Benoît XVI : les prêtres sont un don
de Dieu pour l'Église |
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Le 30 septembre 2008 - (E.S.M.) -
Un article de Maître Tremolet de Villers au sujet du renvoi du curé de
sa paroisse en Corse a suscité d'abondantes réactions. Nombreux sont les
diocèses de France à vivre ce désert spirituel organisé.
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Maître
Jacques Tremolet de Villers, avocat, écrivain
Benoît XVI : les prêtres sont un don de Dieu pour l'Église
L'Église a apporté au monde la liberté et l'unité, en
distinguant le spirituel et le temporel
Donnez-nous des prêtres
Maître Jacques Tremolet de Villers
Le 30 septembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Le célèbre avocat lance un appel à nos évêques, pour qu'ils remplissent une
de leur mission principale : nous donner de saints
prêtres !
L'évêque de la Corse ayant décidé d'enlever de nos paroisses de montagne, au
centre de la Corse, notre curé, et, avec lui, les sacrements, et, dans
l'église du village, la présence de Notre Seigneur, j'ai écrit, dans le
quotidien Présent, le récit de cette mise à mort administrative et
ecclésiale de l'âme corse. Les réactions à cette déploration ont été si
nombreuses et si variées qu' elles me plongent dans une réflexion seconde.
« Les fossoyeurs de la foi »
Ce que nous vivons dans notre île a déjà été expérimenté, à de nombreuses
reprises, dans d'autres diocèses de France : réunion de fidèles sans prêtre
(Adap), le prêtre étant
contraint de rester dans son presbytère pour ne pas gêner l'expérience,
obsèques confiées à des laïcs — « maintenant, place à l'accordéon, car la
défunte aimait bien çà ! » —, désert spirituel organisé, voulu,
scientifiquement étendu, par ceux que le cardinal Daniélou appelait « les
fossoyeurs de la foi ».
En recensant les témoignages, en récupérant les informations - en faisant un
dossier, en somme - une interrogation surgit, qui s'impose avec la force de
l'évidence : et si cette fameuse « crise des vocations », au lieu d'être
combattue, avait été, au contraire, exploitée ? « Le Christ appelle toujours
les jeunes au bord de la Seine », disait au Parc des Princes, lors de sa
première venue en France, Jean-Paul II le Grand. Et les jeunes gens
entendent son appel, mais il y a eu, et il y a toujours - comme un
terrifiant mystère d'iniquité - entre le Christ et les jeunes gens, les
filtres, les écrans et les parois étanches dressés par certains hommes
d'Église, loups déguisés en pasteurs. La fonction de l'ivraie est d'étouffer
le bon grain. l'idée des «
Journées mondiales de la jeunesse » n' était pas
étrangère au désir du pape de percer ces murs, d'ouvrir les portes et de
laisser l'Esprit souffler où il veut.
[ndlr
: En échos à la voix du Saint-Père Benoît XVI
(en
la fête de St Jean Chrysostome - Paris)
"permettez-moi - disait le pape - de lancer un appel confiant en la foi et
en la générosité des jeunes qui se posent la question de la vocation
religieuse ou sacerdotale :
n'ayez pas peur
! (...)
À ceux, parmi vous, que le Seigneur appelle à sa suite dans la
vocation sacerdotale ou religieuse, je voudrais redire tout le bonheur
qu'il y a à donner totalement sa vie pour le service de Dieu et des hommes,
confiait Benoît XVI. (en
la fête de la Croix Glorieuse
-
Lourdes)
Que les familles et les communautés
chrétiennes soient des lieux où puissent naître et s'épanouir de solides
vocations au service de l'Église et du monde ! (ibid)]
« Il n'y a pas de malheur des temps », disait Péguy, « car tous les temps
appartiennent à Dieu. Il n'y a que le malheur des clercs, car tous les
clercs, malheureusement, ne lui appartiennent pas. » Nous vivons à notre
heure, notre temps de trahison de certains clercs, et cette trahison, comme
toutes les trahisons, s'avance déguisée. Elle prend le masque trompeur d'une
fausse promotion des laïcs !
[ndlr :
On ne dira jamais assez, rappelait le pape Benoît XVI aux évêques de France, que le sacerdoce est indispensable à l'Église, dans
l'intérêt même du laïcat. Les prêtres sont un don de Dieu pour l'Église. Les
prêtres ne peuvent déléguer leurs fonctions aux fidèles en ce qui concerne
leurs missions propres.
(le
pape aux évêques de France -
Lourdes)]
La mission des laïcs
Peut-on imaginer méthodes plus inopportunes ? Plus décalées ? Plus
dépourvues desens ? Il saute aux yeux des moins avertis que le laïcat
catholique, depuis plus d'un siècle, est promu à autre chose qu'à singer le
prêtre. Il est placé - qu' il le veuille ou non - aux premières lignes d'une
lutte « contre la sécularisation de toutes choses ». Sa mission, immense et
surhumaine, a été rappelée, sans aucune dissonance, par tous les papes de
tous les temps, de Pie IX à Benoît XVI. Des figures aussi contrastées -
voire opposées dans leurs options temporelles - que Pie IX et Léon XIII,
saint Pie X et Pie XI, Pie XII et Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II, et
bien sûr Benoît XVI, ont, sur cette mission politique des laïcs, répété dans
les mêmes termes, la même évidence : le laïc n' a pas vocation à singer le
prêtre, mais à renouveler, par l'action qui découle de son état, la société
dans laquelle il vit. Il est l'homme du temporel chrétien, et ce n'est que
de façon occasionnelle, momentanée et jamais institutionnelle, qu' il peut,
non suppléer, mais aider le prêtre dans ses tâches spécifiquement
spirituelles. L'Église a apporté au monde la liberté et l'unité, en
distinguant, sans le séparer, le spirituel et le temporel, Dieu et César.
Par quel étrange cléricalisme, ces soi-disant pasteurs, qui se veulent
modernes et ne sont que ringards, veulent-ils transformer l'Église des
papes, des évêques, des prêtres et du peuple de Dieu en un capharnaüm de
commissions, associations, équipes, secteurs et zones ? Nous sommes devenus,
dans mon village, non plus des paroissiens mais des zonards ! Pendant que la
République laïque est vidée de ses cadres chrétiens dont la vocation serait
d'en faire, toujours selon le mot célèbre de Péguy, « notre royaume de
France » ?
Un laïcat éduqué et formé
Mais ces quelques rares pasteurs dévoyés sont le passé. Ils ne sont pas
l'Église de France. En tout cas, le laïcat, lui, éduqué, formé, ayant étudié
les encycliques pontificales, sans se rebeller, sans aucune insolence, avec
la tranquille autorité que lui donne la certitude d'être en communion avec
le Saint-Père, ose rappeler ces évêques à leur seule et vraie mission, en
leur disant : Donnez-nous des prêtres ! Donnez-nous de saints prêtres !
Donnez-nous de très saints prêtres ! Et nous mettrons notre joie à être
dociles à leur enseignement !
Jacques Tremolet de Villers
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Sources : Jacques Tremolet de Villers
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(E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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30.09.2008 -
T/Prêtres
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