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Benoît XVI et l'islam : nouvelle cacophonie médiatique
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Après avoir déchaîné l'opinion musulmane mondiale en publiant les
caricatures contre Mahomet, nos médias la re-déchaînent en accusant
Benoît XVI de calomnier l'Islam. Or tout est faux dans cette
accusation. Les journalistes n'ont simplement pas compris de quoi
parlait le pape...
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benoît XVI - Audience du 01.03.2006
Benoît XVI et
l'islam : nouvelle cacophonie médiatique
Il fallait s'y attendre : quand on a entendu les radios dire que le discours
de Benoît XVI à l'université de Ratisbonne avait "donné du fil à retordre
aux journalistes", cela annonçait une cacophonie de grande ampleur. Parce
que le sujet était périlleux : il s'agissait de l'islam. Et la presse
avouait n'avoir rien saisi des propos philosophiques du pape.
Ca
n'a pas manqué. Nos médias ont annoncé que le pape "accusait l'islam" d'être
"un fauteur de violence".
Des pouvoirs politiques islamistes ont
donc exigé des excuses du Saint-Siège.
Puis l'Inde a flétri l'Eglise
catholique, en parlant des Croisades !
En feed-back, les médias
européens moulinent actuellement la polémique : ils accusent le pape de
compromettre... l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.
Et l'on entend sur toutes les ondes le recteur de la mosquée de Paris, Dalil
Boubakeur, assurer que Benoît XVI ne connaît rien à l'islam.
Si
l'on reprenait tous ces éléments un par un, le "scandale" se dégonflerait :
1. Le pape n'a pas tenu le discours belliqueux que les journalistes
ont cru entendre. Il a fait, devant un parterre d'universitaires, une
comparaison philosophique sur le rôle de la raison dans la pensée islamique
traditionnelle et dans la pensée catholique (voir ma note de ce blog).
Certes il a cité le texte de l'empereur byzantin Manuel II (1391), mais tous
les historiens connaissent ce texte, qui est l'un des incontournables
"classiques" de la controverse islamo-chrétienne au Moyen Age ; aucun examen
de la question ne peut le passer sous silence. D'autre part, Benoît XVI a
souligné qu'une sourate du Coran désavouait la coercition en matière
religieuse, et donc la violence. Ce que le pape condamne est évidemment
l'islamisme, qui est l'une des évolutions possibles de l'islam... et que
chacun a sous les yeux aujourd'hui. Donc le "scandale de Ratisbonne"
n'existe pas, ainsi que l'a fait observer le responsable du dialogue
chrétiens-musulmans auprès de l'épiscopat français.
2. Ce
scandale a pourtant été lancé, et par nos médias (une fois de plus). Ils
n'ont rien compris au discours universitaire de Ratisbonne. Mais ils
déchaînent l'opinion islamique dans le monde. Rappelons qu'ils l'avaient
déjà déchaînée, mais par leurs propres caricatures contre Mahomet ! A ce
moment-là, les médias avaient revendiqué le droit d'insulter stupidement
l'islam ; aujourd'hui, ils interdisent au pape de l'analyser intelligemment.
Les médias ne nous déçoivent jamais.
3. Voir le Pakistan (!)
exiger des excuses du Saint Siège en lui reprochant les Croisades, c'est une
sinistre bouffonnerie quand on sait que les talibans, armés par... les
services pakistanais, font en ce moment le coup de feu contre les soldats de
l'OTAN en Afghanistan. Voir l'Inde faire écho au Pakistan - son ennemi
absolu - est un autre gag, quand on sait que les milices hindouistes tuent
des prêtres et des fidèles chrétiens, sur le territoire indien, depuis
plusieurs années, et que les protestations du Vatican trouvent oreilles
closes à New Delhi. Le sommet est atteint quand le quotidien The Hindu parle
de l'Inquisition*, et lorsqu'on voit que la "plainte" de l'Inde contre Rome
est émise par une commission indienne "aux droits des minorités" !
4. Entendre les journalistes français craindre que Benoît XVI fasse de
la peine aux Turcs, est encore plus sidérant. Si la Turquie pose un
problème, ce n'est pas de la faute du pape. Hier soir encore, sur LCI, le
ministre turc des Affaires étrangères était sur la sellette ; le lobby
européen pro-turc à Bruxelles commence lui-même à se demander si l'attitude
de la Turquie envers ses voisins, envers ses minorités, et envers l'Europe,
permet vraiment aux négociations de s'ouvrir ! Est-ce que les journalistes
ne regardent pas la télévision ?
5. Quant à l'irritation
antipapiste de Dalil Boubakeur, faut-il en parler ? Ignoré des musulmans
français, le recteur de la mosquée de Paris possède mieux les Lumières que
le Coran.
Repères:
Benoît XVI partage sa récente lecture de
Theodore Khoury - 16.09.06
Benoît XVI pour l'apaisement du conflit politico-religieux - 16.09.06
Le Saint Père Benoît XVI s'explique - 16.09.06
Sources: Patrice de Plunkett - Le blog
Eucharistie sacrement de la miséricorde 17.09.2006 - BENOÎT XVI |