Le pape Benoît XVI rappelle
qu'ignorer les Écritures, c'est ignorer le Christ |
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Cité du Vatican, le 05 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- C'est dans la basilique Saint Paul hors les Murs que le pape
Benoît XVI a ouvert ce matin officiellement le Synode des évêques par
une messe.
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Le pape Benoît XVI à St
Paul Hors les Murs - Pour
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Le pape Benoît XVI rappelle qu'ignorer les Écritures, c'est ignorer le
Christ
Le 05 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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A 9h30 ce matin, XXVIIe Dimanche du temps « per annum », le Saint
Père Benoît XVI a présidé dans la Basilique de Saint Paul hors les Murs la
concélébration de l'Eucharistie avec les Pères synodaux, à l’occasion de
l'ouverture de la XIIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques,
qui se déroulera dans la Salle du Synode au Vatican jusqu'au 26 octobre, sur
le thème : Verbum Domini in vita et missione Ecclesiae (« la
Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l'Église »).
Homélie du Saint-Père
Vénérés Frères dans l'Épiscopat et dans le Sacerdoce,
Chers frères et soeurs !
La première
lecture, tirée du livre du prophète Isaïe, tout comme la page
de l'Évangile selon Matthieu, ont proposé à notre assemblée liturgique une
image allégorique suggestive de l'Écriture sainte : l'image de la vigne,
dont nous avons déjà entendu parler les dimanches précédents. La
péricope initiale du récit de l’évangile fait référence au « cantique de la
vigne » que nous trouvons dans Isaïe. Il s'agit d'un chant situé dans le
contexte automnal des vendanges : un petit chef-d’œuvre de la poésie juive,
qui devait être très familier aux auditeurs de Jésus, et à partir duquel,
ainsi qu’à partir d’autres références des prophètes (cfr Os 10.1 ; Jer 2.21 ; Ez 17.3-0 ;
19.10-14 ; Ps 79.9-17), on comprend bien que la vigne désignait Israël. À
sa vigne, au peuple qu’il s’est choisi, Dieu réserve les mêmes soins qu'un époux fidèle prodigue à son épouse
(cfr Ez 16.1-14 ; Eph 5.25-33).
L'image de la vigne, avec celle des noces, décrit donc le projet divin du
salut, et il se présente comme une allégorie émouvante de l'alliance de Dieu
avec son peuple. Dans l'Évangile, Jésus reprend le cantique d'Isaïe, mais
l'adapte à ses auditeurs et à la nouvelle heure de l’histoire du salut. L'accent n'est pas tant mis sur la vigne que sur
les vignerons, auxquels les « serviteurs » du maître demandent, en son nom,
le loyer du terrain. Les serviteurs cependant sont maltraités et
même tués. Comment ne pas penser aux épreuves du peuple élu et au
sort réservé aux prophètes envoyés par Dieu ? À la fin, le propriétaire de la
vigne accomplit une dernière tentative : il envoie son propre fils, convaincu,
que lui au moins, ils l'écouteront. C'est le contraire qui arriva : les
vignerons le tuent justement parce qu'il est le fils, autrement dit
l'héritier, convaincus de pouvoir ainsi prendre facilement possession
de la vigne. Nous assistons par conséquent à un saut de qualité par rapport
à l'accusation de violation de la justice sociale, telle qu'elle émerge du
cantique d'Isaïe. Ici nous voyons clairement comment le mépris pour l’ordre
donné par le maître se transforme en mépris envers lui : ce n'est pas une simple
désobéissance à un précepte divin, c'est le véritable rejet de Dieu : le mystère de la Croix
apparaît donc.
Ce que nous dit la page de l'évangile, interpelle notre manière de penser et
d'agir. Elle ne parle pas seulement du Christ, du mystère de
la Croix à ce moment-là, mais de la présence de la Croix dans tous les
temps. Elle interpelle, de manière particulière, les peuples qui ont reçu
l'annonce de l'Évangile. Si nous regardons l'histoire, nous sommes obligés
de noter assez fréquemment la froideur et la rébellion de chrétiens incohérents. Suite à
cela, Dieu, même s'Il ne manque jamais à sa promesse de salut, a dû
souvent recourir aux châtiments. On pense spontanément dans ce contexte, à la
première annonce de l'Évangile, de laquelle surgiront des communautés
chrétiennes initialement florissantes, qui ont ensuite disparu et
ne sont plus rappelées aujourd'hui que dans les livres d'histoire. Ne pourrait-il pas se produire la même chose à notre époque ? Des nations
autrefois
riches de foi et de vocations perdent désormais leur identité propre, sous
l'influence délétère et destructive d'une certaine culture moderne.
On y voit celui qui ayant décidé que « Dieu est mort », se déclare «
Dieu »
lui-même, et se considère l'unique artisan de son propre destin, le
propriétaire absolu du monde. En se débarrassant de Dieu et en n'attendant
pas de Lui son salut, l'homme croit pouvoir faire ce qui lui plaît et se
présenter comme seule mesure de lui-même et de sa propre action. Mais quand l'homme
élimine Dieu de son horizon, il déclare Dieu « mort », est-il vraiment plus
heureux ? Devient-il vraiment plus libre ? Quand les hommes se proclament
propriétaires absolus d'eux-mêmes et uniques maîtres de la création, peuvent-ils vraiment construire une société où règne la liberté, la justice et la paix
? Ne se produit-il pas plutôt - comme nous le démontre amplement la chronique quotidienne - qu'on étende l'arbitrage du pouvoir, les intérêts égoïstes,
l'injustice et l'exploitation, la violence dans chacune de ses expressions ? Le
point d'arrivée, à la fin, est que l'homme se retrouve plus seul et la
société plus divisée et confuse.
Mais les paroles de Jésus contiennent une promesse : la vigne ne sera
pas détruite. Tandis qu'il abandonne à leur destin les vignerons infidèles,
le maître ne se détache pas de sa vigne et la confie à
d'autres serviteurs fidèles. Ceci indique que, si dans certaines régions la
foi s’affaiblit jusqu'à s'éteindre, il y aura toujours d’autres peuples
prêts à l'accueillir. C'est justement pour cela que Jésus, alors qu'il cite le Psaume
117 [118] : « La pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue pierre
d'angle » (v. 22), assure que sa mort ne sera pas la défaite de Dieu.
Tué, Il ne restera pas dans la tombe, au contraire, et ce qui semblait
être une défaite, marquera le début d'une victoire définitive. À
sa douloureuse passion et à la mort en croix, succèdera la gloire de sa
résurrection. La vigne continuera alors à produire du raisin et sera donnée en
location par le maître « à d'autres vignerons, qui lui en livreront les fruits en
leur temps » (Mt 21.41).
L'image de la vigne, avec ses implications morales, doctrinales et
spirituelles,
reviendra dans le discours de la Dernière Cène, lorsque, prenant congé des
Apôtres, le Seigneur dira : « Je suis le vrai cep, et mon Père est le
vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le
retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il
porte encore plus de fruit. » (Jn 15.1-2). À partir de l'évènement pascal,
l'histoire du salut connaîtra donc un tournant décisif, et n'en seront protagonistes
que d' « autres vignerons » qui, greffés comme sarments choisis dans le Christ, véritable vie, porteront des fruits abondants de vie éternelle
(cfr Oraison collecte). Parmi ces «
vignerons » nous sommes là, greffés dans le Christ qui voulut devenir
lui-même la « vraie vigne ». Prions que le Seigneur qui nous donne son sang,
Lui-même, dans l'Eucharistie, nous aide « à porter du fruit » pour la vie
éternelle et pour notre époque.
Le message consolant que nous retirons de ces textes bibliques est la
certitude que le mal et la mort n'ont pas le dernier mot, mais que c'est le Christ
qui gagne à la fin. Toujours ! L'Église ne se lasse pas de proclamer cette
Bonne Nouvelle, comme cela arrive aujourd’hui aussi, dans cette Basilique
dédiée à l'Apôtre des gentils, qui diffusa le premier l'Évangile dans les
vastes régions de l'Asie mineure et de l'Europe. Nous renouvellerons de
manière
significative cette annonce pendant la XIIe Assemblée générale ordinaire du
Synode des Évêques, qui a pour thème : « La Parole de Dieu dans la vie
et dans la mission de l'Église ». Je voudrais ici vous saluer vous tous avec
une affection
cordiale, vénérés Pères synodaux ainsi que tous ceux qui participent à cette rencontre comme experts, auditeurs et invités spéciaux. Je
suis heureux en outre d'accueillir les Délégués fraternels des autres
Églises et Communautés ecclésiales. J'adresse au Secrétaire Général du
Synode des Évêques et à ses collaborateurs l'expression de la reconnaissance de
tous pour l'important travail réalisé durant ces derniers mois, ainsi que
mes meilleurs voeux pour les travaux qui les attendent au court des prochaines
semaines.
Lorsque Dieu parle, il sollicite toujours une réponse ; son action
salvifique requiert la coopération humaine; son Amour attend une correspondance.
Ce qui
ne doit jamais se réaliser, chers frères et soeurs, c'est ce que dit le texte
biblique à propos de la vigne : « il espérait qu'elle produirait de bons
raisins, mais elle en a produit de mauvais » (cfr Is 5.2). Seule la Parole de
Dieu peut changer en profondeur le coeur de l'homme, et il est alors important
que chaque croyant et chaque communauté entrent dans une intimité toujours
plus grande avec elle. L'Assemblée synodale concentrera son
attention sur cette vérité fondamentale pour la vie et la mission de l'Église.
Se nourrir de la Parole de Dieu est pour elle le devoir premier et fondamental.
En effet, si l'annonce de l'Évangile constitue sa raison d'être et sa
mission, il est indispensable que l'Église connaisse et vive ce qu'elle annonce,
afin que sa prédication soit crédible, en dépit des faiblesses et des
pauvretés des hommes qui la composent. Nous savons, en outre, que l'annonce
de la Parole à l'école du Christ, a pour contenu le Royaume de Dieu (cfr Mc
1.14-15), mais le Royaume de Dieu est la personne même de Jésus, qui
par ses
paroles et ses oeuvres, offre le salut aux hommes de tous les temps. A cet
égard, la considération de saint Jérôme est intéressante : « Celui qui ne connaît pas
les Écritures, ne connaît pas la puissance de Dieu ni sa sagesse. Ignorer
les Écritures signifie ignorer Christ » .
En cette
Année Paulinienne nous entendrons raisonner avec une urgence
particulière, le cri de l'Apôtre des gentils : « Malheur à moi si je n'annonce pas l'Évangile »
(1 Cor 9.16) ;
un cri qui pour chaque chrétien
devient une invitation insistante à se mettre au service du Christ. « La
moisson est abondante, mais il y a peu d'ouvriers. » (Mt 9.37), répète
également
aujourd'hui le Maître Divin : nombreux sont ceux qui ne l'ont pas encore rencontré et
qui sont
dans l'attente de la première annonce de son Évangile ; d'autres, tout en ayant
reçu une formation chrétienne, se sont affaiblis dans l'enthousiasme et
gardent un contact superficiel avec la Parole de Dieu ; d'autres
encore se sont éloignés de la pratique de la foi et ont besoin d'une nouvelle
Évangélisation. Enfin, les personnes aux sentiments
droits qui n'osent pas poser des questions essentielles sur le sens de la vie et de la
mort, questions auxquelles seul le Christ peut donner des réponses
satisfaisantes, ne manquent pas. Il devient alors indispensable pour les chrétiens de tous
les
continents d'être prêts à répondre à quiconque demande raison de
l'espérance qui est en eux (cfr 1 Pi 3.15), en annonçant avec joie la
Parole de Dieu et en vivant sans compromis l'Évangile.
Vénérés et chers Frères, que le Seigneur nous aide à nous interroger
ensemble, durant les prochaines semaines des travaux synodaux, sur la
manière de
rendre toujours plus efficace l'annonce de l'Évangile à notre époque. Nous
percevons tous comme il est nécessaire de mettre au centre de notre vie la
Parole de Dieu, d'accueillir le Christ comme notre unique Rédempteur, comme
le Royaume de Dieu en personne, afin que sa lumière éclaire tous les
domaines de l'humanité : de la famille à l'école, à la culture, au travail,
au temps libre et aux autres secteurs de la société et de notre vie. En
participant à la Célébration eucharistique, nous percevons toujours
le lien étroit qui existe entre l'annonce de la Parole de Dieu et le
Sacrifice eucharistique : c'est ce même Mystère qui est offert à notre
contemplation. Voilà pourquoi « l'Église - comme le Concile Vatican II le
met en lumière - a toujours témoigné son respect à l'égard des saintes
Écritures tout comme à l'égard du Corps du Seigneur lui-même, puisque,
surtout dans la sainte liturgie, elle ne cesse de se nourrir du pain de vie
de la table de la Parole de Dieu comme du Corps du Christ, de prendre le
Pain de la vie et de le présenter aux fidèles ». Le Concile conclut
justement : « C'est de la fréquentation assidue du mystère eucharistique que
la vie de l'Église reçoit son développement; de même est-il permis d'espérer
une nouvelle impulsion de la vie spirituelle à partir d'un respect accru
pour la Parole de Dieu, qui "demeure à jamais" » (Dei
Verbum, 21,26).
Que le Seigneur nous concède de nous approcher avec foi de la double table
de la Parole et du Corps et du Sang du Christ. Que Marie Très sainte nous obtienne ce don,
elle qui « conservait toutes ces choses les méditant dans son coeur » (Lc
2.19). Qu'Elle nous enseigne à écouter les Écritures et à les méditer
dans un processus intérieur de maturation, qui ne sépare jamais
l'intelligence du coeur. Que les Saints viennent aussi à notre aide, en particulier
l'Apôtre Paul, que pendant cette année nous découvrons toujours plus comme
un témoin intrépide et héraut de la Parole de Dieu. Amen !
Texte original du
discours du Saint Père
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Angélus: le pape Benoît XVI évoque Marie, Disciple parfaite de la Parole divine
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des Évêques, présentation
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Sources : www.vatican.va
-
(©
traduction
E.S.M..)
© Copyright 2008 du texte original- Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.10.2008 -
T/Benoit XVI - T/Synode |