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Un livre inédit de Benoît XVI publié après sa mort : Qu’est-ce que
le christianisme
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Le 19 janvier 2023 -
(E.S.M.)
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Le pape émérite Benoît XVI, décédé le 31 décembre dernier, a demandé
la destruction de ses notes personnelles, telles que révélées
dernièrement par son secrétaire personnel Mgr Georg Gänswein, mais a
autorisé la publication de ces textes. “Ce volume, qui rassemble les
textes que j’ai écrits au monastère Mater Ecclesiae, sera publié
après ma mort”, a écrit Benoît XVI à propos du livre intitulé “Che
cos’è il Cristianesimo. Quasi un testamento spirituale” (“Qu’est-ce
que le christianisme. Presque un testament spirituel”).
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Le livre posthume de Benoit XVI -
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►
Cliquer (Date de parution en France : 08.03.2023 - Nb. de pages : 250 - EAN :
9782268109183)
Un livre inédit de Benoît XVI publié après sa mort : Qu’est-ce que le
christianisme
Le livre testament de Benoît XVI - Le livre que Benoît XVI a voulu faire
publier après sa mort.
Le 19 janvier 2023 - E.
S. M. - Le pape émérite Benoît XVI, décédé le 31 décembre
dernier, a demandé la destruction de ses notes personnelles, telles
que révélées dernièrement par son secrétaire personnel Mgr Georg
Gänswein, mais a autorisé la publication de ces textes. “Ce
volume, qui rassemble les textes que j’ai écrits au monastère Mater
Ecclesiae, sera publié après ma mort”, a écrit Benoît XVI à
propos du livre intitulé “Che cos’è il Cristianesimo. Quasi un
testamento spirituale” (“Qu’est-ce que le christianisme. Presque un
testament spirituel”).
Dans les années qui ont suivi le Concile Vatican II, le livre "La
foi chrétienne hier et aujourd'hui" a fait connaître au grand
public un jeune théologien allemand. Aujourd'hui, à la fin de sa vie
et en tant que pape émérite, Benoît XVI lègue cet ouvrage à
l'humanité entière pour partager ses dernières réflexions sur des
thèmes fondamentaux de la religion chrétienne. Au cœur se trouve la
miséricorde de Dieu, qui découle d'une passion d'amour envers toute
créature. Les prêtres sont eux, au service de Dieu, appelés à se
tenir en sa présence et à être les témoins de son amour. Ensuite, il
y a les questions du dialogue avec les autres religions, avec les
juifs, le peuple de la promesse, avec les confessions chrétiennes,
avec le monde. Ce dialogue ne peut cependant pas ignorer les
contenus centraux du credo : l'incarnation du Fils de Dieu, la foi
en la mort et la résurrection de Jésus, la présence eucharistique,
la communion fraternelle dans l'Église, les thèmes centraux de la
morale chrétienne. Comme l'indique le sous-titre, ce volume est
presque un testament spirituel, dicté par la sagesse du cœur d'un
maître toujours attentif aux attentes et aux espoirs des fidèles.
Pendant ses années au monastère Mater Ecclesiae au Vatican,
sa présence discrète et sa prière ont été un soutien important pour
la vie de l'Église. De là, il observait avec bienveillance la
nature, miroir de l'amour de Dieu Créateur, de qui nous venons et
vers qui nous sommes dirigés.
De là, il s'est tourné vers son pays d'origine, l'Allemagne, vers
l'Italie où il a passé une grande partie de sa vie, vers la France
qui l'a accueilli dans son Académie, vers l'Europe entière. A ces
pays, le pape émérite confie, d'une voix faible mais passionnée, sa
demande de ne pas renoncer à l'héritage chrétien, qui est un
patrimoine précieux pour toute l'humanité. De son vivant, Benoît XVI
n'a pas toujours été compris. Personne, cependant, n'a pu nier la
lucidité de sa pensée et la force de ses arguments, que ce dernier
ouvrage rassemble avec brio.
Le pape émérite le définit comme sa “dernière œuvre et il contient
le texte inédit intitulé “Monothéisme et tolérance”, dans lequel le
saint-Père critique sévèrement “l’intolérance croissante exercée
précisément au nom de la tolérance” dans les sociétés
contemporaines. “En fait, l’État moderne du monde occidental se
considère en partie comme une grande puissance de tolérance, qui
rompt avec les traditions insensées et pré-rationnelles de toutes
les religions”, écrit le pape Benoît XVI. En outre, il affirme qu’à travers
la “manipulation radicale de l’homme” et “l’altération des sexes par
l’idéologie du genre”, la société contemporaine est “opposée au
christianisme”.
Benoît XVI, qui fonde sa réflexion sur plusieurs passages de
l’Ancien Testament, écrit que “la pensée moderne ne veut plus reconnaître la
vérité de l’être, mais veut prendre le pouvoir sur l’être. Elle veut
remodeler le monde en fonction de ses propres besoins et désirs”.
De même, il critique le "relativisme contemporain", la "prétention dictatoriale d’avoir toujours raison" ainsi que
“l’abandon de l’anthropologie chrétienne et du mode de vie qui en
découle, en la considérant comme pré-rationnelle”. L’intolérance de
cette apparente modernité à l’égard de la foi chrétienne, souligne
Benoît XVI, "ne s’est pas encore transformée en persécution ouverte.
Cependant, elle devient de plus en plus autoritaire, cherchant à
faire disparaître, par la législation qui en découle, ce qui est
d’essence chrétienne".
Mgr Georg Gänswein, secrétaire particulier du pape Benoît XVI, a aussi
participé à l’élaboration de ce livre mais n’est pas cité par le
défunt pontife dans ses remerciements.
La production littéraire de Joseph Ratzinger-Benoît XVI est véritablement
colossale et constitue l’une des réflexions les plus complexes
élaborées sur le christianisme dans la seconde moitié du XXe siècle
et dans les premières années du XXIe.
Ce dernier essai posthume
vient également couronner ce vaste “corpus” philosophico-littéraire.
Ce livre posthume sera publié par Mondadori sous le titre "Qu’est-ce
que le christianisme. Presque un testament spirituel" et
arrivera en librairie le 20 janvier 2023 en Italie puis le 8 mars en
France
Benoît-et-moi a traduit un extrait du livre posthume de Benoît
XVI, qui propose une clé pour lire le présent que nous vivons à
travers un livre de l’Ancien Testament :
Jetons encore un regard sur les Maccabées. Les
victoires d’Alexandre le Grand ont donné naissance à un grand espace
culturel grec, qui a pris une forme culturelle et politique dans les
royaumes des
Diadoques. Les formes de vie traditionnelles, qui
faisaient obstacle à l’unité qui se mettait en place, devaient être
abolies au profit de la culture unifiée qui tenait tout ensemble.
Il était donc clair que les formes de vie judaïques
prescrites par le Pentateuque (circoncision, prescriptions
alimentaires, etc.), entre autres, devaient disparaître car
elles n’étaient pas compatibles avec l’État unitaire moderne
; tout comme la foi, le mode de vie et la langue d’Israël n’étaient
pas compatibles avec le nouveau modèle culturel unifié.
Une partie non négligeable des Israélites a évidemment accueilli
favorablement la fusion avec le style de vie moderne et éclairé de
l’hellénisme, tandis que d’autres l’ont rejetée par manque
d’alternatives.
Mais la foi et le mode de vie d’Israël, dont la langue faisait
également partie, devaient inévitablement réagir tôt ou tard. Le
premier livre des Maccabées décrit efficacement comment Mattathias,
un homme autoritaire et estimé, s’est rebellé contre ces
prétentions, a rejeté les promesses de la nouvelle société et s’est
opposé à l’ambassadeur du roi. Il a résisté aux grandes promesses de
richesses qui lui ont été faites, tout autant qu’à l’exigence
d’offrir des sacrifices aux idoles, en disant : « Même si tous les
peuples des dominions du roi l’écoutent et que chacun se détache du
culte de ses pères…, moi, mes fils et mes frères, nous marcherons
dans l’alliance de nos pères… Nous n’écouterons pas les ordres du
roi de dévier de notre religion à droite ou à gauche » (1 Mac 2, 19
et suivants).
Ayant prononcé ces paroles, alors qu’un Juif était sur le point de
sacrifier sur l’autel païen selon l’invitation du roi, Mattathias,
voyant cela, » brûla de zèle… Il s’avança en courant et le tua sur
l’autel ; en même temps, il tua le messager du roi » (1 Mac 2,
24s).
Le Livre des Maccabées justifie ce geste comme une récupération du
« zèle » dont le Livre des Nombres avait parlé en relatant l’action
de Pincas. Le « zèle » devient alors une catégorie fondamentale de
la révolte contre la civilisation hellénistique unitaire :
Mattathias s’enfuit dans les montagnes et beaucoup le suivirent. Le
mouvement maccabéen qui s’est ainsi formé a pu s’opposer à la
puissance militaire de l’État et établir un nouvel État d’Israël
fondé sur la foi, dans lequel le Temple de Jérusalem a également été
rétabli. Le mouvement maccabéen est fondé sur la fidélité résolue
d’Israël à sa propre identité. Cette fidélité n’est en aucun cas un
attachement rigide à des traditions anciennes et dépassées. Puisque
le Dieu d’Israël est le vrai Dieu reconnaissable même
rationnellement, la fidélité à ses lois est une fidélité à la
vérité. On ne saisit certainement pas l’esprit de ce mouvement en
lui accolant l’étiquette d’intolérance monothéiste. Il s’agit plutôt
de confronter l’intolérance de l’État moderne (ainsi que la seule
forme de vie qu’il considère comme valable) et la fidélité à la foi
des pères (ainsi que le mode de vie qui lui est propre).
Un regard sur le présent s’impose ici.
En effet, l’État moderne du monde occidental, d’une part, se
considère comme un grand pouvoir de tolérance qui rompt avec les
traditions insensées et « primitives » (prerazionale) de
toutes les religions. De plus, avec sa manipulation radicale
de l’homme et la déformation des sexes par l’idéologie gender,
il s’oppose tout particulièrement au christianisme. Cette
prétention dictatoriale à avoir toujours raison par une apparente
rationalité exige l’abandon de l’anthropologie chrétienne et
du style de vie jugé « primitif » qui en découle.
L’intolérance de cette apparente modernité à l’égard de la
foi chrétienne ne s’est pas encore transformée en persécution
ouverte, et pourtant elle se présente de manière de plus en plus
autoritaire, visant à obtenir, par une législation correspondante,
l’extinction de ce qui est essentiellement chrétien.
L’attitude de Mattathias – « Nous n’écouterons pas les ordres du
roi » (la législation moderne) – est celle des chrétiens. Le » zèle
» de Mattathias, par contre, n’est pas la forme dans laquelle
s’exprime le zèle chrétien. Le « zèle » authentique tire sa forme
essentielle de la croix de Jésus-Christ.
(…)
Revenons à la question de la tolérance. Ce qui a été dit, c’est que
le christianisme se comprend essentiellement comme vérité et que
c’est sur cela qu’il fonde sa prétention à l’universalité. Mais
c’est précisément là qu’intervient la critique actuelle du
christianisme, qui considère la revendication de la vérité comme
intolérante en soi. La vérité et la tolérance semblent être
en contradiction. L’intolérance du christianisme serait intimement
liée à sa prétention à la vérité. Cette conception est
sous-tendue par le soupçon que la vérité serait dangereuse en soi.
C’est pourquoi la tendance de fond de la modernité s’oriente de plus
en plus clairement vers une forme de culture indépendante de la
vérité.
Dans la culture postmoderne – qui fait de l’homme le
créateur de lui-même et conteste la donnée originelle de la création
– il y a un désir de recréer le monde contre sa vérité.
Nous avons déjà vu plus haut comment cette attitude même conduit
nécessairement à l’intolérance. Mais en ce qui concerne la relation
entre la vérité et la tolérance, la tolérance est ancrée dans la
nature même de la vérité.
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Sources :
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 19.01.2023
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