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19 Avril 2005
 

Le Vatican bâillonne le jésuite Roger Haight. A cause de Jésus

 

Rome, le 20 janvier 2009  - (E.S.M.) - Le Jésus dessiné par le cardinal Martini rencontre un franc succès, à en juger par les ventes du livre. En tout cas il est très loin du Jésus vrai Dieu et vrai homme du livre "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI.

Roger Haight

Le Vatican bâillonne le jésuite Roger Haight. A cause de Jésus

Le 20 janvier 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - On lui reproche de cacher la divinité du Christ pour le rendre plus présentable au monde. Au cœur de la querelle, il y a la Compagnie de Jésus. Et aussi l'un de ses membres, le très influent cardinal Carlo Maria Martini

Roger Haight, 72 ans, théologien, fait partie de la Compagnie de Jésus. Mais, d’après les autorités vaticanes qui veillent sur la juste doctrine, le Jésus de ses écrits est trop éloigné de celui que professe le Credo.

Le 13 décembre 2004, la congrégation pour la doctrine de la foi, alors présidée par le cardinal Joseph Ratzinger, avait déjà émis une notification condamnant des thèses formulées par Haight dans un livre publié cinq ans plus tôt, "Jesus Symbol of God". Et elle avait conclu en interdisant au jésuite "l'enseignement de la théologie catholique".

En conséquence, Haight a abandonné sa chaire à la Weston School of Theology de Cambridge, Massachusetts, dirigée par les jésuites. Mais il n’a pas cessé d’enseigner la théologie. Il est passé à l’Union Theological Seminar de New-York, un institut non catholique fondé par les presbytériens en 1836, où ont enseigné des théologiens protestants de premier plan comme Reinhold Niebuhr et Paul Tillich, et qui n’est plus contrôlé aujourd’hui par des dénominations chrétiennes spécifiques.

Et il a continué à publier des livres de théologie qui reprenaient ses thèses de fond. Deux livres en particulier: "Christian Community in History", en trois volumes, et "The Future of Christology".

Mais voilà que les autorités vaticanes sont à nouveau intervenues contre lui. Elles lui ont enjoint de cesser d’enseigner la théologie où que ce soit, même dans des instituts non catholiques, et de ne pas publier de livres et d’essais à sujet théologique. Cela – comme lors de la précédente notification – "tant qu'il ne rectifiera pas ses positions, afin d'être en pleine conformité avec la doctrine de l'Eglise".

Cette nouvelle mesure remonte à l’été dernier, mais elle n’a été rendue publique qu’au début de janvier 2009. Haight ne l’a pas commentée.

Cette fois comme avant la notification de 2004, les positions de Haight ont été examinées selon les procédures habituelles. La congrégation vaticane pour la doctrine de la foi a confié le dossier au préposé général de la Compagnie de Jésus qui, à son tour, a activé la province américaine de la Compagnie, dont fait partie celui qui faisait l’objet de l’enquête. On a demandé à Haight d’envoyer des éclaircissements et des rectifications sur les points indiqués comme erronés. Il l’a fait, sans convaincre ses juges de l’absoudre. En 2002, il y avait eu un curieux contretemps. La réponse de Haight, arrivée au Vatican plus tard que prévu, fit naître des doutes sur son authenticité: il ne semblait pas sûr qu’elle eût été vraiment écrite par lui. On la lui retourna, avec ordre la renvoyer avec sa signature sur chaque page.

Les raisons données pour condamner Haight ne sont pas peu de choses. La notification de 2004 les énumère méticuleusement. D’après les autorités vaticanes, Haight utilise une méthode théologique qui subordonne les contenus de la foi à leur acceptabilité par la culture postmoderne. Et il substitue des symboles aux réalités objectives définies par les articles du Credo.

Ce faisant, il vide de leur substance des vérités capitales de la foi chrétienne telles que la préexistence du Verbe, la divinité de Jésus, la Trinité, la valeur salvatrice de la mort de Jésus, l'unicité et l’universalité de la médiation salvatrice de Jésus et de l’Eglise, la résurrection de Jésus. Sur chacun de ces points la notification du Vatican dit comment et pourquoi Haight contredit la doctrine catholique.

Haight s’est toujours soumis aux sanctions reçues, même si c’est avec un peu de retard. Bientôt il va aussi abandonner sa chaire à l’Union Theological Seminary de New York. Et il prépare une nouvelle réponse écrite à envoyer au Saint-Siège.

Le Vatican s’inquiète sérieusement de ce cas qui ne lui paraît pas du tout limité aux milieux universitaires. Haight est un théologien qui sait bien communiquer, il est apprécié par la culture "liberal" bien présente dans les médias et bénéficie de nombreux appuis dans l’Eglise, en particulier au sein de la Compagnie de Jésus.

Il y a quatre jésuites parmi les sept derniers théologiens ayant fait l’objet d’une enquête de la congrégation pour la doctrine de la foi. A côté de Haight, ce sont Anthony De Mello, Jacques Dupuis et Jon Sobrino, qui est l’un des principaux représentants de la théologie de la libération.

Rien d’étonnant, donc, si, il y a un an, au moment où la Compagnie de Jésus était réunie pour élire son nouveau préposé général, les autorités vaticanes ont rappelé ses théologiens et exégètes à plus de fidélité doctrinale et à un "sentire cum Ecclesia" plus réel.

Bien sûr, tous les théologiens jésuites ne sont pas soupçonnés. Pour convaincre Haight de corriger ses positions, la province américaine de la Compagnie de Jésus a même demandé l’aide du cardinal jésuite Avery Dulles, théologien d’une importance reconnue et d’une indubitable orthodoxie, malgré son âge avancé et sa santé précaire. Le cardinal Dulles est mort à New-York le 12 décembre.

Mais il est sûr que la Compagnie de Jésus est un milieu globalement accueillant pour la théologie de Haight. A New-York, celui-ci habite la maison des jésuites qui publient "America", revue de pointe du catholicisme progressiste. En mars 2008, étant déjà interdit d'enseignement et alors que les nouvelles sanctions allaient tomber sur lui, il a publié dans "America" un vaste recensement de la théologie catholique de la fin du XXe siècle, où les principaux théologiens sont classés en sept courants efficacement décrits et évalués. Le tout visant à montrer que l’avenir de la théologie catholique se joue sur sa capacité à présenter les articles du Credo sous une forme compréhensible pour la culture dominante en Occident.

Une autre revue catholique américaine, "Commonweal", a pris le parti de Haight. Elle a publié en janvier 2007 une apologie passionnée de sa pensée sous le titre: "Not So Heterodox. In Defense of Roger Haight". L’auteur, Paul Lakeland, est un théologien très coté, enseignant à la Fairfield University, Connecticut, l’une des 28 universités gérées par les jésuites aux Etats-Unis, et premier titulaire de la chaire d’études catholiques qui, dans cette université, porte le nom du théologien jésuite Aloysius P. Kelley.

D’autres théologiens américains ont au contraire critiqué sévèrement Haight, qui a même présidé pendant quelques années la Catholic Theological Society of America. Parmi les critiques figurent William Loewe, de la Catholic University of America de Washington, D. C., et John Cavadini, de la Notre Dame University de South Bend, Indiana, conseiller de la commission doctrinale de la conférence des évêques des Etats-Unis.

Un autre critique des positions de Haight est lui aussi jésuite et enseignant dans une université de la Compagnie de Jésus, la plus importante du monde. C’est Gerald O'Collins, professeur de théologie systématique à l’Université Pontificale Grégorienne de Rome, spécialiste de la christologie.

O'Collins avait lancé, après l’annonce de la première condamnation de Haight, cette boutade: "Je ne donnerais jamais ma vie pour le Jésus de Roger Haight. C’est un triomphe du conformisme sur l'orthodoxie".

Au fond, Haight préoccupe d’autant plus les dirigeants de l’Eglise qu’il exprime la tendance répandue à soumettre la figure de Jésus aux canons de compréhension de la culture séculière, en le glorifiant comme homme éminent et porteur de justice, mais en cachant sa divinité.

On trouve une expression efficace de cette tendance – moins théologique, plus discursive – dans le dernier livre d’un autre jésuite connu, le cardinal Carlo Maria Martini: "Conversations nocturnes à Jérusalem. Sur le risque de la foi".

Le Jésus dessiné par le cardinal Martini rencontre un franc succès, à en juger par les ventes du livre. En tout cas il est très loin du Jésus vrai Dieu et vrai homme du livre "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI.

Une fois de plus, Jésus sauveur est le grand signe de contradiction sur qui se mesure la foi catholique. Et il est remarquable qu’un épicentre de cette querelle soit justement la Compagnie de Jésus.

 Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
 
A propos des pressions du Vatican sur la Compagnie de Jésus, pour plus de fidélité à la doctrine : Dernier appel pour la Compagnie de Jésus. A l'obéissance (11.1.2008)
 
Sur le livre du cardinal Carlo Maria Martini "Conversations nocturnes à Jérusalem. Sur le risque de la foi" :
Le Jésus du cardinal Martini n'aurait jamais écrit "Humanæ Vitæ" (3.11.2008) : Carlo Martini, l'antépape de Benoît XVI !
 - Dieu n'est pas catholique. Parole de cardinal (12.11.2008)

Le livre "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI, résumé et expliqué aux prêtres de Rome par le cardinal Camillo Ruini : Le cœur de la prédication de Benoît XVI est en effet, Jésus
 


 

Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 20.01.2009 - T/B

 

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