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19 Avril 2005
 

Catéchèse de Benoît XVI, Rencontre de Saint Augustin avec le Christ

 

Cité du Vatican, le 30 janvier 2008  - (E.S.M.) - « L'éloignement de Dieu équivaut à l'éloignement en tant que tel de soi-même ». C’est ce qu'a souligné le pape Benoît XVI en citant Saint Augustin, pendant la traditionnelle Audience Générale du mercredi. ''Ceci est important - a dit le Saint-Père.

Le pape Benoît XVI - Pour agrandir l'image Cliquer

Catéchèse de Benoît XVI, Rencontre de Saint Augustin avec le Christ

« L'éloignement de Dieu équivaut à l'éloignement en tant que tel de soi-même ». C’est ce qu'a souligné le pape Benoît XVI en citant Saint Augustin, pendant la traditionnelle Audience Générale du mercredi. ''Ceci est important - a dit le Saint-Père - : tout homme qui est loin de Dieu est même loin de lui-même, égaré en tant que tel, et peut se retrouver lui-même seulement en rencontrant Dieu. Il arrive ainsi à lui-même, à son véritable moi, à sa véritable identité ''.

Texte intégral de la catéchèse du Saint-Père

Chers amis,

Après la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens nous revenons aujourd'hui à la grande figure de Saint Augustin. Mon cher Prédécesseur Jean-Paul II lui a dédié en 1986, c'est-à-dire lors du seizième centenaire de sa conversion, un long document très dense, la Lettre apostolique Augustinum Hipponensem. Le pape lui-même voulut définir ce texte « d'action de grâce à Dieu pour le don fait à l'Église, et par elle, à l'humanité entière, avec cette incroyable conversion ». (AAS, 74, 1982, p. 802) Je voudrais revenir dans une Audience prochaine sur ce thème de la conversion. C'est un thème fondamental non seulement pour sa vie personnelle, mais aussi pour la nôtre.

Dans l'Évangile de dimanche dernier, le Seigneur lui-même a résumé sa prédication avec ces paroles : « Convertissez vous ». En suivant le chemin de Saint Augustin, nous pourrons méditer sur la signification du mot 'conversion' : c'est une chose définitive, décisive, mais la décision fondamentale doit se développer, doit se réaliser dans toute notre vie.

La catéchèse aujourd'hui est consacrée par contre au thème 'foi et raison', qui est le thème déterminant, ou mieux encore, le thème déterminant pour la biographie de Saint Augustin. Alors qu'il était enfant, il avait appris de sa mère Monique la foi catholique. Mais adolescent, il avait abandonné cette foi parce qu'il ne pouvait plus en voir le bon sens et il ne voulait pas une religion qui n'était pas aussi pour lui l'expression de la raison, c'est-à-dire de la vérité. Sa soif de vérité était radicale et l'a conduit donc à s'éloigner de la foi catholique. Mais sa radicalité était telle qu'il ne pouvait pas se contenter de philosophies qui n'arrivaient pas à la vérité elle-même, qui n'arrivaient pas jusqu'à Dieu. Et à un Dieu qui n'était pas seulement une dernière hypothèse cosmologique, mais qui était le véritable Dieu, le Dieu qui donne la vie et qui entre dans notre propre vie. Ainsi, tout l'itinéraire intellectuel et spirituel de Saint Augustin constitue un modèle valable aujourd'hui aussi dans le rapport entre la foi et la raison, thème non seulement pour des hommes croyants mais pour chaque homme qui cherche la vérité, thème central pour l'équilibre et la destinée de chaque être humain. Ces deux dimensions, foi et raison, ne doivent pas être séparées ni les opposer, mais elles doivent plutôt toujours aller ensemble. Comme l'a écrit Augustin, après sa conversion, foi et raison sont « les deux forces qui nous permettent de connaître » (Contra Academicos, III, 20, 43). À ce propos, les deux formules augustiniennes (Sermones, 43, 9) qui expriment cette synthèse cohérente entre foi et raison, restent précisément célèbres : crede ut intelligas (« croire pour comprendre ») - croire ouvre le chemin pour pénétrer dans la porte de la vérité - mais aussi, et inséparablement, intellige ut credas (comprendre pour croire »), rechercher la vérité pour pouvoir trouver Dieu et croire.

Les deux affirmations d'Augustin expriment avec une instantanéité efficace et avec autant de profondeur, la synthèse de ce problème, dans laquelle l'Église catholique voit exprimé son propre chemin. Historiquement, cette synthèse se forme, avant même la venue du Christ, dans la rencontre entre la foi juive et la pensée grecque dans le judaïsme hellénistique. Par la suite, dans l'histoire, cette synthèse a été reprise et développée par beaucoup de penseurs chrétiens. L'harmonie entre foi et raison signifie surtout que Dieu n'est pas éloigné : il n'est pas éloigné de notre raison et de notre vie ; il est proche de chaque être humain, proche de notre cœur et proche de notre raison, si réellement nous nous mettons en chemin.

Justement, cette proximité de Dieu à l'homme, fut ressentie avec une intensité extraordinaire par Augustin. La présence de Dieu chez l'homme, est profonde et en même temps, mystérieuse, mais peut être reconnue et découverte dans notre propre intérieur: au lieu d’aller dehors,  - affirme le converti - rentre en toi-même ; c’est au cœur de l’homme qu’habite la vérité ; et là tu trouveras que ta nature peut changer, pour te dépasser toi-même. Mais rappelle-toi, lorsque tu te dépasses toi-même, tu dépasses une âme qui raisonne. Tu tends donc vers là où on allume la lumière de la raison » (De vera religione, 39, 72). Comme lui-même le souligne justement, avec une affirmation très célèbre, au début des Confessions, autobiographie spirituelle écrite en louange de Dieu : « Tu nous as faits pour Toi et notre cœur est inquiet tant qu'il ne repose pas en toi » (I, 1, 1).

L'éloignement de Dieu équivaut alors à l'éloignement en tant que tel de soi-même : « Toi en effet - reconnaît Augustin (Confessions, III, 6, 11) en s'adressant directement à Dieu - tu étais plus intime que l'intime de moi-même et plus élevé que les cimes de moi-même », interior intime meo et superior summo meo ; si bien que - il ajoute dans un autre passage en se rappelant du temps avant sa conversion - « tu étais devant moi; mais absent de moi-même, et ne me trouvant pas, et j’étais loin de vous trouver » (Confessions, V, 2, 2). Précisément parce qu'Augustin a vécu personnellement cet itinéraire intellectuel et spirituel, il a su le rendre dans ses œuvres avec tant d'instantanéité, profondeur et sagesse, en reconnaissant dans deux autres passages célèbres de ses Confessions (IV, 4, 9 et 14, 22) que l'homme est « une grande énigme » (magna quaestio) et « un grand abîme » (grand profundum), énigme et abîme que seul le Christ illumine et sauve. Ceci est important : tout homme qui est loin de Dieu est même loin de lui-même, égaré en tant que tel, et peut se retrouver lui-même seulement en rencontrant Dieu. Il arrive ainsi à lui-même, à son véritable moi, à sa véritable identité.

L'être humain - souligne ensuite Augustin dans le De civitate Dei  (XII, 27) - est social par nature mais antisocial par vice, et est sauvé par le Christ, par l'unique médiateur entre Dieu et humanité et « chemin universel de liberté et de salut », comme l'a répété mon prédécesseur Jean-Paul II (Augustinum Hipponensem, 21) : en dehors de ce chemin, qui n'a jamais manqué au genre humain - affirme encore Augustin dans cette même œuvre - « personne n'a jamais été libéré, personne n'est libéré, personne ne sera libéré » (De civitate Dei  X, de 32, de 2). Puisqu'unique médiateur du salut, le Christ est chef de l'Église et il est mystiquement uni à elle au point qu'Augustin peut affirmer : « Nous sommes devenus le Christ. En effet, s'il est le chef, nous ses membres, l'homme total est lui et nous » (In Iohannis evangelium tractatus, 21, 8).

Le peuple de Dieu et la maison de Dieu, l'Église dans la vision augustinienne est donc liée étroitement au concept du Corps du Christ, fondée sur la relecture christologique de l'Ancien Testament et sur la vie sacramentelle centrée sur l'Eucharistie, dans laquelle le Seigneur nous donne son Corps et nous transforme en son Corps. Il est alors fondamental que l'Église, peuple de Dieu dans le sens christologique et pas dans le sens sociologique, soit vraiment intégrée dans le Christ, qui - affirme Augustin dans une très belle page - « prie pour nous, prie en nous, est prié par nous ; Il prie pour nous comme notre prêtre, Il prie en nous comme notre chef, Il est prié par nous comme notre Dieu : nous reconnaissons par conséquent en lui notre voix et en nous la sienne » (Enarrationes in Psalmos, 85, 1).

Dans la conclusion de la lettre apostolique Augustinum Hipponensem, Jean-Paul II a voulu demander à ce même saint ce qu'il avait à dire aux hommes d'aujourd'hui et il répond avant tout, avec les paroles qu'Augustin confia à une lettre dictée peu après sa conversion : « il me semble qu'on doive ramener les hommes à l'espérance de trouver la vérité » (Epistulae, 1, 1) ; cette vérité qui est le Christ lui-même, véritable Dieu, à qui est adressée une des prières les plus belles et les plus célèbres des Confessions (X, 27, 38) : «Bien tard je t’ai aimée, ô Beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée. Et voici que tu étais au-dedans, et moi, au-dehors, et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais ! Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi ; elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant, si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas. Tu m’as appelé, tu as crié, et tu as brisé ma surdité ; Tu as brillé, Tu as resplendi, et Tu as dissipé ma cécité ; Tu as embaumé, j’ai respiré et, haletant, j’aspire à toi ; j’ai goûté et j’ai faim et soif ; Tu m’as touché et je brûle pour ta paix. ».

Voilà, Augustin a rencontré Dieu et pendant toute sa vie en a fait expérience au point que cette réalité - qui est avant tout la rencontre avec une Personne, Jésus - a changé sa vie, comme change celle de tous ceux qui, femmes et hommes, dans toutes les époques ont la grâce de Le rencontrer. Prions que le Seigneur nous donne cette grâce et qu'il nous fasse trouver ainsi sa paix.

Synthèse de la catéchèse
Benoît XVI revient sur la grande figure de saint Augustin
Le Saint-Père s'adresse aux pèlerins francophones Benoît XVI souligne l'harmonie indispensable entre foi et raison
Benoît XVI évoque le 40e anniversaire de la Communauté de Sant'Egidio

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Texte original de la catéchèse du Saint Père UDIENZA GENERALE

►  Saint Augustin: "Les Œuvres complètes"

Précédentes catéchèses sur Saint Augustin
   
Mercredi 16 janvier 2008 - Saint Augustin (2)
   
Mercredi 09 janvier 2008 - Saint Augustin (1)

Augustinum Hipponensem (28 août 1986)
[Anglais, Espagnol, Italien, Latin]

Sources:  www.vatican.va- (© traduction E.S.M.)

© Copyright 2007 du texte original- Libreria Editrice Vatican

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 30.01.2008 - BENOÎT XVI

 

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