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Benoît XVI et les fondements de la musica
sacra chrétienne
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Le 22 février 2025 -
E.S.M.
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Les solutions théoriques semblent encore moins applicables au
domaine de la musique qu'à celui des arts plastiques nous démontre
Benoît XVI. Une fois encore, seul un renouvellement intérieur, une
prise de conscience profonde, pourraient se montrer efficaces. Cela
dit, je tenterai quand même une réponse, en reprenant les principaux
jalons mis à jour par notre recherche des fondements de la musica
sacra chrétienne.
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Benoît XVI au piano -
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Benoît XVI et les fondements de la musica
sacra chrétienne
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Benoît XVI : Musique et liturgie
À la fin du Moyen Âge, apparut un nouveau facteur, qui allait
profondément marquer la musique d'église : la liberté artistique, dont
l'influence se fit bientôt sentir jusque dans le culte. Musique d'église et
musique profane s'interpénétrèrent, donnant lieu notamment à ces « messes
parodiques » où le texte de la messe était chanté sur un air profane à la
mode. La tolérance pour la créativité artistique et l'adoption de motifs
profanes n'allaient pas sans risques. La musique non seulement cessa de
chercher sa source dans la prière, mais, sous l'effet de cette nouvelle
exigence d'autonomie artistique, quitta la sphère de la liturgie.
Développant une sensibilité et une conscience nouvelles et différentes, la
musique finit par devenir une fin en soi. Ce danger, qui menaçait de
détourner la liturgie de son essence véritable, entraîna la réaction du
concile de Trente. Celui-ci mit lui aussi l'accent sur la prééminence de la
voix humaine dans la musique liturgique et réduisit considérablement l'usage
des instruments. De plus il posa de façon claire la limite entre musiques
profane et sacrée, ce que Pie X allait devoir faire à son tour, au début du
XXe siècle.
Bien que de manière différente chez les catholiques et les
protestants, le baroque réussit une remarquable unification de la musique
profane et de la musique liturgique, en concentrant la lumineuse puissance
de la musique - parvenue à un extraordinaire niveau de perfection - sur la
glorification de Dieu. Que nous écoutions Bach ou Mozart, dans une église,
nous sentons admirablement ce que signifie Gloria Dei, la gloire de Dieu. Le
mystère de l'infinie beauté nous pénètre et nous fait éprouver la présence
de Dieu de façon plus tangible que ne pourraient le faire dix sermons.
Malheureusement, cet équilibre instable entre profane et sacré ne put se
maintenir longtemps, même si la subjectivité et la passion furent encore un
temps tenues en respect par l'ordonnance d'un univers musical qui reflétait
en quelque sorte l'ordre même de la création divine. Déjà menaçait le
goût de la virtuosité, et la technique, progressivement mise en avant, cessa
de contribuer à l'harmonie de l'ensemble. Au XIXe siècle, siècle de
l'émancipation de la subjectivité, cette tendance s'accentua et l'on vit le
style de l'opéra envahir la musique sacrée. Le danger que le concile de
Trente avait tenté de juguler ressurgissait. À son tour le pape
Pie X réagit
en s'efforçant de libérer la liturgie de l'influence du bel canto. Le
chant grégorien et la grande polyphonie du temps du renouveau catholique
(dont Palestrina est la grande figure) redevinrent
la norme de la musique liturgique en Occident.
De plus, Pie X établit clairement la différence entre
art liturgique et art religieux en général, tant dans le domaine de
la musique que de l'art plastique. L'art liturgique obéit en effet à des
critères définis par sa mission spécifique - cela même qui lui permet d'être
à la source d'une culture qui, en dernier ressort, doit son existence à la
liturgie.
La révolution culturelle de
ces trente dernières années pose à l'Église un défi non moins grave que ceux
qu'elle a déjà rencontrés. Après la tentation de la gnose et la
«mondialisation» de la musique sacrée à la Renaissance puis au XIXe siècle,
la problématique à laquelle l'Église doit faire face aujourd'hui, en ce qui
concerne la musique liturgique, est multiple. Il s'agit en premier lieu de
dépasser les limites de l'esprit européen pour faire accéder l'Église à une
culture véritablement universelle. Quels sont
les modalités et les critères d'une acculturation, dans le domaine de la
musique sacrée, qui tout à la fois préserve l'identité du fait chrétien et
permette à son universalité de se déployer ? Tel est le premier défi à
relever.
Dans cette recherche, l'Église est directement concernée par
le développement de deux types de musique nés en Occident qui, depuis
plusieurs décennies, façonnent la culture à l'échelle planétaire. D'une part
une musique commerciale, destinée au «peuple», mais qui n'a plus rien de
populaire au sens traditionnel du terme. Produite industriellement, elle
appartient aux phénomènes de masse et n'est rien d'autre, finalement, qu'un
culte de la banalité. D'autre part la musique «rock» et ses dérivés, en
particulier aujourd'hui la techno, qui sont les vecteurs de passions
élémentaires et qui, dans les grands festivals, développent un caractère
cultuel, jouant même le rôle d'un anti-culte par rapport au culte chrétien.
Pris dans le mouvement de la foule, soumis à l'ébranlement du rythme, du
bruit et des effets de lumière, les participants se sentent pour ainsi dire
libérés d'eux-mêmes. Dans l'extase provoquée par l'annihilation de toute
barrière et la chute de toute inhibition, ils déchaînent en quelque sorte
les forces élémentaires de l'univers, dans lesquelles ils finissent par se
faire engloutir. Comment la musique de la sobre ivresse de l'Esprit Saint
aurait-elle une chance de toucher ces individualités emprisonnées,
ces
esprits jugulés, pour qui l'évasion dans cette expérience collective, aussi
brève soit-elle, semble bien être la seule promesse de délivrance ?
Que faire en face de tout cela ?
Les solutions théoriques
semblent encore moins applicables au domaine de la musique qu'à celui des
arts plastiques. Une fois encore, seul un renouvellement intérieur, une
prise de conscience profonde, pourraient se montrer efficaces. Cela dit, je
tenterai quand même une réponse, en reprenant les principaux jalons mis à
jour par notre recherche des fondements de la musica sacra chrétienne.
La musique du culte chrétien se rapporte au Logos de trois
façons :
1. Elle se réfère aux interventions de Dieu attestées par la
Bible, continuées dans l'histoire de l'Église et actualisées dans la
liturgie. Cette action divine procède d'un centre immuable: la Pâque de
Jésus-Christ - crucifixion, résurrection, ascension - qui absorbe,
interprète et mène à leur accomplissement l'histoire du salut de l'Ancien
Testament, comme aussi les expériences de rédemption et l'espérance de
l'humanité. Basée sur la foi biblique, la musique liturgique met en valeur
la parole, la proclamation. Ce chant, jailli de l'amour, répond à l'amour de
Dieu qui, en s'incarnant dans le Christ, nous a aimés jusqu'à mourir pour
nous. Le fait de la résurrection ne relègue pas la croix dans le passé. Le
chant d'amour qui s'élève reste marqué par la douleur creusée par le silence
de Dieu dans la souffrance, il garde l'écho du cri venu des profondeurs de
la détresse : la supplication et l'espérance se rejoignent dans le Kyrie eleison.
Mais cet amour peut aussi, par anticipation, faire l'expérience de la
réalité de la résurrection, il contient aussi la joie d'être aimé,
cette joie dont Haydn disait qu'elle le submergeait lorsqu'il mettait en
musique des textes liturgiques.
Rapport au Logos signifie donc en premier lieu rapport à la
parole. D'où la préséance, sans exclusive, du chant sur la musique
instrumentale dans la liturgie. Les textes bibliques et liturgiques, s'ils
restent les points d'ancrage de la musique liturgique, n'empêchent nullement
la création de nouveaux chants. Au contraire, tout en leur fournissant une
source d'inspiration, ils garantissent un fondement solide à ces nouvelles
créations : l'amour inébranlable de Dieu, visible dans l'œuvre de la
rédemption.
2. Saint Paul rappelle que nous ne savons pas, de nous-mêmes,
prier comme il le faudrait, mais que l'Esprit lui-même intercède pour nous
en des gémissements ineffables (Rm 8, 26). Savoir
prier, et plus encore savoir chanter et jouer de la musique devant Dieu, est un don de l'Esprit.
L'Esprit est amour, c'est pourquoi il éveille en nous l'amour, moteur du
désir de chanter. Or, puisque l'Esprit vient du Christ -«
c'est de mon bien
qu'il prendra, pour vous en faire part » (Jn 16, 14) - le don de l'Esprit,
qui dépasse toute parole, se rapporte toujours au Verbe, au Sens qui crée et
porte la vie. Si les mots peuvent être surpassés par le chant, l'inspiration
qui vient du Verbe, du Logos ne l'est jamais. Voilà la deuxième façon, plus
profonde, dont la musique liturgique se rapporte au Logos. Et c'est à elle
que la tradition de l'Église fait allusion quand elle parle de la sobre
ivresse que provoque l'Esprit Saint.
À propos de cette «sobre ivresse», l'histoire de la musique
nous offre un exemple de sobriété, de rationalité supérieure, susceptibles
de mettre un frein à l'engloutissement dans l'irrationalité et la démesure.
D'après les écrits de Platon et d'Aristote sur la musique, le monde grec se
trouva confronté au choix entre deux formes de culte, deux conceptions de
Dieu et de l'homme, qui se traduisit très concrètement par le choix entre
deux types fondamentaux de musique. Il y avait d'une part la musique que
Platon attribue à Apollon, dieu de la lumière et de la raison ; une musique
qui, sans abolir les sens, les élève, les fond avec l'esprit, dans une union
qui conduit l'homme à la totalité de son être. Par cette mise en rapport des sens avec l'esprit, ce type
de musique désigne très clairement la place particulière qui est celle de l'homme
dans l'ordre général de l'existence. D'autre part les Grecs connaissaient la
musique que Platon attribue à Marsyas et que, du point de vue de l'histoire
cultuelle, nous pourrions qualifier de « dionysiaque ». À l'inverse de la
précédente, elle entraîne l'homme tout entier dans l'ivresse des sens,
annihile toute rationalité pour finalement assujettir l'esprit aux sens.
Platon (et, de façon plus mesurée, Aristote) attribuait à chacune de ces
musiques des instruments et des tonalités propres. Aujourd'hui, ces
attributions peuvent nous paraître à bien des égards étranges, et même
dépassées. Mais il est intéressant de constater que l'alternative entre
musique « spirituelle » et musique « sensuelle » traverse toute l'histoire
de la religion et qu'elle se pose à nous, une fois encore, de façon très
concrète. Il n'est pas concevable que n'importe quelle musique ait sa place
dans le culte chrétien. Ce dernier définit une échelle de valeurs dont la
mesure est le Logos. Si l'on veut distinguer entre l'Esprit Saint et un
esprit malin, on reconnaîtra le premier, d'après saint Paul, à ce qu'il nous
fait ditre : Jésus est Seigneur (1 Co 12, 3).
L'Esprit Saint, qui conduit au
Logos, suscite une musique qui élève le cœur -
le
«
sursum corda
» de la
liturgie. Loin de la dissolution dans l'ivresse informe ou la pure
sensualité, c'est l'intégration de l'homme tout entier dans ce qui l'élève
qui forme le critère d'une musique selon le Logos, selon la logïke latreia,
évoquée dans la première partie de cet ouvrage.
3. Le Verbe incarné, le Logos, ne se limite pas au sens qu'il
donne à notre histoire individuelle, ou même à l'histoire en général.
Il est
le Sens même de la Création, reflété dans l'ordonnance de l'univers, qui
nous tire de notre solitude pour nous introduire dans la communion des
saints. C'est là que le Seigneur nous met « au large », dans un
espace de liberté aux dimensions de la Création tout entière. Cette
dimension cosmique de la liturgie chrétienne s'exprime dans le saint des saints du Temple de Jérusalem :
Saint, saint, saint est Yahvé Sabaot. Sa gloire remplit toute la terre (Is
6, 3). C'est dans cette liturgie angélique que nous sommes inclus lors de la
célébration de la sainte Messe. Par nos chants et nos prières, nous nous
unissons à la grande Liturgie qui embrasse la Création tout entière.
Parmi les Pères, c'est
saint Augustin
plus particulièrement
qui chercha à relier la dimension cosmique de la liturgie chrétienne à la
vision du monde de l'Antiquité gréco-romaine. Dans une de ses premières
œuvres, le De musica, (
TRAITÉ DE LA MUSIQUE ) il s'en tient encore entièrement à la théorie de la
musique pythagoricienne. Pour Pythagore, le cosmos est une immense structure
mathématique. Les Pythagoriciens assimilaient l'ordre mathématique du
cosmos (cosmos signifiant «ordre»)
à l'essence du beau: la beauté naît d'un
ordo intérieur qui, du fait qu'il est ordre, porte un sens. Et cette beauté,
pour eux, n'était pas de nature visuelle seulement, mais musicale aussi.
Dans le prologue de Faust, Goethe se réfère directement à cette conception
pythagoricienne quand il évoque le «chœur des sphères fraternelles». L'ordre
mathématique qui régit les planètes et leur trajectoire fait résonner
chacune d'elles d'un son caché, qui serait la forme originelle de la
musique. Les trajectoires représentent les mélodies, les rangs numériques le
rythme, et l'ensemble de toutes les orbites l'harmonie. L'homme devrait donc
s'inspirer de la musique intérieure du cosmos et de son ordonnance, et faire
résonner sa musique du « chant fraternel » des sphères célestes.
Puisque la
beauté de la musique découle de sa correspondance avec les lois rythmiques
et harmoniques de l'univers, la musique humaine sera d'autant plus «belle»
qu'elle participera plus intimement des lois musicales du cosmos.
La transposition de cette théorie à l'univers de la foi
chrétienne entraîna un processus de personnalisation. Certes, la
mathématique du cosmos, telle que l'avaient conçue les pythagoriciens,
n'était pas purement abstraite. Pour les Anciens, seule une intelligence
pouvait être à l'origine de phénomènes dotés d'un sens, tels ceux qu'ils
observaient dans le cosmos. Les mouvements « mathématiquement » intelligents
des astres n'étaient donc pas explicables de façon purement mécanique mais
impliquaient, pour devenir compréhensibles, que les astres soient dotés
d'une âme, d'une «intelligence». C'est donc tout naturellement que les
chrétiens assimilèrent ces divinités astrales aux anges, qui eux aussi
illuminent l'univers. Dès lors, percevoir la « musique cosmique », c'était
entendre le chœur des anges, un rapprochement d'ailleurs encouragé par la
vision d'Isaïe (1s 6).
À cette personnalisation angélique des astres s'ajouta celle
induite par la foi trinitaire dans le Père, le Logos et le Pneuma. On
comprit que la mathématique du cosmos n'était pas un phénomène en soi ni le
fait de divinités astrales. Son fondement était la Ratio créatrice, le
Logos, en qui sont contenus les archétypes de l'ordre du monde, selon
lesquels le Logos créateur, par l'action de l'Esprit, donne sa forme au
monde matériel. C'est en référence à sa fonction créatrice que le Logos a
aussi été appelé Ars Dei, Art de Dieu (ars = technè). Le Logos est en effet
le grand artiste en qui toutes les œuvres d'art - la beauté de l'univers -
sont contenues dès les origines. Chanter à l'unisson avec l'univers signifie
dès lors marcher sur les traces du Logos et se rapprocher de Lui. Tout art
humain véritable est donc une participation à l'art de l'artiste par
excellence : le Christ. Cette vision de la musique nous ramène aux rapports
entre l'art et le Logos, cette fois élargis et approfondis par la composante
à la fois cosmique et angélique. Celle-ci confère à l'art liturgique sa
véritable mesure, l'ampleur de sa perspective aussi: une créativité purement
subjective ne pourra jamais atteindre l'envergure du cosmos ni transmettre
son message de beauté. La foi ne diminue donc pas la liberté de l'artiste,
au contraire, elle élargit son horizon à l'infini.
La conception cosmique de la musique resta vivante, avec
quelques variations, jusqu'à l'aube des temps modernes. Jugeant la
métaphysique dépassée, le XIXe siècle l'écarta au profit d'une conception de
la musique limitée à la seule expression du sujet et de la subjectivité.
Cette interprétation (développée notamment par Hegel) adhérait encore à
l'idée fondamentale de la ratio comme départ et but de toute chose.
Schopenhauer, lui, fut à l'origine d'un retournement lourd de conséquences.
Dans son système d'interprétation, le monde n'avait plus son fondement dans
la raison mais dans « la volonté et la représentation ». Or, la volonté,
selon Schopenhauer, précède la raison. La musique, expression la plus
originelle de l'humain, est ainsi l'expression pure de la volonté qui crée
le monde, avant toute raison. C'est pourquoi la musique ne doit pas être
soumise ni liée à la parole, sauf cas d'exception. Puisqu'elle n'est que
volonté, la musique, « plus originelle » que la raison, nous ramène au
fondement de la réalité.
Ce retournement rappelle la transposition du Prologue de Jean
par Goethe: non plus « au commencement était le Verbe », mais « au
commencement était l'acte ». Une transposition que l'on retrouve à notre
époque dans la tentative de remplacer l'« orthodoxie » par l'« orthopraxie »
: [C’est l’expression concrète et vivante de la
foi ; c’est une
manière de vivre en accord avec l’Evangile.]
puisque la vérité, semble-t-il, est inatteignable, la pratique commune
remplace la foi commune. Or la foi chrétienne a toujours affirmé la
préséance du logos sur l'éthos, comme l'a très bien montré
Guardini, dans
L'Esprit de la liturgie.
Quand ce rapport est inversé, le christianisme, en
tant que tel, n'existe plus. Contre ce double glissement des temps modernes
- musique en tant qu'expression de la pure subjectivité ou de la pure
volonté - se dresse le caractère cosmique de la musique liturgique, qui nous
fait chanter avec les anges. Mais ce caractère cosmique ne peut développer
toute sa force que si le culte chrétien tout entier est en relation vivante
avec le Logos.
Aujourd'hui, les formes radicales du subjectivisme ont
conduit à la dissolution du sujet, et les théories anarchiques de l'art
achèvent leur œuvre de déconstruction. Peut-être cela nous aidera-t-il à
dépasser cette surenchère de la subjectivité, cette inflation du moi, et à
reconnaître de nouveau que seule la relation au Logos peut sauver le sujet,
c'est-à-dire la personne, de son isolement, et lui faire retrouver sa juste
place dans la communauté des hommes, dans une relation fondée en dernier
ressort sur l'amour trinitaire.
Le contexte actuel représente sans conteste un grave défi
pour l'Église et pour la culture liturgique. Il n'y a pas de raison
cependant de se laisser aller au découragement. D'une part la grande
tradition culturelle de la foi renferme une immense force de vie. Ce passé
dont nous contemplons les vestiges dans les musées avec une admiration mêlée
de nostalgie, la liturgie nous le rend présent dans une fraîcheur toujours
intacte. Ensuite la foi, aujourd'hui, n'est pas cuîturellement muette, loin
de là. Notre époque a donné naissance à d'importantes œuvres d'art inspirées
par la foi, dans les domaines de la peinture, de la musique et de la
littérature. Aujourd'hui encore, la joie de la foi en Dieu et l'expérience
de sa présence dans la liturgie sont une source puissante et inépuisable
d'inspiration. Les artistes chrétiens n'ont pas à se considérer à
l'arrière-garde culturelle : la liberté anarchique et vide qu'ils laissent
derrière eux lasse d'elle-même. Seule l'humble soumission au Logos dispense
la vraie liberté et nous ouvre les véritables dimensions de notre vocation
d'hommes.
Complément de lecture :
Le pape Benoît XVI veut il mettre fin aux abus?
Benoît XVI en faveur de la renaissance de la grande musique sacrée
►

Sources :Texte original des écrits du Saint Père Benoit XVI -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 22.02.2025
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