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19 Avril 2005
 

L'avenir de l'Église dépend de la liturgie

Le 30 juillet 2024 - E.S.M. -  Le pontificat de Benoît XVI restera dans l'histoire parce que ce théologien cultivé et raffiné, certainement le plus significatif du XXe siècle, aura contribué à une réflexion plus sérieuse et, dirais-je, définitive sur la liturgie et ses conséquences dans la vie de l'Église. Extrait du livre publié par le Cardinal Robert Sarah "Il nous a tant donné".

Qui a vidé les églises ? - Pour agrandir l'image ► Cliquer  

 

L'avenir de l'Église dépend de la liturgie

  
(Texte publié dans Il Timone de février 2023)
 
    En tant que protagoniste et interprète suprême du Concile Vatican II et de ses documents, Benoît XVI a mûri la profonde conviction que « la liturgie est la source et le sommet de la vie de l'Église » (Sacrosanctum Concilium,10). Tout au long de sa continuelle réflexion théologique, cette conviction s'est accrue de plus en plus. Dans les années de maturité, il a pu écrire que l'avenir de l'Église dépend de la liturgie : « Que l'Église soit ou ne soit pas, cela dépend de la liturgie. » En effet, la présence crédible de l'Église dans le monde dépend de la façon dont elle vit cette relation vitale avec sa lex orandi. (« la loi de ce qui est prié [est] la loi de ce qui est cru » )
    La puissante réflexion théologique de Benoît XVI sur la lex credendi s'est entremêlée avec une réflexion non moins significative sur la lex orandi de l'Eglise. En tant que Pasteur de l'Église universelle, il a fait de son pontificat une liturgie continue, aussi bien dans les célébrations liturgiques que dans les différents moments où, par des paroles et des gestes, il était appelé à témoigner de la foi de l'Église et à l'annoncer. Son magistère a été imprégné par la liturgie célébrée et expliquée à la manière des anciens Pères de l'Église, qui transformaient chacune de leurs célébrations en une mystagogie vivante pour initier et former à la foi d'innombrables générations de chrétiens.
    Benoît XVI a compris qu'on ne peut séparer la foi reçue dans l'acte de croire de la foi exprimée dans la prière, et de la foi réalisée dans les œuvres de la vie. Il y a inséparabilité de la foi crue, de la foi priante et de la foi vécue. Il a essayé de nous faire comprendre que plus la foi se fait prière, plus elle est solide. Plus la foi se fait orante, dans la ligne de la tradition pérenne de l'Église, plus on y adhère avec rectitude et force
    Devenu Pontife et Pasteur universel de l'Église, Benoît XVI a rappelé à l'Église la beauté, la centralité et le caractère sacré de la liturgie dans la vie chrétienne, en particulier dans celle des prêtres. Une centralité qui est Présence, qui parle d'un Autre, du véritable Protagoniste de l'action liturgique, qui parle du véritable centre de l'Église et de sa liturgie, c'est-à-dire le Christ, Dieu incarné, Dieu présent parmi nous, et non pas l'homme ou la communauté.

Une réalité vécue

Benoît XVI s'approchait de la liturgie avec foi, étonnement, profond respect et sens du sacré, faisant percevoir qu'au cœur de sa démarche, il y avait une rencontre réelle et vraie avec Dieu, avec la Personne du Christ. Ceux qui participaient à ses célébrations percevaient cette expérience qu'il vivait et était capable de transmettre à des milliers de personnes présentes dans la basilique Saint-Pierre ou sur les places, dans les stades ou dans les parcs. Quand il célébrait, il faisait comprendre que la rencontre ne se réalisait pas à ce moment-là avec sa propre personne, mais avec la personne du Christ. Toutes ses liturgies, comme aussi de nombreux moments extra-liturgiques, exprimaient toujours cette rencontre avec le Christ. Il les vivait avec cette forme d'esprit qui rappelle ce que dit saint Paul : « Car ce n'est pas nous que nous prêchons, mais le Christ Jésus, Seigneur ; nous ne sommes, nous, que vos serviteurs, à cause de Jésus » (2 Co 4, 5). Nous pouvons sereinement affirmer que son œuvre évangélisatrice a été profondément théocentrique, christocentrique et pneumocentrique. Car pour Benoît XVI, la liturgie est aussi une participation à la prière du Christ, adressée au Père dans l'Esprit-Saint ; en elle, chaque prière chrétienne trouve son terme (Catéchisme de l'Église Catholique 1073).

    La liturgie réalise et manifeste l'Église comme signe visible de la communion de Dieu et des hommes à travers le Christ (Catéchisme de l'Église Catholique 1071). Le Christ au centre de son action apostolique. Le Christ au centre de la liturgie. Le Christ au centre de la vie.

Dirigés vers Lui

    Afin de souligner cette centralité essentielle pour la vie de l'Église et pour le culte du Seigneur, Benoît XVI a demandé qu'un crucifix soit placé au centre de l'autel, surtout quand la liturgie y est célébrée versus populum. Cette centralité, aimait-il à rappeler, appartient à l'essence de notre vie de chrétiens, de baptisés. « Pour moi, vivre c'est le Christ », affirme saint Paul. Car à l'origine de l'acte de foi il y a une Rencontre, l'adhésion à une Personne, celle du Christ. Benoît XVI nous a mis en garde contre le risque d'oublier cette centralité fondamentale et agissante de la primauté de Dieu, lorsque nous célébrons comme s'il n'existait pas, comme s'il n'était pas là, lorsque nous nous célébrons nous-mêmes, lorsque nous célébrons la communauté ou le célébrant.
    L'expérience des années post-conciliaires a mis en évidence les dommages qu'engendre une conception autoréférentielle de l'Église et de la liturgie. Au contraire, la dimension cultuelle et culturelle de la liturgie catholique est profondément centrée et orientée. Il est urgent pour nous de retrouver ce centre et cette orientation ! Je crois en effet que ce sera une question pressante qu'il nous faudra affronter et résoudre si nous ne voulons pas tomber dans l'insignifiance et accélérer davantage la désertification de nos églises et de nos liturgies, déjà abandonnées, surtout par les jeunes.

Une nouvelle génération

    Benoît XVI a été capable, de manière surprenante, d'attirer les jeunes, en leur faisant comprendre le caractère central du Christ et de sa divine présence dans la liturgie. Ce fut un très beau témoignage de voir tant de jeunes priant en silence au cours de l'adoration eucharistique des Journées Mondiales de la Jeunesse. De nombreux jeunes prêtres ont compris et admiré l'enseignement liturgique de Benoît XVI. Ils en ont donné un témoignage émouvant en participant en grand nombre à ses funérailles.
    Benoît XVI attirait parce qu'il semblait vouloir disparaître dans la liturgie pour que l'on ne voie que Jésus-Christ seul. Il y parlait toujours avec douceur et suavité sans blesser personne, mais en donnant les raisons de croire et en invitant à la conversion évangélique sans moralisme convenu, en plaçant le Christ au centre. En Benoît XVI, on voyait une personne qui s'était laissée attirer, impliquer et transformer par le Christ, qui est présent et qui nous rassemble dans la liturgie. C'est Lui qui nous convoque dans la liturgie, c'est en Lui que nous sommes unis et c'est par Lui que nous allons au monde pour annoncer aux frères la bonne nouvelle du Royaume de Dieu et pour répondre aux besoins des hommes : « Le Christ amour nous a unis », dit une hymne. Pour Benoît XVI, cette dimension spirituelle a été quotidienne dans sa vie de chrétien, de théologien et de pasteur.
    Il a remis à l'honneur la dimension de la sacralité dans la liturgie, s'opposant à certains sociologues et théologiens qui voudraient affirmer que, pour l'homme post-moderne, il n'y a définitivement plus d'espace sacré ni de sacralité parce que tout serait sacré. Mais quand tout est sacré, rien n'est plus sacré. Ce mode de  pensée a ouvert après elle les portes au relativisme et au nihilisme actuels, qui détruisent l'homme et la société de l'intérieur. Les hommes de notre temps, surtout les jeunes, ont aujourd'hui besoin d'être à nouveau initiés au caractère sacré du culte et de la vie. Ils en portent en eux, parfois de manière inexprimée, la profonde nostalgie.
    Benoît XVI avait commencé cette œuvre avec beaucoup de succès. Ce que certains adultes critiquaient, les jeunes l'admiraient, surtout les prêtres, les religieux et les séminaristes. Comme pour Jean-Paul II, nous pouvons dire qu'une génération inattendue de papaboys est née avec Benoît XVI. Il a conduit les jeunes sur des terrains complexes de réflexion avec la simplicité typique des grands, et je suis convaincu que son héritage sera grand pour le proche avenir de l'Église, et même qu'il grandira. Aujourd'hui, ceux qui, parmi les jeunes générations, se sentent dans l'Église avec profonde conviction, le doivent à Jean-Paul II et au pape Benoît XVI, qui sera de plus en plus présent maintenant qu'il n'est visiblement plus parmi nous.

Pour approfondir :
- Benoît XVI : ce qui était sacré pour les générations précédentes l'est pour nous

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Sources : Extraits de la deuxième partie  "Visage du pontificat" -  du cardinal Sarah -  E.S.M
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 30.07.2024

 

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