'Egypte, convaincu de pouvoir représenter
adéquatement sa puissance mystérieuse sous la forme d'un jeune taureau.
Apparemment tout est correct, y compris le rituel sans doute accompli dans
les règles. Et pourtant il s'agit bien d'un abandon de Dieu. Plus que
l'évidente violation de l'interdiction de l'image, l'apostasie concerne un
autre aspect, moins perceptible. Elle tient au fait que le peuple, ne
supportant plus que Dieu soit invisible, lointain, mystérieux, le met à son
niveau, le fait descendre dans le tangible. Un tel culte ne sert donc plus à
élever l'homme vers Dieu mais à abaisser Celui-ci au niveau de l'humain, à
rendre Dieu accessible n'importe où, n'importe quand. En apparence l'homme
adore Dieu, en réalité il le manipule et se place au-dessus de lui. C'est là
que le culte du veau d'or cache son apostasie: c'est un culte auto-généré,
engendré par un sentiment de toute-puissance. Quand l'absence de Moïse se
prolonge, que Dieu lui-même devient inaccessible, cette auto-célébration
donne à la communauté sa garantie d'exister. Très éloignée de l'adoration de
Dieu, cette danse autour du veau d'or est une ronde fermée sur elle-même, le
symbole d'un culte qui se cherche et se termine en un acte de banale
autosatisfaction.
Le récit du veau d'or constitue sans nul doute un avertissement : il
dissuade de toute forme de culte arbitraire et égocentrique, où il ne s'agit
finalement plus de s'approcher de Dieu mais de se fabriquer de toutes pièces
un monde alternatif. À ce stade, la liturgie n'est plus qu'un jeu vide de
contenu. Pire encore, c'est une apostasie sous le manteau du sacré. Que
peut-il en résulter, si ce n'est un sentiment de frustration, une sensation
de vide - très éloignés de l'expérience libératrice qui toujours se produit
lors de la véritable rencontre avec le Dieu vivant.
A suivre
3) L'existence créée n'est pas négative en soi, elle n'est pas le résultat de la chute
4) La paix de l'univers par la réconciliation avec Dieu
5) Peut-il y avoir une autre sainteté que l'imitation du Christ ?
Les
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Sources :Texte original des écrits du Saint Père Benoit
XVI -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 31.03.25
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