Jésus, nous relève Benoît XVI, est la Parole
complète de Dieu |
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Le 22 juillet 2007 -
(E.S.M.) - Dans ce dernier volet du chapitre
7, le pape Benoît XVI nous montre que sur la montagne, les trois
disciples apprennent que Jésus est lui-même la
Torah vivante, la Parole complète de Dieu. Sur la montagne,
ils voient la « puissance » (dynamis) du Royaume, qui vient dans
le Christ.
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Dieu a dit de son Fils: « Écoutez-le »
- Jean-Paul II au Mur des Lamentations à Jérusalem
Jésus est lui-même la Torah vivante, la Parole complète de Dieu.
Le lien de la page précédente :
Moïse et Élie parlent avec Jésus
(p. 338 à 344)
Benoît XVI "Jésus de Nazareth"
Jésus, nous relève le pape Benoît XVI, est la
Parole complète de Dieu
(troisième volet
p. 344 à 346)
"Ces perspectives nous font revenir au récit de la Transfiguration. « Survint
une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit
entendre : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le" » (Mc 9, 7). La
nuée sacrée, la shekhinah, est le signe de la présence de Dieu lui-même. La
nuée au-dessus de la tente de la Révélation indiquait la présence de Dieu.
Jésus est la tente sacrée au-dessus de laquelle se trouve la nuée de la
présence de Dieu, et à partir de laquelle cette nuée « couvre de son ombre »
les autres aussi. Voici que se reproduit la scène du baptême de Jésus, dans
laquelle, depuis la nuée, le Père lui-même avait proclamé Jésus Fils : «
C'est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai mis tout mon amour »
(Mc 1, 11).
Cette proclamation solennelle de Jésus comme Fils est immédiatement suivie
de l'injonction : « Écoutez-le. » Ici, la relation avec la montée de Moïse
sur le Sinaï apparaît de nouveau clairement, relation dont nous avons dit au
début qu'elle constituait l'arrière-plan de l'histoire de la
Transfiguration. Sur la montagne, Moïse a reçu la Torah, la parole
d'enseignement de Dieu. À présent, explique Benoît XVI, il nous est dit de Jésus : «
Écoutez-le.
» Voici le commentaire pertinent qu'en donne Hartmut Gese
(Hartmut Gese est professeur à la faculté
de théologie évangélique de l'université de Tübingen, Allemagne) : « Jésus est
devenu Parole de la Révélation divine elle-même. Il était difficile aux
évangélistes de le dire plus clairement, plus énergiquement :
Jésus est la
Torah elle-même. » C'est aussi la fin de l'apparition dont cette parole
résume le sens profond. Les disciples doivent redescendre avec Jésus et
s'imprégner sans cesse de cette parole : « Écoutez-le. »
Si nous comprenons ainsi le contenu du récit de la Transfiguration -
irruption et aube de l'époque messianique -, nous sommes aussi en mesure de
comprendre les paroles obscures que Marc intercale entre la confession de
Pierre et l'enseignement aux disciples d'une part, et le récit de la
Transfiguration d'autre part : « Et il leur disait : "Amen, je vous le dis :
parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d'avoir
vu le règne de Dieu venir avec puissance" »
(Mc 9, 1). Qu'est-ce que cela peut
bien signifier ? Jésus prédit-il que quelques-uns de ceux qui l'entourent
seront encore en vie au moment de sa Parousie, à l'avènement définitif du
Royaume de Dieu ? Ou quoi d'autre ?
Rudolf Pesch (Rudolf Pesch, exégète
catholique allemand, a été longtemps professeur de Nouveau Testament aux
universités de Francfort et Fribourg-en-Brisgau. Il vit actuellement à
Jérusalem) (1). a montré de
façon convaincante que ce passage, placé immédiatement avant la
Transfiguration, signifie on ne peut plus clairement qu'il a un rapport avec
cet événement. Certains des présents, en tout cas les trois disciples qui
accompagnent ensuite Jésus dans son ascension de la montagne, reçoivent
l'assurance qu'ils vivront la venue du Royaume de Dieu « avec puissance ».
Sur la montagne, les trois disciples voient Jésus
illuminé par la gloire du Royaume de Dieu. Sur la montagne, la nuée sacrée
de Dieu les couvre de son ombre. Sur la montagne, dans l'entretien de Jésus
transfiguré avec la Loi et les Prophètes, ils comprennent que l'heure de la
vraie fête des Tentes est venue. Sur la montagne, ils apprennent que
Jésus est lui-même la Torah vivante, la Parole
complète de Dieu. Sur la montagne, ils voient la « puissance » (dynamis)
du Royaume, qui vient dans le Christ.
Mais également, dans la rencontre effrayante avec la gloire de Dieu en
Jésus, ils doivent apprendre ce que Paul déclare aux disciples de tous les
temps dans sa première Lettre aux Corinthiens : « Nous, nous proclamons un
Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les peuples païens.
Mais pour ceux que Dieu appelle, qu'ils soient Juifs ou Grecs, ce Messie est
puissance (dynamis) de Dieu et sagesse de Dieu »
(1 Co 1, 23-24.). Cette puissance
(dynamis) du Royaume à venir leur apparaît dans le Jésus transfiguré
qui parle avec les témoins de l'Ancienne Alliance de la « nécessité » de sa
passion comme chemin vers la gloire (cf.
Le 24, 26-27). Ainsi ils voient
l'anticipation de la Parousie, ainsi ils entrent progressivement dans la
profondeur du mystère de Jésus". Telle est la conclusion de Benoît
XVI.
(fin du chapitre 7)
Première partie du chapitre 7, les
professions de foi des disciples :
1. La confession de foi de Pierre
(première partie p.315 à 321)
Le pape relève ce qu'est devenir disciple du Christ et le suivre - 17.06.07
2.
Pierre Grelot cité par le pape Benoît XVI
- (deuxième partie p. 322 à
325)
3. La présence du Dieu
vivant en Jésus (troisième
volet p. 325 à 328) :
Pierre découvre la présence de Dieu en Jésus
4.
Jésus est Dieu
(quatrième volet p. 329 à 331)
Deuxième partie du chapitre 7, La
Transfiguration de Jésus :
5. La Transfiguration de Jésus a un rapport avec la
fête des Tentes
(premier volet p.333 à 338)
Jésus est la Révélation de Dieu en personne
6. C'est alors qu'apparaissent Moïse et Élie qui
parlent avec Jésus. (deuxième
volet p. 338 à 344)
Benoît XVI "Jésus de Nazareth"
7. Jésus est lui-même la Torah vivante, la
Parole complète de Dieu.
(troisième volet
p. 344 à 346)
D'autres pages du dernier livre du pape :
►
Benoît XVI
(1) Rudolf Pesch a
publié un livre dont nous ne pouvons nous empêcher de vous donner un
commentaire.
La Primauté dans l'Église ; les fondements
bibliques
Par Rudolf Pesch
(Paris, Éd. du Cerf, coll. « Lire la Bible »,
n° 125) Traduit de l'allemand par Joseph
Hoffmann
Ce petit livre est important. Né du souhait, exprimé aussi bien par le pape
Jean-Paul Il que par le cardinal RATZINGER, de voir traiter, à nouveaux
frais, le problème des fondements de l'exercice actuel
du ministère de Pierre, « il n'a pas d'équivalent dans la production
présente », au dire du P. B. SESBOÜÉ, qui le présente en Postface.
Il rompt, en effet, avec la méthode suivie habituellement en exégèse
moderne, et ne se propose pas d'atteindre la couche la plus ancienne de la
tradition pour construire une théologie ou une pratique sur ce seul
fondement ! Il connaît bien lui-même les études historico-critiques qu'il a
lui-même très bien pratiquées
(deux gros commentaires, l'un
de Marc, l'autre des Actes des Apôtres) : il les utilise
largement, mais il refuse d'en rester là.
S'il constate volontiers que les analyses récentes des exégètes protestants,
consacrées en priorité à Mt 16, ont déjà rapproché les points de vue sur ce
sujet, particulièrement sensible au sein des Églises, il n'en relève pas
moins des incohérences qui le déterminent à traiter le dossier autrement.
On ne peut que l'approuver de ne pas se contenter d'analyses ponctuelles et
minutieuses, mais de vouloir embrasser l'ensemble du texte-source, en
l'espèce le Nouveau Testament ; et de le faire d'une manière qui respecte sa
forme littéraire globale actuelle : d'abord les quatre évangiles, puis
l'histoire de la communauté, suivie de la littérature apostolique, le tout
étant clôturé par l'Apocalypse qui donne, à l'ensemble, sa visée définitive.
Sans oublier que ce Nouveau Testament constitue le dernier volet d'une Bible
dont il est la clef d'interprétation.
Le ton est donc donné par la figure de Pierre que le lecteur de la Bible
découvre dans l'Évangile selon saint Matthieu, figure précisée en Luc, avec
un sommet en Jn 21, qui fait la transition avec Ac 1 - 12, c'est-à-dire avec
le récit de l'exercice effectif d'un ministère qui n'était, jusque-là, qu'un
objet de promesses.
Ensuite, les épîtres apostoliques, surtout celles qui ont été publiées sous
le nom de Pierre - mais celles de Paul elles aussi, souvent injustement
oubliées -, dévoilent la même figure dans toute son ampleur, en conduisant
le lecteur jusque dans l' « après Pierre » avec les problèmes que cela
soulève.
Pierre apparaît ainsi dans toutes les dimensions de
sa fonction ; premier des disciples et des apôtres, au service de l'unité,
rocher pour la foi, berger à l'image du Christ, souverain Berger et, sans
doute, véritable Abraham du nouveau peuple de Dieu.
L'un des résultats les plus clairs de ce travail, c'est que Pierre est
indissociable du groupe des Douze (l'articulation entre le « personnel » et
le « synodal » comme fondement de la collégialité
(p. 161), de même que l'unicité de son ministère est
indissociable de sa pérennité et de sa succession. Dans les débats
œcuméniques, ce dernier point est le plus aigu. Le ministère de Pierre
est-il lié uniquement à sa personne ou bien Pierre est-il le type d'un
ministère destiné à lui survivre et dont l'Église a toujours besoin ? R.
PESCH conclut clairement que « le ministère de
Pierre implique une succession… un successeur qui doit être le garant de la
Tradition et maintenir l'unité de l'Église »
(p. 82). Certes, le Nouveau
Testament ne parle jamais d'un successeur de Pierre. Mais la communauté
chrétienne de Rome, qui s'exprime à travers les deux épîtres de Pierre, a
conscience d'être l'héritière du ministère pétrinien en matière de mission,
d'enseignement, de discipline et de gouvernement, le tout au service de
l'unité. Ajoutons que le lecteur découvrira, au passage, maintes réflexions
capables d'enrichir sa méditation sur l'Église et sur le ministère, et que
sa lecture sera facilitée par le report des discussions techniques en des
notes souvent précieuses.
Sources: P. Michel
Trimaille-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 22.07.2007 - BENOÎT XVI -
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