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Le cardinal Roche voulait une constitution apostolique, il n'a eu
qu'un rescrit
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Le 23 février 2023 -
(E.S.M.)
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Ce que fait le
rescriptum, c’est retirer encore plus de pouvoir aux évêques. La
question est de savoir comment un tel document sera
accueilli par les évêques, quelle que soit leur
orientation, puisque la Curie romaine s’immisce de
manière flagrante dans le gouvernement de leurs propres
diocèses. Quel pouvoir de police aura le Dicastère pour
le culte pour faire appliquer cette nouvelle
prescription ?
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Le cardinal Roche -
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Le cardinal Roche voulait une constitution apostolique, il n'a eu qu'un
rescrit
Rescrit : une humiliation pour le cardinal Roche ?
Le 23 février 2023 - E.
S. M. -
Benoît-et-moi a traduit une analyse parue sur The Wanderer à
propos du rescrit du pape François sur la liturgie traditionnelle :
Un bref
rescriptum ex audientia Sanctissimi a été rendu public
aujourd’hui. Ce type de document est une décision du Pontife romain communiquée oralement à un ecclésiastique de la Curie romaine reçu
en audience, qui laisse ensuite une trace écrite de cette résolution
orale (ce qu’on appelle l’oraculum vivae vocis), de sorte qu’elle
est considérée comme valable à des fins de preuve et qu’elle est
également efficace devant les tiers. En bref, il s’agit du document
de rang le plus bas dans l’arsenal complexe dont dispose le Pontife
Romain, qui peut être modifié demain par lui-même ou par son
successeur.
Dans le cas présent, la communication orale
s’adressait au Cardinal Arthur Roche, Préfet du Dicastère pour le
Culte Divin, et elle ne fait que répéter ce qui avait déjà été dit
dans
Traditionis custodes,
mais limite davantage le pouvoir des évêques quant aux lieux et au
clergé qui peuvent célébrer la liturgie traditionnelle. Comme nous
l’avons dit à l’époque dans ce blog, et comme cela a été commenté
dans tout l’univers tradi et dans les cercles curiaux, on savait
avec certitude qu’un document était en cours de préparation par
Roche et l’archevêque Viola [secrétaire du Dicastère pour le culte
divin] qui, sous la forme d’une constitution apostolique, cherchait
à restreindre de manière brutale la célébration traditionnelle, en
particulier avec les « instituts Ecclesia Dei« . Nous avions
également dit que ce document pouvait être prêt et relié, mais que
c’était une autre affaire de voir si François le signerait. Et ce
que je peux supposer, c’est qu’il ne l’a pas signé.
Ma reconstitution est la suivante : hier, 20 février, le cardinal
Roche a eu une audience avec François, comme le rapporte le
Saint-Siège lui-même. Il venait chercher une constitution
apostolique et en est sorti avec un rescrit. Le Saint Père lui a dit
qu’il ne signerait aucun nouveau document restreignant la liturgie
traditionnelle et lui a accordé un petit ajustement supplémentaire
aux dispositions de TC qui ne changera rien ou presque à ce qui a
déjà été légiféré.
Voyons cela de plus près :
1– Ce que fait le
rescriptum, c’est retirer encore plus de pouvoir aux évêques. La
question est de savoir comment un tel document sera accueilli par
les évêques, quelle que soit leur orientation, puisque la Curie
romaine s’immisce de manière flagrante dans le gouvernement de leurs
propres diocèses. Quel pouvoir de police aura le Dicastère pour le
culte pour faire appliquer cette nouvelle prescription ? Que
fera-t-on à un évêque qui, par exemple, désigne une église
paroissiale pour célébrer la messe traditionnelle sans la permission
de Rome ? Lui tirera-t-on les oreilles ? Les évêques ne veulent pas
d’ennuis avec leurs fidèles, ils n’obéiront donc pas facilement aux
caprices d’un cardinal moins que médiocre. Ce sera la même chose que
lorsqu’un évêque faisait des difficultés aux prêtres pour célébrer
la Messe en latin : les plaintes allaient à la commission Ecclesia
Dei, la commission appelait l’évêque, et l’évêque continuait à faire
ce qu’il voulait, et personne ne faisait ou ne pouvait faire quoi
que ce soit contre lui.
2– Il serait très étrange que, comme certains le pensent, en
l’espace de quelques semaines – le 3 avril, dit-on – le document
féroce apparaisse enfin et que le rescrit ne soit qu’un
amuse-gueule. Bergoglio est peut-être très moderniste, ou ce qu’on
veut d’autre, mais c’est un bon politicien, et pour cette raison
même, il est impensable, à mon avis, qu’il publie continuellement
des documents restrictifs sur le même sujet. Ce serait un signe
évident de faiblesse qu’il ne se permettra jamais, encore moins sur
un sujet qui ne l’intéresse pas du tout, et encore moins si la
personne qui le lui propose est Roche, dont tout le monde dit qu’il
le déteste, et il ne serait pas étrange qu’à tout moment il finisse
comme premier archevêque de l’île de Sainte-Hélène.
3– A Rome, et dans le monde tradi, tout le monde attendait la
constitution apostolique sanglante. Et sûrement les idéologues du
Dicastère du Culte exultaient dans l’attente de la mort du monde
traditionaliste. Ce qui s’est passé est, en langage curial, une
défaite et une humiliation épouvantables de Roche. Cela a montré le
peu de pouvoir dont il dispose, le manque total de confiance du
pontife à son égard et, par conséquent, qu’il est un homme faible,
presque un lépreux sur qui peu de gens se retournent pour lui dire
bonjour. Et, par conséquent, qu’il ne pourra plus jamais, tant que
François régnera sur l’Église catholique, restreindre la liturgie
traditionnelle. Le pontife ne veut plus de problèmes gratuits qui
génèrent de l’antipathie à son égard, sous l’impulsion d’un groupe
de fêlés, comme ce qui est arrivé avec TC.
4- On dit, et c’est probable, que ce rescrit viserait à brider le
clergé diocésain mais que le prochain document viserait les
instituts Ecclesia Dei. Tout est possible, mais il serait très
étrange que le même pape qui, il y a un peu plus d’un an, a donné
toutes les libertés au plus emblématique de ces instituts, la FSSP,
change maintenant totalement de position. Je ne doute pas que ce
document soit écrit, corrigé et avec des bordures en or. Mais je
soupçonne qu’il restera en l’état dans un tiroir de bureau quelque
part dans le dicastère des cultes. Aucun politicien qui se respecte
ne soulèverait chaque mois une cause qui déplaît à tous, sauf à
quelque moderniste ringard. Comme le dit Machiavel, le maître de
Bergoglio, les lois mauvaises et désagréables s’appliquent d’un seul
coup et non par tranches.
Nous verrons si cette analyse rapide et préliminaire se confirme.
Avec le pape François, on ne sait jamais de quel côté le lièvre peut
sauter, mais mon flair me dit que les choses sont comme je les dis.
Lu sur
Riposte Catholique :
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Sources : belgicatho
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.02.2023
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