Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Catéchèse de Benoît XVI, dernières réflexions sur saint Augustin

 

Cité du Vatican, le 27 février 2008  - (E.S.M.) - L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée en deux moments distincts. Après avoir rejoint la salle Paul VI, le pape Benoît XVI a conclu aujourd'hui ses réflexions sur la figure et sur les œuvres de Saint Augustin.

Le pape Benoît XVI salle Paul VI

Catéchèse de Benoît XVI, dernières réflexions sur saint Augustin

Audience Générale

L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée en deux moments distincts : A 10h15, dans la Basilique du Vatican, le Saint Père Benoît XVI a rencontré des groupes de fidèles qui n'ont pas pu trouver de place dans la Salle des Audiences ; ensuite, le pape a tenu sa catéchèse hebdomadaire dans la Salle Paul VI .
Dans le discours en langue italienne Benoît XVI, en continuant le cycle de catéchèses sur les Pères Apostoliques, a conclu aujourd'hui ses réflexions sur la figure et sur les œuvres de Saint Augustin.

Texte intégral de la catéchèse du Saint-Père

Chers frères et sœurs,

Avec la rencontre d'aujourd'hui, je voudrais conclure la présentation de la figure de Saint Augustin. Après s'être arrêtés sur sa vie, sur ses œuvres et sur quelques aspects de sa pensée, aujourd'hui je voudrais revenir sur son histoire intérieure, qui en a fait un des plus grands convertis de l'histoire chrétienne. J'ai dédié tout particulièrement ma réflexion à son expérience pendant le pèlerinage que j'ai accompli à Pavie, l'année dernière, pour vénérer les dépouilles mortelles de ce Père de l'Église. De cette manière, j'ai voulu exprimer l'hommage de toute l'Église catholique, mais aussi lui montrer ma dévotion personnelle et toute ma reconnaissance vis-à-vis d'une figure à laquelle je me sens très lié pour le rôle qu'il a joué dans ma vie de théologien, de prêtre et de pasteur.

Aujourd'hui encore, il est possible de parcourir l'histoire de Saint Augustin grâce surtout aux Confessions, écrites en louange à Dieu et qui sont à l'origine d'une des formes littéraires les plus spécifiques de l'Occident, l'autobiographie, c'est-à-dire l'expression personnelle de la conscience de soi. Eh bien, celui qui s'approche de ce livre extraordinaire et fascinant, encore fort lu aujourd'hui, s'aperçoit facilement que la conversion d'Augustin n'a pas été soudaine ni pleinement réalisée dès le début, mais peut être définie plutôt comme un véritable chemin, qui reste un modèle pour chacun de nous. Cet itinéraire trouva certainement son point culminant par la conversion et ensuite par le baptême, mais ne s'acheva pas dans cette Veillée pascale de l'année 387, lorsqu'à Milan, le rhéteur africain fut baptisé par l'Évêque Ambroise. En effet, le chemin de conversion d'Augustin continua humblement jusqu'à la fin de sa vie, au point qu'on peut vraiment dire que ses différentes étapes - on peut en distinguer facilement trois - sont une unique et grande conversion.

Saint Augustin a été un chercheur passionné de la vérité : il l'a été dès le début et ensuite pour toute sa vie. La première étape de son chemin de conversion s'est réalisée précisément dans l'approche progressive au christianisme. En réalité, il avait reçu une éducation chrétienne de sa mère Monique, à laquelle il resta toujours très lié et, bien qu'il avait vécu pendant les années de sa jeunesse une vie assez dissipée, il ressentit toujours une profonde attirance pour le Christ, en ayant bu l'Amour pour le nom du Seigneur avec le lait maternel, comme il le souligne lui-même (cfr Confessions, III, 4, 8). Mais même sa philosophie, surtout celle inspirée par Platon, avait contribué à le rapprocher encore plus du Christ en lui manifestant l'existence du Logos, la raison créatrice. Les livres des philosophes lui indiquaient qu'il y a la raison, de laquelle vient ensuite tout le monde, mais ils ne lui disaient pas comment atteindre ce Logos, qui semblait ainsi lointain. Seulement la lecture des lettres de Saint Paul, dans la foi de l'Église catholique, lui révéla pleinement la vérité. Cette expérience fut synthétisée par Augustin dans une des pages les plus célèbres des Confessions : il raconte que, dans le tourment de ses réflexions, alors qu'il s'était retiré dans un jardin, entendit tout à coup une voix d'un enfant qui répétait une petite chanson, jamais entendue auparavant : tolle, lege, tolle, lege, « prends, lis, prends, lis » (VIII, 12.29). Il se rappela alors la conversion d'Antoine, père du monachisme, et avec hâte, il revint au code paulinien qu'il avait peu avant entre ses mains, l'ouvrit et son regard tomba sur le passage de l'épître aux Romains où l'Apôtre exhorte à abandonner les œuvres de la chair et à se revêtir du Christ (13, 13-14). Il avait compris que ces paroles à cet instant lui était personnellement adressées, venaient de Dieu par l'Apôtre et lui indiquaient ce qu'il devait faire à cet instant. Ainsi il se sentit libéré des ténèbres du doute et se retrouva finalement libre de se donner entièrement au Christ : « Tu avais converti mon être à toi », commente-t-il (Confessions, VIII, 12.30). Voilà la première et décisive conversion.

Le rhéteur africain arriva à cette étape fondamentale de son long chemin grâce à sa passion pour l'homme et pour la vérité, passion qui le conduisit à chercher Dieu, grand et inaccessible. Sa foi dans le Christ lui fit comprendre que ce Dieu, apparemment si loin, en réalité ne l'était pas. En effet, Il s'était fait proche de nous, en devenant l'un d'entre nous. En ce sens, la foi dans le Christ porta à son accomplissement, la longue recherche d'Augustin sur le chemin de la vérité. Seulement un Dieu que l'on pouvait « toucher », un parmi nous, était finalement un Dieu qu'on pouvait prier, pour lequel et avec lequel on pouvait vivre. Voilà un chemin à parcourir avec courage et en même temps avec humilité, dans l'ouverture à une purification permanente dont chacun de nous a toujours besoin. Mais avec cette Veillée pascale de 387, comme nous l'avons dit, le chemin d'Augustin n'était pas terminé. Revenu en Afrique et après avoir fondé un petit monastère, il se retira avec quelques amis pour se consacrer à la vie contemplative et d’étude. C'était le rêve de sa vie. Maintenant, il était appelé à vivre totalement pour la vérité, avec la vérité, dans l'amitié du Christ qui est la vérité. Un beau rêve qui dura trois ans, jusqu'à ce qu'il fut, malgré lui, consacré prêtre à Hippone et destiné à servir les fidèles, en continuant oui à vivre avec le Christ et pour le Christ, mais au service de tous. C'était très difficile, mais il comprit dès le début que c'est seulement en vivant pour les autres, et pas simplement pour sa contemplation privée, qu'il pouvait réellement vivre avec le Christ et pour le Christ. Ainsi, renonçant à une vie seulement de méditation, Augustin apprit, souvent avec difficulté, à mettre à la disposition des autres, le fruit de son intelligence. Il apprit à communiquer sa foi aux gens simples et vivre ainsi pour eux dans cette ville qui devint sa sienne, en réalisant sans se lasser, une activité généreuse et lourde qu'il décrit ainsi dans un de ses très beaux sermons : « Continuellement prêcher, discuter, reprendre, édifier, être à la disposition de tous - c'est une charge considérable, un grand poids, une fatigue immense » (Serm. 339, 4). Mais ce poids, il le prit sur lui, en comprenant que c'est précisément ainsi qu'il pouvait être plus proche du Christ. Comprendre qu'être au service des autres avec simplicité et humilité, était sa véritable et seconde conversion.

Mais il y a une dernière étape du chemin augustinien, une troisième conversion : celle qui le porta chaque jour de sa vie à demander pardon à Dieu. Au début, il avait pensé qu'une fois baptisé, dans la vie de communion avec le Christ, dans les Sacrements, dans la célébration de l'Eucharistie, il serait arrivé à la vie proposée par le Sermon de la montagne : à la perfection offerte dans le baptême et reconfirmée dans l'Eucharistie. Dans la dernière partie de sa vie, il comprit que ce qu'il avait dit dans ses premières prédications sur le Sermon de la montagne - c'est-à-dire que maintenant nous en tant que chrétiens, nous vivons cet idéal d'une façon permanente - il s'était trompé. Seul le Christ lui-même réalise vraiment et complètement le Sermon de la montagne. Nous avons toujours besoin d'être lavés par le Christ, qui nous lave les pieds, et renouvelés en Lui. Nous avons besoin d'une conversion permanente. Jusqu'à la fin, nous avons besoin de cette humilité qui reconnaît que nous sommes des pécheurs en chemin, jusqu'au jour où le Seigneur nous donne sa main définitivement et nous introduise dans la vie éternelle. Dans cette dernière attitude d'humilité, vécu jour après jour, Augustin est mort.

Cette attitude d'humilité profonde devant l'unique Seigneur Jésus, l'introduisit à l'expérience d'une humilité aussi intellectuelle. Augustin, en effet, qui est une des plus grandes figures dans l'histoire de la pensée, voulut depuis quelques années de sa vie soumettre à un examen lucide critique toutes ses très nombreuses œuvres. Ce furent ainsi  l'origine des Retractationes (des « révisions »), qui de cette façon, insèrent sa pensée théologique, vraiment grande, dans la foi humble et sainte qu'il appelle simplement avec le nom de Catholica, c'est-à-dire de l'Église. « J'ai compris - écrit-il justement dans ce  livre très original (I, 19, 1-3) - qu'un seul est vraiment parfait et que les paroles du sermon de la montagne sont totalement réalisés en un seul : en Jésus Christ lui-même. Toute l'Église par contre - nous tous, y compris les apôtres - nous devons prier chaque jour : tu nous remets nos dettes comme nous les remettons à nos débiteurs ».

Converti au Christ, qui est vérité et Amour, Augustin l'a suivi pour toute sa vie et est devenu un modèle pour chaque être humain, pour nous  tous à la recherche de Dieu. Pour cela, j'ai voulu conclure mon pèlerinage à Pavie en remettant à l'Église et au monde, devant la tomba de ce grand amoureux de Dieu, ma première encyclique, intitulée "Deus Caritas est". Cette encyclique doit en effet beaucoup, surtout dans sa première partie, à la pensée de Saint Augustin. Même aujourd'hui, comme à son temps, l'humanité a besoin de connaître et surtout de vivre cette réalité fondamentale : Dieu est Amour et la rencontre avec Lui est la seule réponse aux inquiétudes du cœur humain. Un cœur qui est habité par l'espérance, peut-être encore obscur et involontaire auprès de nombreux de nos contemporains, mais qui pour les chrétiens nous ouvre déjà aujourd'hui à l'avenir, si bien que Saint Paul a écrit que « dans l'espérance nous avons été sauvés » (Rm, 8, 24). À l'espérance j'ai voulu consacrer ma seconde encyclique, "Spe Salvi", et doit aussi beaucoup à Augustin et de sa rencontre avec Dieu.

Dans un très beau texte, Saint Augustin définit la prière comme l'expression du désir et affirme que Dieu répond en élargissant à Lui notre cœur. De notre part, nous devons purifier nos désirs et nos espérances pour accueillir la douceur de Dieu (cfr In l'Ioannis, 4, 6). C'est seulement, en nous ouvrant aussi aux autres, que nous pourrons être sauvé. Prions donc que dans notre vie, il nous soit chaque jour accordé de suivre l'exemple de ce grand converti, en rencontrant comme lui à tout instant de notre vie le Seigneur Jésus, l'unique qui nous sauve, qui nous purifie et nous donne la véritable joie, la véritable vie. Merci

►  Saint Augustin: "Les Œuvres complètes"

Mercredi 20 février 2008 - Saint Augustin (4)
Mercredi 30 janvier 2008 - Saint Augustin (3)
Mercredi 16 janvier 2008 - Saint Augustin (2)
Mercredi 09 janvier 2008 - Saint Augustin (1)


Le pape Benoît XVI s'adresse aux pèlerins francophones Benoît XVI nous demande d'être des chercheurs de la vérité

Texte original du discours du Saint Père UDIENZA GENERALE

  Regarder la vidéo 
en italien ou en français

Tous les textes du temps de Carême Table Carême

Sources:  www.vatican.va - (© traduction E.S.M.)  
© Copyright 2007 du texte original- Libreria Editrice Vatican

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 27.02.2008 - T/Catecheses

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante