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19 Avril 2005
 

Benoît XVI préfère prêcher par l'exemple que procéder par décret

 

Le 20 septembre 2008 -  (E.S.M.) - Dans la Lettre aux évêques accompagnant le motu proprio, Benoît XVI a préconisé un enrichissement mutuel des deux missels du rite romain. Analyses et quelques propositions.

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Motu proprio : Benoît XVI préfère prêcher par l'exemple que procéder par décret

L'enrichissement réciproque

Le 20 septembre 2008 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Dans la lettre aux évêques accompagnant le motu proprio, Benoît XVI a préconisé un enrichissement mutuel des deux missels du rite romain. Analyses et quelques propositions.

Selon Benoît XVI, « les deux formes d'usage du rite romain peuvent s'enrichir réciproquement ». Dans l'intention du pape, la réintroduction, dans le cadre paroissial, du missel promulgué par le bienheureux Jean XXIII devrait susciter une émulation liturgique de telle sorte que chaque forme intègre certains aspects positifs de l'autre.

par l'abbé Christian Gouyaud

Un OGM liturgique ?

S'agit-il d'aboutir à une synthèse entre les deux usages liturgiques, espèce de messe « hybride »? À lire attentivement tout ce que le cardinal Ratzinger a écrit sur la question, il semble clair que, pour lui, la liturgie ne se prête pas à ce genre de manipulation génétique! Il évoquait plutôt la fameuse « réforme de la réforme ». C'est le Missel réformé en 1969 et non le Missel précédent qui pourrait faire l'objet d'une réforme. À l'occasion des « Journées liturgiques » qui se tenaient en l'abbaye de Fontgombault en juillet 2001, le cardinal Ratzinger souhaitait que l'ancien Missel fût maintenu comme « point de référence », « critère », « sémaphore » parce que ce rite est « vénérable » et signifie « l'identité permanente de l'Église ».

Est-ce à dire que la forme extraordinaire est intangible ? Ce serait méconnaître profondément l'essence de la liturgie : un corps organique fruit d'un développement continu. Surtout pas une fabrication artificielle à la manière d'une production technique mais un processus vivant de croissance hors duquel le rite se sclérose. En ce sens, on peut bien parler d'un apport mutuel de l'un à l'autre usage liturgique. La condition sine qua non, c'est que les deux formes se côtoient. Je suis enclin à penser que, pour envisager les choses de façon positive en terme de complémentarité et non de façon dialectique en termes d'opposition, il faut que les mêmes prêtres diocésains célèbrent les deux formes dans un même lieu. En ce sens, le cardinal Castrillon Hoyos, à Westminster, relayait la pensée du pape en souhaitant que la messe tridentine soit proposée dans toutes les paroisses et que les séminaristes reçoivent une formation en vue de la célébrer !

Mais quel dommage qu'une lecture unilatérale du motu proprio et qu'une compréhension partielle et partiale du sentiment de Benoît XVI sur ce sujet fassent balayer d'un revers de main ce passage de la lettre du pape aux évêques: « Évidemment, pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés qui adhèrent à l'usage ancien ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la célébration selon les nouveaux livres. L'exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté. » Le même cardinal Hoyos, procédant aux ordinations sacerdotales de la Fraternité Saint-Pierre à Lincoln en juin 2008, enjoignait les membres de cet institut de manifester à leurs frères prêtres un profond respect pour la forme ordinaire du rite romain en concélébrant avec l'évêque lors de la messe chrismale, qui est le signe particulièrement approprié de la communion sacerdotale.

La forme ordinaire

Voici ce qu'indiquait Benoît XVI dans la Lettre qui accompagnait le motu proprio du 7 juillet 2007 : « Dans la célébration de la Messe selon le Missel de Paul VI, pourra être manifestée de façon plus forte que cela ne l'a été souvent fait jusqu'à présent, cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien. La meilleure garantie pour que le Missel de Paul VI puisse unir les communautés paroissiales et être aimé de leur part est de célébrer avec beaucoup de révérence et en conformité avec les prescriptions; c'est ce qui rend visible la richesse spirituelle et la profondeur théologique de ce Missel. » À Fontgombault, lors de la conférence susdite, le cardinal Ratzinger mentionnait trois éléments susceptibles de réformer le Missel de Paul VI :

- « libérer » ce missel des « espaces de créativité », laquelle « n'est pas une catégorie liturgique »;
- réviser les traductions ;
- réorienter la célébration en mettant en valeur la croix, « point de référence pour tous », prêtre et fidèles.

Concrètement, nous y acheminons-nous ? En France, l'Instruction du pape Jean-Paul II, Redemptionis Sacramentum qui tentait de réduire l'écart entre la praxis du Missel de Paul VI et son édition typique a fait long feu et l'on n'a pas l'impression d'une réelle prise de conscience par le clergé au pouvoir de l'acuité de la crise liturgique. Lucide sur la situation, Benoît XVI préfère prêcher par l'exemple que procéder par décret. La nomination, en octobre 2007, de Mgr Guido Marini maître des célébrations liturgiques pontificales, en remplacement de son homonyme Mgr Piero Marini, a introduit plus qu'un changement de style. Non seulement Benoît XVI a troqué les vêtements qui avaient la faveur de son ancien cérémoniaire contre de beaux ornements romains
(allant même jusqu'à délaisser la férule papale de Jean-Paul II) ainsi que fait remettre les sept grands chandeliers et la croix d'autel dans les basiliques romaines où il célèbre, mais surtout il n'hésite pas à célébrer au maître-autel (comme à la Sixtine le 13 janvier 2008) et à distribuer la communion à genoux, comme récemment au Latran, à Brindisi à Sydney et à Paris ainsi qu'à Lourdes. Exemple d'en haut et aiguillon tridentin juste à côté, voilà la pédagogie de Benoît XVI qui ne peut se résoudre à la brutalité qui prévalut dans les années 70 !

La forme extraordinaire

Quelles améliorations pour la forme traditionnelle ? Rappelons que l'édition de 1962 fut provisoire et élaborée alors qu'une réforme liturgique était en chantier. Mgr Lefebvre lui-même, en 1965, saluait certains changements souhaités par le Concile: « Quelque chose était à réformer et à retrouver. [...] À mon humble avis, deux réformes dans ce sens semblaient utiles: premièrement les rites de cette première partie et quelques traductions en langue vernaculaire; faire en sorte que le prêtre s'approche des fidèles, communique avec eux, prie et chante avec eux, se tienne donc à l'ambon, dise en leur langue la prière de l'oraison, les lectures de l'épître et de l'Évangile; que le prêtre chante dans les divines mélodies traditionnelles le Kyrie, le Gloria et le Credo avec les fidèles. Autant d'heureuses réformes qui font retrouver à cette partie de la Messe son véritable but. » Ce n'est qu'après, dans les années 70, que Mgr Lefebvre, récusant la réforme liturgique, choisit en bon pragmatique qu'il était l'édition la plus disponible de l'ancien Missel: celle de 1962. Puis, idéologisant ce choix, il affirma que c'était la dernière révision acceptable avant le Concile.

Dans son motu proprio
Summorum Pontificum, Benoît XVI indique des enrichissements possibles : « Dans l'ancien Missel pourront être et devront être insérés les nouveaux saints, et quelques-unes des nouvelles préfaces ». C'est surtout à l'occasion des dix ans du motu proprio que le cardinal Ratzinger soulignait l'importance « d'observer les critères essentiels de la Constitution sur la Liturgie [de Vatican II] aussi si l'on célèbre selon le Missel ancien ». Ces critères essentiels sont les suivants : participation des fidèles, unité de l'action liturgique (en finir avec la lourdeur du doublement par le prêtre du propre et du Kyriale chantés par le peuple], accès à la Parole de Dieu par les lectures directement en langue vernaculaire. La nouvelle oraison du vendredi-saint pour les Juifs, formellement demandée par le Saint-Siège, est à cet égard très importante : non, cette forme liturgique n'est pas intangible : elle est réformable, donc elle est vivante !

Abbé Christian Gouyaud

Un acte de courage

Ce motu proprio a été un magnifique acte de courage de notre Saint-Père Benoît XVI. Hélas, certains évêques ne semblent pas avoir partagé sa magnanimité, sa largeur de vue et son courage.

La beauté de l'unique grande liturgie se réfracte dans la merveilleuse variété de ses multiples rites, comme autant de rayons d'un unique soleil. Personnellement, j'ai toujours éprouvé une profonde empathie pour les différentes Liturgies orientales qui font merveilleusement appel à tous les sens. Et c'est avec joie que je célèbre parfois selon le missel de Jean XXIII la messe de mon adolescence.

Je souhaite, comme notre pape, une saine émulation mutuelle, une équilibrante influence réciproque, sans pour autant toucher à la spécificité de chaque rite.

Pour les jeunes en tout cas, et pour les chrétiens du dimanche, j'aimerais que fa Messe dite tridentine, ait les lectures de la Parole de Dieu dans leur langue, ainsi que quelque chant. Je trouverais normal que le Lectionnaire de ce rite soit aussi enrichi et le Sanctoral mis à jour intégrant les derniers canonisés, surtout ceux dont la célébration a été étendue par Jean-Paul II à l'Église universelle. Pourquoi les améliorations de ce rite si beau, qui a toujours légèrement évolué, s'arrêteraient-elles à Jean XXIII ? Il faut rester fidèles à cette loi, tout à fait naturelle, de l'arbre qui s'enrichit de feuilles nouvelles.

Et pour le rite dit de Paul VI, je voudrais qu'il soit célébré dans son maximum de beauté, sans larguer toute la gestuelle, les sacramentaux, etc., qui en font partie intégrante.

Et qu'à partir de l'Offertoire - comme le souhaite ardemment notre Pape - assemblée et célébrant soient ensemble orientés : tournés vers le Seigneur qui vient comme le Soleil levant. Je trouve personnellement très inconvenant ce « face au peuple » pour les moments les plus sacrés, d'autant plus que cette disposition n'était pas du tout préconisée par la réforme liturgique, comme le commun des catholiques le pense. Si on revenait à l'ancienne orientation, le rite y gagnerait énormément en dimension céleste et eschatologique du grand Mystère célébré.

De même, évangile, préface et même consécration
(si ce n'est l'épiclèse), devraient être chantés, comme en Orient. Au moins les dimanches et fêtes.

J'aimerais aussi que dans tous les séminaires et maisons de formation religieuse, on célèbre régulièrement et des divines liturgies orientales et, bien sûr, des Messes selon le « rite extraordinaire ». Et au moins de temps en temps dans les paroisses.

Et en sens inverse, que dans les séminaires, monastères, couvents gardant la belle tradition latino-tridentine, on y célèbre parfois le rite latin ordinaire, et cela justement dans tout le déploiement de solennité qu'il comporte aussi, avec évidemment peuple et prêtre ensemble orientés.

Père Daniel-Ange

Table : Motu Proprio
 

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Sources : LA NEF • N°196 SEPTEMBRE 2008-  (E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  20.09.2008 - T/Motu Proprio

 

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