Premier Synode convoqué par Benoît XVI,
les principaux enjeux |
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Le 25 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- L'article qui suit, rédigé à mi-parcours du Synode sur la
Parole de Dieu convoqué par le pape Benoît XVI, en évoque les principaux
enjeux sans préjuger de la conclusion de ses travaux qui feront, bien
sûr, l'objet d'un article ultérieur.
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Premier Synode convoqué par Benoît XVI, les principaux enjeux
La Parole de Dieu, fondement et vie
Le 25 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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La XIIe assemblée générale ordinaire du Synode des évêques s'est ouverte à
Rome, le 5 octobre, sur le thème : « La Parole de Dieu dans la vie et la
mission de l'Église ».
C'est le premier Synode convoqué par Benoît XVI et présidé par lui. Le
précédent, sur le thème « L'Eucharistie : source et sommet de la vie de
l'Église », avait été convoqué en 2003 par Jean-Paul II. Son décès,
survenu à quelques mois de l'achèvement du long et soigneux travail de
préparation du
Synode, n'empêcha pas ce dernier de se tenir aux dates prévues
(2-23 octobre 2005) mais sous la présidence de
Benoît XVI. Le Pape s'est plu à rappeler, dans son
Homélie pour l'inauguration du Synode, le 5 octobre, «
le lien étroit qui existe entre l'annonce de la Parole de Dieu et le
Sacrifice eucharistique », soulignant ainsi la relation intrinsèque et
le développement organique entre les travaux de 2005 et ceux de cet automne.
Pendant 22 jours, 235 Pères synodaux représentant 113 conférences
épiscopales, 13 Églises orientales catholiques, 25 dicastères romains et des
délégués de l'Union des supérieurs généraux auront prié, réfléchi, discuté
puis préconisé des avis - dont le Saint-Père s'inspirera pour rédiger
l'Instruction post-synodale -, dans cet exercice d'activité collégiale qui
s'approche mais ne s'identifie pas à celle d'un Concile œcuménique. Ce
Synode, dont le but est essentiellement pastoral et missionnaire,
s'interroge, à ce double titre, sur la réception du concile Vatican II quant
à « la rencontre avec la Parole de Dieu comme source de vie »
(
Instrumentum Laboris, n. 4.) puisque, s'agissant d'écouter et
d'accueillir à frais nouveaux Dieu qui parle, les Pères synodaux estiment
que la constitution
Dei Verbum a été insuffisamment reçue et qu'elle est
loin d'avoir donné tous les fruits désirés et attendus dans la vie et la
mission de l'Église.
Un fossé à combler
II affronte encore le grand défi de la transmission de la foi en la Parole
de Dieu du fait des déficiences de la formation catéchétique, des tensions
entre le magistère et la théologie universitaire, de la crise de l'exégèse
et de son rapport à la théologie, c'est-à-dire du « fossé entre les
experts et les pasteurs, entre les experts et les gens simples des
communautés chrétiennes » (Instrumentum
Laboris, n. 7, a.). On attend donc aussi du Synode qu'il
propose des orientations pour combler ce « fossé ». Le Synode devrait
aussi vérifier si la théo-anthropologie qui considère que l'homme accède à
sa pleine identité personnelle dans l'Église (« peuple
rassemblé dans l'unité du Père, du Fils et de l'Esprit Saint » selon
saint Cyprien), occupe la place qui lui revient dans la liturgie,
la catéchèse et l'enseignement théologique.
"Redonner l'élan missionnaire."
Précisément en matière de liturgie, le Synode s'interroge sur la manière de
cultiver chez les fidèles la conscience qu'elle est l'exercice de la
fonction sacerdotale de Jésus-Christ à laquelle l'Église est associée mais
avec un rôle subordonné : le sujet premier de la sainte liturgie, c'est le
Christ ! Comment, par conséquent, former des disciples et des ministres
aptes à cela ? Comment, encore, inciter chez eux la pratique de l'Office
divin et de la lectio divina qui, « si elle est promue de façon efficace,
apportera à l'Église, j'en suis convaincu, un nouveau printemps spirituel
», déclarait Benoît XVI en 2005. S'agissant de développer le goût et la
pratique d'une lecture continue de la Parole de Dieu, le Synode devrait
déterminer de nouvelles stratégies.
Le manque de réflexion contemporaine sur l'inspiration scripturaire et la
timidité à accepter d'interpréter les textes bibliques dans le même Esprit
qui les a fait écrire, pourraient suggérer au Synode de proposer au Pape de
rédiger une encyclique sur le problème de l'interprétation de l'Écriture
dans l'Église.
Comment enfin utiliser les nouveaux moyens de communication pour transmettre
et transposer les Saintes Écritures au moyen de ces nouveaux langages qui
sont comme en attente de servir la Parole de Dieu ? On voit ainsi, par ces
quelques exemples qui ne sauraient épuiser tous les chantiers ouverts dans
ce Synode, la tâche colossale qu'a affrontée cette assemblée. Face à la
sécularisation et au relativisme qui menacent de toutes parts, puissent les
Pères synodaux contribuer à redonner aux chrétiens la vie de foi et l'élan
missionnaire, dans ce goût de la Parole de Dieu, qui « seule (.. .) peut
changer profondément le cœur de l'homme » (Benoît XVI,
Homélie pour l'inauguration du synode 5 octobre).
Daniel HAMICHE
De « grandes premières »
- L'assise synodale s'est ouverte le dimanche 5 octobre pour la première
fois en quarante ans en la basilique papale de Saint-Paul-hors-les-Murs (en
raison de l'Année
Saint Paul).
- Pour la première fois le Synode des évêques se déroule après la révision
de son Règlement approuvée par Benoît XVI le 29 septembre 2006.
- C'est la première fois aussi qu'un évêque canadien - S. Ém. le cardinal
Marc Ouellet, p.s.s., archevêque de Québec - assure la charge de Rapporteur
général du synode.
- C'est la première fois encore qu'un évêque africain - S. Exe. Mgr Laurent
Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa - assure la charge de Secrétaire
spécial pour
une Assemblée générale ordinaire du synode.
- C'est également la première fois que les Églises orientales catholiques
sui iuris (ayant leur propre autonomie) ont trois catégories de représentants : ex officio, ex
designatione et ex electione (Ex officio : en vertu de sa position ou de son rang ; ex designatione :
par désignation ; ex electione : par élection), au même titre que les Églises latines.
- Autre nouveauté méthodologique, cinq évêques des cinq
continents ont pu
s'exprimer pendant 10 minutes le 6 octobre sur la manière dont le thème « La
Parole de Dieu » est perçu dans les cinq continents.
- Pour la première fois, le
patriarche oecuménique Bartholomée Ier, archevêque
de Constantinople, a pu s'adresser aux Pères synodaux le 18 octobre.
- C'est la première fois qu'un
rabbin, et donc un non-chrétien, était invité
à parler devant le synode. Le grand rabbin de Ha'ifa (Israël), Shear Yashuv
Cohen, s'y exprimant le 6 octobre, s'est insurgé contre le fait « que de
grands leaders religieux ne se soient pas élevés pour sauver nos frères et
qu'ils aient choisi de garder le silence ». Une attaque directe contre Pie XII confirmée par ses déclarations hors synode rapportées par La Stafripa ;
« Nous sommes opposés à la béatification de Pie XII (...). Il ne doit pas
être béatifié parce qu'il n'a pas élevé sa voix face à la Shoah. » Des
propos « hors sujet », qui ont irrité au plus haut point le cardinal
Tarcisio Bertone et Mgr Dominique Mamberti de
la Secrétairerie d'État, lesquels ont exprimé leur regret de l'avoir invité.
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Message au Peuple de Dieu de la 12è assemblée
générale ordinaire
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Sources : hommenouveau
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.10.2008 -
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