 |
Le cardinal Roche : son opposition à l’œuvre de Benoît XVI
|
Le 23 février 2023 -
(E.S.M.)
-
En charge des questions liturgiques au Vatican, le cardinal
Roche n’a jamais caché son opposition à l’œuvre du pape
Benoît XVI. Il vient de publier un texte validé par
le pape.
|
|
Le cardinal Roche-
Pour agrandir l'image
►
Cliquer
Le cardinal Roche : son opposition à l’œuvre de Benoît XVI
Mais qui sont donc ces catholiques traditionalistes ?
Le 23 février 2023 - E.
S. M. - Le carême des catholiques traditionalistes commence
dans la peine. En charge des questions liturgiques au Vatican, le
cardinal Roche qui, dans les faits, n’a jamais caché son opposition
à l’œuvre de Benoît XVI, vient de publier un nouveau texte validé
par le pape François sur la pratique de l’ancien rite. Contrairement
à l’esprit même que le pape a souhaité donner à son pontificat, il
réduit drastiquement la liberté des évêques et leur autonomie en la
matière. Mais qui sont donc ces catholiques traditionalistes?
À l’échelle de l’Église de France, ils font partie des rares
pratiquants réguliers. Soit moins de 4 % des catholiques français.
Ils sont donc une minorité d’une minorité. Ils catéchisent leurs
enfants en leur apprenant les dix commandements et les prières que
les catholiques doivent connaître. À cet égard, ils pratiquent
souvent en famille. Certains d’entre eux, souhaitant préserver leurs
enfants de la cancel culture qui se développe dans l’environnement
scolaire, mettent leurs enfants dans les écoles hors contrat. Ces
écoles étant très chères, ils font donc des sacrifices et se
privent. Ils savent cependant que l’instruction vaut tous les
trésors du monde, notamment l’instruction religieuse assurée par des
prêtres.
Ces gens assistent surtout à la messe en latin. Non pas parce qu’ils
préfèrent la langue universelle de l’Église, ni par snobisme. Non.
Parce qu’il existe une verticalité et une sacralité dans le rite
improprement qualifié de tridentin, moins évidentes dans le rite «communautaire»
de la messe Paul VI. Ils aiment aussi ce rite parce qu’il est le
moins clérical: le prêtre, en effet, leur tourne le dos au moment du
Canon. Dans l’ancien rite, nul personnalisme: les fidèles prient
dans un face-à-face silencieux avec Dieu.
Or, depuis près de deux ans, ces gens se sont vus retiré par Rome ce
que les deux papes précédents avaient accordé après de longues et
bienveillantes tractations. Rappelons que ces gens, après le fameux
«schisme» de Mgr Lefebvre en 1988, avaient voulu montrer au
Saint-Siège leur fidélité en faisant part de leurs besoins
spirituels comme le permet le droit canon (C. 212 § 2). Cet acte de
fidélité avait été récompensé à sa juste mesure par le pouvoir
pontifical. Ces gens savent aussi que, depuis les origines du
christianisme et le concile de Jérusalem (acte 15), l’Église tire
son unité non pas de la liturgie mais bien de la profession d’une
même foi (CEC 814). Pour cette raison, ils savent qu’il existe dans
l’Église plusieurs rites romains (anglican, zaïrois) et de très
nombreux autres rites reconnus par Rome: alexandrin, byzantin,
arménien, etc.
Aujourd’hui, ces gens sont pointés du doigt. On aurait pu se
demander pourquoi ils remplissent leurs églises quand bien d’autres
se vident. On aurait pu aussi se demander si ces gens ne font pas
partie de ce que Benoît XVI a appelé les minorités créatives:
écoles, groupes de scouts, chorales, assistance aux personnes âgées,
œuvres missionnaires, médias et surtout… conversions et vocations.
Les tradis font fleurir leur figuier, mais il semble que cela n’ait
pas d’importance.
Surtout, comme saint Paul appelé à Jérusalem par les colonnes de
l’Église (Galates 2), on aurait pu essayer de recevoir les chefs des
instituts et des fraternités concernées pour les entendre. On aurait
même pu leur demander de faire des efforts en travaillant sur
certains points. Au même titre que la Fraternité saint Pie X ou les
anglicans furent engagés à travailler avec Rome sur une
réintégration, toujours sous le pontificat de Benoît XVI. On aurait
pu, en cas de mauvaise volonté, faire une correction fraternelle,
voire une réprimande et même faire preuve de sollicitude pastorale.
Ce qui est œuvre de justice dans le droit canon (C. 1 341). Mieux,
comme la parole est aujourd’hui aux laïcs, on aurait pu aussi
inviter quelques-uns de ces fidèles de la base, représentatifs de ce
courant si singulier de l’Église.
Il n’en fut rien: seul le supérieur de la Fraternité Saint-Pierre a
été reçu. Il a eu gain de cause. Quant aux laïcs, des mères de
prêtres âgées de 50 à 65 ans, qui ont fait 1500 km à pied de Paris à
Rome afin de déposer au pied du vicaire de Pierre une supplique, ont
été reçues à peine trois minutes. 1500 kilomètres pour une poignée
de secondes… Dans ce groupe, goutte d’eau d’espérance dans un océan
d’indifférence, il y avait même une fidèle de la communauté de
l’Emmanuel qui, prise de compassion, avait souhaité faire un bout de
chemin avec ce petit monde étrange. Cette femme avait créé un pont.
Elle fut accueillie par des larmes et aimée selon les mots de
Tertullien: « Voyez comme ils s’aiment» (Apologétique, n. 39 § 7).
Aujourd’hui, on donne à ces tradis des noms pour mieux les
disqualifier. Ils sont nihilistes nous explique-t-on ou bien encore
restaurationnistes. Un critique anglais les considère même comme des
nouveaux jansénistes! On leur dit de reconnaître le concile Vatican
II alors que l’écrasante majorité d’entre eux n’a lu et ne lira
jamais le concile Vatican II. Pas plus que la plupart des fidèles qui
assistent à la messe Paul VI. On leur reproche leur ecclésiologie
sans se demander si les 96 % des catholiques qui ne pratiquent pas
en ont une. On souhaite au fond les rééduquer. De gré ou de force.
La synodalité est semble-t-il à la mode, mais «eux» n’ont qu’un seul
droit: celui de la souffrance dans le silence.
De Christophe Dickès
sur le Figaro Vox (via le
Forum Catholique)
Articles les plus
récents :
-
Le cardinal Roche voulait une constitution apostolique, il n'a eu qu'un rescrit
-
Benoît XVI : demeurer ferme dans la Foi
-
La guerre contre l'ancienne messe révèle le bluff de la synodalité
-
Le pape resserre l'étau autour des traditionalistes
-
Benoît XVI : Nous le prions de se rendre efficacement présent dans son Église
-
François exige la validation de Rome pour toute utilisation d’une église pour la messe tridentine
-
François : un pape qui se comporte comme un monarque et avec autorité
Sources : belgicatho
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.02.2023
|