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Benoît XVI relève ce qu'est devenir disciple du Christ et le suivre

 

Rome, le 17 Juin 2007 - (E.S.M.) - Dans les trois Évangiles, indique Benoît XVI, Jésus annonce à la suite sa Passion et sa Résurrection, et il assortit l'annonce de son destin personnel d'un enseignement sur ce que signifie devenir son disciple et le suivre, lui, le Crucifié

La région de Césarée de Philippe (aujourd'hui Banyas)  -  Pour agrandir l'image: C'est ici

Benoît XVI relève ce qu'est devenir disciple du Christ et le suivre

DEUX ÉVÉNEMENTS MARQUANTS DE L'ITINÉRAIRE DE JÉSUS :

La confession de foi de Pierre et la Transfiguration

1. La confession de foi de Pierre (première partie p.315 à 321)

Les trois Évangiles synoptiques font apparaître comme un événement marquant de l'itinéraire de Jésus le moment où il demande aux disciples ce que les gens pensent de lui et comment eux-mêmes le considèrent (cf. Mc 8, 27-30 ; Mt 16, 13-20 ; Lc 9, 18-21). Dans ces trois Évangiles, c'est Pierre qui répond au nom des Douze par une confession de foi qui se distingue nettement de l'opinion des « gens ». Dans les trois Évangiles, indique Benoît XVI, Jésus annonce à la suite sa Passion et sa Résurrection, et il assortit l'annonce de son destin personnel d'un enseignement sur ce que signifie devenir son disciple et le suivre, lui, le Crucifié. Mais dans les trois Évangiles, il interprète aussi cette suite de la croix dans un sens fondamentalement anthropologique, comme le chemin qui conduit nécessairement l'homme à se perdre, sans quoi il sera impossible à l'homme de se trouver (cf. Mc 8, 31 -9, 1 ; Mt 16, 21-28 ; Lc 9, 22-27). Enfin, dans les trois Évangiles, ce passage est suivi du récit de la Transfiguration de Jésus, qui donne à nouveau une interprétation approfondie de la confession de foi de Pierre, tout en la reliant au mystère de la mort et de la résurrection du Christ (cf. Mc 9, 2-13 ; Mt 17, 1-13 ; Lc 9, 28-36).

Seul Matthieu fait suivre la confession de foi de la remise d'un pouvoir que Jésus confère à Pierre, le pouvoir des clés, le pouvoir de lier et de délier, assorti de la promesse suivante : c'est sur lui, Pierre, sur cette pierre, que Jésus bâtira son Église. On trouve des propos similaires concernant cette mission et cette promesse chez Luc dans le contexte de la dernière Cène (cf. Lc 22, 31-32), et chez Jean après la résurrection de Jésus (cf.Jn 21, 15-19).

On trouve d'ailleurs chez Jean une confession de foi de Pierre qui intervient là aussi à un moment décisif du parcours de Jésus et à partir de laquelle le cercle des Douze va prendre le poids et le visage qui lui appartiennent en propre (cf. 6, 68-69). Lorsque nous considérerons la confession de foi de Pierre dans les synoptiques, il faudra également prendre en compte ce texte qui, par-delà les différences, présente des similitudes fondamentales avec la tradition synoptique.

Ce bref exposé devrait avoir suffi à montrer que la confession de foi de Pierre ne peut être comprise correctement que dans le contexte qui la relie à l'annonce de la Passion et aux paroles relatives à ceux qui suivent Jésus. Ces trois éléments, c'est-à-dire les paroles de Pierre et la double réponse de Jésus, sont indissociables. Et de la même façon, dans la scène de la Transfiguration, la confirmation par le Père lui-même et à travers la Loi et les Prophètes est indispensable pour comprendre la confession de foi. Marc fait précéder la Transfiguration d'une - apparente - promesse de parousie, qui se rattache aux paroles concernant ceux qui suivent Jésus, mais qui conduit en même temps à la Transfiguration, donnant ainsi à sa manière, explique Benoît XVI, une interprétation tant de ce que signifie suivre Jésus que de la promesse de parousie. Selon Marc et Luc, les paroles concernant ce que signifie le suivre sont adressées à tous, contrairement à l'annonce de la Passion qui est faite aux seuls témoins : elles introduisent donc la dimension ecclésiologique dans le contexte général. Au-delà de la marche vers Jérusalem que Jésus vient d'entamer, elles ouvrent à tous l'horizon dans sa totalité (cf. Lc 9, 23), de même que l'interprétation qu'elles livrent de ce que signifie suivre le Crucifié - souligne le pape Benoît XVI - vise le fondement même de l'existence humaine en général.

Jean a placé ces paroles dans le contexte du dimanche des Rameaux en liaison avec la demande que font les Grecs de rencontrer Jésus, mettant ainsi très clairement en évidence l'universalité du message. Ce dernier se rattache aussi au destin de Jésus sur la croix ; ainsi ce destin est soustrait à toute causalité et apparaît dans sa nécessité intrinsèque (cf. Jn 12, 24s). De plus, la parole sur le grain de blé qui meurt relie l'invitation à se perdre pour se trouver au mystère de l'Eucharistie qui, chez Jean, est évoqué à la fin du récit de la multiplication des pains et de son interprétation par Jésus dans son discours sur le pain de vie, déterminant ainsi en même temps le contexte de la confession de foi de Pierre.

Voyons maintenant chaque élément de ce grand ensemble où sont intimement mêlés événement et parole. Matthieu et Marc situent l'événement dans la région de Césarée de Philippe (aujourd'hui Banyas - voir la photo ci-dessus), aux sources du Jourdain, où Hérode le Grand avait fondé un sanctuaire du dieu Pan. Hérode Philippe fit ensuite de ce lieu la capitale de son royaume et lui donna son nom combiné à celui de César Auguste.

La tradition a fixé la scène à l'endroit où une paroi rocheuse surplombe les eaux du Jourdain (ndlr : comme on le remarque bien sur la photo), illustrant de façon saisissante la parole « Tu es Pierre et sur cette pierre... ». Chacun à sa manière, Marc et Luc nous font pénétrer pour ainsi dire dans le lieu intérieur de l'événement. Marc dit que Jésus pose sa question « chemin faisant », et il est clair que le chemin dont il parle est celui de Jérusalem. Aller « vers les villages situés dans la région de Césarée de Philippe » (Mc 8, 27) correspond au début de la montée vers Jérusalem, vers le centre de l'histoire du salut, vers le lieu où la destinée de Jésus doit s'accomplir par la croix et par la résurrection, mais aussi le lieu où, à l'issue de tous ces événements, l'Église est née. La confession de foi de Pierre et les paroles de Jésus se situent au début de ce chemin.

Après la grande époque de la prédication en Galilée, il s'agit d'un moment déterminant : celui du départ vers la croix et de l'appel à prendre la décision par laquelle, désormais, les disciples se distingueront nettement de ceux qui viennent écouter Jésus, mais sans l'accompagner. Un moment qui marque clairement que, dès lors, les disciples forment le noyau de la nouvelle famille de Jésus, de la future Église. La caractéristique de cette communauté est d'être « en chemin » avec Jésus, et c'est précisément dans ce contexte que l'on va apprendre de quel chemin il s'agit. Par ailleurs, il est caractéristique pour cette communauté que sa décision d'accompagner le Seigneur repose sur une connaissance, une façon de « connaître » Jésus, qui fait don aux disciples d'une connaissance nouvelle de Dieu, du Dieu unique dans lequel ils croient en tant qu'Israélites.

Luc lie la confession de foi de Pierre à un événement de prière, ce qui va tout à fait dans le sens de l'image qu'il donne de la figure de Jésus. Il commence le récit de cet épisode en énonçant un paradoxe voulu : « Un jour, Jésus priait à l'écart. Comme ses disciples étaient là... » (9, 18). Les disciples sont intégrés dans son aparté, cette façon réservée à lui seul d'être avec le Père. Ainsi que nous l'avons évoqué au début de ce livre, il leur est permis de voir Jésus comme celui qui parle face à face avec le Père, en toute familiarité. Il leur est permis de le voir dans ce qu'il a en propre, dans son être filial, ce point d'où procèdent toutes ses paroles, tous ses actes et toute son autorité. Il leur est permis de voir ce que les « gens » ne voient pas, et c'est parce qu'ils voient qu'ils ont une connaissance qui dépasse « l'opinion » que se font les « gens ». C'est de là que procède leur foi, la confession de leur foi, et c'est là-dessus que l'Église peut alors se fonder.

La question redoublée de Jésus trouve là son lieu intérieur. Cette double question sur l'opinion des gens et sur la conviction intime des disciples suppose d'une part qu'existe une connaissance extérieure de Jésus qui, sans être nécessairement fausse, n'en reste pas moins insuffisante, et que, d'autre part, on lui oppose une connaissance plus profonde, qui est liée au fait d'être disciple, de suivre le chemin de Jésus en communion avec lui, et qui ne peut se développer qu'au sein de cette communauté-là. Les Évangiles synoptiques s'accordent tous trois pour dire que dans l'opinion des gens, Jésus est Jean le Baptiste ou Élie ou un autre des prophètes qui serait ressuscité. Auparavant Luc avait raconté qu'ayant entendu parler en ces termes de la personne et de l'action de Jésus, Hérode cherchait à le voir. En variante, Matthieu ajoute que quelques-uns pensent que Jésus serait Jérémie.

Tous ces avis ont en commun de placer Jésus dans la catégorie des prophètes, car telle était la clé d'interprétation présente dans la tradition d'Israël. Dans tous les noms mentionnés pour dire qui était Jésus, on sent vibrer d'une façon ou d'une autre la dimension eschatologique, l'attente d'un tournant qui comporte tout à la fois l'espérance et la peur. Si Élie incarne surtout l'espoir de la restauration d'Israël, Jérémie est une figure de la Passion, il est celui qui annonce l'échec de la forme que revêtaient à l'époque l'Alliance et le sanctuaire qui en constituait pour ainsi dire la garantie concrète. Il est bien sûr aussi porteur de la promesse d'une Nouvelle Alliance qui surgira du déclin. Par sa souffrance, par sa disparition dans la nuit de la contradiction, Jérémie est l'incarnation vivante du double processus de la chute et du renouveau.

On ne peut dire simplement de ces opinions qu'elles sont fausses, indique Benoît XVI, car, à des degrés divers, elles constituent des approches du mystère de Jésus qui peuvent permettre de trouver le chemin de la vérité. Mais elles n'accèdent pas à ce qui fait la spécificité, la nouveauté de Jésus. Elles l'interprètent à partir du passé, de ce qui advient et de ce qui est possible d'un point de vue général, et non pas à partir de lui-même, dans ce qu'il a d'unique et qui n'entre dans aucune autre catégorie. En ce sens, l'opinion des « gens » existe bel et bien aujourd'hui encore : les gens ont fait la connaissance du Christ d'une façon ou d'une autre, peut-être même l'ont-ils étudié scientifiquement, mais ils ne l'ont pas rencontré dans ce qu'il a de spécifique et de tout à fait autre. Karl Jaspers a présenté Jésus comme l'une des quatre personnalités déterminantes de l'humanité avec Socrate, Bouddha et Confucius, lui reconnaissant ainsi une importance fondamentale dans la quête de la juste façon d'être homme. Mais il fait de Jésus un individu parmi d'autres au sein d'une catégorie générale commune qui permet d'expliquer cette importance, mais aussi de la limiter. Il est courant aujourd'hui de considérer Jésus comme l'un des grands fondateurs de religion dans le monde, auxquels a été donnée une profonde expérience de Dieu. C'est la raison pour laquelle ces grandes figures peuvent parler de Dieu à d'autres hommes qui n'ont pas reçu cette « disposition religieuse », et en quelque sorte les entraîner avec eux au cœur de leur expérience de Dieu. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une expérience humaine de Dieu, qui reflète la réalité infinie de Dieu dans la dimension finie et limitée d'un esprit humain. Il s'agit donc d'une traduction du divin qui n'est toujours que partielle et déterminée par le contexte spatial et temporel. Le terme d'« expérience » indique bien un contact réel avec le divin, mais il exprime aussi la limitation du sujet qui en est le réceptacle. Le sujet humain ne peut capter qu'un fragment déterminé de la réalité perceptible qui, de surcroît, doit être ensuite interprété. Donc, quelqu'un qui a cette opinion peut tout à fait aimer Jésus, et même le choisir comme le guide de sa vie. Mais « l'expérience de Dieu » vécue par Jésus, si l'on s'y rattache de cette manière, reste finalement relative et devra être complétée par les fragments de réalité que d'autres grands hommes auront perçus. En dernière analyse, c'est donc l'homme, l'individu sujet, qui reste lui-même la mesure : l'individu décide de ce qu'il va reprendre à son compte parmi les diverses « expériences », de ce qui lui est utile ou étranger. Il n'existe alors plus d'engagement ultime.

À l'opinion des gens s'oppose la connaissance des disciples, qui s'exprime dans la confession de foi. Que dit-elle ? (à suivre)

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Sources:  www.vatican.va - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 17.06.2007 - BENOÎT XVI -  Table Jésus de Nazareth

 

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